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Asie-Pacifique, Mars 44
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 22:08    Sujet du message: Répondre en citant

Te rappelle tu cette vieille BD "Tigres Volants" où il était question d'un Martin 139 venu de HongKong avec un passager désagréable ? Et de l'homme de Nankin ?
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Etienne



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MessagePosté le: Jeu Déc 23, 2021 06:05    Sujet du message: Répondre en citant

Ah ça, j'ai la série... Laughing Y a que ça, dedans.
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
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patzekiller



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MessagePosté le: Jeu Déc 23, 2021 07:30    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:

Citation:
Lorsque les Alliés libèreront le village, ils découvriront (entre autres traces des destructions et des massacres) un charnier contenant des cadavres de femmes et d’enfants atrocement mutilés. Ce crime de guerre envenime encore aujourd’hui les relations entre la Birmanie et le Japon.


OTL évidemment ?


pas dans ce cas là précisément (ce village) mais librement adapté à partir de faits similaires
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loic
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MessagePosté le: Jeu Déc 23, 2021 07:37    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
un raid aérien massif des bombardiers lourds de la 10th Air Force


Citation:
les 81e West African et 1ère Birmane

Cette tournure un peu bizarre apparaît au moins deux fois.

Citation:
la 3e WA Brigade s’empare

Plutôt développer WA en West African (plusieurs occurrences là aussi).

Citation:
La 81e West African et la 1ère Birmane en profitent pour prendre créneau à droite de la 7e Indienne

Il manque le mot division.

Citation:
la 3e WA Brigade est contre-attaquée par un bataillon de la 2e Division de l’Armée Nationale Indienne. Cependant, cette contre-attaque


Citation:
la 111e Brigade de la 3e division Indienne


Citation:
Au petit matin, deux Torbeau de l’escadrille française 10F

Un petit rappel sur ce qu'est cet oiseau ?

Citation:
Myitta, qui avait été quelques mois auparavant le point de départ de l’opération Tigerclaw.

La chrono ne parle pas du tout de cette opération ???
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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patzekiller



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MessagePosté le: Jeu Déc 23, 2021 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

les 81e West African et 1ère Birmane

le mot division est sous entendu pour éviter des répétitions. Après tout on parle bien de 2e blindée par ex pour sous entendre 2e division blindée. la remarque peut aussi être valable pour la 7e indienne

Torbeau : la version torpilleur du beaufighter, le surnom me semblait suffisamment évident pour tout lecteur ayant suivi la chrono jusque là Wink

Tigerclaw : normalement l'intrusion des Chindits en Thaïlande en 43, comprenant la libération du camp des 3 pagodes, la neutralisation de la ligne de la mort (alimentant la logistique jap en Birmanie), et la manœuvre politique (couplée à l'égarement des belges et au mini blitz H24 de Bangkok) destinée à faire décrocher la Thaïlande.
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loic
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MessagePosté le: Jeu Déc 23, 2021 10:41    Sujet du message: Répondre en citant

OK

Pour Tigerclaw, il suffira que Casus ajoute la mention au bon endroit.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Déc 23, 2021 12:26    Sujet du message: Répondre en citant

Oups… légère erreur partagée… Ce n'est pas l'opération Tigerclaw, mais l'opération Tigertooth !
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MessagePosté le: Jeu Déc 23, 2021 14:18    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Ce n'est pas l'opération Tigerclaw, mais l'opération Tigertooth !

On pourrait croire à une marque de dentifrice Laughing
Bon, les griffes ou les crocs, pour la victime c'est pareil.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Déc 24, 2021 01:48    Sujet du message: Répondre en citant

16 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Les 7e et 8e Divisions Indiennes reprennent leur progression dans la plaine au sud-est de Tavoy, parfois appuyées par l’artillerie de la 19e Division, de l’autre côté du fleuve. Là, cette dernière progresse prudemment, mais elle n’est maintenant que rarement accrochée. En fin de journée, les blindés de la 9e Brigade atteignent les chutes de Tall Kyaell. La libération de la presqu’île est pratiquement terminée.
A Tavoy, la journée de la 1ère Birmane et de la 81e West African se passe en fastidieux mais mortels combats urbains. Il faut progresser de rue en rue contre les restes de la 12e Division japonaise qui s’accrochent à chaque maison, pour l’honneur et surtout pour tenter d’affaiblir l’offensive alliée.
………
Au sud de l’opération Hatchet, la 3e West African Brigade ne doit faire face qu’à quelques accrochages mineurs.
Au nord de Hatchet, la 111e Brigade se heurte à deux compagnies venant de Mergui, qui ont réussi à atteindre Tanintaryi et à s’y retrancher pour défendre le pont. L’une des deux compagnies appartient à la 55e Division, l’autre à l’ANI. Au sud de la ville, avec l’appui des P-51, les Chindits repoussent leurs adversaires vers la ville et le pont. Mais pendant ce temps, le bataillon de Gurkhas profite d’un méandre du fleuve pour entrer en ville et prendre les défenseurs à revers. Les Chindits arrivent ainsi au pont vers 15h00 au prix de combats qui se terminent au corps à corps. Cependant, des mortiers et des mitrailleuses japonais positionnés de l’autre côté du pont battent l’ouvrage de leurs feux et en interdisent la traversée. Les contrôleurs aériens du 1st Air Commando détachés auprès de la 111e montrent alors leur utilité : ils font appel à des B-25 et les guident avec précision sur les départs de feu adverse. Au soir, le silence se fait, le pont est pris, Mergui n’est plus qu’à une cinquantaine de kilomètres.

Opération Fauconneau / Falconet
Journal de Jean-Marie de Beaucorps

« Hier, le Brigadier Chindit (ça m’a toujours semblé étrange que dans notre armée ce soit un grade très bas alors que dans la leur, c’est un général) m’a fait venir dans sa tente. Après m’avoir demandé quelle langue je préférais – l’anglais ou l’indien – il m’a exposé la situation. Des reconnaissances montraient que des Japonais s’étaient retranchés devant Tanintaryi. Le combat semblait inévitable et il voulait savoir si je pouvais apporter quelque chose à ses forces compte tenu de ma connaissance du terrain. Je lui ai répondu que si les Japonais avaient barré la seule route menant à Tanintaryi, il existait un moyen de faire entrer tout un bataillon en ville en passant par le fleuve, à l’est : en effet, de nombreux pêcheurs et passeurs amarrent leurs embarcations dans ce bras du cours d’eau.
Il s’est mis à sauter de joie et m’a envoyé guider les Gurkhas (de petits bonshommes mais de sacrés combattants) qui marchaient en flanc-garde. Nous sommes passés sur l’autre rive et, après une marche d’approche, nous avons pu prendre les Japs à revers. La couverture de pêcheurs de nos hommes s’est révélée encore plus utile que prévu : elle nous a permis d’avoir des informations précieuses sur toutes les localités du coin et sur les fleuves, rivières et autres cours d’eau… et les cours d’eau, c’est pas ce qui manque dans ce pays. »


Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Côte ouest de Sumatra
– La Royal Navy attaque le port et les installations de Bandar Lampung, qui garde la passe entre Java et Sumatra. Sans opposition, les Anglais détruisent la station radio et harcèlent les défenses côtières, le port étant vide.
Pendant ce temps, les Corsaire de la TF 100 mènent une mission Ramrod contre l’aérodrome de Martapoera. Dans un premier temps, les chasseurs français semblent simplement tenir en respect la quinzaine de Ki-44 qui défendent le terrain, mais c’est parce que d’autres Corsaire arrivent dans un autre azimut, équipée de bombes de 500 livres pour cratériser la piste. Sitôt leurs projectiles largués, les chasseurs-bombardiers se jettent dans la mêlée, qui bascule à l’avantage des attaquants. En plus de la neutralisation de l’aérodrome pour plus de 24 heures, les Français remportent sept victoires pour deux pertes. Yvon Lagadec porte son score à 38 victoires.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Canton
– Au petit jour commence la bataille de Canton proprement dite, avec l’attaque de l’aéroport de Baiyun, au nord de la ville, par la 167e Division (général Ding Delong) de la 1ère Armée. Les combats sont relativement brefs : les Japonais ont décidé de ne pas s’accrocher au terrain et préfèrent se replier en bon ordre pour raccourcir leur dispositif. Après le bombardement du 12, l’aéroport était de toute façon devenu inutilisable, et sa position excentrée le rendait trop exposé.
Le reste de la 1ère Armée, soit la 1ère Division (général Nie Chunyong) et la 88e Division (général Zhang Zhuo), arrive au contact avec la 104e Division japonaise (brigadier-général Kisaburo Hamamoto), solidement retranchée. Malgré une intense préparation d’artillerie et l’intervention de 12 B-25, les forces chinoises ne parviennent pas à franchir la première ligne japonaise.
A l’ouest, la 5e Armée a plus de chance : considérant que le terrain, parsemé d’étangs de pisciculture et de rizières, pouvait être défendu par une force moins nombreuse, Tanaka y a déployé les restes de la 129e Division, laquelle a payé le plus lourd tribut aux combats des semaines précédentes et n’est plus que l’ombre d’elle-même. Malgré les nombreux obstacles naturels et les bunkers qui ne peuvent être détruits que par des tirs directs à courte distance ou des assauts très coûteux en hommes, les Chinois pénètrent en fin de journée dans le district de Xiguan, où ils font jonction avec la Résistance locale. Cependant, la partie sud du district est encore solidement tenue par les Japonais.


17 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Les 7e et 8e Divisions Indiennes atteignent Oktu sans rencontrer d’autre opposition que celle de quelques éléments retardateurs. En effet, les Japonais se sont repliés, selon une tactique maintenant habituelle, sur leur ligne de défense suivante : la 71e Division dans la vallée à l’est qui débouche sur Meke, la 55e le long de la côte, vers Thayetchaung. De l’autre côté du fleuve, des éléments de la 26e Brigade de la 19e Division Indienne terminent sans difficulté le nettoyage de la presqu’île. Tandis que la division prépare son prochain mouvement, la 9e Brigade Blindée se regroupe près des rives du fleuve.
A Tavoy, les derniers éléments opérationnels de la 1ère Birmane, épaulés par les deux brigades de la 81e West African, achèvent de s’emparer d’une agglomération en ruine. Les derniers défenseurs lancent des charges suicidaires – la 12e Division japonaise a cessé d’exister.
………
Au sud de Hatchet, près de Karathuri, les Chindits de la 3e West African Brigade sont attaqués violemment par deux bataillons de l’INA encadrés par des Japonais. Dans la journée, ces derniers essaient même de faire intervenir les derniers appareils du 1er Sentai, basés à Kampong Ulu, mais ceux-ci sont repoussés par les Mustang du colonel Cochrane. A la tombée de la nuit, les Indo-Japonais n’ont pas percé et doivent se replier avec de lourdes pertes : la route de la Thaïlande reste fermée. Le général Wingate avouera après la bataille avoir envisagé dans la journée de donner l’ordre à la 14e Brigade de partir vers le sud appuyer les Africains, mais il n’en a rien fait, pour l’instant.
Au nord de Hatchet, après les combats de la veille, la 111e Brigade de la 3e Division Indienne atteint le nord de Sindin. Il reste moins de 40 kilomètres pour atteindre Mergui. Là-bas, les renforts japonais qui viennent d’arriver sont immédiatement envoyés vers l’est pour occuper sur 20 km les rives de la Pa Thaung, petite rivière qui débouche au nord de Mergui, mais surtout le pont qui la franchit.

Moulmein – Le commandement japonais a la mauvaise idée de tenter un raid de jour contre les terrains de Moulmein. Les attaquants sont repérés assez tôt pour permettre aux opérateurs radar de rameuter un nombre important de chasseurs : deux squadrons de Spitfire (les 113 et 136) plus des Hurricane, des P-40 américains et même quelques Beaufighter. Malgré leur escorte, les Ki-21 vont être massacrés au point que l’épisode sera surnommé « les volailles de la Saint Patrick ». Une douzaine de bombardiers et cinq escorteurs sont abattus, contre deux pertes seulement côté allié.

Rangoon – Deux jours plus tôt sont arrivés dix LCT. Ils repartent aujourd’hui en direction du sud en compagnie d’un petit cargo, escortés par les destroyers HMS Eclipse, Electra et Inglefield, et par une douzaine de vedettes lance-torpilles.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Palembang
– Les Japonais se montrent maintenant vigilants et maintiennent des patrouilles de combat au sud de la ville, mais ils n’en sont pas moins surpris de voir arriver sur eux la totalité des groupes aériens des TF-57 et 100, sauf les chasseurs conservés en CAP. En effet, l’attaque n’a pas été précédée comme auparavant d’un sweep. Néanmoins, le reste des Ki-44 du 87e Sentai est en alerte et décolle. Cependant, alors qu’au mois de décembre, près de 80 appareils défendaient le bassin, il n’en reste aujourd’hui qu’une cinquantaine : le front birman a absorbé tous les renforts ces trois derniers mois.
Au sol, la raffinerie de Pladgoe, la plus grande du sud-est asiatique, est la cible principale des bombardiers. Elle subit de gros dégâts – l’attaque a été soigneusement coordonnée, un groupe d’Avenger se chargeant spécialement de neutraliser le barrage de ballons. Le général Asano, en charge du génie dans la région, témoignera après-guerre que les raids de février et mars ont détruit 75 % de la capacité de raffinage. Ces attaques ont été beaucoup plus précises (et efficaces) que celles, ultérieures, des B-24 venus de Timor-Ouest, les bombardiers de la Marine opérant à plus basse altitude et visant avec plus de précision.
Dans les airs, les pertes alliées sont de six chasseurs et neuf bombardiers perdus ou gravement endommagés, principalement du fait d’une DCA exceptionnellement dense. Les Japonais perdent douze Shoki… dont un victime de Danny Potter et un d’Yvon Lagadec ! Celui-ci commente : « Les bookmakers de la flotte étaient sur les dents. Non seulement nous nous retrouvions à 39-38 en ma faveur, mais ils avaient commencé à parier sur le moment où j’atteindrais les 40 ! J’en étais assez fier, tout en espérant que ces paris ne me porteraient pas la poisse. Les partisans de Danny ronchonnaient qu’on verrait ce qu’on verrait le jour où son Seafire serait enfin équipé de réservoirs supplémentaires – quant à Danny lui-même, comme moi, il évitait de montrer que cette compétition l’intéressait. Comme moi, aussi, il affirmait que seul comptait le fait de descendre des Japs, quel que soit le pilote qui le fasse. »

Campagne d’Indochine
Lendemain de victoire
Saigon
– L’empereur Bao-Dai entre dans la ville de Saigon au milieu d’une foule en liesse. Comme le général Bourdeau, il prononce un discours devant les grilles du palais du Gouvernement général. C’est là que va s’installer le gouvernement impérial du Vietnam. Celui-ci est bien sûr opposé à celui de l’état collaborateur de l’usurpateur Cong-De, installé à Hanoi, mais il doublonne bizarrement avec celui de l’Etat démocratique du Vietnam, à Dien-Bien-Phu.
La foule réunie rue Norodom retiendra surtout de l’allocution de son empereur que Bao-Dai se considère comme « le simple représentant du peuple du Vietnam » (du Vietnam dans son entier – nulle mention du Tonkin, de l’Annam ou de la Cochinchine) et qu’il est prêt à assumer « n’importe quel rôle » pour servir son pays. Ces mots ne tombent pas dans des oreilles sourdes. A posteriori, beaucoup y verront le premier signe de la future abdication de l’empereur. Le fait que Bao-Dai ait choisi de s’installer à Saigon et non à Hué, pourtant capitale impériale traditionnelle, va dans le même sens. De plus, cette “annexion” de Saigon à l’ensemble vietnamien est une manière de montrer que les Français ont bien renoncé à leur colonie de Cochinchine.
Le gouvernement de l’empereur est dirigé par le Premier ministre Nguyen Van Tam, dit “le tigre de Cai Lay”. Ce choix a sans doute pour but de rassurer l’opinion internationale, car nul n’a pu manquer de remarquer que ce sont les troupes du Vietminh – dont l’orientation politique est bien connue – qui protègent le nouveau gouvernement. Mais on ne peut guère taxer Nguyen Van Tam de sympathie communiste. C’est un mandarin (il porte le titre mandarinal de doc phu), même si, comme nombre de mandarins, il a été arrêté et torturé par les Japonais.
Parmi les autres membres du gouvernement de Bao Dai figurent des personnalités plus contestables, telles que le ministre des Affaires étrangères Nguyen Phan Long. Notoirement corrompu et isolé politiquement, il est pro-américain. Ce qui ne l’empêche pas de courtiser les Vietminh, on n’est pas à une contradiction près quand on désire le pouvoir… Phan Long fait contrepoids au ministre de l’Economie, de la Défense et de l’Intérieur Tran Van Huu, très francophile (il est d’ailleurs de nationalité française).

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Canton
– Au nord de la ville, Li Zongren est contraint de faire intervenir la 52e Armée, qu’il avait l’intention de conserver en réserve pour exploiter vers Hong Kong, afin de soutenir la 1ère Armée. Le nombre finit par parler et, mètre par mètre, les Japonais cèdent du terrain. Mais lorsqu’ils atteignent les faubourgs, les Chinois se voient obligés de mener un combat de rue où chaque maison doit être enlevée l’une après l’autre. La 200e DB est engagée pour débloquer la situation, mais les chars du 599e Régiment commettent l’erreur de s’avancer trop avant sans soutien d’infanterie, et plusieurs sont détruits dans des embuscades, voire par des attaques-suicides, et les survivants doivent se replier.
A l’ouest, des combats non moins intenses ont lieu pour le contrôle des quartiers sud de Xiguan, où les Japonais disposent du soutien des canonnières Hashidate et Okitsu, lesquelles avaient accompagné la retraite depuis Qingyuan. Les Japonais contre-attaquent avec acharnement et des pâtés de maisons changent de main plusieurs fois au cours de la journée.


18 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Avec l’appui des blindés de la 251e Brigade Blindée Indienne, les éléments avancés de la 7e Division Indienne arrivent le long de la côte au contact de la ligne de défense de Thayetchaung. Cependant, les Japonais réservent une autre surprise aux Anglais. La 55e Division japonaise a reçu une poignée de canons automoteurs Type 1 Ho-Ni et s’en sert avec succès comme chasseurs de char. L’attaque est un échec ; les Bombay Grenadiers, notamment, subissent de lourdes pertes.
En arrière de ces combats, la 81e West African Division prend le village de Nyaungzhin, avec l’aide des blindés de la 50e Brigade Blindée Indienne. Un peu plus à l’est, dans la vallée voisine, la 8e Division Indienne progresse lentement et régulièrement par de nombreux sentiers et pistes et déborde le dispositif défensif de ce qui reste de la 71e Division japonaise.
Vers Tavoy, de l’autre côté du fleuve, la 19e Division Indienne se prépare à remplacer sur le front la 1ère Division Birmane, très éprouvée (elle est réduite au tiers de ses forces de départ), grâce au pont que le génie remet en état et double plus au sud par un autre, appuyé sur les îles du fleuve.
………
06h25 – Les hydrophones du Surcouf captent de nombreux bruits d’hélices venant du nord. Après vérifications au périscope, le croiseur sous-marin fait surface et se fait reconnaitre des navires en approche par radio et signaux lumineux. Ces navires transportent le 42e Royal Marines, qui va conduire la dernière phase de Black Prince : Horseman.
Après un bombardement côtier d’une demi-heure mené par les destroyers HMS Eclipse, Electra et Inglefield, auxquels le Surcouf apporte l’aide de ses deux 203 mm, les Royal Marines débarquent au sud-est de Kadwan, sur une plage désertée et qui a un peu perdu sous les obus son côté paradisiaque. Ils s’élancent aussitôt vers l’intérieur des terres pour couper la route côtière d’une part, d’autre part pour s’emparer du hameau de Bok, plus au sud sur cette route, et les hauteurs 575 et 350, surplombant ladite route.
Pendant ce temps, les LCT, car il s’agit bien de Landing Craft Tank, repartent vers le nord. A 25 km du lieu de débarquement, dans l’estuaire de la Tavoy, ils sont attendus par la 9e Brigade Blindée et par des éléments divisionnaires de la 19e Division Indienne : le 7e Light Cavalry, le 11e Sikh (bataillon de mitrailleuses) et deux bataillons du 20e Mountain Artillery Rgt indien. Toute la journée et le lendemain, les LCT vont faire la navette pour transporter ces unités vers le point de débarquement, sous la protection des Spitfire du Sqn 17 et de Beaufighter du Sqn 27.
Cependant, les Japonais ne restent pas inactifs. Dès la nouvelle de l’opération amphibie connue, les six vedettes lance-torpilles basées à Mergui, qui ont été préservées des raids aériens en les camouflant dans les cours d’eau voisins, lancent leurs moteurs et mettent cap au nord.
14h00 – Le radar de l’Electra détecte l’approche des six petits bâtiments. Pendant que le Surcouf plonge, par précaution, les destroyers et les MTB de l’escorte se lancent à la rencontre des intrus. Les destroyers, malgré l’allonge de leurs 120, n’arrivent pas à empêcher les vedettes de se mettre en position de lancement. Cependant, aucune torpille ne touche sa cible – il est vrai que le faible tirant d’eau des LCT ne facilite pas la tâche des marins japonais. A courte portée, grâce à leurs pièces légères, les navires de la Royal Navy coulent une vedette japonaise et en incendient deux autres, achevées par une paire de Beaufighter arrivés sur les lieux.
Pendant ce temps, les premiers blindés du 3e Hussars, sitôt débarqués, se sont élancés vers le pont Min Dat en compagnie d’éléments du 42e Royal Marines. Le pont est enlevé vers 15h30, après un âpre combat contre des éléments de l’ANI.
Vers la même heure, une compagnie de l’ANI remonte à marche forcée vers le nord-ouest. Ses premiers éléments tombent dans une embuscade des Marines dans le défilé au nord de Bok. La compagnie se déploie et parvient à faire reculer quelque peu les Marines, mais les premiers blindés du 7e Light Cavalry arrivent par la route et à la nuit, les Alliés restent maîtres du terrain.
………
Sur le front nord de Hatchet, des C-47 ont parachuté au petit matin des dinghies à la 111e Brigade. Pour éviter de renouveler la mésaventure de Tanitharyi, le 1er Cameronians traverse la Pa Thaung quelques kilomètres en aval du pont et s’infiltre par les collines au sud de celui-ci. Le soir venu, toute la brigade est en position, l’attaque aura lieu le lendemain.
Sur le front sud de Hatchet, la 3e West African Brigade, appuyée par le 1er Air Commando, repousse dans la journée un nouvel assaut sur la route des cols. Il est vrai que cet assaut, mené une fois de plus avec des effectifs insuffisants, manquait quelque peu de mordant. Le général Wingate décide finalement d’envoyer la 14e Brigade relever la 3e au resserrement de Karathuri. La 3e Brigade devra avancer sur Hankadin, d’où elle organisera embuscades et actions de harcèlement sur les deux routes, préservant la 14e d’un assaut direct.
………
A Mergui, les derniers appareils survivant des sentai basés là s’envolent pour la Malaisie.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Padang
– Les raffineries de Padang sont à nouveau la cible de la Royal Navy pendant que la Marine Nationale s’en prend aux défenses et aux installations de l’île de Suberut. Les différents raids se déroulent bien, sans autres pertes que des appareils endommagés par la DCA.
En fin de journée, les contrôleurs aériens des différents porte-avions ont la surprise, alors que seuls sont encore attendus les Hellcat PR de reconnaissance, d’entendre sur la fréquence civile internationale un pilote demander un cap de relèvement, prétextant des ennuis mécaniques dans un anglais impeccable. Demandant malgré tout l’avis de leurs supérieurs, ces derniers recevront comme consigne de ne rien faire, de ne pas briser le silence radio – il s’agit sans doute d’une tentative de détection radio de la flotte alliée par les Japonais. Le dernier appareil rentré, l’escadre met le cap à l’ouest pour rallier “Trocadéro” et la TF-116.

Campagne d’Indochine
Négociation à l’asiatique
Cholon (Cochinchine)
– Dans ce tripot à la chinoise, les mises sont placées dans des petits paniers qui s’élèvent silencieusement vers des moucharabiehs où les sapèques sont encaissées par des préposés invisibles. Les gains reviennent de la même manière, au travers d’une fumée épaisse, mélange de tabac et d’opium. La foule qui se presse là mêle Thaïs, Khmers, Laotiens, Annamites, mais aussi de nombreux étrangers à l’Asie du Sud-Est.
Ce louche établissement appartient à la puissante Binh Xuyen. On y joue, certes, mais pas seulement. Depuis la disparition de la Régie française de l’Opium, on y fait le commerce de cette drogue. De plus, on y achète surtout, et à prix d’or, des sauf-conduits pour traverser les territoires de la triade. Car même les plus humbles pêcheurs craignent ses jonques armées qui prélèvent son “impôt de guerre” !
Deux personnages traversent la salle en bousculant quelque peu joueurs et clients sur leur passage. Le premier, Nguyen Van Ohn, est un commerçant local qui sert d’intermédiaire pour toutes sortes de trafics. Il précède un Français en uniforme à l’impressionnante carrure et au regard dur, qui porte à la ceinture un colt .45 à crosse de nacre. Les malfrats lui jettent des regards haineux, mais s’écartent, peu désireux de s’opposer à ce personnage.
Les deux compères s’arrêtent devant une table où sont installés deux autres personnages tout aussi remarquables. Le premier, cheveux coupés court, rasé de près, vêtu d’un uniforme blanc lourdement orné de dorures, porte d’épaisses lunettes et une casquette semée d’étoiles de général. Il fume une cigarette dans un fume-cigarette d’or. À ses côtés se trouve un individu maigre, le torse nu barré de cartouchières et le front ceint d’un bandeau d’où pend une queue de tigre ; à sa ceinture, un sabre qui semble avoir beaucoup servi.
– Major Jean-Louis Delayen, permettez-moi de vous présenter le général Bai Vien et le capitaine Thu.
Le prétendu général toise le Français avec mépris. Ce dernier grince des dents… Encore heureux qu’il ait été bombardé “major” le temps de la rencontre ! A Épervier, en effet, on a fini par réaliser que l’envoi de simples lieutenants pour traiter avec les chefs de milice des Hoa-Hao avait été un des éléments déclencheurs de la crise avec la secte. Depuis, les négociateurs reçoivent des promotions… diplomatiques. Un général de pacotille se retrouve ainsi aujourd’hui face à un major d’opérette. Ce sont les subtilités de l’Asie [Historiquement, durant la guerre d’Indochine, les officiers français chargés de contacter les chefs de milice recevaient des pseudo-promotions pour ménager la susceptibilité de leurs interlocuteurs.] !
Les deux nouveaux venus prennent place. Le lieutenant Delayen (c’est son vrai grade) n’en mène pas large. Il peut se faire couper la gorge à n’importe quel moment.
– Puis-je vous offrir quelque chose à boire ?
– Non, on a assez bu, petite tête,
répond l’homme à la queue de tigre. Et si tu nous disais ce que tes supérieurs sont prêts à nous donner ?
– Pour les 50 000 cartouches japonaises de 6,5 mm, cela ne pose pas de problème. Vous les recevrez d’ici jours à vingt jours. Et de votre côté, mon général ?

Bai Vien grommelle avec une irritation soigneusement mise en scène : « Nous ne pouvons rien faire sans les munitions. Donc, vous pouvez considérer que nous avons un accord de principe : huit jours après votre livraison nous serons prêts pour l’opération Bastille. Mais nous avions aussi parlé d’armes américaines, des pistolets-mitrailleurs Thompson et leurs munitions, il me semble ? »
– Certes, mais nous-mêmes n’en avons guère.
– Cent pistolets-mitrailleurs !

Jean-Louis Delayen manque s’étrangler : « Vingt me semble nettement suffisant ! Nous vous demandons seulement de fournir les navires pour les transports des bo-dois et du commando Pirate ! »
– Justement, j’ai décidé de participer, donc de prendre le commandement de l’opération, major ! Je fournirais des troupes supplémentaires et je veux qu’elles soient bien armées.

Le “major” Delayen serre les dents de plus belle. Foutu opportuniste qui se fiche éperdument de ce que coûtent ses exigences ! Hélas, il faut le ménager, car il est puissant. Il écoule l’opium produit par les Hmong des montagnes – alliés des Français – et l’argent obtenu finance la guerre.
– Va pour cent mitraillettes, général…
– Et je prends le commandement ?

Le sourire du chef de la Binh Xuyen aurait fait paraître chaleureux celui d’un requin affamé.
– Bien entendu… général…
Ne pas remplacer “général” par “sale crevure gonflée d’orgueil” demande à Delayen tout ce qui lui reste de contrôle de soi. Il salue froidement ses interlocuteurs et quitte le tripot. Une fois dans la rue, il se met à jurer à voix basse – tout son vocabulaire y passe, et il est bien fourni, en plusieurs langues, mais cela ne suffit pas à calmer sa colère.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Canton
– Les 1ère et 52e Armées chinoises modifient leur axe d’attaque et tentent de franchir le dispositif ennemi par l’est. Malgré une résistance tenace, les Japonais ont subi trop de pertes pour s’accrocher plus longtemps au secteur, et les Chinois atteignent les murs de la vieille ville.

Hong Kong brûle
Hong Kong
– La ville est la cible d’un nouveau raid par 13 B-24 escortés par 12 P-51 du 68e Composite Wing. Les dix Ki-43 repliés depuis Canton constituent la totalité de la défense aérienne japonaise ; ils ne parviennent qu’à abattre un Mustang et endommager un Liberator au prix de quatre des leurs. Le bombardement, cependant, est imprécis et ne cause que des dommages modérés… en dehors du Nanyo, coulé net par une bombe qui ne lui était pas destinée.
Les Japonais poursuivent leur impitoyable destruction de Mong Kok, malgré une tentative de sortie désespérée de quelques groupes de Résistants.


19 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Le long de la côte, la 81e West African Division et la 50e Indian Tank Brigade se joignent à la 7e Division Indienne pour attaquer une nouvelle fois les fortifications japonaises au sud de Thayetchaung. La 251e Brigade Blindée, affaiblie, reste en arrière. La 7e Indienne tente un mouvement d’enveloppement par les collines pendant que la division africaine attaque dans la plaine avec l’appui de la 50e Brigade Blindée, mais surtout de toute l’artillerie disponible. La percée réussit ; les blindés atteindront en soirée la coupure suivante, un cours d’eau situé une dizaine de kilomètres au sud.
Pendant ce temps, la 8e Division Indienne continue sa progression parallèle dans la vallée voisine. L’artillerie japonaise, en particulier celle de la 71e Division, n’a pas son mordant habituel et la 8e Indienne arrive à la hauteur de Meke, faisant peser une menace d’encerclement sur les Japonais.
A Tavoy, la 19e Division achève de se regrouper avant de descendre vers le sud.
………
Les hommes de Horseman savent que la journée va être chargée.
Dès 07h00, deux compagnies de la 55e Division japonaise franchissent le fleuve dans un de ses méandres pour encercler la garnison de Min Dat. Cependant, l’aviation veille au grain et l’action des Spitfire V du Sqn 17 empêche les Japonais de trop élargir leur tête de pont le temps que les chars déployés près de Min Dat manœuvrent. Le terrain, constitué de champs et de bosquets, est favorable aux Britanniques et les mitrailleuses du 11e Sikh et des Stuart de la 9e Brigade Blindée stoppent la progression des soldats nippons. La situation semble bloquée, d’autant plus que le pont est battu par des armes automatiques venus de l’autre rive. Finalement, l’appui des 203 mm du Surcouf et des premiers éléments de l’artillerie de montagne du 20e Mountain Artillery, déployés sur les plages, permettra de briser pour de bon l’attaque japonaise. Vers midi, la liaison est faite avec le 7e Light Cavalry.
Mais la journée n’est pas finie : à partir de Aukthayetchaung, l’ANI lance une autre attaque dans l’après-midi. Mais les unités de l’ANI manquent d’appuis organiques et, en face, les troupes alliées sont soutenues par le tir des destroyers britanniques, très précis car guidé par des observateurs du 42e Bataillon.
………
Sur le front nord de Hatchet, la bataille pour la traversée de la Pa Thaung s’engage. La 111e Brigade fixe sur les rives les défenseurs du pont, en se contentant des tirs d’armes collectives. Les défenseurs appellent des renforts sans s’apercevoir que leur position a été tournée par les reliefs au sud de l’ouvrage jusqu’à ce qu’ils doivent lutter à front renversé. Après plusieurs heures de combat, la garnison japonaise se jette dans une ultime charge banzaï et meurt selon le sens de l’honneur qui lui est propre.
Les renforts nippons ne sont pas arrivés à cause de l’omniprésence des P-51 du 5e FS. Les Japonais n’ont en effet aucun soutien aérien. Le terrain de Mergui a même été visité une fois de plus pendant la nuit par les Halifax et les Wellington des Sqn 624 et 215, puis au matin par les B-24 basés aux Andaman – le tout pour rien, puisque les derniers appareils japonais l’ont abandonné la veille.
Sur le front sud de Hatchet, il apparaît que la défensive n’agrée pas trop aux hommes de la 3e West African Brigade. En avançant, les Chindits noirs ont pénétré dans le dispositif japonais, ou plutôt indien. Ils ont l’occasion de faire parler la poudre lors de plusieurs embuscades ou attaques de patrouilles de l’ANI. Un camp est même repéré et ses coordonnées fournies aux Mitchell pour une “visite de courtoisie”.

Opération Fauconneau / Falconet
Journal de Jean-Marie de Beaucorps

« La traversée d’une forêt de nuit est une des choses les plus effrayantes que je connaisse, surtout qu’ici nous ne sommes pas à Fontainebleau. En plus d’une obscurité oppressante, des animaux divers et variés et tous plus venimeux les uns que les autres, il y a le risque d’être repéré et, inversement, de se retrouver tout à coup isolé, perdu (c’est arrivé à plusieurs de nos Ecossais qui nous accompagnaient ; dans le meilleur des cas, on ne les a retrouvés que le lendemain). Heureusement, le massif à traverser ne faisait que cinq kilomètres. De là, nous somme remontés vers le nord et au petit matin, nous étions prêts.
Lorsque les premiers Mustang nous ont survolés, la rive d’en face a semblé s’embraser – comme prévu, les copains faisaient du raffut pour attirer l’attention des Japonais pendant notre approche finale. Quelques minutes après, nous lancions notre assaut. Profitant de la confusion, les Népalais sur l’autre rive ont fait de même. Nous nous sommes d’abord occupés des nids de mitrailleuses et des mortiers sur une aile pendant que les mortiers de la brigade marquaient l’autre aile afin que les avions de l’Air Commando s’en occupent. Ensuite, ce fut l’hallali, et je peux garantir que si on se moque des Ecossais et de leurs kilts qui font jupes pour vieilles dames, le spectacle auquel j’ai participé n’avait rien d’une “tea party” (c’est le nom que les Chindits ont donné à cette bataille). Je me souviens notamment d’un colosse roux nommé Wallace se débarrassant au corps à corps de trois Japonais, ça n’était pas beau à voir : les Cameronians, comme la plupart des Chindits, ont adopté le kukri, ce coutelas recourbé typique des Gurkhas (j’ai aussi le mien à présent, un cadeau de leur part !).
Dans la journée, nous avons eu malgré tout à subir quelques contre-attaques sur nos ailes, sans doute des renforts envoyés dans l’urgence pour nous couper la route, mais visiblement, les Japs sont moins nombreux que prévu. Bref, aujourd’hui nous avons fait le plus difficile, il n’y a plus qu’à prendre Mergui. »


Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Océan Indien
– Les opérations de ravitaillement menées à “Trocadéro” auprès de la TF-116, sont nettement plus importantes que celles conduites à “Euston Station” quelques jours plus tôt. Si certains navires de la TF-117 n’ont pas eu besoin de venir bord à bord, ce n’est pas le cas aujourd’hui.
TF-116 : CVE MN Dixmude ; CLAA MN La Marseillaise ; CL HMS Trinidad ; TB Bison, L’Adroit et Le Hardi, DD Chacal, Jaguar, Lynx et Panthère.
Pétroliers : MN Rhône, Niger ; HMS/RFA Cedardale, San Ambrosio, Wave King.
Provisions : MN Ile d’Aix.
Hôpital : MN Asie.
Production d’eau : HMS/RFA Bacchus.
Pièces détachées, équipages, ateliers : HMS/RFA Bosphorus, Fort Colville (air).
Navire atelier lourd : HMS Resource.
Transports : MN Ile de Batz (H), Allier, Cher ; HMS/RFA Corinda, Heron, Prince de Liege, Robert Maersk.
Combat Store (munitions): MN Rhin, HMS/RFA City of Dieppe, Kola.
Remorqueurs : 4.
………
Les pertes en appareils s’élèvent aux alentours de 20 % et si l’on a le cœur gros en pensant à ceux qui ne sont pas revenus et en accueillant les petits nouveaux, on se console en se disant que les pertes japonaises ont été bien pires… c’est la guerre. Le moral reste élevé, comme en témoigne le rapport factice d’officiers mariniers du Richelieu, demandant qu’un pinardier soit adjoint au train d’escadre en lieu et place du HMS Bacchus, « qui usurpe le beau nom qu’il porte, comme on pouvait s’y attendre, hélas, de la part d’un navire d’une nation de buveurs de bière ! »

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Canton
– L’une des rares batailles de chars de la guerre sino-japonaise a lieu lorsque le 600e Régiment de la 200e DB, envoyé dans le sud du district de Xiguan, trouve face à lui sept chars Ha-Go. Dans aucun des deux camps, les tankistes n’ont l’habitude d’affronter d’autres engins blindés, et le combat semblerait pittoresque à un témoin occidental, ne serait-ce que pour le calibre de part et d’autre : le Type 95 japonais comme le M3 Stuart utilisé par les Chinois sont munis d’un canon de 37 mm, lequel serait bien en peine d’égratigner les modèles les plus récents déployés en Europe. De surcroît, l’environnement urbain n’est guère propice à la manœuvre. Au terme de l’engagement, trois chars japonais sont détruits et un autre déchenillé, contre deux chars chinois mis hors de combat (dont l’un a été neutralisé par une équipe antichar suicide). Zheng Dongguo, qui commande la 200e DB, en prendra bonne note pour organiser l’apprentissage du combat de chars par l’armée chinoise.


20 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Sur le front nord, la journée est plutôt tranquille.
La 7e Division Indienne livre quelques combats pour déborder les défenses japonaises par les collines voisines ; les têtes de pont créées ne suscitent pas une réaction de l’artillerie japonaise aussi forte qu’avant. La 19e Division Indienne achève de prendre créneau à droite de la 7e, le long de la côte ; elle remplace la 81e West African Division, qui a bien mérité de se reposer et de se reconstituer.
Dans la vallée voisine, la 8e Division Indienne se heurte à un dense réseau de points d’appuis et de fortifications en tous genres, qu’il faut réduire un par un avant de progresser.
………
Du côté des forces débarquées par Horseman, les Japonais savent qu’ils vont se retrouver encerclés s’ils ne font pas sauter le bouchon de Min Dat. Le problème est qu’ils ne peuvent trop dégarnir leur front nord face aux 7e, 8e et 19e Divisions Indiennes qui maintiennent la pression. Le commandement japonais en Birmanie arrive cependant à dégager deux bataillons avec un petit appui d’artillerie.
Le premier tentera d’atteindre, de nuit, les plages où les « Gaijin» ont débarqué. Plus au nord, l’autre bataillon devra passer par les collines et descendre le vallon pour reprendre le pont de Min Dat ; l’idéal serait qu’à ce moment, l’attention de l’ennemi soit tournée vers le sud. Mais, en raison du manque d’embarcations, le premier bataillon prend du retard et n’est déployé qu’en fin de nuit. Le second passe la nuit à pitonner sur les reliefs au nord de Min Dat et n’est pas encore en place lorsque le jour se lève.
A ce moment, les hommes du bataillon sud s’élancent vers les plages en s’efforçant de rester le plus possible à couvert, mais s’ils sont à 3 kilomètres de la côte, ils sont à presque 7 kilomètres des plages sur lesquelles le petit cargo qui accompagnait le convoi Horseman continue à décharger munitions et approvisionnements. Ils sont repérés à mi-chemin et ralentis par des sections de Royal Marines qui montent de petites embuscades. Pendant ce temps, le 3e Hussars, gardé en réserve mobile, se redéploie vers les plages et la RAF envoie tout ce qu’elle peut : des Beaufighter du Sqn 27 et des Mosquito du Sqn 47 et même des Spitfire du Sqn 17, qui descendent faire du rase motte au-dessus des rizières. Cet appui aérien permet notamment de neutraliser les quelques éléments d’artillerie japonais engagés dans cette opération.
Pendant que ces combats se déroulent au sud, le second bataillon japonais finit par déboucher à l’est de Min Dat. Son assaut furieux surprend les Royal Marines et les Sikhs, mais les blindés de la 9e Brigade leur infligent des pertes sévères, malgré l’action des équipes antichars qui n’hésitent pas à se suicider pour neutraliser un blindé à l’explosif. On en vient au corps à corps. Les soldats nippons semblent sur le point de percer vers le pont lorsque surgissent deux Spitfire qui mitraillent la route, donnant aux défenseurs le temps de se ressaisir et de repousser les assaillants jusque dans les bois proches.
Après toute une journée de bataille, les survivants du bataillon sud sont traqués dans les rizières tandis que l’artillerie navale aide à éliminer le dernier retranchement des Japonais au nord.
L’alerte a été chaude, mais la route passant par Min Dat reste bloquée pour les Japonais.
………
A la suite des combats de la veille, un frisson parcourt la région de Mergui : des révoltes éclatent en ville et dans les bourgades alentour face à un occupant en pleine décomposition. Dans l’agglomération même, la “maison de joie” est transformée en quartier général de l’insurrection. Les Japonais encore présents en ville, essentiellement des marins ou des rampants des unités d’aviation qui n’ont pas pu évacuer, se réfugient dans l’unique caserne en compagnie des jusqu’au-boutistes de l’ANI. Les hommes de la milice birmane ont tous disparu, beaucoup ayant retourné leur veste.
Du côté nord de Hatchet, la 111e Brigade continue son chemin en n’étant plus accrochée que par des éléments japonais épars. Elle arrive en fin de journée au village de Nattalindaung, où les habitants lui réservent un accueil des plus joyeux. Mergui n’est plus qu’à une dizaine de kilomètres.
Du côté sud, la 3e West African Brigade vit une journée semblable à la précédente, notant toutefois qu’il semble y avoir de plus en plus de déserteurs parmi les troupes de l’ANI.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Côte nord de Sumatra
– Les chasseurs alliés ont traversé l’île pour opérer en sweep contre les terrains de desserrement du 24e Sentai dans les secteurs de Langsa et de Lhokseumawe. La réaction japonaise est faible et seuls deux Ki-43 seront abattus, sans perte pour les Alliés. Il faut dire que ce sentai subit une attrition certaine sous la pression de l’opération Stocker, menée par les B-24 et les P-38 de la 10th Air Force.
De plus, à la suite des opérations en Birmanie, le 24e Sentai a même dû céder certains de ses appareils à des formations du continent au début du mois. En effet considérant la menace aéronavale au sud, l’état-major japonais ne pouvait démunir ni les sentai de Java, ni le 87e Sentai, protégeant les puits de pétrole et les raffineries de Sumatra : seul le 24e pouvait être dépouillé sans trop de risques.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Canton
– Tandis que les premiers éléments de la 52e Armée franchissent les vénérables murailles de la ville par l’est, la 5e Armée en fait autant par l’ouest : c’est désormais à l’intérieur de la vieille cité que soldats chinois et japonais s’affrontent. Dans ce dédale de ruelles parfois à peine assez larges pour laisser passer deux hommes de front, où l’habitat est tellement dense que dans certains quartiers des ponts de bois relient les toits, l’avantage est à la défense, même gênée par l’action des insurgés. En fin de journée, les attaquants n’ont progressé que de quelques centaines de mètres sur chaque front.
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Etienne



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MessagePosté le: Ven Déc 24, 2021 08:34    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
« Hier, le Brigadier Chindit (ça m’a toujours semblé étrange que dans notre armée ce soit un grade très bas alors que dans la leur, c’est un général) m’a fait venir dans sa tente.

Je pense que ce devrait être l'inverse: On a toujours tendance à considérer comme normal ce qui est chez nous.
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Déc 24, 2021 08:58    Sujet du message: Répondre en citant

ce que le personnage considère comme bizarre c'est plutôt l'inversion des valeurs, pas la "normalité" Wink
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MessagePosté le: Ven Déc 24, 2021 09:00    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
grâce au pont que le génie remet en état et doublé plus au sud par un autre, appuyé sur les îles du fleuve.


Citation:
En fin de journée, les contrôleurs aériens des différents porte-avions ont la surprise, alors que seuls sont encore attendus les Hellcat PR de reconnaissance, d’entendre sur la fréquence civile internationale un pilote demander un cap de relèvement, prétextant des ennuis mécaniques dans un anglais impeccable. Demandant malgré tout l’avis de leurs supérieurs, ces derniers recevront comme consigne de ne rien faire, de ne pas briser le silence radio – il s’agit sans doute d’une tentative de détection radio de la flotte alliée par les Japonais.

Cela vient d'OTL j'imagine ? On peut en savoir plus ? Qui est à l'origine de cette tentative ?

Citation:
Le bombardement, cependant, est imprécis et ne cause que des dommages modérés… en dehors de la canonnière Nanyo, coulée net par une bombe qui ne lui était pas destinée.


Citation:
les plages où les « Gaijin » ont débarqué

Manque un espace.

Citation:
des Beaufighter du Sqn 27, des Mosquito du Sqn 47 et même des Spitfire du Sqn 17

Un "et" en trop.
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En principe (moi) ...
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Ven Déc 24, 2021 09:18    Sujet du message: Répondre en citant

Je vois que les britanniques ont eu leur version du Marianas turkey shoot.
Et depuis la lecture, j'arrête pas d'entendre dans ma tête, sur fond de musique héroïque Freeedddoooommmm !
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Ven Déc 24, 2021 09:43    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

Citation:
Pour les 50 000 cartouches japonaises de 6,5 mm, cela ne pose pas de problème. Vous les recevrez d’ici jours à vingt jours. Et de votre côté, mon général ?


Il manque surement un nombre devant le premier "jour".

@+
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Déc 24, 2021 09:49    Sujet du message: Répondre en citant

la tentative de localisation de la flotte avec des jeux radio est otl (cf Hobbs), on n'a par contre pas de détails sur le "qui" coté japonais

sinon, j'ai des détails sur les noms et grades des directeurs de la chasse sur certains des PA anglais, mais pas exactement aussi tôt dans la chrono, un peu plus tard otl
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