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Europe occupée… et Allemagne tyrannisée - Mars 1944
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John92



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MessagePosté le: Jeu Jan 13, 2022 20:51    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
On s'est mal compris - je voulais dire que l'artillerie de siège n'est comparable qu'aux grands Slams en terme de calibre. Ceci étant, avec les vibrations, pas besoin non plus de toucher pour fausser la mécanique.

Effectivement, on ne s'était pas compris.
Pour l'effet "tremblement de terre" des grands Slams, il me semble qu'ici même avoir lu quelque chose disant que c'était pas si sur que ça.
Etant positif depuis aujourd'hui, je vais avoir le temps de chercher (de mémoire c'est sur le bombardement "stratosphérique", bombardier Victoria?)
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Jan 13, 2022 20:52    Sujet du message: Répondre en citant

Yep on a une belle annexe là-dessus d'ailleurs - et pas de moi, je précise. Laughing
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
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John92



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MessagePosté le: Jeu Jan 13, 2022 20:57    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Yep on a une belle annexe là-dessus d'ailleurs - et pas de moi, je précise. Laughing

Merci Démo, en annexe, bon sang mais c'est bien sur ...
J'y rejette un œil demain et si nécessaire je creuse (sans mauvais jeu de mot) sur internet.
Avec l'isolement, j'ai 5 jours mini à me faire ch...
Autant que ca serve
Au passage, profitez en pour me solliciter sur d'autres sujets
Cordialement
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Jan 13, 2022 21:00    Sujet du message: Répondre en citant

C'est pas grave - 5 jours à bosser FTL ! J'en rêve (ou pas vu que maintenant je bosse pour mon compte) Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing La bonne question est aussi: et toi, que veut-tu faire ou écrire ? Wink
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John92



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MessagePosté le: Jeu Jan 13, 2022 21:30    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
C'est pas grave - 5 jours à bosser FTL ! J'en rêve (ou pas vu que maintenant je bosse pour mon compte) Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing La bonne question est aussi: et toi, que veut-tu faire ou écrire ? Wink

Que veut-tu faire?
continuer à aider la communauté

ou écrire?
j'aimerai bien ...
Glières OTL, Vercors FTL
mais
1. Je suis nul question écriture (relire, corriger, proposer des modifs mineurs OK mais mes compétences littéraires ne me permettent pas mieux)
2. Compte tenu du 1., le temps que je sorte quelque chose, le livre sera sorti. Donc:

Conclusion: restons en à ce que je sais faire: de la relecture
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 17, 2022 19:43    Sujet du message: Répondre en citant

10 mars
Pologne
Opération Vengeance – Sauver Varsovie
District de Cracovie
– Les dernières instructions de Londres – lesquelles préconisent, en gros, d’envoyer toutes les troupes disponibles vers Varsovie – font l’effet d’un double coup de tonnerre pour les forces de l’AK, et ce en bien en comme en mal.
En bien, d’abord, car la troupe est évidemment très heureuse de sortir de l’attentisme dans laquelle l’annulation du soulèvement de Cracovie l’a plongée, alors même qu’on se bat ailleurs. Parfois victorieusement, souvent défensivement, toujours violemment – mais on se bat enfin ! C’est cela l’important. En mal, ensuite, car personne n’est dupe des raisons profondes ayant conduit au déclenchement de Vengeance : la situation à Varsovie est visiblement catastrophique, et l’Armée Rouge semble désormais la seule planche de salut pour l’Armia Krajowa. A ce sujet, les termes des ordres, exigeant « une collaboration complète, loyale et sans entrave avec les Soviétiques » sont sans équivoque. Ce n’est pas de bon augure pour la suite, sans parler de l’attitude éventuelle des résistants les plus anti-communistes.
Néanmoins, pour le lieutenant-colonel Edward Józef Godlewski, il faut obéir. Faire Nation, c’est faire corps, même dans les circonstances les plus terribles. Et le groupement mobile opérationnel qu’il a pris la précaution de constituer trouve ici tout son sens – comme quoi “Garda” avait correctement analysé la situation. Des ordres sont donc immédiatement donnés pour son départ vers Varsovie – un tout petit voyage de 230 kilomètres, qu’on tâchera d’exécuter de nuit en profitant du couvert des bois… dont ceux de la région entre Radom et Kielce, qui semblent malheureusement quelque peu agités en ce moment.
Reste le cas des autres formations de l’Armée secrète du district : 6e DI Retaliation (colonel Wojciech Wayda “Retaliation”), 106e DI (colonel Bolesław Nieczuja-Ostrowski “Tysiąc”), ainsi que le 5e RI et le 1er RI Podhale (qui auraient théoriquement dû servir de base à la formation d’une 21e DI, sans chef attitré pour le moment). Sept mille hommes environ, avec leurs bagages. Il parait improbable qu’on puisse les déplacer sans risquer l’écrasement – pourtant, il serait inadmissible que ces forces restent l’arme au pied. Au soir, Godlewski est donc contraint d’envisager des actions autour de Cracovie, au moins pour tenter de faire un peu diversion.
………
Région de Radom-Kielce (districts de Radom-Kielce et de Łódź) – Ici aussi, l’heure pourrait être à la consternation. Mais ce n’est pas le cas ! De multiples engagements contre les forces de sécurité du Reich – toujours victorieux, mais toujours coûteux en munitions – se poursuivent sur le périmètre de ce que l’on peut désormais appeler le maquis de Końskie-Stąporków. Mais le colonel Stanisław Dworzak ne peut se permettre le luxe d’hésiter, alors qu’il sent déjà que la situation lui échappe peu à peu. Bientôt, c’est certain, les Allemands s’apercevront qu’il leur faut régler cette affaire ! Face à lui, les principaux officiers de la brigade parachutiste – les majors M. Tonn et W. Ploszewski, le capitaine W. Sobocinski… et le major-général Sosabowski – arrivé par avion cette nuit ! – sont professionnellement du même avis.
Alors, que faire ? Aller vers le nord ? Avec tous ces panzers qu’on a signalés vers Radom ? On peut demander beaucoup de choses aux parachutistes et aux vétérans de l’AK, mais il y a tout de même une différence entre harceler en forêt des forces de sécurité et attaquer en plaine un adversaire inconnu doté de blindés ! Et puis, il y a le ravitaillement, les munitions, la nourriture… La question des familles des combattants aussi. Autant de contingences impossibles à régler – et tout autant à ignorer. Pour un officier catholique (comme presque tout Polonais !) et féru d’histoire française, cette histoire sent pis que mauvais – « Ce serait une virée de Galerne (35). » Une comparaison qui ne manque pas de sens …
Cependant, pour ces patriotes – qui ne sont qu’à 120 kilomètres de Varsovie, au maximum –l’inaction est ici aussi impossible. D’autant qu’il y a tout de même les Rouges (pas les Anglais, hélas !) de l’autre côté de la Vistule. Laquelle n’est pas si large – ce n’est pas la Manche. Raisonnant comme leurs camarades de Cracovie – quoique sans aucune concertation – le conseil militaire des districts de Radom-Kielce et de Łódź prend donc les décisions suivantes :
(1) La Brigade aéroportée, enfin complète et comportant plusieurs moyens de combats lourds (enfin, à l’échelle de l’Armia Krajowa) se scindera en deux groupes.
– La force principale (deux compagnies renforcées, soit 1 000 hommes environ) tâchera de percer à l’ouest de Przysucha avant de longer la Brzuśnia jusqu’à Drzewica, qu’on espère peu défendue. De là, elle passera par les marais de la Pilica, vers Nowe Miasto nad Pilicą, puis… avalera d’une traite 35 kilomètres de plaine jusqu’à Konie en priant pour que l’ennemi n’y soit pas. Ensuite, ce seront les bois et forêts aux alentours de la capitale, puis enfin Varsovie.
– La force secondaire – 500 hommes ou presque – restera à Końskie et contribuera à la défense et à l’évacuation des civils.
(2) Pour le district de Radom-Kielce : la 2e Division d’Infanterie Pogoń du Lt-colonel Antoni Żółkiewski “Lin” – qui a démontré sa compétence comme sa synergie avec les paras – suivra la force principale de la Brigade afin de la renforcer, puis de la suppléer. Elle sera elle-même suivie de la 7e DI Orzel (colonel Gwido Kawiński “Czeslaw”) – relativement mobile et d’un effectif rendant sa dissimulation facile. L’ensemble représente (tout de même !) 4 000 combattants,
(3) Les autres formations du district de Radom-Kielce et de Łódź – la 28e DI Stefan Okrzei du colonel Franciszek Pfeiffer “Radwan”, la 10e DI Maciej Rataj du Lt-col. Józef Rokicki “Charles” et les toutes récentes 25e et 26e DI, soit 14 000 hommes en tout – paraissent trop peu mobiles ou impropres à une bataille rangée. Elles resteront donc sur place, hormis quelques volontaires et des éléments choisis qui suivront la force se dirigeant vers Varsovie. Ces troupes devront attirer à elles les forces de répression allemandes, avant de tâcher finalement de percer vers l’est, en direction de la Vistule, avec femmes, enfants et bagages. En cas d’impossibilité – ce qui est le cas pour l’heure, mais on espère bien que ces panzers vont bouger un jour – ce sera la dispersion, en espérant échapper au massacre. Pas vraiment encourageant… Mais qu’est-ce que Sosabowski, Dworzak ou Stempkowski peuvent y faire ?
Evidemment, pour tenir, il faudra que les Français – ainsi que, sait-on jamais, d’autres nations de bonne volonté – reprennent au plus vite leurs parachutages. Et, idéalement, qu’ils fassent atterrir quelques transports pour évacuer les enfants et les blessés. Une gageure… La nuit tombe sur la forêt qui ne dort pas, et bruisse d’agitation. Najkrótszą drogą – la voie la plus courte !
………
District de Varsovie (Vieille Ville) – Les régiments fournis par la 2. Armee commencent à relayer les unités de la SS – « très fatiguées, voire épuisées » selon leurs propres chefs.
La SS-Dirlewanger, qui a si bien travaillé, est placée en réserve dans les faubourgs ouest de Varsovie, aux environs de Pruszków – pour le plus grand malheur de ses habitants, comme ils ne tarderont pas à s’en rendre compte.
La SS-Osttürkisher-Freiwilligen Kavalerie-Brigade, toujours minée par la mauvaise volonté et la sédition, passe en seconde ligne – n’en déplaise à son maître, le SS-Hauptsturmführer Billig, l’unité n’a pas vraiment brillé ces derniers jours. Et ses méthodes pas davantage – l’Aryen aurait-il eu tort de sévir aussi fort contre ses soldats ? Peut-être… Dans l’attente de nouveaux ordres, cette formation – qui ne représente plus que 2 000 combattants (notamment du fait des désertions) – est désormais simplement chargée de la garde des prisonniers et du nettoyage du terrain, sous étroite surveillance cela va de soi. Ainsi, le Reich doit gardienner ses gardiens…
Quant à la SS-RONA de Bronislav Kaminski, à présent décimée et dont la réputation infâme est connue de toute la SS, elle est envoyée vers l’orée de la forêt de Kampinos, avant un futur autre déploiement, à préciser.
La journée dans la ville est donc relativement calme et peu sanglante, si l’on excepte bien sûr la lutte furieuse que les Sicherung et Sipo mènent toujours contre les Résistants dans le quartier Muranów.
Mais Ziu a reçu son train de ravitaillement. Et il ne tardera pas à lever son gros canon pour tirer, à chaque fois dans un tonnerre de poussière, au rythme d’un obus toutes les 15 minutes environ. Týr – c’est un des autres noms de Ziu, guerrier manchot du panthéon nordique – ne se donne pas particulièrement la peine de viser… Viser quoi, au juste, alors que toute la ville est hostile ? Et à quoi bon, alors qu’un seul obus détruit d’un coup tout un pâté de maisons ? Toute la journée, Ziu s’attachera donc à labourer méticuleusement le terrain de la Vieille Ville médiévale, afin de préparer la future offensive.
………
District de Varsovie (groupes Śródmieście et Sud) – Situation calme ici aussi – entre les préparatifs polonais et le manque d’effectifs allemand, les choses n’ont pas beaucoup de raisons de bouger. Mais le temps joue évidemment contre l’insurrection.
………
District de Varsovie (forêt de Kampinos) – Les forces de l’Armée secrète dans cette zone se renforcent également, en profitant de la faiblesse allemande. C’est que, quand bien même elle ne comptait d’abord ici que 400 hommes armés issus des 7e et 8e districts (Obroża et Okęcie), l’AK a fini par accumuler à Kampinos une vraie petite armée : 2 700 soldats et 700 chevaux, réunis à force de ralliements individuels, d’arrivée de petites unités constituées (par exemple le groupement Stołpecko-Nalibocka, venu des frontières orientales de la République) et d’autres, échappées de la capitale. Ces combattants ne sont pas seuls : plusieurs milliers de civils sont auprès d’eux, cachés dans les bois – au point qu’on appelle à présent cette forêt la République indépendante de Kampinos, avec Wiersze comme capitale. Mais les SS arrivent et les Polonais l’ignorent… Aucune importance, dans le fond : ils sont prêts au combat.

Opération Sejm
Région d’Augustów (Pologne)
– Tôt le matin, profitant du fléchissement de la volonté polonaise comme de l’implantation à Suwałki des nouvelles autorités politiques, le général Bogdan Kobułow lance une vaste rafle dans les bois de la région, à la recherche des combattants et sympathisants « anti-communistes et profascistes » locaux. L’opération est menée par plusieurs unités du NKVD (bien sûr) mais aussi du Smersh ainsi que par des unités disciplinaires de l’Armée Rouge, encore renforcées par quelques pelotons symboliques de la 1ère Armée polonaise du général Berling. Les arrestations se succèdent dans les planques « révélées ou dénoncées » du secteur. Elles aboutiront à la détention d’environ 5 000 personnes de tous âges et des deux sexes.
Certes, depuis la veille, les relations entre l’URSS et la république de Pologne se sont nettement améliorées – cette opération sera la dernière grande répression soviétique anti-polonaise jusqu’à la fin du conflit. Officiellement, d’ailleurs, il ne s’agit ici que d’une reprise en main policière – inutile de laisser prospérer des bandes armées dans la région, n’est-ce pas ? De fait, la plupart des internés seront relativement bien traités : ils auront le choix entre l’armée Berling et un camp de travail vers Kaluga… Cependant, une fois leurs destinées éclaircies (les derniers prisonniers rentreront en… 1955), on feindra de ne pas s’apercevoir qu’il manque encore presque 600 personnes, dont on n’entendra plus jamais parler (36).
Rétrospectivement, il semble qu’en agissant de la sorte, Bogdan Kobułow ait répondu avant tout à une instruction directe de Moscou s’inquiétant de la formation potentielle de maquis susceptibles de reprendre plus tard la lutte dans les bois marécageux de la frontière soviéto-polonaise, avec ou sans soutien politique et éventuellement en coordination avec les Baltes (37). Comme toujours, pour l’Ours russe, mieux vaut prévenir que guérir.

Le ciel est à nouveau vide !
Panatella Air Base
– Rien ne peut décoller ce soir depuis la Botte – tout entière noyée sous la pluie. Une fois encore…

Opération Comet – Etoiles filantes
Aéroport de Tatoi (Athènes)
– Il a fallu attendre 22h00, le 9 mars, pour que le ciel se dégage enfin, mais cette fois-ci nous y sommes. Quinze Short Stirling, douze LeO-451T et… deux Vickers Warwick sortis d’un hangar où ils avaient été oubliés. Le moins qu’on puisse dire, c’est que réunir toute cette ménagerie n’a pas été de tout repos. Mais les Français ont été conciliants, tandis que les Polonais se sont montrés très… énergiques. Ce qui a levé bien des obstacles, au moins autant que la bénédiction a posteriori par Londres de l’accélération de Comet.
Ce qui restait de la brigade aéroportée polonaise en territoire grec va enfin pouvoir regagner son pays natal : 564 combattants, dont le major-général Sosabowski lui-même. Il a insisté pour partir avec ses hommes, se contentant de laisser une présence symbolique à Athènes pour assurer les transmissions et – si possible – s’occuper de la logistique.
Certes, tout n’est pas réglé pour autant. Et notamment cette histoire de chasseurs de nuit, qui inquiète bien des pilotes – déjà que le Stirling est d’un pilotage délicat (38)… Mais l’Armée de l’Air y pourvoira : six Beaufighter NF-IV rejoindront les transports au-dessus de la Grèce. Seule contrariété : il n’a pas été possible, contrairement à ce qui était espéré, de trouver des planeurs permettant de livrer les canons et le matériel lourd arrivés d’Ecosse cette semaine. Il paraît qu’en Angleterre, on aura bientôt besoin du moindre Horsa. Les froggies ont donc dirigé canons et matériel vers la Serbie, d’où ils espèrent les livrer… un jour.
Finalement, les gros oiseaux camouflés au ventre noir s’alignent sur la piste et c’est le départ. Mille quatre cents kilomètres aller-retour – et pourtant tout se passera bien. Même si certains Stirling retardataires (et les LeO, mais pour eux c’était prévu !) devront se dérouter vers Belgrade ou Nis, pour cause de mauvais temps. Et sans y faucher leur train s’il vous plaît. C’est tout juste si, dans le cockpit de son Beaufighter, le sergent-chef Gérard Houdin racontera avoir entr’aperçu puis suivi au radar un gros bimoteur double-dérive, qui ne tentera aucune manœuvre hostile avant de disparaître vers l’est.
Ainsi, Comet est enfin terminée, au moins pour sa première phase. Malgré tous les revers, déboires et retards subis, les Polonais n’en voudront pas à l’Air-Marshal Sir Arthur Tedder, car ils savent bien que celui-ci a fait au mieux avec ce dont il disposait. Le Britannique recevra même plus tard l’Ordre de Polonia Restituta – la Pologne Renaissante – pour les éminents services rendus.
………
Un aérodrome au sud-ouest de Niš (Yougoslavie libérée) – De jour comme de nuit, il pleut sur la Serbie. Les LeO-451T – qui ont déjà beaucoup donné, certains sont même partis pour Athènes prêter main-forte aux Anglais – ne ravitailleront pas la forêt polonaise aujourd’hui. Cependant, les colis – issus de livraisons d’une fréquence pourtant plutôt modeste ! – s’accumulent. Et les demandes aussi !


Notes
35- Expédition improvisée lancée par la Grande Armée catholique et royale vendéenne après sa défaite à la bataille de Cholet. Dans l’espoir de tendre la main à une armée émigrée ou britannique, des milliers de Vendéens quittèrent leurs forêts et bocages avec femmes, enfants et blessés. S’ensuivit une interminable errance, ponctuée de revers et conclue par le désastre (puis le massacre) de Savenay le 23 décembre 1793. Les rares survivants devaient rejoindre les chouans bretons.
36- NDE – Exactement 592 – dont 27 femmes (une enceinte) et 15 adolescents. Leur sort reste inconnu à ce jour, et on ne peut que présumer qu’ils ont été exécutés puis enterrés quelque part en URSS. L’Histoire officielle russe se borne à mentionner 579 « jugements par cour secrète » dont toute trace des verdicts aurait disparu. Evidemment, les demandes d’investigation dans les archives n’ont jamais reçu la moindre suite. Aujourd’hui, les historiens polonais parlent de l’Obława augustowska (la rafle d’Augustów) comme d’un mini-Katyn. Pour ne pas l’oublier, des fouilles sur le terrain à la recherche de fosses communes et de cartons oubliés par le KGB sont régulièrement organisées…
37- NDE – Cela deviendra le phénomène des żołnierze niezłomni – les soldats maudits – du NIE (de Niepodległość – Indépendance – et Nie – Non) puis du Delegatura Sił Zbrojnych na Kraj et enfin de la Wolność i Niezawisłość – autant de formations issues du regroupement de vétérans auquel on avait promis l’amnistie et de patriotes écœurés par les serments rompus du nouveau gouvernement. On devait compter jusqu’à 53 000 soldats maudits, avec toujours moins d’espoir et de moyens. De fait, la WiN s’occupa surtout de cacher ses membres et de leur trouver de quoi subsister – nombre d’entre eux ayant tout perdu durant la guerre.
Dans le même temps, la répression se faisait féroce : 6 000 condamnations à mort, 20 000 « décès en prison », deux millions d’arrestations et six millions de dossiers instruits par les agences de l’Etat, soit un tiers de la population adulte ! Les derniers partisans ne seront libérés qu’en 1966, après une période d’agitation. Bien après que les ultimes combattants (comme Stanisław Marchewka “Ryba” en 1957 et Józef Franczak “Lalek” ou “Doller” en 1953) soient tombés dans les bois, victime des forces de sécurité communistes.
38- Au point de finir par exiger une certification spécifique ! De fait, au décollage, si le pilote poussait les quatre moteurs simultanément, l’effet de couple (toutes les hélices tournant dans le même sens !) faisait embarquer à droite le quadrimoteur – lequel finissait le plus souvent vautré sur le ventre, avec tout son chargement de bombes et de carburant. Et à l’atterrissage, le Stirling démontrera toujours une tendance inexpliquée à se plaquer au sol sans prévenir en approche finale, fauchant régulièrement son train !


Dernière édition par Casus Frankie le Mar Jan 18, 2022 10:24; édité 2 fois
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MessagePosté le: Lun Jan 17, 2022 22:12    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
6e DI Retaliation

Est-ce une coquille ?

Citation:
–l’inaction est ici aussi impossible

Manque un espace
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Jan 17, 2022 22:24    Sujet du message: Répondre en citant

Non - retaliation est un mot polonais.
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MessagePosté le: Mar Jan 18, 2022 09:40    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Certes, tout n’est pas réglé pour autant. Et notamment cette histoire de chasseurs de nuit, qui inquiète bien des pilotes – déjà que le Stirling est d’un pilotage délicat …


Manque ici l'appel de note 38, je suppose.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Jan 18, 2022 10:25    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, Alias.
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John92



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MessagePosté le: Mar Jan 18, 2022 10:59    Sujet du message: Répondre en citant


Les dernières instructions de Londres – lesquelles préconisent, en gros, d’envoyer toutes les troupes (forces ?) disponibles vers Varsovie – font l’effet d’un double coup de tonnerre pour les forces de (en trop) l’AK, et ce en bien en comme en mal.
En bien, d’abord, car la troupe est évidemment très heureuse de sortir de l’attentisme dans laquelle l’annulation du soulèvement de Cracovie l’a plongée, alors même qu’on se bat ailleurs.

Elles resteront donc sur place, hormis quelques volontaires et des éléments choisis qui suivront la force (les troupes ?) se dirigeant vers Varsovie. Ces troupes (combattants ?) devront attirer à elles (eux ?) les forces de répression allemandes, avant de tâcher finalement de percer vers l’est, en direction de la Vistule, avec femmes, enfants et bagages.

Toute la journée, Ziu s’attachera donc à labourer méticuleusement le terrain de la Vieille Ville médiévale, afin de préparer (faciliter ???) la future offensive.
………
District de Varsovie (groupes Śródmieście et Sud) – Situation calme ici aussi – entre les préparatifs polonais et le manque d’effectifs allemand, les choses n’ont pas beaucoup de raisons de bouger.

L’opération est menée par plusieurs unités du NKVD (bien sûr) mais aussi du Smersh ainsi que par des unités (régimenst/divisions/groupes ?) disciplinaires de l’Armée Rouge, encore renforcées par quelques pelotons symboliques de la 1ère Armée polonaise du général Berling.

Certes, tout n’est pas réglé pour autant. Et notamment cette histoire de chasseurs de nuit, qui inquiète bien des pilotes – déjà que le Stirling est d’un pilotage délicat la référence de note (38) doit être ici


Notes

Bien après que les ultimes combattants (comme Stanisław Marchewka “Ryba” en 1957 et Józef Franczak “Lalek” ou “Doller” en 1953) soient tombés dans les bois, victime (victimes ?) des forces de sécurité communistes.
38- Au point de finir (se terminer ?) par exiger une certification spécifique ! De fait, au décollage, si le pilote poussait les quatre moteurs simultanément, l’effet de couple (toutes les hélices tournant dans le même sens !) faisait embarquer à droite le quadrimoteur – lequel finissait le plus souvent vautré sur le ventre, avec tout son chargement de bombes et de carburant. Et à l’atterrissage, le Stirling démontrera toujours une tendance inexpliquée à se plaquer au sol sans prévenir en approche finale, fauchant régulièrement son train !
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MessagePosté le: Mer Jan 19, 2022 20:35    Sujet du message: Répondre en citant

11 mars
Pologne
Opération Vengeance – Sauver Varsovie
District de Cracovie
– Départ du Groupement opérationnel Cracovie – les cavaliers et forestiers rassemblés sous le commandement du major Edward Kleszczyński lèvent le camp pour disparaitre vers le nord, à l’est de Zawiercie. Il est douteux qu’ils parviennent à destination avant neuf jours au mieux… Et encore, il faudra passer la forêt de Końskie- Stąporków, dont il n’est pas du tout certain que ce soit possible ! Néanmoins, comme souvent en Pologne en ce mois de mars 1944, nécessité fait loi.
Kleszczyński laisse derrière lui un lieutenant-colonel Edward Józef Godlewski bien esseulé et doutant de pouvoir vraiment mener des actions à Cracovie. Il y est pourtant poussé par presque tous les autres officiers du district – notamment pas le colonel Bolesław Nieczuja-Ostrowski “Tysiąc”, qui n’entend pas avoir organisé l’opération Ubezpieczalnia (1) pour rien ! Et surtout, les hommes n’admettraient pas de rester passifs. Des opérations limitées sont donc finalement ordonnées aux alentours de Trzebinia et Siewierz afin de menacer les liaisons entre Katowice, Cracovie et Częstochowa tout en détournant l’attention du chemin que va emprunter le Groupement. En restant assez loin de Cracovie pour limiter les représailles…
………
Région de Radom-Kielce (districts de Radom-Kielce et de Łódź) – Le maquis de Końskie-Stąporków commence à se diviser en deux groupes. Après une discussion des plus ardues, quoique sans tension excessive, entre les responsables polonais, il est finalement convenu que la force de secours envoyée à Varsovie restera sous commandement de l’AK, en la personne du colonel Gwido Kawiński “Czeslaw”. Le Lt-colonel Antoni Żółkiewski “Lin” et le major W. Ploszewski seront ses adjoints pour leurs unités respectives. Les 5 000 hommes, bardés d’équipements et de nourriture pour trois jours (au moins !) partiront cette nuit, sous une lune hélas pleine, en profitant d’une attaque de diversion menée à l’est, sur la route d’Opoczno.
Reste le plus gros du maquis : presque 30 000 personnes, dont un peu moins de la moitié de combattants, sous la double direction du major-général Sosabowski et du colonel Stanisław Dworzak. Les deux hommes sont de la même école – ils ont tous deux commencé dans les Légions polonaises, il y a déjà trente ans ! – et arrivent donc à la même conclusion. Sitôt les hommes de Kawiński partis, il faudra saisir la première ocasion pour percer vers l’est, en direction d’Ostrowiec-Świętokrzyski, afin de rejoindre les lignes soviétiques. Même si le Stary comme “Daniel” ont du mal à accepter cette idée ! Enfin… comme dit le proverbe : il n’est pas de honte dans la défaite tant que l’esprit reste invaincu ! Et Dieu merci, pour l’heure, les Allemands se tiennent à peu près tranquilles – ce qui facilite évidemment les manœuvres en cours. Même si les Nazis attendent sans aucun doute des renforts, au moins se faire rosser deux jours d’affilée les a un peu calmés !
En réalité, le colonel Stanisław Dworzak l’ignore, mais si les forces de l’Axe restent sur la réserve, c’est surtout à cause de la découverte qu’elles ont faite très tôt ce matin : un prisonnier gravement blessé, dans un état pitoyable – une grenade a explosé près d’un arbre qui l’abritait, le mitraillant littéralement d’éclats de bois. L’homme refuse de répondre quoi que ce soit aux questions des spécialistes de la 444. SicherungDivision d’Adalbert Mikulicz – pourtant, il a sûrement des choses à dire, si tant est qu’il puisse parler : il porte un uniforme britannique presque neuf !
Le sujet est évidemment d’importance. Aussi, après un énième interrogatoire aussi rude qu’infructueux, l’homme est finalement convoyé vers Kielce pour « traitement » par les experts de la Gestapo. Heureusement pour lui, il décédera en route – mais qu’importe. Car une fois sa dépouille entre leurs mains, les services de renseignements nazis ne tarderont pas à faire parler ses effets personnels – plus exactement une photo d’une jeune fille portant au dos cette seule mention, d’une écriture apparemment féminine : « Edinburgh, February the 14th, 1943 ». La conclusion est évidente et gravissime : les Occidentaux ont envoyé des parachutistes en Pologne. Et pas des agents secrets, mais bien des militaires en uniforme, qui, comme chacun sait, se déplacent rarement tout seuls ! Les SicherungDivisionen ne sont pas de taille face à ces adversaires.
………
District de Varsovie – Le général Reiner Stahel, commandant de l’ex-place forte de Varsovie, quitte définitivement la ville pour s’envoler vers sa nouvelle affectation : la Transylvanie. En l’espèce, la région du Banat, et plus précisément de Timișoara. C’est l’ultime lambeau de Roumanie (hors secteurs annexés par la Hongrie !) encore plus ou moins contrôlé par le Reich, avec la région de Brașov – où il ne doute pas qu’il devra aller faire un tour de temps à autre. De fait, Stahel est désormais officiellement en charge de la sécurisation des arrières du HG B, sous l’autorité de la Heer et « en coordination avec la SS » (c’est-à-dire sans aucun doute contre elle). Un nouveau sale boulot, dont il s’acquittera salement, bien sûr.

Vieille Ville (district de Varsovie) – Alors que la relève des SS par la Heer s’achève, le SS-Obergruppenführer Erich von dem Bach-Zelewski s’est levé ce matin avec une brillante idée. Alors qu’il anticipe désormais, au moins jusqu’à la prise de la totalité de la Vieille Ville, un nombre de morts allemands frôlant les 150 par jour – ce que l’on ne manquera pas, bien sûr, de lui reprocher – pourquoi… pourquoi ne pas proposer aux insurgés de capituler ?
C’est vrai ! Leur situation tactique est visiblement sans espoir malgré l’approche des Bolcheviques, leur ravitaillement catastrophique après 17 jours de lutte, tandis que la trahison que vient de leur infliger leur gouvernement de dégénérés installé à Londres a sans nul doute provoqué l’effondrement complet de leur moral ! Le fait que ses troupes n’aient guère jugé utile de faire, depuis deux semaines, beaucoup de prisonniers – militaires ou civils – et que cela pourrait peut-être influer sur la réaction de l’Armia Krajowa à cette proposition n’a évidemment pas effleuré l’esprit du SS. De fait, aucune réponse ne viendra des ruines, malgré les appels à la radio et par haut-parleur. Tant pis – von dem Bach-Zelewski aura essayé…
Demain, il lancera un nouvel assaut avec toutes ses forces, pour en finir enfin avec Starówka Warszawa. En attendant, il fait arrêter quelques SS-Dirlewanger retardataires, qui n’avaient pas encore quitté les lieux. Les rendant responsables de l’échec de sa proposition de reddition, il les fera pendre – ce qu’il ne manquera pas d’évoquer largement durant son propre procès…
Et pendant ce temps, Ziu continue de tirer avec une régularité atroce sur les positions polonaises – mais la succession des monstrueux impacts est finalement plus spectaculaire qu’efficace. Résistants et civils ont déjà un peu appris à faire face au feu du ciel – ou de l’enfer. On se cache dans les caves… Il y a certes des morts, des blessés – mais sitôt l’orage passé, les survivants ne tardent pas à se retrancher dans les décombres si faciles à défendre, renforcés d’une foule de combattants venus de l’arrière. Tous savent que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit… Cependant, derrière ces gravats, il ne reste qu’environ 3 000 soldats dans la Vieille Ville.

Rive est de la Vistule (district de Varsovie) – Alors même que la SS s’essaye à la diplomatie, la Heer, elle, évacue sans trop de fanfare ses ultimes forces sur la rive droite de la Vistule. Il s’agit surtout de la 237. GrenadierDivision (Gerhardt Wilck) – laquelle n’a guère eu l’occasion de briller, sauf à considérer que le massacre de civils et la destruction d’immeubles font partie de l’art de la guerre. L’unité, qui n’a guère profité de son expérience, repart donc pour la Prusse Orientale en passant par Dębe. Elle ira y parfaire son entraînement avant de connaître sa future affectation.
………
Quartier de Śródmieście (district de Varsovie) – Les hommes de l’AK poursuivent leurs assauts contre les ultimes points d’appui allemands. Il s’agit surtout la “grande Past (2)” (39 rue Zielna), de la “petite Past” (19 de la même voie) et de la préfecture de police (1 Krakowskie Przedmieście), siège de l’infâme police “bleu marine” du Gouvernement général, dont on aurait dû s’emparer dès le premier jour mais dont l’assaut avait dû être reporté faute de moyens.
Désormais, ces bâtiments sont fortement retranchés ; aucune tentative n’a encore donné grand-chose. Mais les Polonais sont motivés et persévérants, alors que les Allemands ne s’intéressent visiblement qu’à l’avenue Wola, artère vitale de leurs propres efforts. C’est d’ailleurs dans ce but qu’ils ont assailli – eux aussi sans succès ! – les rues Grzybowska, Krochmalna et Wronia.
Raison de plus pour les Polonais de ne pas rester inactifs… Et puis l’exemple de la Vieille Ville suffit à montrer ce qui se passera si l’ennemi prend ses aises, alors que le nord et le sud du quartier ne sont reliés que par une seule voie sécurisée, l’avenue Jerozolimskie. L’Armia Krajowa va donc reprendre ses assauts, en concentrant mieux les moyens disponibles.
L’objectif principal du 12 mars sera la préfecture de police. C’est un gros morceau : elle est défendue par près de 200 soldats avec des mitrailleuses et deux canons antichars, renforcés de 80 policiers collaborateurs qui savent parfaitement qu’il ne leur sera fait aucun quartier. Toutes les attaques de front par la rue Czacki ont échoué dans le sang, prises en enfilade à découvert par les armes automatiques. Pourtant, il faut s’en emparer, car elle continue de préserver le district gouvernemental de toute infiltration, de même que le pont de Kierbedź, que l’AK aimerait beaucoup utiliser.
C’est pourquoi le lieutenant “Lewar”, après avoir longtemps étudié la situation, propose au commandement un chemin de traverse. Le vaste bâtiment en L est relié par un passage à l’église Sainte-Croix, elle-même proche d’une cour donnant sur la rue Więtokrzyska, où l’Occupant n’a que deux positions fortifiées : le bâtiment dit “des prêtres” et le poste de garde fortifié Mittelswache. “Lewar” propose une audacieuse infiltration dans l’église en passant par les souterrains de cette zone, puis dans la préfecture par un passage dont il a appris l’existence grâce à l’organiste du saint lieu, un certain Matysiak. Il serait ainsi possible de surprendre les défenseurs de la rue Więtokrzyska pendant qu’un assaut de front ferait diversion.
Ce plan est accepté. L’opération sera lancée la nuit prochaine, bien après minuit.

Quartier de Mokotów (district de Varsovie) – Dans la nuit du 10 au 11 mars, plusieurs unités forestières venant du sud tentent de pénétrer dans la ville afin d’aller assister les unités de l’AK du secteur dans leur future remontée vers Śródmieście. Il s’agit du Groupement de Lasów Chojnowskie, supposé servir de renforts frais. L’attaque est très violente, menée par près de 2 000 combattants, mais les défenseurs – des unités de garnison – ont hélas été renforcés par l’arrivée d’une compagnie de la SS-Osttürkisher-Freiwilligen Kavalerie-Brigade. Les forestiers ont plusieurs centaines de tués et finalement, seuls 500 hommes parviennent à rallier les lignes du groupe Sud ; les autres sont repoussés. Le commandant du groupe, le Lt-colonel Mieczysław Sokołowski “Grzymała”, est tué.
A l’évidence, la remontée vers le nord ne se fera pas tout de suite… Il faudra sécuriser un couloir d’accès pour procéder à de nouveaux transferts avant de tenter à nouveau quoi que ce soit.

QG de l’insurrection, palais Raczyński (district de Varsovie) – Pour le colonel Antoni Chruściel “Monter” et le général Stefan Rowecki – commandant de l’AK en Pologne, qui se trouve coincé à Varsovie – il s’agit de conserver le contrôle de la situation, ou d’essayer. Les Russes veulent nous aider – c’est parfait ! Ils arrivent – c’est… bien ! Mais il est tout de même pour le moins gênant qu’à ce jour, on n’arrive pas à établir la moindre liaison radio avec l’Armée Rouge ! L’Armée secrète a pourtant envoyé depuis plusieurs jours à travers les lignes ennemies des estafettes porteuses de courriers proposant des modalités techniques de contact (3).
De fait, “Monter” estime qu’heureusement, les choses prennent un tour un peu moins sombre – avec l’arrivée de l’Armée Rouge, les Allemands vont évidemment se retirer de Varsovie, comme il l’a prévu depuis… le 23 février. Pour l’heure, il convient donc d’économiser les munitions et de durer jusqu’à ce que les Russes soient là. Or, elles manquent déjà, ces munitions… Son dernier ordre à destination de la troupe était d’ailleurs assez éloquent sur le sujet : « Soldats désarmés – portez des bouteilles incendiaires, des grenades ou simplement des pierres ayant la forme et le poids de grenades à main. Elles écraseront aussi efficacement le visage ou les mains d’un soldat allemand. Et nous ne manquons pas de ces munitions. » Certes… Mais la bonne volonté ne fait pas tout. En réalité, l’autorité d’Antoni Chruściel paraît de plus en plus chancelante, voire remise en question après la lourde série de ses échecs. Surtout alors qu’on a perdu le contact avec les groupes Śródmieście et Sud…
Certes, Chruściel n’est pas seul responsable de ces déboires – mais ainsi vont les choses, et son style pour le moins autoritaire de commandement ne favorise pas la sérénité en un temps aussi tragique. L’homme a ses principes et ses méthodes, pas en forcément en accord avec celles de Stefan Rowecki – des tensions lourdes de conséquences sont donc hélas à prévoir durant les prochains jours.

Le ciel est à nouveau vide !
Panatella Air Base
– Inaction intolérable, à nouveau, au talon de la botte italienne. Cependant, en coulisses, les choses bougent. La question d’un appui fourni par les 31th et 34th (SAAF) Squadrons, ainsi que par les 148th et 178th Squadrons, revient avec de plus en plus d’insistance dans les conversations. L’espoir fait vivre. Et de toute façon, on ne peut guère que parler, attendu qu’il pleut nuit et jour.

Opération Comet : étoiles filantes
Un aérodrome au sud-ouest de Niš (Yougoslavie libérée)
– Une fois encore, le ravitaillement prévu pour les hommes de la Brigade aéroportée polonaise ne décollera pas. Dommage – ces colis auraient été bienvenus, avant de partir vers Varsovie. Et les demandes – les suppliques – pour des évacuations sanitaires, même symboliques, depuis Końskie- Stąporków, se multiplient. Mais il pleut toujours.

Etat-croupion
Opportunisme
Banská Bystrica (Slovaquie)
– Le Conseil national slovaque clandestin constate avec soulagement que ce qui lieu d’armée au pays ne sera finalement sans doute pas mobilisé sur le Front de l’Est. Ses réflexions débouchent sur une conclusion qui semble pragmatique : il faut impérativement discuter avec Moscou et se coordonner avec l’Armée Rouge plutôt qu’avec les Occidentaux. Après tout, les Russes sont plus efficaces. Des… suggestions à destination de Londres et du gouvernement d’Edvard Beneš seront donc transmises dans les jours à venir – elles rencontreront un écho relativement favorable, signe supplémentaire de la perte de crédibilité occidentale en Europe Centrale. Mais en fait, celle-ci remonte déjà à 1938…

France occupée
Rationnement
Ministère du Ravitaillement du NEF (Paris)
– Il a d’ores et déjà été transmis aux services de la Propagande… pardon, de l’Information, de parler le moins possible de cette nouvelle mesure. Mais les services concernés doivent l’appliquer dès la prochaine semaine. Au vu des difficultés de ravitaillement, dues aux bombardements mais aussi à l’évolution du front de Provence, qui prive le Nouvel État Français d’un bon quart de sa superficie, les services du ministère du Ravitaillement ont planifié les rations des habitants de la capitale comme pour une ville en état de siège. Cinq cents grammes de légumes par personne tous les cinq jours, 50 grammes de beurre par semaine. Les restaurants doivent fermer quatre jours par semaine et la vente de bière est interdite avant 16 heures.
Cette brillante décision politique a pour conséquence de faire flamber les prix d’un marché noir qui n’en demandait pas tant et d’attiser un peu plus un mécontentement généralisé, favorisé, il est vrai, par un vent de Libération qui semble souffler de plus en plus fort.
A l’origine de cette décision, que Marcel Déat a tout juste réussi à amender : Jean-Pierre Mourer, ministre du Ravitaillement et ancien député alsacien autonomiste, qui se considère plus Allemand que Français. Censé arbitrer ce genre de décisions, Jacques Doriot a – comme depuis le début de son règne – répété ce que l’Occupant lui a ordonné. Pour arranger le tout, dans les semaines à venir, la même décision sera appliquée dans plusieurs grandes villes encore occupées… pardon, gouvernées par le Nouvel État Français, à savoir Nantes, Orléans, Rennes, Rouen, Dijon et Le Havre. Lille et Bordeaux sont sous contrôle allemand direct, tandis que Strasbourg “bénéficie” du même traitement que les villes de Germanie.


Notes
1- Le maillage du district de Cracovie par un ensemble d’ateliers clandestins de production d’armes.
2- Past : pâté de maisons.
3- La plupart ont été interceptées et abattues par les Allemands. Les autres ont été… retenues par le NKVD, et le resteront pour une durée à préciser.
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loic
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MessagePosté le: Mer Jan 19, 2022 23:18    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
la trahison que vient de leur infliger leur gouvernement de dégénérés installé à Londres

Comment les Allemands savent-ils cela ???
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 19, 2022 23:19    Sujet du message: Répondre en citant

Par les pays neutres évidemment. La presse sur deux jours de décalage.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 00:38    Sujet du message: Répondre en citant

Le 9, le gouvernement polonais en exil baisse pavillon. Dès le 10, Churchill est interpellé à la Chambre des Communes.
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Casus Frankie

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