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Les Balkans (et la Hongrie), Mars 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 15:56    Sujet du message: Répondre en citant

Reichsmark = au pluriel, Reichsmarks selon Littré et selon le CNRTL (Centre national de ressources textuelles et lexicales), division du CNRS.

Pakistan : je corrige, c'est facile. Le fichier "Orient" est de Menon-Marec. Quel talent… Quelle écriture et quel savoir… Neutral
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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loic
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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 16:11    Sujet du message: Répondre en citant

Il semble que l'ajout du 's' soit un usage uniquement français.
Par exemple, on écrit "sechs Milliarden Mark" (6 milliards) Mais bon, ce n'est pas très grave.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Hendryk



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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 16:31    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Mais cette révolution pacifique avait peu après été écrasée par les troupes de l’empereur autrichien François-Joseph, renforcées par les Croates ralliés à l’empire et avec un coup de main des hommes du tsar Nicolas II…

Nicolas I, pas II.
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Etienne



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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 16:34    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Tito ne se prive donc pas de faire comprendre à Đilas que le moment n’est plus à la prudence : « Tu t’inquiètes trop, camarade ! Tu serais plus confiant si tu avais été avec moi il y a trois ans, en Serbie, face aux les fascistes allemands alliés aux gendarmes de Nédic.

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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
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Hendryk



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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Par ailleurs, ce délai est peut-être nécessaire pour cacher l’or du roi du Monténégro, disparu après la capitulation de 1915 et dont personne ne semble savoir où il se trouve – même si des rumeurs parlent à mots couverts de la région de Caporetto…

Oh, il n'y est plus maintenant. Un certain gentilhomme de fortune est passé par là avec quelques-uns de ses amis.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

Je maintiens qu on peut dire Pakistan parce que l extrait date de 2008. Et Hendryk suit Laughing !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 17:37    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Je maintiens qu on peut dire Pakistan parce que l extrait date de 2008.


Certes ! SI le Pakistan existe.
Je ne vais certainement pas prendre la place de Mark, mais son argumentation est intéressante, voire convaincante.
L'Inde passe par la case Dominion à la suite d'une guerre où les Anglais ont mieux tenu le coup et les Indiens mieux traités (je pense que c'est l'idée). L'indépendance totale survient nettement après la mort de Jinnah, dont l'influence avait pesé lourd OTL pour l'indépendance du Pakistan, et la partition n'a pas lieu, grâce à l'influence de Nehru et Gandhi.
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Casus Frankie

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Hendryk



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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 18:14    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Et Hendryk suit Laughing !

Au passage, j'adore cette phrase: "Le jour où il pleuvra de la soupe, c'est une fourchette que j'aurai dans la main!"
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Sam Déc 04, 2021 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Citation:
12- Vladimir Bakarić écrira à ce sujet : « C’est ainsi que l’insurrection en Serbie fut durement défaite, et s’il n’y avait pas eu la Bosnie, la Croatie et la Slovénie, tout serait tombé à l’eau. » Un rapport destiné au président du


Cette note 12 finit de façon bizarre !

@+
Alain
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John92



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MessagePosté le: Dim Déc 05, 2021 08:50    Sujet du message: Répondre en citant

Relecture:
15 mars
La campagne des Balkans
Salve d’éclairs – Pause technique
Balkans

...
Dans la nuit, lesWellington des Sqn 104 et 202 et Halifax du Sqn 15 passent au-dessus des nuages pour aller frapper la gare de Trieste, sur le territoire de ce qui reste de l’Italie fasciste. Signe que l’on a tenu compte des pertes subies la veille au-dessus de l’Autriche, les bombardiers sont accompagnés par deux Flights (flights ??) du Squadron 30 NF, sur Beaufighter NF IV.

« Pavle Đurišić ou Djurišic (1907-1944) :
….
Quoi qu’il en soit, Đurišić obtient en 1942 le soutien officiel du gouvernorat italien du Monténégrin. Ravi de voir ses si remuants sujets se battre entre eux puis contre les communistes, le gouverneur va jusqu’à signer un véritable pacte de non-agression avec les Tchetniks. Le groupe Đurišić, basé à Kolašin, se montre donc assez peu actif contre
l’Axe (euhhhh, Axe , Italie en 44 ? on parle de quelle Italie là ? RSI ou Italie cobelligérante ?)

Par la suite, le groupe se distingue en assassinant de nombreux miliciens de diverses tendances, réputés pro-allemands (un souci avec le – car précédemment a été utilisé proserbe sans -. Je propose qu’on chipote pas et qu’on oublie) , ainsi que leurs proches – ce qui, toutefois, ne semble pas avoir beaucoup gêné le Reich.
….
Đurišić, le jeune commandant. »
(Robert Stan Pratsky – Dictionnaire de la Seconde Guerre Mondiale en Méditerranée, Flammarion, 2008)

Noirs soldats, noirs projets
Palais du gouvernement croate (Zagreb), 14h00

...
Le vice-ministre attaque avec l’énergie de ceux qui savent que l’heure est grave : « Messieurs, vous n’ignorez pas que nos forces armées ont récemment rencontré quelques difficultés en prenant le relais des troupes allemandes au Monténégro et en Bosnie. Vous savez, j’en suis sûr, que ces difficultés sont passagères, consubstantielle (consubstantielleS) à la nature même de nos adversaires terroristes.
….
Chaque chose à sa place
Kaspovár (Hongrie), 23h45

...
Mais il attend désormais sereinement l’inévitable enquête de la Gestapo, qui prouvera qu’il n’a rien à se reprocher. Mieux vaut encore commander l’armée des Balkans et risquer de se faire battre que de se (pas de se) mourir en traître dans un camp en Pologne avec sa famille. Et au moins, il sert l’Allemagne en soldat. Sieg Heil !

16 mars
La campagne des Balkans
Solution de remplacement
GQG du 18e Groupe d’Armées Allié, Athènes


– Ce sera possible une fois la débâcle passée, et selon l’évolution de la situation sur le front, répond le Captain Duffett. De toute façon, avec le courant sur le Danube en cette saison, l’efficacité du tir aurait été réduite. » (sans doute inutile , mais soucis avec le guillemet)
….
Salve d’éclairs
Balkans


Ou plutôt parce que la cible est située en plein territoire croate et que les bombardiers sont les A-30 (A30 je connais pas, A20 oui mais je suis rooky) de la 81e EB (Y) Kosovo ?
….
Bas instincts
Pas sûr… Comme pour lui répondre, un coup de feu claque, suivi d’un cri. Puis un second cri – c’est quelqu’un qui vient de tomber du chemin de ronde. Les hommes ressortent en trombe, rencontrent leurs camarades qui venaient chercher du secours : ils sont tombés dans une embuscade ! Un tir de fusils rageurs(rageur, un seul tir) prélève son dû dans la panique, alors que retentit une harangue : [i]« Smrt fašizmu, sloboda narodu ! »


[b]17 mars
La campagne des Balkans
Salve d’éclairs
Balkans

...
Les Grecs montent en ligne
Sud de la Serbie


Le corps d’armée de ce dernier, brigade blindée en tête, avance plutôt bien. Il a dépassé la barrière rocheuse du Kosovo pour occuper les nœuds routiers de Raška et Novi Pazar avant de s’engager dans sur (sur) le plateau de Sjenica.

Migrations contraintes
Voïvodine


Le XXI. GAK (Felber) va se positionner en renfort du 7e CA hongrois, ses cinq divisions permettant de fermer définitivement la porte de Bečej et de Subotica à une éventuelle offensive alliée.

Pour ce qui est du XXII. GAK (Fehn), la situation est différente. Cette formation n’a guère que trois divisions, toutes plus ou moins affaiblies.

Autres opportunistes
Danilovgrad (Monténégro)


Dans le passé, Popović a souvent fait preuve de pragmatisme – comme lorsqu’il a sollicité en 1929 la grâce du roi Alexandre Ier, assortie (assorti ?) du droit de revenir en Yougoslave et d’une pension militaire, contre la fin d’une lutte armée désormais sans objet.

Le dormeur doit se réveiller
Une grotte au nord de Sjenica


Notes
12- Vladimir Bakarić écrira à ce sujet : « C’est ainsi que l’insurrection en Serbie fut durement défaite, et s’il n’y avait pas eu la Bosnie, la Croatie et la Slovénie, tout serait tombé à l’eau. » Un rapport destiné au président du ????????? (manque un mot)
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Déc 05, 2021 22:10    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai tenu compte des observations non commentées.

[quote="John92"] Quoi qu’il en soit, Đurišić obtient en 1942 le soutien officiel du gouvernorat italien du Monténégrin. Ravi de voir ses si remuants sujets se battre entre eux puis contre les communistes, le gouverneur va jusqu’à signer un véritable pacte de non-agression avec les Tchetniks. Le groupe Đurišić, basé à Kolašin, se montre donc assez peu actif contre[/color] l’Axe (euhhhh, Axe , Italie en 44 ? on parle de quelle Italie là ? RSI ou Italie cobelligérante ?)

On parle de 1942, donc l'Axe inclut encore l'Italie mussolinienne.

Par la suite, le groupe se distingue en assassinant de nombreux miliciens de diverses tendances, réputés pro-allemands (un souci avec le – car précédemment a été utilisé proserbe sans -. Je propose qu’on chipote pas et qu’on oublie) ,

[color=blue]pro + consonne : pas de trait d'union.
Pro + voyelle : trait d'union.


[i]De toute façon, avec le courant sur le Danube en cette saison, l’efficacité du tir aurait été réduite. » (sans doute inutile , mais soucis avec le guillemet)

En effet, guillemet inutile.

Ou plutôt parce que la cible est située en plein territoire croate et que les bombardiers sont les A-30 (A30 je connais pas, A20 oui mais je suis rooky) de la 81e EB (Y) Kosovo ?

A-30 Baltimore, développement du A-20.

Dans le passé, Popović a souvent fait preuve de pragmatisme – comme lorsqu’il a sollicité en 1929 la grâce du roi Alexandre Ier, assortie (assorti ?) du droit de revenir en Yougoslave et d’une pension militaire, contre la fin d’une lutte armée désormais sans objet.

Assortie s'accorde avec grâce.

Notes renumérotées et complétées
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Casus Frankie

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Bob Zoran



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MessagePosté le: Dim Déc 05, 2021 23:10    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Bas instincts
Bosnie et Monténégro – Aujourd’hui, le temps s’éclaircit un peu sur le pays martyr – il neige encore, mais plus assez pour empêcher de mettre le nez dehors. Les Oustachis en profitent pour aller satisfaire une fois encore leur haine de l’Autre et tenter de teindre d’écarlate les vallées de Bosnie. Toutefois, quelque chose a changé depuis le début du mois – et pas seulement le nombre des “indésirables”, qui a d’ailleurs beaucoup diminué.
Ainsi, quand une compagnie de la 4e DI croate débarque dans la région de Pljevlja, déjà ravagée par deux années ininterrompues de “petite guerre”, les soldats du NDH, juchés sur quelques camions de prise et guidés par un informateur cagoulé, constatent que la vallée est calme. Le courageux collaborateur leur indique les ruines du Kastrum Koznik, un château du XVe siècle très abîmé. Les soldats ont tôt fait de fermer la route et d’interdire les alentours à tout curieux assez inconscient pour s’approcher. Des ordres fusent et on défonce la porte branlante de l’édifice pour y faire pénétrer deux sections – une vingtaine d’hommes.
L’opération se déroule sans opposition. Les Croates cheminent avec difficulté parmi des allées encombrées de pierres éboulées ou sur d’étroits chemins de ronde, le fusil haut pour éviter un coup accidentel. Finalement, quelques-uns arrivent au point bas de l’édifice, une cave portant des traces d’occupations récentes. Occupation communiste à n’en point douter – il n’y a qu’à voir, par exemple, le bonnet à étoile rouge et les boîtes de munitions britanniques vides qui trainent sur la table. « Ils ont décampé ! » lance triomphalement le chef de peloton.
Pas sûr… Comme pour lui répondre, un coup de feu claque, suivi d’un cri. Puis un second cri – c’est quelqu’un qui vient de tomber du chemin de ronde. Les hommes ressortent en trombe, rencontrent leurs camarades qui venaient chercher du secours : ils sont tombés dans une embuscade ! Un tir de fusils rageurs prélève son dû dans la panique, alors que retentit une harangue : « Smrt fašizmu, sloboda narodu ! » Sortant des ombres, des fossés et des caves, des soldats au pentagramme vont au contact, chargeant les Croates qui tiennent un instant le choc et repoussent avec difficulté l’assaut avant de se débander vers la sortie. Devant eux, les pierres chutent des vénérables murs pour les écraser, le pavement semble prendre plaisir à les faire trébucher – tout le château veut leur mort ! Ils ne sont plus que quatre quand ils atteignent finalement la sortie et retrouvent le reste de la compagnie.


Je ne sais pas si c'est voulu par l'auteur mais l'ambiance de ce passage dans cette noire forteresse me fait penser à l'entrée de Gandalf dans Dol-Guldur retranscrite dans l'adaptation de Bilbo de P.Jackson, on y passerait pas ses vacances.

En tout cas pour paraphraser Gimli toujours dans le Seigneur des Anneaux, c'est plus gai dans un cimetière que dans la campagne des Balkans.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Déc 06, 2021 01:11    Sujet du message: Répondre en citant

18 mars
La campagne des Balkans
Salve d’éclairs
Balkans
– Nouvelle journée de travail pour l’aviation alliée – la Yougoslavie est justement le seul pays des Balkans où il fasse bon voler aujourd’hui. En conséquence, Perun s’attache à détruire tout ce qui peut servir à la logistique en Croatie.
Le pont de Varadin, enjambant le Danube à Novi Sad, est la cible de la 31e EB (P) – laquelle commence à être rompue à cet exercice très particulier. Toutefois, les Polonais, couverts par leurs compatriotes de la 10e EC (P), découvrent que la Flak locale est bien plus puissante que le 6 mars, date de la dernière visite des bombardiers lourds britanniques. En effet, la 114. Jäger de Karl Eglseer occupe à présent la ville et sa compagnie de Flak divisionnaire, équipée de Vierling de 20 mm et de 37 mm Breda de prise, se révèle très mordante. Les bimoteurs sont contraints de voler haut pour lui échapper – ils ne perdent qu’un des leurs, ainsi que trois appareils endommagés. Par contre, à leur départ, le pont routier est toujours debout. Il faudra revenir, constatent les aviateurs alliés.
Plus à l’ouest, c’est la gare de triage d’Ostarije qui reçoit la visite des Baltimore du I/81e EB (Y) – une installation peu défendue, essentiellement utilisée par les services du NDH pour l’envoi de ravitaillement vers la Bosnie et la déportation des « indésirables » (mais ce n’est pas, bien sûr, la préoccupation des Alliés). Les six quais de chargement et les autres installations alentours sont dûment ravagés par la colère serbe, sous l’œil expert du commandant Le Gloan, à qui on a expressément demandé de rapporter tout événement inhabituel. L’intéressé ne remarque rien, hormis « une agressivité de bon aloi ».
Au soir, sous une pluie qui s’éloigne vers le nord, les Halifax des Sqn 15, 148 et 149 viennent détruire l’embranchement ferroviaire de Wien-Süßenbrunn, au nord-est de la capitale autrichienne. Ils perdent deux des leurs sous les coups de la Flak, pendant que le ballet nocturne entre Do 217 et Beaufighter NF-IV s’achève sans perte de part et d’autre – les bimoteurs ont joué à cache-cache dans les ténèbres et les nuages.

Les Alliés dans les starting-blocks…
Sud de la Serbie
– Les forces grecques continuent de faire mouvement – avec prudence – vers leurs positions de départ pour “Veritable”. Le 2e CA du général Dimitrios Papadopoulos est désormais bien déployé sur le plateau de Sjenica et continue d’avancer sans rencontrer d’opposition : cette région était depuis longtemps désertée par l’Axe et ne sert plus que d’arrière-cour aux Partisans de la région. La 13e DI de Charalambos Katsimitros libère ainsi Duga Poljana, une bourgade moins ravagée par la guerre mondiale que par les nombreux conflits internes à la Yougoslavie, et fait une pause avant de reprendre sa route. Plus au sud, la brigade blindée a dépassé Tutin et s’engage à son tour sur le plateau, au centre du dispositif.
Mais, pour l’armée hellène, l’événement du jour n’est pas la libération d’un village quelconque perdu au milieu des monts des Balkans, mais bien la reprise de contact avec les forces de l’Axe – plus précisément avec la 2e Division de Montagne croate d’Antun Prohaska – à Rozaje, au Monténégro. Des patrouilles tentent aussitôt d’identifier l’adversaire et d’évaluer ses défenses. Elles signalent très vite qu’en face, ce sont des Oustachis, non des Allemands – dont l’absence est d’ailleurs confirmée par des Partisans de l’AVNOJ rencontrés en chemin.
Plus au nord, dans le désir de maintenir un front continu, la 3e Brigade de Montagne du colonel Thrasyvoulos Tsakalotos s’avance vers Ivanjica, faisant ainsi pivoter l’aile gauche du 1er CA de Giorgios Kosmas. Les deux corps grecs approchent ainsi du secteur tenu par les Partisans…
Par contre, l’AVNOJ n’est plus le problème des hommes de l’ANZAC, qui sont désormais dans leurs camions en route pour la plaine de la Save, via Belgrade. Une jolie route à parcourir sous les nuages, pour une destination plutôt marécageuse. En pensant peut-être à sa lointaine et chaude terre natale, le tout nouveau caporal-chef Matthew improvise sur son harmonica une de ces balades dont il a le secret : « Wouldn't it be nice if we were older, then we wouldn't have to wait so long ? And wouldn't it be nice to live together, in the kind of world where we belong? »
Plus au sud, au même moment, le 107e RALCA plie lui aussi bagage vers la Voïvodine, laissant le 4e RST seul dans les montagnes. Quelle chance ils ont, murmurent les spahis, qui en sont réduits à regretter le front.

Mobilisation générale !
Karlovac (Croatie)
– Comme annoncé par Vilko Begić, le NDH active officiellement la 6e DI du colonel Ivan Šarnbek, ainsi que la Brigade de Cavalerie du colonel Aurel Schlacher. Toutefois, compte tenu de la situation sécuritaire… instable en Yougoslavie, ainsi que de l’engagement massif des forces oustachies en Bosnie, il est prévu que ces unités restent pour l’instant en réserve en Croatie “historique”, afin de parer à toute éventualité et surtout à tout risque de trahison…
Ces deux formations sont de qualité inégale. Si la brigade de cavalerie – qui n’est après tout que l’agglomération d’unités diverses luttant depuis déjà longtemps contre les milices de toute obédience – semble en mesure de tenir son rang entre coups de main et petite guerre, ce n’est pas encore tout à fait le cas de la 6e DI. En effet, cette dernière rassemble avant tout des conscrits et autres présumés volontaires raflés au hasard des campagnes d’enrôlement décidées par Pavelic, renforcés par les membres de groupes armés n’inspirant pas assez confiance pour être laissés seuls. Une unité… bigarrée, donc. Il faudra du temps et de grands efforts au colonel Šarnbek (lui-même récemment promu) pour obtenir quelque chose d’assez cohérent pour être engagé face à un ennemi déterminé. Pas sûr qu’il en ait le loisir !

Déménagements
Kaposvár (Hongrie)
– Comme, avant lui, les instructeurs des écoles de la Panzerwaffe et tous ses subordonnés, le général Maximilian von Weichs change de logis sous la pluie. En l’espèce, et même s’il n’abandonne pas officiellement les locaux fournis par les Hongrois dans la capitale du comté de Somogy, il emménage dans un PC avancé près de Mohács, non loin d’Osijek. Il ne le quittera plus guère. Ce lieu est plus proche du front, et notamment des forces de Lothar Rendulic – de surcroît, personne n’a jugé bon d’indiquer sa localisation aux Hongrois.

Autres opportunistes
Danilovgrad (Monténégro)
– Sekula Drljević et Krsto Popović se rencontrent enfin dans la plaine, se serrant la main… du bout des doigts. Une entrevue cordiale et confiante : la preuve, chacun est venu avec de nombreux amis, tous sympathiques… et non sans point commun avec un croiseur lourd.
Evidemment, entre les deux seigneurs de guerre du Monténégro, il n’y pas plus de raisons de s’entendre aujourd’hui qu’il n’y en avait hier et qu’il n’y en aura sans doute demain, si on excepte bien sûr un fait dont ils sont douloureusement conscients : seuls, ils ne pèsent pas très lourd. Mais cela n’empêchera pas la discussion de traîner en longueur, entre reproches voilés, rancœurs explicites et incidents épisodiques entre miliciens des deux camps.

Les sept sceaux
Un bureau discret à Belgrade
– Dans la lumière pâle du matin et sans que personne d’autre dans l’appareil gouvernemental en soit informé, les frères Knežević, du cabinet militaire du Roi, confèrent avec le ministre Ninčić de la suite à donner aux négociations en cours avec les Oustachis.
Ces dernières semblent très encourageantes : le général oustachi Fedor Dragojlov se révèle un interlocuteur prudent mais constructif, notamment grâce à l’entremise du major Jezdimir Dangić, qui le connaît bien. Dangić est un serbe de Bosnie ; autrefois gendarme affecté au Palais puis chef tchetnik, il est aujourd’hui dans les corps-francs (il est notoirement antimusulman et fut pro-Nédic, mais son anticommunisme viscéral fait qu’il lui sera beaucoup pardonné). Dragojlov se prévaut d’ores et déjà du soutien de Vjekoslav Vrančić, donc a priori de Mladen Lorkovic et (peut-être) du Krilnik Ante Vokić.
Le plan – pour autant qu’on puisse parler de plan pour quelque chose d’aussi hasardeux – est désormais dressé. Durant l’offensive alliée qui sera certainement lancée ce printemps en Bosnie (et à laquelle il n’est pas prévu, hélas, que les forces régulières royalistes participent), un coup d’Etat à Zagreb doit provoquer l’effondrement du Parti oustachi et la disparition de Pavelic (exil, décès soudain, emprisonnement…). Un gouvernement croate de transition, peut-être présidé par Lorkovic, prendra alors rapidement le contrôle de tout le territoire de la Croatie d’avant la guerre avec l’aide des forces de Vokić, qui devront probablement faire face à une possible réaction slovène. Ce gouvernement se hâtera de déclarer sa neutralité dans la guerre opposant l’Axe aux Alliés et de proposer un cessez-le-feu à ces derniers.
Compte tenu du désarroi dans lequel elles se trouveront, on a bon espoir que les troupes croates sur le front tournent casaque ou se débandent, ouvrant ainsi le passage aux Alliés, qui pourront avancer au moins jusqu’à Mostar, Sarajevo et Doboj. Les forces croates ralliées au nouveau gouvernement pourront alors s’attacher, avec l’appui des forces serbes, c’est à dire de la Yougoslavie réunifiée, à repousser les contre-attaques allemandes venant de Hongrie et à éliminer les éléments SS en Bosnie. Cela ne devrait pas être trop difficile – la Heer n’a pas voulu défendre la Yougoslavie avec l’aide du NDH, pourquoi ferait-elle un si grand effort pour la récupérer en se jetant sous les chenilles alliées, sans rien gagner en retour ?
Les combats se déplaceront ensuite inévitablement vers Vienne et Budapest. Allemands et Alliés partis, Croates et Serbes seront alors enfin libres de solder leurs différents sur de façon strictement interne, et sans aucune ingérence étrangère pour défendre les titistes. Les Occidentaux ne laisseront quand même pas l’Armée Rouge aller jusqu’à Sarajevo, non ? Du reste, Moscou n’a guère aidé les Partisans jusqu’à présent, et malgré les gesticulations et grands discours de chacun, cela ne semble pas près de changer ! Les deux peuples majeurs de Yougoslavie, l’un avec l’appui du Monténégro, du Kosovo et de la Macédoine, l’autre avec le soutien des Slovènes revenus de leurs erreurs, pourront solder leurs comptes, condamnant ceux qui le méritent, exilant les autres, échangeant des territoires (notamment des morceaux de Bosnie) pour mieux tenir compte de la nouvelle réalité des peuples slaves du sud. Il sera ainsi possible de définir une nouvelle Yougoslavie, unitaire mais peut-être sur le modèle austro-hongrois, destinée à réaliser de façon pérenne l’union des Slaves. Et si cela ne marche pas, il sera toujours temps de reprendre les armes…
Mais le temps presse – pour que cette savante horlogerie se mette en marche, il convient que l’offensive de printemps ait lieu au plus tôt, que les insurgés croates soient prêts, et surtout que le soi-disant AVNOJ ne fasse rien de significatif. Qu’il disparaisse, autant que faire se peut, de la face du monde ! Pour y aider, les “services” royalistes ont imaginé d’informer discrètement certains organes de presse de la façon dont la fidélité de Tito à l’Union Soviétique a pu le conduire, quelques années plus tôt à des actes que la morale bourgeoise réprouve… Cette manœuvre va d’abord se traduire dès le lendemain, dans la presse… française, ou plus exactement dans la presse du NEF (voir appendice 4).
« Evidemment, inutile pour l’instant d’informer Sa Majesté de cette négociation, Elle a d’autres préoccupations ! » conclut Ninčić dans un sourire grimaçant. Il va lui falloir du temps pour planter ce projet dans le terreau fertile que constitue la jeune tête du souverain.

Vojd, le dormeur s’est réveillé !
Yougoslavie
– Il n’a pas vraiment plu depuis trois jours sur le Royaume – c’est donc tout naturellement que les Oustachis et leurs auxiliaires sortent de leurs tanières pour aller chasser le sous-homme. Ils ne le savent pas, mais ils auront vite bien d’autres occupations !
En effet, les majors-généraux Vlado Šegrt et Peko Dapcevic viennent d’activer leurs troupes en Bosnie orientale et au Monténégro. Les 1er Corps “Prolétarien”, 3e Corps “Bosniaque” et 2e Corps “de choc” sortent des bois, de la région de Višegrad jusqu’aux alentours de Foča, en passant par Goražde.
Les formations d’élite de l’AVNOJ – le fer de lance de la nouvelle Yougoslavie de Tito – massacrent facilement les quelques garnisons du secteur et descendent vers le sud pour frapper dans le dos les Croates tenant le front. Une démarche plutôt classique… sauf que cette fois-ci, les Partisans ne sont pas là pour harceler, mais bien pour engager et vaincre l’ennemi. Nul doute que Zagreb, ou peut-être les SS, enverront des renforts, bien sûr. Mais une fois que leurs forces, trop peu nombreuses et éparpillées, seront en route, il sera temps pour les camarades de la côte dalmate, de Slavonie, de Croatie et de Slovénie d’agir et de se lever à leur tour.
Les fascistes seront ainsi dispersés et coupés de leurs bases. Epuisés à force de courir tant de lièvres à la fois, ils seront immanquablement écrasés. C’est du moins ce que tout le monde à l’AVNOJ espère… Tito souhaite ainsi exploiter la traditionnelle idée communiste du peuple se soulevant contre ses oppresseurs, et rallier à sa cause toute la population des territoires libérés. Sans doute, les Oustachis ne l’entendront pas ainsi… mais tous les Croates ne sont pas Oustachis !
Pareille politique, pour être pertinente, nécessite toutefois une tenue impeccable des forces “collectivistes” – une chose qui a tant fait défaut aux Tchetniks. C’est pourquoi le maréchal Tito a personnellement signé deux ordres généreux, auxquels une grande publicité sera donnée : l’interdiction du pillage et l’interdiction du recrutement forcé. Ce n’est pas une complète nouveauté chez les Partisans. C’était même initialement la volonté de Broz – une volonté qu’il avait toutefois dû laisser de côté devant les nécessités du moment, à son très vif regret. Mais depuis les jours sombres de 1942, la situation a beaucoup évolué : le ravitaillement allié, les parachutages soviétiques et les achats en devises (de prise…) permettront de vivre à peu près honnêtement sur le pays.
Et même si des liquidations et autres disparitions d’opposants sont bien évidemment prévues, elles auront lieu dans une discrétion bien éloignée de l’hystérie révolutionnaire d’autrefois. Du reste, Tito se gardera bien d’y tremper officiellement, et sera prêt, si besoin, à désavouer ses lieutenants. Le héraut de la révolution doit rester pur (16)…
Néanmoins, pour l’heure, le plus gros problème ne se pose pas à Tito, mais aux Oustachis. A peine dessoulés de leurs sanglantes orgies, ils constatent avec agacement qu’une partie grandissante de cette maudite Bosnie échappe encore une fois à leur contrôle – ils n’imaginent pas la tempête qui vient vers eux.
………
« L’offensive des Partisans en mars 1944 – dite « offensive finale de libération des République de Bosnie et du Monténégro » selon la terminologie en vigueur à Belgrade après la guerre – tomba au plus mauvais moment et au plus mauvais endroit pour l’Axe.
Faisant preuve, pour une partie consciemment, pour une partie par chance, d’un opportunisme tactique et politique inouï, Tito allait bel et bien frapper dans le dos avec son meilleur glaive le plus mauvais morceau de l’armée oustachie – une armée qui venait à peine de sortir d’un sous-équipement chronique, et qui s’était empressée de consommer en vains carnages le matériel durement acquis.
Les conséquences de ce défi, pour le régime de Zagreb, n’allaient pas tarder à se faire sentir. Pavelic avait voulu jouer dans la cour des grands – il devait maintenant prouver qu’il méritait sa place et tenait son pays… ou alors échouer plus ou moins lamentablement. Le peu de crédibilité qui lui restait après les massacres de l’hiver était en jeu. A lui de réussir là où la 20. Armee tout entière avait échoué – et sans pouvoir espérer un grand secours de la Heer ou de la SS, qui poursuivaient toutes deux depuis fort longtemps leurs objectifs propres, à la vérité assez éloignés des siens. On peut même dire, au passage et avec une forme de malice, que l’Axe était bien frappé de balkanisation sur le théâtre yougoslave.
C’est ainsi que la médiocrité croate allait donner à Tito le droit de s’asseoir à la table des vainqueurs et précipiter la défaite de l’Axe dans cette région du globe. A la décharge des Oustachis, rappelons toutefois que c’était bien Alexander Löhr qui, à l’automne 1943, avait prétendu désarmer les milices collaboratrices serbes, brisant ainsi le chaotique équilibre entretenu avec soin par Neubacher et consorts, jetant tout entier le peuple serbe dans le rejet de l’Axe et ouvrant en grand les vannes du désastre croate. La faute originelle lui incombait, à lui et à ceux qui lui avaient ordonné d’agir ainsi. Si Berlin avait eu la sagesse de continuer à jouer les ethnies yougoslaves les unes contre les autres, comme depuis 1941, Tchetniks, forces royales et Partisans auraient pu s’opposer encore longtemps… même s’il aurait également fallu, il est vrai, arrêter les armées alliées aux portes de la Serbie.
Quoi qu’il en soit, la tentative de désarmement des milices tchetniks, imposée pour des raisons politiques au mois de novembre 1943, se révélait avoir été une dramatique erreur, aux conséquences désastreuses pour l’Axe… comme pour nombre de forces en présence. »
(Robert Stan Pratsky, La Libération de la Grèce et des Balkans, Flammarion, 2005)


19 mars
La campagne des Balkans
Départ définitif
Zrenjanin (Serbie occupée)
– Le XXI. GAK est désormais bien en place entre la vallée de la Save et la Voïvodine. C’est sous la pluie et avec le sentiment du devoir accompli que le général Hans-Gustav Felber quitte ses hommes pour rentrer en Allemagne. On pourrait volontiers croire à une inquiétante sanction, surtout par les temps qui courent… mais il n’en est rien. Felber est tout simplement appelé à d’autres fonctions et devait d’ailleurs rendre son commandement au 1er janvier dernier – les événements pressants de ces derniers mois l’en ont empêché.
Ernst von Leyser, disgracié du Front de l’Est (un de plus !) est là depuis ce matin pour le passage de relais, qui s’est naturellement déroulé dans le calme et la cordialité.
L’ancien chef du XXI. GAK salue et part en voiture prendre son train vers l’Heimat. Il va intégrer la Führer-Reserve et attendre patiemment d’être réaffecté ou remercié. Les nombreux crimes commis en Yougoslavie sous son autorité ne le tourmentent guère. Seul le bilan militaire compte ! Et il semble clairement positif. En partant, Felber laisse une formation cohérente, pratiquement intacte malgré sa retraite de Serbie et positionnée sur des lignes défensives très favorables. Mais son ancien corps d’armée est aussi entremêlé avec les forces hongroises et ses officiers supérieurs sont soumis aux interrogatoires serrés de la Gestapo – comme ceux de toute la Heer, bien sûr. Les Allemands ont d’autant moins le temps de s’intéresser à ce qui se passe en secteur croate, si tant est qu’ils en aient la moindre envie.
………
« Hans-Gustav Felber, 1889-1962, général allemand d’origine hessoise. Commandant du XXI. GAK du 25 novembre 1943 au 19 mars 1944. Né à Wiesbaden, il rejoint l’Armée impériale le 17 mars 1908, et plus précisément le 3e Régiment d’Infanterie du grand-duché de Hesse “Grande-Duchesse” en tant que FahnenJunker (cadet). Il est promu sous-lieutenant le 17 août 1909 et poursuit sa carrière dans cette unité jusqu’au déclenchement de la Première Guerre Mondiale.
Il sert sur le front durant la majorité du conflit, gagnant ses galons de lieutenant le 27 janvier 1915, puis de capitaine le 27 janvier 1917, ainsi que de nombreuses décorations dont la Croix de Fer. A partir de l’été 1917, il est affecté dans les états-majors jusqu’à l’armistice de 1918. Militaire de carrière sans vocation dans le civil, il rejoint naturellement les institutions militaires mises en place durant l’entre-deux-guerres : le Freikorps de Hesse, puis le 22e Régiment de la Reichswehr, en tant que simple commandant de compagnie. Au sein de cette nouvelle armée, il monte encore en grade : aide de camp du chef du 15e RI (le 1er octobre 1922), affecté à l’état-major de la 7e Région militaire (le 1er mai 1924), chargé d’instruction à la 7e DI (le 1er octobre 1925). Le 1er février 1928, il est enfin promu major, pour être ensuite muté à la 7e DI le 1er octobre 1928. Il en repart dès le 1er avril 1929, pour la 4e DI et en tant que lieutenant-colonel.
Les promotions continueront de s’enchaîner après l’arrivée du régime nazi – pour une part au talent, pour l’autre part à l’ancienneté. Le 1er juillet 1934, il est promu colonel et chef de l’académie militaire, avant de passer chef d’état-major du nouveau III. AK. Promu major-général le 1er octobre 1937, il dirige l’état-major de la 8e Armée lors de la mobilisation.
Felber participe à la campagne de Pologne et y gagne notamment deux barrettes pour sa Croix de Fer, ainsi que sa promotion au grade de lieutenant-général (le 1er octobre 1939). Il passe ensuite à la 2. Armee, puis au HG C, toujours à l’état-major. A ce poste, il contribue à la chute de la France métropolitaine.
La brillante carrière du général Felber connait toutefois un coup d’arrêt en 1941 – il n’est pas présent sur le théâtre méditerranéen durant les multiples événements qui s’y déroulent. On le retrouve en 1942 à la tête du XIII. Armeekorps (4. Armee, HG Centrum) lors de l’opération Barbarossa, un poste où il obtient la Croix de Chevalier mais ne donne pas, semble-t-il, pleine satisfaction. Dès la fin de l’année, il est remplacé par le général Erich Straube et est transféré à la réserve générale. Suit une période de vaches maigres où Felber passe du poste de chef d’état-major de la 19. Armee (participant notamment à la déportation des Juifs de Marseille) à celui d’officier de liaison auprès du GQG l’Armée italienne (son rôle dans la “Noël de Sang” reste indéterminé). Il est finalement rappelé au front le 25 novembre 1943 en Yougoslavie, dans le contexte de l’après “Market” – opération qui avait pratiquement disloqué la 12. Armee entre Serbie, Macédoine et Bulgarie.
Prenant la suite de Paul Bader, Hans-Gustav Felber gère de main de maître (et avec l’aide capitale de la 1. PanzerDivision) la défense contre les forces serbo-britanniques engagées dans “Garden”, le recueil du XXII. GAK de Fehn en retraite précipitée de Bulgarie, et enfin l’évacuation quasi-totale de la Serbie. Ce faisant, il est témoin des crimes commis par les Oustachis à Bubanj – notamment – et en ordonne certainement d’autres, qui n’ont jamais été documentés avec précision.
Le 19 mars 1944, il est de nouveau rappelé en réserve, dans l’optique (semble-t-il) d’aller diriger un hypothétique futur “Corps d’Armée des Vosges” en France. Nul besoin de développer ici les événements du printemps 1944, qui firent annuler ce projet. Affecté par défaut à l’état-major du XIII. AK, il sera capturé peu avant l’armistice, pour être libéré dès 1947.
C’est en vain que le Royaume Fédéral Socialiste de Yougoslavie réclamera son extradition – Herr Hans-Gustav Felber est mort paisiblement chez lui à Frankfurt-am-Main, le 8 mars 1962, à l’âge de 73 ans. »
(Robert Stan Pratsky – Dictionnaire de la Seconde Guerre Mondiale en Méditerranée, Flammarion, 2008)

Salve d’éclairs – Nouvelle pause technique !
Balkans
Perun est une fois encore contraint à l’inaction ! Pluie et neige s’abattent de Grèce en Slovaquie, n’épargnant guère que la Croatie et la Slovénie. L’Air- Marshall Tedder retient donc ses coups aujourd’hui, à la grande déception du général Montgomery, mais aussi au grand soulagement de ses subordonnés et des équipages, qui vont pouvoir souffler, entretenir le matériel et préparer les montures de remplacement.
Car la campagne a coûté cher depuis le 5 mars : 60 appareils détruits ! Et même si une bonne partie des équipages ayant sauté sur la Yougoslavie ont été récupérés depuis (ce qui n’est pas le cas de leurs malchanceux collègues tombés en Hongrie), il faut leur laisser le temps de retourner à leurs postes. Il faut donc espérer que la ligne logistique alimentant la Balkans Air Force depuis le Caire tienne le coup…

Les Grecs montent au front
Sud de la Serbie
– Les forces grecques continuent leur modeste avancée vers l’ouest, en préparation de Veritable. Laissant sur leur flanc gauche la 5e DI de Georgios Stanotas – dont la progression parait désormais interrompue par les soldats croates et les vallons ravinés qui cloisonnent le terrain – la 13e DI et la brigade blindée libèrent Sjenica, le principal nœud de communication et la plus grosse ville du secteur. C’est pour eux l’occasion de faire une pause avant de poursuivre vers Prijepolje et Nova Varoš, en laissant toutefois un régiment en réserve dans cette zone afin d’assurer la liaison entre toutes les unités du corps d’armée. Le risque d’infiltration ennemie en remontant de Bijelo Polje est certes négligeable – il n’est pas nul pour autant, surtout que les Partisans rencontrés paraissent beaucoup moins nombreux (et beaucoup moins coopératifs) que prévu.
Plus au nord, et sous un ciel toujours bouché, la 3e Brigade de montagne atteint Ivanjica, dans une ambiance aussi lugubre que celle des villes traversées par ses compatriotes du 2e CA. Elle poursuit ensuite vers Preseka, ce mouvement autorisant la 1ère DI de Vrachnos à se porter vers Požega. Quant à la 6e Brigade de montagne, elle s’attache toujours à bien fermer la route des monts de Bosnie, entre Ljig et Osečenica – sans rencontrer beaucoup de monde en face d’elle.

Vodj, le dormeur s’est réveillé !
Yougoslavie
– Sous le mauvais temps et à l’insu de tous, alliés et ennemis, les trois corps d’armée de l’AVNOJ continuent leur descente vers le Sud, libérant dans la foulée de nombreuses terres qui n’étaient plus tenues par personne. Ainsi, la 3e Division “de Choc” de Pero Cetkovic hisse le drapeau yougoslave barré de l’étoile rouge et des six torches sur la ville de Plužine, qui était encore la cible de SchneeSturm moins de deux mois auparavant. Le 2e Corps “de Choc” poursuit ensuite, avec le 3e Corps “bosniaque” sur sa gauche dans la région de Petine, malgré la pluie et le terrain détestable.
Sur le flanc est, l’affaire devient déjà plus sérieuse : la 6e Division “Prolétarienne” de Srećko Manola est désormais à Priboj, et se heurte de front aux premiers éléments de la 4e DI croate de Bogdan Majedic. Douloureusement surprise, celle-ci doit appeler en urgence des renforts du 4e CA – la plus mauvaise formation de l’armée oustachie, rappelons-le – qui demande à son tour à être relevé sur sa droite par les troupes du 3e CA, voire à être assisté par celles du 2e CA de Franjo Pacak, immédiatement sur sa droite.
Mais le haut commandement croate – poussé par Artuković, plus compétent dans la chasse à l’orthodoxe, et par Pavelic, qui n’a pas une vision complète de la situation – ne voit pas l’intérêt de mobiliser immédiatement ses troupes pour répondre à un simple harcèlement hivernal de la part des Partisans. Du reste, qui assurera le nettoyage des terres si toute l’armée croate se déplace au moindre accrochage ? On en reste donc à des mesures minimales : la 2e DI Vrbaska, en garnison à Prijepolje, est simplement mise en alerte, permettant à la 4e DI de faire monter en ligne l’ensemble de ses hommes.
Ils l’ignorent bien sûr, mais Popović n’a pas encore fait donner ses meilleures troupes et notamment “sa” 1ère Division “Prolétarienne”, qu’il garde en réserve.


20 mars
La campagne des Balkans
Remplacement
Voïvodine
– Après les lourdes pertes de l’année passée – sur le Front de l’Est comme en France – la Panzerwaffe est contrainte de racler les fonds de tiroir. Ainsi, le 201. StuG Abt, unité théoriquement indépendante, mais en pratique intégrée à la 19. PanzerGrenadier Brandenburger, voit son chef, le major Heinz Huffmann, partir pour l’une des écoles de la Panzerwaffe, où on a grand besoin d’instructeurs expérimentés. Il est remplacé à la tête de son bataillon par le major Dietrich Langel, un vétéran du front italien.

Opportunistes monténégrins
Danilovgrad (Monténégro)
– Voilà maintenant deux jours que Drljević et Popović négocient, sans avancer vers quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à un arrangement. Les tensions allant en s’aggravant, et « l’activité terroriste » en Yougoslavie semblant connaitre un regain d’activité, l’Armée nationale monténégrine (ou prétendue telle) et les forces “Vertes” se séparent sur un constat de désaccord, en se promettant toutefois – avec un manque de sincérité certaine – de se revoir bientôt.
Les deux groupes retournent, sous une pluie battante, vers leurs protecteurs respectifs : les Oustachis et la SS. Ces derniers ont, à n’en pas douter, du travail pour eux.

Salve d’éclairs - Nouvelle pause technique !
Balkans
– Le temps sur le théâtre d’opérations ne s’est pas amélioré pendant la nuit, hélas. L’aviation alliée passe donc une fois encore la journée au sol, alors que chacun prépare d’arrache-pied le tryptique Veritable-Plunder-Grenade et que des événements graves se déroulent déjà, semble-t-il, dans les monts de Yougoslavie. C’est bien assez pour gâcher l’humeur de Montgomery pour la journée – il n’avait pourtant pas besoin de ça, compte tenu de la corvée qui l’attend.

Promotions
QG du 18e GAA, Athènes
– Si le 18e GAA n’a pas de problème d’effectifs, il doit composer une fois encore avec le caractère secondaire de son front, vu des bureaux londoniens. Les 6th et 10th Armoured perdent donc leurs chefs, Charles Gairdner et Alexander Hugh Gatehouse, respectivement remplacés par Vyvyan Evelegh, qui n’a plus vu d’action depuis la prise d’Eubée et se consacrait principalement à assurer la liaison avec l’US Army, et par Horace Leslie Birks, un officier de blindés cantonné depuis très longtemps à des tâches de formation dans une garnison au Royaume-Uni.
Les remplacés feront bon accueil à leurs collègues avant de s’en aller vers des missions militaro-diplomatiques dans le Pacifique (pour Gairdner) ou à Washington DC (pour Gatehouse). Un signe de plus, s’il en fallait, que Londres doit soigner ses relations avec l’imposant allié américain…

Les Grecs montent en ligne
Sud de la Serbie
– Les soldats de Papadopoulos poursuivent leur mise en place, sous une pluie battante qui fait déraper les véhicules et transforme les routes en marécages. Il s’agit toujours d’atteindre les lignes ennemies – donc les positions de départ de Veritable. Pour la 5e DI, c’est déjà fait. Pour les deux autres unités du corps, encore un effort : la 1ère Brigade Blindée (Socrates Demaratos) et la 13e DI (Charalambos Katsimitros) se séparent au niveau d’Aljinovići en deux forces égales visant respectivement Prijepolje et Nova Varoš.
La 3e Brigade de Montagne, de son côté, marche sur la route de Preseka – une jonction au nord de Nova Varoš parait désormais possible.
Quant à la 1ère DI, elle atteint Požega, en vue des positions de la 1ère DI croate Savska – laquelle ne réagit pas à cette arrivée. Et pour cause… sitôt dans la plaine, le général Vasileios Vrachnos a la surprise de recevoir la visite d’envoyés de l’AVNOJ, l’informant qu’une importante offensive est en cours à Priboj, et que l’appui des « camarades grecs » serait le bienvenu pour empêcher les Oustachis de se concentrer puis d’écraser les forces communistes.
Devant ce tableau, Vrachnos ne sait pas vraiment comment réagir. Cela le concerne-t-il ? Quelle est au juste le statut de l’AVNOJ auprès des puissances alliées ? Il préfère donc en référer à Athènes. En effet, bien que républicain, il a des opinions conservatrices bien connues, et sa compétence le pousse à ne pas exposer inutilement ses hommes. Cependant, cette prudence compréhensible ne fait guère les affaires des Partisans, qui le lui font bien comprendre ! Il serait donc préférable que la situation se débloque au plus vite.
Enfin, tout au nord, la 6e Brigade de Montagne ne pousse pas plus loin qu’Osečenica – pour partie par manque effectifs, pour partie par crainte d’une prise de flanc depuis Valjevo, où les forces allemandes sont bien présentes. La voie des forces croates leur semble donc bien fermée, ou à tout du moins défendue.

Tito joue son va-tout
Yougoslavie, 10h30
– Sous un ciel gris et pluvieux, un appel à l’union et au combat retentit aux quatre coins du royaume des Slaves du Sud. C’est une harangue du président du NKOJ en personne, diffusée par toutes les radios à pleins haut-parleurs et par tous les commissaires politiques à pleins poumons.
« Ouvriers, étudiants, paysans, soldats ! Hommes et femmes patriotes de Yougoslavie ! L’heure de la lutte décisive est enfin arrivée ! Les forces du Conseil Antifasciste de Libération Nationale de Yougoslavie ont lancé leurs forces à l’assaut des positions de l’oppresseur ! Elles se battent et meurent pour vous alors même que je vous parle ! Serbes, Slovènes, Macédoniens, Bosniens, Monténégrins, Croates, rejoignez-nous et frappez l’ennemi ! Nos soldats accueilleront fraternellement et avec joie tous ceux qui n’ont pas commis de crime de sang et qui viendront vers eux pour attaquer les fascistes ! Patriotes égarés, venez à nous sans crainte – votre combat fera pardonner vos erreurs ! Ensemble, avec l’appui de nos valeureux alliés soviétiques, français et anglais, nous pouvons libérer notre Nation et restaurer notre Unité ! Mort au Fascisme, Liberté pour le Peuple ! »
Les forces de l’AVNOJ relancent leur action, qui bénéficie désormais d’une large publicité et se présente sous un jour relativement favorable.

Vojd, le dormeur s’est réveillé !
Yougoslavie
– A Priboj, les combats entre la 3e Division “de Choc” et la 4e DI du NDH se poursuivent. Les Oustachis ont du mal – ils ont appelé à l’aide les Brigades territoriales du Domobran (colonel Vilko Lukić), qui accourent de Bijelo Polje, mais ne sont pas encore arrivées. En début d’après-midi, impatient d’agir et ragaillardi – comme tous ses hommes – par le discours de son président, Koča Popović fait donner “sa” 1ère Division “Prolétarienne” qui monte à l’assaut, commissaires politiques et Jeunesses Communistes en tête. Rudement bousculée, la division croate commence à reculer en désordre et en perdant du monde – ainsi, plus de 200 hommes se font (se laissent ?) encercler dans le bourg de Novi Priboj, deux kilomètres au sud de leurs positions initiales – ils se rendront dans la soirée.
La situation commence donc à devenir de plus en plus délicate pour le 4e CA oustachi de Mihajlo Lukić, qui renouvelle ses appels à l’aide à destination du 2e CA (censé le soutenir sur sa droite et ses arrières) et auprès de Slavko Štancer, commandant en chef de l’armée croate. Mais pour le moment, ce dernier n’a qu’une peur : paraître défaitiste, ce qui, dans le contexte post-Walkyrie, peut être mortel. Pourtant, il aurait d’autres raisons de s’inquiéter : des « forces terroristes significatives » auraient été repérées vers Pljevlja (c’est le 3e Corps “bosniaque”) et au nord de Šipačno, donc de Nikšić (c’est le 2e Corps “de choc”). Comme les Grecs ont aussi été signalés à Požega, il y a donc un véritable risque que l’armée oustachie soit coupée de Sarajevo ou de Mostar – voire même que les 2e et 4e Corps tout entiers se fassent encercler par une action conjointe gréco-yougoslave.
Finalement, pour se garder de ces deux menaces, Štancer décide de dépêcher en urgence à Nikšić des renforts du KLAK et de faire monter le 1er Corps d’Ivan Brozovic vers le nord. Mais ces mesures supposent de dégarnir un peu le front de l’Adriatique – il doit donc demander l’accord de Pavelic…
………
« Au soir de ce 20 mars pluvieux, mais qui allait se révéler décisif pour l’avenir de la Yougoslavie, prenons un instant pour estimer les conséquences de cette journée qui vit les deux gouvernements yougoslaves engager leur destin lors de deux événements bien différents : un mariage et une proclamation.
Le mariage de Pierre II de Yougoslavie avec Alexandra de Grèce est trop souvent dédaigné par les historiens comme un événement un peu puéril à réserver au Carnet mondain des monarchies européennes. Sans doute la cérémonie ne concernait-elle pas directement le conflit en cours – néanmoins, sa tenue était riche d’enseignements.
D’abord, le gouvernement royal yougoslave faisait une nouvelle fois la preuve de son entêtement, ainsi que de son désir de retourner à l’ordre monarchique le plus autoritaire qu’ait connu le Royaume, tout en y associant une politique d’assimilation ethnique forcée dont n’aurait même pas rêvé Alexandre 1er.
A sa tête, le roi de Yougoslavie offrait le spectacle d’un jeune homme heureux, mais navrant d’insouciance voire – disons-le franchement – d’inconscience. Avec une vanité désarmante, il exposait devant tous les Yougoslaves son bonheur amoureux en des temps de malheur et de mort et gaspillait en dépenses somptuaires un argent qui faisait pourtant cruellement défaut au Royaume. Cette insolence, bien qu’elle fût – à l’évidence – involontaire, lui serait très difficilement pardonnée par les peuples fraîchement libérés de l’oppression nazie, et jamais totalement par ceux qui souffraient encore à ce moment sous le couteau oustachi, sans parler du fait que la propagande de Pavelic allait se hâter de le présenter aux Croates comme un jeune usurpateur écervelé. Pierre perdait ainsi à jamais toute légitimité à régner en monarque absolu sur les Slaves du Sud. A ce propos, le journaliste belge Jo Gérard, qui devait mener en 1945 pour Le Soir libéré une enquête très fouillée en Yougoslavie, osa une comparaison fort pertinente : « Qu’auraient dit les Belges si, alors que nos forces libres se battaient héroïquement et que la plupart des soldats de 1940 étaient encore prisonniers en Allemagne, le roi Léopold avait convolé avec une jeune femme, si charmante fût-elle ? » Il est sans doute heureux pour la Belgique que la gouvernante des enfants royaux qui devait devenir la seconde épouse de Léopold III se soit trouvée en Angleterre avec ses petits protégés durant toute la guerre…
Enfin, par son refus affiché et obstiné de négocier avec Ivan Šubašić, donc avec Tito, Pierre II provoquait la fureur de Londres et frôlait la rupture avec les Anglais. On peut se féliciter que la République française ait réussi à garder quelque influence dans la région, ce qui permit de modérer sensiblement la réaction britannique tout en continuant à favoriser la timide émergence d’une solution de compromis – sans quoi il est bien possible que le Royaume-Uni, définitivement lassé de la maison Karađorđević, lui ait retiré son soutien politique pour ne plus discuter sérieusement qu’avec l’AVNOJ. Tito aurait alors pu imposer “sa” solution, sans doute par la force.
Toutefois, en liant son destin avec celui de la maison des Oldenbourg régnant à Athènes – une maison certes fragile, voire chancelante, mais bénéficiant encore du plein soutien du Foreign Office – Pierre II ne faisait pas une mauvaise affaire. En effet, dorénavant, faire tomber la maison royale de Yougoslavie, c’était déstabiliser, peut-être gravement, la maison royale de Grèce… et redonner ainsi leur chance aux communistes dans ce pays ! Cette possibilité était bien sûr inacceptable pour Winston Churchill, qui avait consacré tant d’efforts personnels à l’émergence d’un régime à la fois démocratique et conservateur, favorable à ses vues… et surtout aux intérêts économiques britanniques. Le bouledogue se trouvait donc contraint d’assurer de la survie, au moins dans les formes, de la monarchie serbe. Il n’est pas certain qu’en prononçant ses vœux, Pierre II Karađorđević ait eu conscience de tout ceci – mais c’est pourtant sans doute cela qui évita par la suite que les ennuis qu’il avait lui-même créés ou aggravés ne provoquassent sa chute.
Le second événement de la journée, à l’heure même où le roi de Yougoslavie enterrait ses prétentions dans la mousseline sans même en avoir conscience, c’était bien sûr l’appel de Tito à un “Printemps des peuples yougoslaves”. L’homme démontrait une fois encore sa finesse politique, voire son savoir-faire en matière de coups tordus durement acquis depuis sa prise de contrôle de la LCY dans les années 1930.
En effet, par cette action spectaculaire, il s’imposait tout à la fois comme l’unique dirigeant politique des territoires libérés par ses troupes, comme le principal partenaire militaire des Occidentaux et de l’URSS, et comme le rassembleur des peuples de Yougoslavie dans « l’unité et la fraternité » – on retrouve dans l’appel du 20 mars les prémisses de la fameuse devise titiste.
Unique dirigeant des futures zones libérées ? Oui, car en ne faisant absolument aucune allusion au gouvernement de Belgrade et en renvoyant ce dernier à son irresponsabilité dans les négociations d’union nationale, Tito se payait le luxe de renverser la table tout en rendant son adversaire responsable du clash ! De fait, ni lui ni l’AVNOJ n’étaient responsables du mépris du roi, et encore moins de son inconscience – mais on imagine sans peine que la date du 20 mars n’avait pas été choisie au hasard… Et même si, en apparence, son négociateur, Vladislav S. Ribnikar, ne fermait pas la porte à toute « solution constructive », il est quasi-certain que dans l’esprit de Broz, cette promesse ne valait que tant qu’il n’était pas complètement assuré de sa force !
Derrière cette prétendue générosité, on retrouve donc l’aspect diplomatique de son action et son désir très vif de ne pas perdre le soutien des Occidentaux – qui transparaît derrière la mention explicite qui en est faite dans son appel. On peut s’en étonner : en effet, à cette époque, Tito ne craignait plus la réaction de Moscou, s’imaginant inconditionnellement soutenue par elle au titre de la solidarité communiste et membre de droit de l’alliance héritière du Komintern, alors en voie de constitution. Mais la réalité du terrain était implacable : l’aide militaire de l’URSS était encore insuffisante, et le maréchal ne pouvait couper les ponts avec les Alliés occidentaux présents sur le territoire yougoslave, dont l’appui logistique et militaire était toujours indispensable à son projet. Un appui dont l’AVNOJ ne manquait d’ailleurs jamais de se prévaloir, comme d’une forme de bénédiction de ses actions ! Si Tito poussa constamment ses feux, force est de constater que ce fut toujours avec prudence : il restait en quête d’une reconnaissance internationale nécessaire à son aura politique. Sa position de nouveau chef de la Yougoslavie réunifiée devait “naturellement” découler de son statut de principal partenaire militaire des Alliés – statut qu’il convenait donc de rappeler et de consolider sans cesse.
Enfin, plus que tout, Tito souhaitait rassembler les peuples de Yougoslavie sous sa bannière. Pour cela, il n’hésita pas à adopter, sans le dire mais avec sagacité, des décisions convenues avec le gouvernement royal, qu’il reprit sans aucune vergogne à son seul compte personnel. L’Armée régulière reconnue de tous (et notamment de Belgrade), c’était lui ! L’amnistie des Oustachis qui ne s’étaient pas (pas trop…) compromis, c’était lui ! On sait aujourd’hui que cette généreuse grâce lui fut très utile dans la campagne militaire qu’il eut à mener au printemps 1944. Sans doute était-ce aussi une forme de main tendue à destination des forces tchetniks plus ou moins devenues royalistes, revenues de leurs erreurs et qui souhaiteraient s’enrôler plus tard dans le camp du futur vainqueur.
Mais ces immenses ambitions restaient encore en pointillés. Pour que le triomphe de Tito fût total et que son rêve devînt réalité, il fallait que l’offensive décisive se passât comme prévu. Et pour l’instant, c’était indubitablement le cas. »
(Robert Stan Pratsky, La Libération de la Grèce et des Balkans, Flammarion, 2005)

Note
16- Aleksandar Ranković écrira bien plus tard, non sans un soupçon de reproche : « Il ne signait jamais ce qui compromettait. Les exécutions, les incendies de village, tout ce qui était sale, il le laissait aux autres. Il gardait toujours à l’esprit son rôle historique. Il se conduisait comme le futur vainqueur, celui qui avait raison, qui était juste et généreux… »
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Déc 06, 2021 01:23    Sujet du message: Répondre en citant

Appendice 4
Les mains sales du maréchal Tito

19 mars 1944, à Paris… et ailleurs
– Les gazettes et journaux du NEF ne sont plus guère lus en France, sinon pour quelques informations pratiques (mise à disposition des tickets de rationnement, heure du couvre-feu…). Mais cela ne veut pas dire qu’ils n’intéressent plus personne. Ils sont même lus avec une grande attention dans les ministères des capitales de l’Axe… et des Alliés. Ce matin, Excelsior – le quotidien “intellectuel” de la collaboration – publie des informations étonnantes issues de sources anonymes mais bien informées. Un seul sujet pour cet ensemble d’articles : Tito. Le maréchal Tito. Ou plutôt son passé – tout son passé. Y compris un certain nombre de boules puantes…
Il apparaît que, dans sa jeunesse politique, l’actuel Bolchevique cultivait une sympathie avérée pour la monarchie des Habsbourg, qui « administrait bien la Croatie », ou pour le roi Nikola du Monténégro : « Nous les jeunes, nous le trouvions sympathique – c’était un homme courageux, un patriote, un Yougoslave. » Membre de Sokol (mouvement de jeunesse sportif d’origine tchèque), c’était un grand sportif : gymnastique, ski, équitation, escrime… jusqu’à disputer le concours de… l’Armée hongroise, à Budapest, pour finir médaille d’argent – et encore, parce qu’il avait dû laisser la première place à un concurrent moins talentueux mais de “bonne famille”.
Qui savait qu’il avait lutté pied à pied contre les Russes et pour la Double-Couronne austro-hongroise dans le sud de la Pologne ? Et que ses officiers vantaient son courage ?… Jusqu’à ce qu’il déserte et se rende, abandonnant ses camarades (1) !
Plus tard, durant les événements de 1917, il avait glorieusement contribué à la Révolution d’Octobre en se cachant sous les ponts de la Neva, alors qu’il travaillait déjà pour les Russes tout en étant prisonnier de guerre. Puis il avait été refoulé de Finlande après avoir tenté d’y fuir.
Il semble bien que Broz ne soit pas tombé spontanément sous le charme de la nouvelle Patrie des Travailleurs… Ce qui semble avoir été réciproque : en 1920, ni l’URSS, ni le PC n’ont voulu de lui ! C’est d’ailleurs à ce moment que ce brave soldat fut battu presqu’à mort par les cosaques à la gare d’Ergatch…
Plus loin, sont évoqués son train de vie considérable, sa villa, sa voiture de maître… On l’aura compris, le but est bien évidemment de salir l’image de “brave homme du peuple yougoslave” que Tito s’est patiemment construite.
Mais il y a mieux (ou pire, c’est selon). « Selon des sources très bien informées, et qui ne font hélas pas nombre du fait de la guerre en cours et des événements passés, le maréchal Broz aurait été impliqué dans un certain nombre de crimes commis par des services étrangers aux dépens des forces républicaines espagnoles [notons qu’Excelsior écrit, contrairement à son habitude, « républicaines » et non « rouges »]. Nous pouvons notamment citer le témoignage de la Britannique Edith Wedderburn, qui dévoile l’existence à Barcelone d’un véritable « tribunal », destiné à juger les trotskystes (ou supposés tels) et – selon ses propres termes – tous ceux qui « refusaient la répression que la Guépéou avait exercée en Espagne dans les années 1936-1937 ». D’autres Britanniques auraient eu des mots encore plus durs – il serait carrément question d’assassinats (2). Evidemment, les détails font défaut sur ce qui pourrait bien être une tache très noire dans la vie du maréchal auto-proclamé – lequel n’a jusque-là avoué qu’un seul lien avec l’Espagne : l’envoi d’un unique convoi de volontaires partant du Monténégro, et qui ne devait d’ailleurs jamais parvenir à Barcelone.
(…)
Nos reporters tenteront, dans les semaines à venir, d’en savoir plus (…) Mais il semble dès à présent certain que Monsieur Broz-Tito, ou quel que soit son nom, est tout à fait à sa place parmi les amis des Africains et les séides de Moscou. »

Le coup est conçu pour faire mal et pour être largement diffusé dans les pays alliés, bien plus que chez les derniers amis de l’Axe – seule une intervention énergique des services de censure français empêchera ces informations, vraies, demi-vraies ou mensongères, d’être largement diffusée. Mais Outre-Atlantique, évidemment, l’OSS tentera de leur assurer une certaine publicité. Et, bizarrement, les journaux belgradois Politika et Jugoslovenski glasnik seront les seuls à reprendre ces informations en Europe, pratiquement dans la foulée d’Excelsior. A croire que leurs articles étaient prêts !
Néanmoins, dans le reste du monde, l’affaire sera rejetée dans l’ombre par les conséquences de l’attentat contre Hitler, survenu à peine quatre jours avant la parution de l’article d’Excelsior ! La chance légendaire de Tito, sans doute…
………
« La guerre civile espagnole est peut-être la moins connue, la plus obscure de toutes les périodes de la vie de Jozip Broz. En vérité, elle est moins documentée que sa captivité en Russie, c’est dire ! Faute de données solides, et sauf à reprendre les informations publiées au début 1944 dans un contexte de pure propagande, nous en sommes réduits à des suppositions, en tentant de relier les quelques témoignages et rares éléments d’archives qui subsistent.
Premier point : le futur Tito était bien en Espagne en 1937. Ce fait est attesté par Fred Copeman, commandant du bataillon britannique des Brigades Internationales, qui confirme l’avoir vu (sous le pseudonyme de Čapacev) diriger par intérim la brigade de Georgi Dimitrov, où servaient les volontaires venus d’Europe Centrale et des Balkans. Sans doute, ce témoignage a été infirmé depuis par Santiago Carillo… mais Carillon était secrétaire général du PC espagnol, un PC particulièrement proche de Moscou. A contrario, André Malraux lui-même confirmera avoir rencontré le futur Tito en Espagne, lors d’une interview donnée (bien plus tard) à l’Américain Cyrus Leo Sulzberger.
Toujours en France, l’exploitation des archives laissées par Maurice Thorez mentionne un nommé “Walter” qui aurait dirigé un temps à Paris une cellule mystérieuse, précisément composée de l’Italien Vittorio Vidali, du Croate Ivan Krajačić (“Stevo”), du Slavon Ivan Srebrnjak (“Antonov”) et du Serbe de Bosnie-Herzégovine Vlajko Begović – lequel était alors chef-adjoint du NKVD pour les Brigades Internationales et commandant du centre opérationnel d’Albacete ! Que venait faire Tito à la tête de ce sinistre groupe, composé exclusivement de liquidateurs, sinon assassiner ou faire assassiner des “indésirables” ?
Il est donc plus que probable que le futur maréchal ait contribué d’une façon ou d’une autre à la guerre terrible que se livrèrent staliniens, anarchistes et trotskystes dans l’ombre du conflit qui ravageait l’Espagne. Ses dénégations régulières, qui émaillent un silence proprement assourdissant, ne convainquent guère. Broz pouvait bien écrire en 1937 que « La lutte sectaire menée par les liquidateurs fait honte au Parti », nous avons pris l’habitude de voir dans de telles manœuvres le désir de couvrir ses traces pour l’avenir. Du reste, la honte en question ne l’empêcha pas de conserver à son service le terrible Ivan Krajačić, à qui il confia longtemps sa sécurité personnelle et qui restera à ses côtés jusqu’à sa mort, en dépit de comportements « étonnants de liberté », voire carrément scandaleux ! Ainsi, en 1966, lors de l’inauguration du mausolée de Jansenovac, “Stevo” se permit d’arriver ivre et en retard, pour assister péniblement à la cérémonie avant de lancer en tant que Croate aux anciens combattants serbes : « Ouste ! Du vent ! Sous cette terre dorment trop de bons Croates – nous n’avons pas assez tué ici ! »
Malgré tous ces outrages qui auraient coûté leur place à la plupart des fonctionnaires du Royaume, force est de constater que “Stevo” ne perdit jamais vraiment la faveur de son Maréchal et conserva jusqu’au bout un statut que tous à Belgrade qualifiaient de « spécial ». Sans doute lui et son maître étaient-ils liés par de sombres secrets – et on ne parle pas ici uniquement de leur goût commun pour les femmes, la bonne chère et le grand luxe, ou encore de l’île de Goli Otok, de sinistre mémoire.
Mais la meilleure des réponses vient peut-être de Tito lui-même, dans les rares instants où il perdait son sang-froid et se croyait assuré de son intimité. Vlado Dapčević racontera longtemps après comment il avait dîné en 1948 avec Tito, Aleksandar Ranković, Svetozar Vukmanović et l’inénarrable Krajačić. L’URSS venait de rompre avec la Yougoslavie et menaçait « cette aberration grotesque » (disait-on à Moscou) d’une intervention armée. Le maréchal s’emporta et lança en tapant fort dans ses mains : « Regardez comment ils nous attaquent, alors que nous leur avons donné nos meilleurs cadres ! Même moi, j’ai travaillé pour le NKVD ! » Et comme Krajačić lui conseillait de se taire à grand renfort de coups de pied sous la table : « Je n’ai rien à cacher ici, les gens autour de cette table sont précisément les cadres que j’ai mentionnés ! »
Certes, peut-être Tito avait-il travaillé pour le NKVD sans se salir les mains… Mais alors, pourquoi, lors d’un autre dîner, celui-ci en 1940 à Zagreb, Broz jeta-t-il en souriant au visage d’Ante Butorac, la veuve de Blagoje Parović (son ancien concurrent à la direction de la LCY, tombé sur le front espagnol en 1937) : « C’est moi qui ai envoyé ton camarade à la mort en Espagne ! » ? Précisons d’ailleurs qu’il n’est même pas certain que Parović n’ait pas été tué d’une balle dans le dos par Vlajko Begović, qui était curieusement dans les parages ce 6 juin 1937…
On comprendra donc qu’il est à peu près sûr que Tito s’est sali les mains durant la Guerre d’Espagne. Comme l’écrira Léo Mates, un diplomate Juif (donc ni Serbe ni Croate) qui fut secrétaire général du gouvernement Tito au sommet du “règne” de celui-ci, « il a fait de sales boulots pour le compte des Soviets en éliminant des gens. » A l’époque, c’était sans doute pardonné – comme à l’accoutumée, Josip Broz pouvait s’enorgueillir d’avoir triomphé des circonstances et échappé aux griffes du NKVD, poursuivant ainsi son ascension à n’importe quel prix. »

(Robert Stan Pratsky, Tito, une vie entre ombres et lumières, Editions Le Club, 2008)

Notes
1- Cette présentation des faits est bien sûr tendancieuse. Jozip Broz avait certes choisi de faire défection, mais comme bien d’autres Croates de l’armée austro-hongroise avant lui, et surtout d’accord avec toute son unité. Aucune lâcheté ici – surtout que le jeune soldat dut se défendre face à un cosaque bien décidé à l’embrocher alors qu’il offrait sa reddition. Le jeune Broz lutta bravement seul, avec sa baïonnette, en évitant de tuer son adversaire. C’est alors qu’un lancier à cheval surgit et lui planta son arme dans le bras gauche. Sans l’intervention d’un soldat russe qui désarçonna le cavalier et les soins des babouchkas locales, Tito aurait bien pu mourir ce jour-là.
2- Lettre de Mme E.M. Rose, diplomate au Foreign Office, à Elizabeth Baker, du service de propagande britannique. Cette dernière aura diffusé cette information de façon fort malavisée.
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Déc 06, 2021 08:26    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
« Selon des sources très bien informées, et qui ne font hélas pas nombre du fait de la guerre en cours et des événements passés, le maréchal Broz aurait été impliqué dans un certain nombre de crimes commis par des services étrangers aux dépens des forces républicaines espagnoles [notons qu’Excelsior écrit, contrairement à son habitude, « républicaines » et non « rouges ».

Aujourd'hui, on appellerait ça du concern trolling.
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