Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Intégrale Euro-Nord Mars 1944
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Europe du Nord
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Nov 21, 2021 22:47    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
A nouveau 120 Halifax du 4th Group


Bravo pour ce récit, cela remet en lumière un épisode qu'on a un peu tendance à oublier. Beaucoup de morts, beaucoup de dégâts.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

12 mars
King’s Eggs
L’erreur à ne pas faire !
Nord
– Aujourd’hui encore, l’incompréhension règne autour de cette mission de la RAF qui faillit provoquer un grave incident diplomatique entre Londres et Marseille.
L’objectif désigné est la gare de La Délivrance, à Lille. Partagée entre les communes de Lille, Lomme, Loos et Sequedin, c’est la plus importante de la région et la plus moderne, car implantée dans l’immédiate après-guerre de 14-18, quand la quasi-totalité du réseau nordiste, détruit ou usé par les Allemands, avait été refaite.
L’attaque est menée en trois vague par 166 Lancaster du 5th Group et 40 Halifax du 4th Group, précédés de nombreux Mosquito pathfinders (33 en tout). Temps clair, 4/10e de nébulosité à 5 000 pieds, avec une lune presque pleine. Curieusement, et malgré l’importance stratégique du site, il y a très peu de Flak. Des tirs sporadiques peu efficaces et pas de projecteurs ! Peut-être est-ce dû à la proximité du terrain d’aviation de Vendeville, PC de la JG 26 ? Sauf qu’il n’y a pas de chasseurs de nuit basés là. C’est un point positif supplémentaire pour les équipages, qui ne seront pas perturbés sur la zone ciblée. Bref, l’idéal.
L’approche des bombardiers se fait sur un axe sud-ouest/nord-est, en fait l’axe des voies de la gare. Les pathfinders doivent utiliser deux types de marqueurs (Target Indicators, ou TI), rouges pour désigner la cible, verts pour montrer les zones urbaines à éviter. Une nouveauté préconisée pour limiter au maximum les errements des bombardiers. Comme nous allons le voir, elle ne va pas suffire.
Les premiers Mosquito entament leur passe à 21h35, les quadrimoteurs de la première vague suivent dix minutes plus tard. Un intervalle d’une quinzaine de minutes sépare cette vague de la deuxième, et la troisième suit vingt minutes plus tard. Curieusement, si les équipages des bombardiers confirmeront la bonne visibilité et la quasi absence de Flak, ils signaleront avoir bien vu les marquages concentrés des TI rouges, mais pas des TI verts. Ceux-ci ont-ils fonctionné ? Les Mosquito sont revenus à vide… Ce qui ne prouve rien !
Autre sujet d’étonnement : la zone marquée – et bombardée – forme un quadrilatère de 8 km de large sur 4 km de profondeur, mais perpendiculaire et non parallèle à l’axe de l’attaque… et de la gare ! il semble donc que le marquage n’ait pas été aussi précis qu’on pouvait l’espérer. Les conséquences seront dramatiques.
Dans un premier temps, les résultats apparaissent excellents. Sur les 2 200 bombes lancées, environ 1 300 tombent sur la cible, occasionnant 70 % de dégâts sur les infrastructures ferroviaires. Là encore, un train de munitions explose sur une voie de garage. Voies, ponts et passerelles sont détruites ou endommagées, deux cabines d’aiguillages sur six, 2 000 wagons sur les 3 000 présents appartenant à la Reichsbahn, et 55 locomotives sont détruits ou gravement endommagés. Bâtiments et bureaux ont pour la plupart été soufflés par les explosions. Une batterie de Flak à Sequedin est également détruite, ainsi que deux gazomètres à Loos, sans compter de nombreuses usines dans ce secteur riche en activités industrielles.
Un dernier dommage favorable, imprévu celui-ci : la prison de Loos est touchée par 28 bombes, qui ouvrent des brèches dans le mur d’enceinte ou disloquent les portes de cellules par l’effet de souffle. Quinze gardiens et prisonniers sont blessés, mais 204 prisonniers peuvent s’enfuir du côté de la zone française. De l’autre côté, les soldats allemands ouvrent les grilles pour éviter la panique. Une tentative d’évasion a lieu en défonçant une porte extérieure à l’aide d’un madrier, mais gardiens et soldats parviennent à l’enrayer.
Un seul incident aérien est noté pendant le bombardement : du terrain de Vendeville-Flugplatz (aujourd’hui Lille-Lesquin) décolle un monomoteur, que l’équipage du Lancaster ND739 codé Z identifie comme un Bf 109 lorsqu’il s’approche. Le pilote anglais, qui a déjà largué ses bombes, esquive, les mitrailleurs tirent, sans résultat, mais l’Allemand disparaît. Sur le chemin du retour, un Lancaster est abattu par la Flak au sud-est d’Abbeville – le navigateur est tué et cinq hommes peuvent sauter en parachute, mais le pilote reste dans l’avion qui s’écrase à Vignacourt. Seul le radio O’Brien parviendra à s’évader par la Suisse.
Les résultats ont de quoi réjouir la RAF, pour qui la mission est une réussite. Elle va vite devoir déchanter.
Dans cette région densément peuplée, la large surface bombardée (et sans doute des erreurs de marquage) fait que de nombreuses habitations sont détruites ou endommagées. Des bombes tombent jusqu’à Wattignies au sud, Lompret au nord. Lille même est touchée (on y dénombrera 36 morts et 50 blessés), mais le pire est ailleurs. Près de la gare, Lomme et les agglomérations voisines recensent près de 430 morts et 400 blessés (les chiffres varient un peu selon les sources). Près de 500 maisons sont détruites, 2 000 inhabitables et 2 200 endommagées. A elle seule, la cité des cheminots, située juste à côté de la gare, cumule les tristes records. Bâtie en même temps que la nouvelle gare, moderne et très bien équipée, elle est pratiquement rasée. Sur 900 logements, 323 sont détruits, 123 inhabitables et 235 endommagés. Écoles, foyers des agents, salles des fêtes, installations sportives, services sociaux et administratifs, rien n’est épargné. On relève 156 morts et près de 250 blessés dans les décombres.
Pour la population, le choc est terrible. Habitués aux raids aériens sur le secteur depuis 1941, les habitants asservis par l’occupant subissaient sans geindre, espérant la Libération. Cette fois, l’ampleur des dégâts déborde ce calme résigné.
« Les sirènes commencèrent à hurler vers neuf heures et demie, je venais de m’endormir. Il a fallu que ma mère me secoue pour me réveiller et me dire de m’habiller, il fallait aller aux abris. Un grand mot pour désigner les caves du moulin d’en face. En maugréant, je m’habille complètement. Un ordre de mon père : En cas d’alerte, tu mets le plus possible d’habits, des fois que la maison serait détruite, c’est tout ce qu’il te restera. En sortant, je vois la lune en face, qui me paraît sourire. Tu parles, je n’ai pas le cœur à ça. On entend le bruit des moteurs au loin, des canons, puis des explosions. À peine entrée dans l’escalier qui mène aux caves du moulin, un bruit énorme, une déflagration qui fait tout trembler. Je descends encore plus vite, et trébuche sur la dernière marche. Le fils du meunier me rattrape avant que je ne tombe, mais ce malandrin en profite pour me caresser rapidement les fesses. Je le foudroie du regard, son sourire béat et benêt s’efface aussitôt, mais quand même, le salopiot ! Mes parents sont là, dans la cave sud. Je ne dis rien du geste déplacé du meunier, car malgré sa petite taille, mon père serait bien capable d’aller lui en coller une, ça ferait désordre en ce moment. Comme à chaque fois, on attend. Tout comme si on s’abritait sous un arbre pendant une drache.
Soudain un grand bruit, et à nouveau tout tremble, mais pas de la même façon, beaucoup plus violemment. Des cris dans la cave nord, d’où de la poussière ressort. Des voisins ressortent aussi, couverts de poussière, voire de terre ou de morceaux de brique. Que s’est -il passé ? On ne le saura vraiment qu’en remontant à la fin de l’alerte : une bombe est tombée non loin, provoquant un énorme cratère qui empiète sur la rue. Incroyable, on arrive même à voir la paroi de la cave nord sur un flanc. Tu parles d’un abri ! A quelques mètres près, nous étions tous morts, pulvérisés ou ensevelis. Les Anglais sont fous… Qu’avions-nous à voir là-dedans ? »
(Chroniques d’une famille Nordinaire, op. cit.).


13 mars
King’s Eggs
L’erreur à ne pas faire !
Nord/Marseille/Londres
– La nouvelle du raid sur Lille n’ébranle pas que les caves locales, et il ne faut pas longtemps aux réseaux de la Résistance pour faire remonter l’information à Marseille. Le télex pirate habituel du central de Lille qui arrive en fin de journée comporte même quelques mots bien sentis qui font sursauter le Président du Conseil. Il empoigne aussitôt le téléphone, et au 10 Downing street, un autre appareil sonne, aussitôt apporté à son destinataire par un majordome. La conversation qui suit se déroule dans un mélange d’anglais et de français que nous avons pris la liberté de traduire.
– Allo, Charles ?
– Winston ! Savez-vous pourquoi je vous appelle ?
– Non. Que se passe-t-il ?
– Il se passe que vos foutus bombardiers ont matraqué Lille !
– Oh, oui, je viens de recevoir le rapport de l’Air Marshall Harris. Il semble très content.
– Pas moi, je vous assure ! Les rapports de la Résistance font état de plus de 500 morts dans la population et plus de 3 000 maisons détruites ! C’est inacceptable !
– Eh bien, Charles, nous avons subi bien pire, vous savez…
– Oui, mais les bombes que vous receviez étaient allemandes, de l’ennemi. Pas anglaises, de nos alliés !
– Je comprends… C’est différent !
– Très différent, Winston. Nous en avions déjà parlé à propos du Mans, mais cette fois-ci, c’est bien pire ! Harris ne semble pas faire de différences entre une ville allemande et une gare française.
– Je vous assure que je lui ai dit de faire attention, et, hmm… remonté les bretelles, comme vous dites.
– Visiblement, cela n’a pas suffi. Vous savez que nous n’étions pas favorables à des bombardements nocturnes sur la France, mais aujourd’hui, c’est clair : il faut absolument que vous fassiez cesser ce massacre ! Qu’ils attaquent de jour, nom de nom ! Tous les rapports attestent que nous avons pratiquement la maîtrise du ciel sur ce secteur, pourquoi vouloir à toute force agir de nuit ?
– Parce que c’est la doctrine d’emploi du Bomber Command, je pense. Mais vous avez raison, Charles : je vais faire cesser ces raids tout de suite, et leur demander de les remplacer par des missions de jour.
– C’est nécessaire, Winston. Vous comprendrez d’ailleurs que nous confirmions ceci par une note diplomatique.
– Bien entendu. C’est normal, et cela appuiera ma démarche.

Dans ses Mémoires, le Prime Minister indique qu’il avait fort bien compris que le Lillois De Gaulle avait été particulièrement affecté par ce drame. Churchill agit très vite : le temps d’enquêter sur ce fiasco, les missions de nuit sont suspendues – y compris l’opération prévue pour la nuit même sur Villeneuve Saint-Georges : les premiers avions, qui avaient décollé, sont rappelé in extremis. La RAF devra les remplacer par des raids de jour, dévolus ipso facto à la 2nd Tactical Force, qui, jusque-là, s’occupait principalement de l’opération Crossbow. Pour le moment, il n’est pas question d’employer de jour les Lancaster et les Halifax.
Il semble en fait que la topographie des lieux ait joué un rôle important dans ce “désastre collatéral”. La densité des constructions est importante dans toute la région, mêlant logements et entrepôts, ateliers, magasins et usines. Vu d’en haut, il est déjà difficile de se repérer en plein jour : on découvre une vaste étendue de maisons formant des agglomérations plus ou moins importantes qui se succèdent avec quelques rares espaces cultivés ou en friche, et un dénivelé de 50 mètres au maximum. Alors la nuit, même sous la pleine lune… Il est plus que probable que les équipages des Mosquito se soient fourvoyés. Avec le dysfonctionnement des target indicators verts, la catastrophe était inévitable.


14 mars
King’s Eggs
L’erreur à ne pas faire !
Nord
– Aucune attaque ce jour. Il s’agit de remettre au point les tactiques, y compris pour les Américains, qui ont été avertis. Toutefois, le Sqn 409, sur Lincoln, effectue un passage de jour sur l’agglomération lilloise. Double surprise pour Priller et ses hommes, qui tentent d’intervenir : d’abord en s’apercevant qu’ils ne peuvent grimper assez haut pour attaquer les quadrimoteurs anglais, puis en voyant la nature des objets lâchés par les Britanniques. Ceux-ci déversent en effet des cargaisons de gerbes de fleurs, accrochées sous de petits parachutes et accompagnées de petits mots d’excuses – en français, s’il vous plaît !
Bien sûr, ces fleurs ne peuvent effacer les dégâts ni ressusciter les morts, mais elles atténuent quelque peu le ressentiment d’une population par trop meurtrie dans sa chair.
« Quand l’alerte sonne, je suis en train d’arriver à la mairie de Lille, où je travaille aux tickets de ravitaillement. Je cours donc au plus vite que je peux, car les caves de la mairie forment un abri bien profond, quoique je sois à présent très sceptique sur la protection réelle qu’elles peuvent offrir, après avoir vu le cratère dans ma rue ! Des exclamations me font lever la tête. Là-haut, ce sont des sortes de paniers suspendus sous des parachutes ronds qui descendent lentement, pas des bombes. Évidemment, courir en levant la tête n’est pas une bonne idée, et je trébuche sur un pavé débordant d’un trottoir, pour m’étaler de tout mon long. C’est un soldat boche qui m’aide à me relever, malgré mes protestations, tout en articulant le traditionnel « Ach, Krieg, Gross malheur ! » Je balbutie un remerciement et m’apprête à partir, quand il m’arrête d’un geste : un des paniers vient d’atterrir non loin de nous, méfiance. Mais une fois la corolle du parachute tombée sur le côté, nous voyons à notre grande surprise que le panier contient des fleurs ! Il y a aussi une sorte de tract, que l’Allemand lit – sans bien le comprendre je pense – avant de me le tendre sans un mot. Une lettre d’excuse des Anglais, c’est bien la première fois ! Sourire du soldat qui me donne les fleurs avant de me faire signe de poursuivre ma route. Je suis stupéfaite. Je vais en avoir à raconter, aux copines du service ! » (Chroniques d’une famille Nordinaire).


15 mars
King’s Eggs
Contre-emploi et tous azimuts
Angleterre
– Le Bomber Command va tenter, non sans mal, d’appliquer les décisions du Premier Britannique. Mais pour la nuit du 15 au 16, pas moins de quatre missions étaient prévues (sans compter celle, avortée, du 14, prise en charge par la 2nd TAF). Pour effectuer ces missions de jour, la logistique (impossible de monter les bombes prévues pour les Lancaster dans des Beaumont !) et la quantité obligent les responsables du Bomber Command à utiliser les quadrimoteurs lourds en pleine lumière. La programmation la même nuit des quatre missions avait pour but de disperser les efforts de la chasse de nuit allemande, on espère obtenir le même effet contre la chasse de jour, avec l’aide de la 2nd TAF.
Les équipages font néanmoins la grimace : le temps manque pour repeindre en gris clair le ventre et l’intrados noirs de leurs appareils, qui vont se découper nettement dans le ciel bleu ou gris de la journée et accroître la précision de la Flak. Si la chasse allemande devrait être débordée par le nombre, une Flak ne dépendant plus des projecteurs pourrait être nettement plus meurtrière.
Par ailleurs, si les bombardiers de la 2nd TAF (qui opéreront le matin) seront escortés par leurs habituels partenaires de la chasse, les quadrimoteurs du Bomber Command (qui opéreront l’après-midi) n’ont aucune couverture de chasse prévue. On improvise en décidant de leur allouer les Lightning de la 12th AF – une faible escorte, mais les jours précédents semblent avoir donné aux planificateurs alliés l’impression que la chasse allemande était plus amoindrie qu’en réalité.
………
Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise), dans la matinée – L’imbrication de la gare de triage, l’une des plus anciennes et des plus importantes de la région parisienne, avec la ville et les autres agglomérations qui ont poussé aux alentours, est telle que des marqueurs sont nécessaires. Des fumigènes, bien sûr, mais toujours largués par des Mosquito, en l’occurrence ceux du Sqn 346 Liège (B).
La nébulosité est importante, 10 dixièmes sur la cible, mais avec un plafond élevé, à 3 500 m. Les bombardiers vont naviguer au-dessus de la couche, puis passer en-dessous pour attaquer. L’axe d’attaque est pratiquement nord-sud, les avions survolant Paris, beau point de repère. L’apparition des avions les uns derrière les autres, en train de percer la couche, restera gravée dans les mémoires de nombreux Parisiens plutôt étonnés. La Flak est peu présente, légère et peu efficace, personne ne s’attendant à voir des bombardiers dans le ciel de la capitale.
Et la chasse ? L’Oberst Priller s’arrache les cheveux ! Que faire avec deux groupes déjà bien décimés face à plus de 200 bimoteurs et autant de chasseurs ? Il essaye néanmoins de combiner une attaque simultanée non loin de Creil avec le I/JG 26 d’Abbeville et le II/JG 26 de Lille, plus le I/JG 1 de Schnoor, déménagé à Pontoise et Melun pour causes de terrains bombardés et impraticables. En tout, guère plus de 70 Focke-Wulf 190 à opposer aux Mustang et Spitfire, dont ceux de la 1ere EC française. Le “Grand Cirque” qui s’ensuit reste néanmoins hors de vue des spectateurs : tout se déroule en altitude, en dehors de quelques passages très bas pour échapper à un adversaire. Le colonel Robert Williame, de la 1ère EC, n’a pas résisté au plaisir de diriger ses ouailles, et s’offre une victoire, sa seizième personnelle, malgré la défection de son ailier, perdu lors d’une manœuvre un peu abrupte. Ledit ailier, le S/Lt P. Clostermann, parvient à faire un doublé, ce qui ne l’empêche pas de se faire remonter les bretelles par son chef, qui s’est retrouvé isolé. Que lui serait-il arrivé si les Allemands avaient été plus nombreux que les Alliés ?
De leur côté, les bombardiers s’acquittent de leur tâche avec efficacité. Prévenus à l’avance (et très discrètement) par Résistance-Rail et au dernier moment par les sirènes d’alerte parisiennes (nettement moins discrètes), les cheminots quittent précipitamment leur travail pour se réfugier dans les abris, leurs familles ayant dès potron-minet éprouvé le besoin d’aller prendre des nouvelles de leurs proches, à bonne distance de la gare. De ce fait, si une cinquantaine d’habitations sont détruites ou endommagées, les victimes sont singulièrement moins nombreuses que lors des raids de nuit : “seulement” 11 morts et 21 blessés.
La gare elle-même subit de nombreux dommages, infligés tant aux bâtiments qu’aux voies. Les dépôts de charbon partent en fumée et trois convois en attente sont pulvérisés.
Deux bombardiers sont touchés. L’un d’eux, un Beaumont du Sqn 320 [Hollandais], parvient à rentrer en Angleterre pour y être évacué par son équipage avant que le pilote ne le pose sur le ventre. Mais le deuxième, un B-25 du Sqn 226 s’abîme dans la Manche sans que l’on puisse récupérer l’équipage.
………
Aulnoye-Aymeries (Nord), Tergnier et Laon (Aisne) – Ces trois objectifs sont assez proches les uns des autres, et les horaires des attaques sont tout aussi proches. Il n’y a donc aucun répit pour les chasseurs de Priller, du moins pour les rescapés de la matinée, le pauvre GeschwaderKommodore ne pouvant aligner qu’une quarantaine d’avions sur ses 120 théoriques. Les conditions atmosphériques se sont améliorées, la nébulosité descendant à 6 dixièmes pour un plafond de 2 800 m.
A Aulnoye, 130 Lancaster mettent 287 bombes au but, détruisant les bâtiments de la gare, les hangars à moteurs et 30 locomotives. Mais six des quadrimoteurs sont abattus par les Fw 190 ou par la Flak, malgré l’intervention des P-38, qui perdent deux appareils. Douze autres, sévèrement endommagés, parviennent néanmoins à rentrer. Les mitrailleurs de la RAF et les pilotes américains éliminent quatre chasseurs. Des habitations, heureusement vides, sont endommagées ou détruites, sans que l’on ait de détails sur des pertes civiles.
Deuxième cible du raid, Laon reçoit une nouvelle visite des Halifax du 4th Group, qui connaissent donc la région. Une fine brume, résiduelle des pluies matinales, gêne le marquage par fumigènes des Mosquito, mais la gare est touchée par de nombreuses bombes. Il n’y a pas de pertes civiles, les Laonnois ayant déserté la zone. Un bombardier est touché au retour par la Flak du côté du cap d’Antifer, mais il n’y a pas d’intervention de la Luftwaffe : les Fw 190 sont occupés à ravitailler.
Les 150 autres Halifax du même groupe s’occupent de la gare de triage de Tergnier, dans l’Aisne, à l’ouest de Laon. Le ciel est encore vide de chasseurs, la Flak peu présente et les Mosquito marquent efficacement la cible, bien visible entre les rares nuages. La gare est donc très sérieusement endommagée, d’autant plus que la résistance locale, très active, a déclenché simultanément des sabotages à l’explosif ! La population, prévenue à temps, a en majorité évacué, mais de nombreuses maisons sont détruites.
C’est le voyage du retour qui coûte cher. Rameutés par le contrôle aérien allemand, tous les Fw 190 capables de décoller dans le secteur rattrapent les quadrimoteurs et leur tombent dessus malgré les P-38 du 370th FG, qui font ce qu’ils peuvent face à des appareils plus maniables et pilotés par des pilotes expérimentés. Les Halifax cherchent refuge parmi les rares nuages, qui deviennent heureusement plus épais et plus nombreux aux approches de la Manche, tandis que, d’Angleterre, arrivent enfin des unités de chasse rameutées par les appels désespérés des bombardiers. On déplore cependant la perte de dix Halifax, tous atteints au-dessus du sol français, sans compter nombre d’appareils plus on moins endommagés.
« On aura tout vu, dans cette damnée guerre ! Nous faire bombarder de jour, avec une escorte symbolique, tout ça parce qu’il y a trop de bombes perdues autour de la cible… Il y en aura probablement autant de jour, entre le vent plus fort dans la journée et un marquage aux fumigènes moins visible ! Pour la Flak, nous faisons une cible de tir de foire avec nos zincs peints en noir, et contre la chasse, nous n’avons pas l’entraînement au vol en formation serrée, ni tourelle ventrale… » (F/O G. Weldon, Sqn 10).
………
Tours (Indre-et-Loire) – L’Oberst Priller ayant rameuté toutes ses forces après le raid du matin en recevant l’annonce de ceux de l’après-midi, les escadrilles du III/JG 26 ont provisoirement quitté Caen pour venir en aide à leurs collègues. Un bonus pour les quelque 180 Avro Lancaster du 5th Group qui se présentent sur la gare de St-Pierre-des-Corps sans avoir été gênés. Seule la Flak – peu dense – se fait sentir, en abattant le WS-U, serial DV198 du Sqn 9. Bien marquée par les fumigènes colorés sous un ciel clair, la gare est dévastée par près de 1 200 bombes. A nouveau, les habitations des cheminots souffrent beaucoup, mais plus par le souffle des explosions que par des coups directs. Dix-huit morts et une soixantaine de blessés sont recensés, relativement peu eu égard à la densité de la population.

Sur la piste des V
Crossbow
Siracourt et Mimoyecques
– Cinquante-huit B-17 de la 1st Air Division de la 9th AF s’en prennent aux deux sites de grande taille du Pas-de-Calais, où la Résistance a signalé une poursuite acharnée des travaux, confirmée par les reconnaissances aériennes. A Marquise, l’organisation Todt se plaint d’une couverture anti-aérienne trop faible, accusant la Luftwaffe de donner la priorité à ses propres chantiers, pourtant sous le commandement d’Heinemann, général de la Heer.
………
Sottevast – Les ouvriers allemands du bunker en préparation voient arriver 33 Liberator peu escortés. Chez Argos, on sait de source sûre que le III/JG 26, basé à Caen, est à nouveau reparti dans le Pas-de-Calais. L’escorte de monomoteurs précède donc les B-24 pour préparer le terrain en lâchant bombes légères et roquettes sur les batteries de flak. Temps clair et peu de vent : le chantier est bien perturbé par de nombreux coups au but.


16 mars
King’s Eggs
Bilan
Angleterre
– Les quatre missions prévues (gares de Rouen, Juvisy, Tergnier et Noisy-le-Sec) pour les heavies de la RAF sont suspendues le temps de faire un bilan. Si les photos montrent un net progrès dans la concentration des bombes sur les cibles, il faut se rendre à l’évidence : il y a encore de nombreux dégâts alentour. Entre le manque de précision des viseurs et les rafales de vent qui dévient les œufs mortels depuis une altitude moyenne de 16 000 pieds (environ 5 300 m), cela risque encore de faire hurler les Français. Avec les pertes importantes infligées par la chasse et la Flak, il y a de quoi réfléchir.
En lisant les rapports à l’heure du déjeuner, Winston Churchill fait la grimace. Inutile de continuer ainsi : l’enjeu n’en vaut pas la bougie et la colère du Général va lui donner des migraines à n’en plus finir. Malgré les avis contraires de Zuckerman et Harris, il tranche et renvoie le Bomber Command Home à sa tâche initiale : pilonner l’Allemagne. Là, les bombes égarées n’auront plus d’importance politique !

Sur la piste des V
Crossbow
Sottevast
– Les lourds quadrimoteurs de la veille sont remplacés par leurs petits cousins de la 12th AF, dont la charge de bombes n’est guère moindre ! Précédés là aussi d’une vague de “diables à queue fourchue” munis de roquettes, 70 Martin Marauder viennent semer la panique sur les chantiers, où le mécontentement des civils allemands commence à se manifester. Travailler sous la pluie, passe encore, mais pas sous une pluie de bombes !
………
Siracourt – A l’extrémité ou presque de la “ligne de front” des installations de “représailles”, le personnel du chantier du Ternois voit également se dessiner les silhouettes des gros bimoteurs américains venus continuer le travail des Forteresses Volantes. Ici, l’escorte est nombreuse : c’est nécessaire, eu égard au fait que la chasse allemande a été renforcée par l’apport du III/JG 26 venu de Normandie. Bientôt, le ciel est quadrillé de traînées de condensation, parsemé çà et là de fumées noires et de corolles de parachutes. Les Américains paient un lourd tribut, mais Priller voit fondre les effectifs de ses chasseurs comme neige au soleil…


17 mars
King’s Eggs
Made in USA
Normandie, Picardie, Région parisienne
– La 12th AF dans son intégralité prend (non sans circonspection) le relais des Anglais. Deux raids sont programmés en même temps, un sur Rouen avec les Marauder des 98th et 99th Wings, sous une escorte mixte de P-38 et P-47, un autre sur Creil, Mantes-la-Jolie et Juvisy-sur-Orge par 140 T-bolt en version chasseur-bombardier. Le but est de pouvoir comparer les résultats et de déterminer quelle sera la méthode à suivre désormais, aussi les combattants sont-ils guidés par leurs officiers supérieurs dans leurs propres machines, puis suivis par des avions de photo-reco se succédant à intervalles réguliers.
………
Rouen (Seine-inférieure) – Le repérage de la gare de triage de Sotteville est plutôt aisé, puisqu’étant située le long des berges de la Seine, elle est très visible du ciel. Principal souci des équipages américains, la densité de la Flak, très importante à cet endroit souvent visité par les Alliés. Afin de dérouter les servants et de disperser les tirs, le major Edwin D. Taylor, du 406th FS, propose d’appliquer la tactique essayée le 2 mars sur Beauvais : lorsque les B-26 sont en visuel de l’objectif et que la Flak commence à ouvrir le feu, un groupe de P-47 arrive à très basse altitude et s’occupe des batteries dévoilées par leurs tirs. Une bonne occasion aussi d’essayer les fameuses roquettes qui arrivent dans les unités.
Le colonel Wilson R. Wood accepte donc d’emmener son 323rd BG en première ligne afin de jouer les appâts pour les P-47 du 371st FG en repérage et destruction de Flak, l’important étant de bien coordonner les attaques avec des appareils aux vitesses différentes. Une coopération a aussi été établie avec la Résistance locale afin, non seulement de prévenir la population, mais aussi de localiser les postes de tir par avance.
« Ça y est, le père Taylor a réussi à faire adopter son schéma d’attaque pour neutraliser la Flak ! Je suis moyennement enthousiaste : Il n’y a pas que des 88 mm qui tirent, et les petits calibres risquent bien de se poster de façon à tendre un écran contre les rase-mottes, peut-être pas cette fois-ci, mais les Huns apprennent vite. Si nos pontes décident d’appliquer systématiquement la tactique, ça risque d’être du massacre la prochaine fois… Je vais bientôt réellement envier mon frère dans son diable de bimoteur du 393th, à l’aise au pigeonnier ! Enfin, lot de consolation, on va pouvoir tester en réel ces fameuses roquettes, qui nous ont donné pas mal de fil à retordre en exercices ! » (Joe L. Blumenthaler, op. cit.)
Temps clair, cumulus de beau temps et bonne visibilité. Dans le nez vitré de son B-26 personnel baptisé Holly Woodpecker, le colonel Wood dirige les opérations. A la fois le bombardement, avec la prise d’axe et la visée, mais aussi le guidage des P-47 “nettoyeurs” qui, au ras du sol, n’ont guère de hauteur pour repérer leurs cibles. Ancien navigateur-bombardier au sein de l’AVG de Chennault, l’homme a repris un tour de service, cette fois en tant que chef de groupe, mais vu l’importance de cette mission, il a de nouveau endossé avec délectation sa combinaison de vol. Si la conduite du bombardement ne lui pose aucun problème, diriger les P-47 aurait pu être plus difficile que prévu à cause du camouflage vert olive en vigueur jusqu’ici sur les chasseurs, mais il y a heureusement parmi eux de nouveaux appareils non peints, plus faciles à repérer de 12 000 pieds.
Dans les dix secondes suivant les premiers flocons noirs dans le ciel, signalant les tirs de la Flak, 36 Thunderbolt line abreast déboulent du sud au ras du sol sur le site de la gare et s’en prennent aux emplacements visibles des canons de 88, tirant leurs roquettes et mitraillant à tout va. Pagaille indescriptible au sol, les servants ne s’attendant pas à cette arrivée inopportune, ni aux roquettes qui font un effet spectaculaire, à défaut de toujours être précises : le moindre bout d’aileron tordu lors de la fabrication ou de la manipulation par les armuriers perturbe l’aérodynamique de l’engin et le fait dévier de sa route.
Quelques secondes après, les chapelets de bombes se déversent des soutes des bimoteurs américains, occasionnant de sévères dégâts sur l’étendue de la gare normande, sans toutefois détruire beaucoup de matériel roulant, les Allemands en stockant peu dans cette gare trop à portée des avions alliés. Ce sont les infrastructures qui écopent : voies, aiguillages et cabines, bâtiments.
Côté américain, pas de perte recensée : tous les appareils parviennent à rentrer en Angleterre, malgré de nombreux dégâts tout de même. Deux des P-47 de l’attaque au sol sont revenus en fumant à cause des explosions de leurs propres roquettes : ils sont passés à travers les nuages de débris !
A Abbeville, on s’est d’abord abstenu d’intervenir sur la masse serrée des P-47 se dirigeant vers la région parisienne, d’autant plus facilement qu’un autre message radio annonçait le raid sur Rouen. Mais le temps de trajet a fait qu’à nouveau, les pilotes des Fw 190 n’ont vu que les avions s’en retournant au nord.
………
Creil, Mantes-la-Jolie et Juvisy-sur-Orge – Si Creil voit le retour des Thunderbolt achevant leur travail de sape, c’est une première pour les deux gares de la banlieue parisienne, qui sont traitées avec précision. Plutôt que de larguer des tonnes de bombes sur les voies en espérant toucher un appareillage plus précieux, les pilotes ont reçu ordre de viser ces équipements. Cabines d’aiguillage, dépôts, hangars, rotondes et plates-formes d’entretien ou de déchargement sont donc ciblées par les monomoteurs qui s’en donnent à cœur joie. La Flak légère fait cependant des dégâts : trois des “Jug” finissant au tapis, sans compter de multiples impacts sur d’autres avions, heureusement robustes et encaissant bien les coups. Le Captain Laroque revient même au terrain avec un obus de 20 mm coincé entre deux cylindres !

Sur la piste des V
Crossbow
Sottevast
– Nouveau passage de Liberator, en sens inverse des oies et autres migrateurs, dérangés dans leurs périples. Les équipages américains des 92 oiseaux de métal sont bien moins troublés, grâce à l’absence quasi-totale de chasse allemande dans le secteur. Seuls deux Focke-Wulf 190, restés en révision à Caen, viennent faire une passe peu probante avant de dégager vite fait sous la menace des Mustang des 4th et 355th Fighter Group en apprentissage opérationnel. Les deux chasseurs, criblés de balles, repartiront immédiatement en atelier, leurs pilotes n’en revenant pas de s’en être sortis à si bon compte !
Au sol, les dégâts sont très importants, les visées ayant à nouveau pu être d’une bonne précision. De plus, on relève de nombreux blessés parmi les ouvriers, dont la grogne atteint un degré élevé, ce qui incite les responsables de la Heer à stopper les travaux. Tout comme Couville, le chantier est laissé en l’état, mais fermement surveillé par les Feldgrau.


18 mars
King’s Eggs
La Luftwaffe débordée
Picardie
– Temps pourri sur toute la côte de la Manche, de la Normandie à la frontière Belge. Crachin, nuages bas au point de ne pas avoir de plafond. Pas de Rhubarb ou de Rover pour les squadrons de chasse, qui ont commencé à prendre l’habitude de traquer les convois ferroviaires, même au sein de la 2nd TAF, dont les groupes sont plus habitués au mauvais temps que ceux de la 12th AF. Par contre, des éclaircies plus au sud permettent une sortie des mediums du 82nd Bomber Group de la 2nd TAF vers Tergnier, afin de finir le boulot fait le 15 mars par les heavies. Le marquage est de nouveau assuré par les Mosquito du Sqn 346 Liège, la première vague étant fournie par les Beaumont des trois autres squadrons belges du 3rd Wing, bien sûr escortés par leurs compatriotes des Sqn 349, 350 et 351. On reste en famille ! Suivent les autres squadrons du Wing, décidément très international : Anglais, Australiens, Hollandais, Néo-Zélandais et Polonais.
Seul le I/JG 1 peut intervenir, avec une vingtaine d’appareils.
La météo empêche à nouveau les hommes de Priller de décoller, d’autant plus que, suite à ses protestations récentes, l’Oberst a la visite de l’inspecteur général de la chasse, Adolf Galland, qui ne peut que constater l’évidence : il serait fou de décoller ! Autre constat : le manque d’effectifs, tant en pilotes, blessés, morts ou épuisés, qu’en machines, usées et rafistolées. Si le dernier point est facilement corrigeable grâce aux cadences de l’industrie allemande à présent disséminée pour échapper aux bombes, c’est plus compliqué sur le plan humain. Galland ne peut proposer que de jeunes recrues, fraîchement émoulues des écoles. Si jusqu’ici le front ouest, plutôt calme, permettait de tranquillement former et aguerrir ces jeunes, la recrudescence des combats, leur fréquence et leur intensité les désigne à présent comme des victimes faciles. Mais il n’y a guère le choix : tous les fronts sont dégarnis…
Situation similaire pour le Hauptmann Schnoor, mais vécue dans son habitacle : son jeune ailier vient de se faire descendre en flammes, n’ayant pas réussi à le suivre dans ses évolutions. Malgré une victoire acquise de haute lutte sur un Spitfire polonais, Schnoor est amer, et doit rompre le combat en rappelant ses équipiers pour éviter que tous ne succombent sous le nombre.
Toujours peu de Flak sur l’objectif. Les Belges descendent donc au maximum afin d’être précis, tant au marquage qu’au largage, et sont de ce fait suivis dans la manœuvre par les autres équipages, pour un résultat quasi sans reproches. Néanmoins, en voulant descendre au plus près pour faire taire les quelques batteries en action, deux Mosquito du Sqn 305 Zamia polonais se font trouer de toutes parts leur structure en bois et doivent se poser en catastrophe. Si l’un des équipages est fait rapidement prisonnier, le navigateur, blessé ayant besoin de soins, le deuxième parvient à s’enfuir et se réfugie chez… des immigrés polonais résidant non loin des zones minières de Lens.


19 et 20 mars
King’s Eggs
Réflexions
Angleterre
– Le mauvais temps s’est étendu plus au sud et s’est aggravé : pas de missions pendant deux jours, on panse les plaies et on réfléchit ! L’exemple américain des P-47 nettoyeurs de Flak à la roquette donne des idées aux responsables britanniques. On songe un instant à employer des Mosquito ou des Beaufighter du Coastal Command, mais on préférera d’abord utiliser des Typhoon pour jouer ce rôle en accompagnant et en précédant les bimoteurs. En effet, seule une réduction voire une mise hors de combat des batteries de Flak peut permettre aux bombardiers de descendre plus bas et d’être suffisamment précis pour loger tous leurs œufs dans la corbeille…
Une autre idée surgit, apportée par un ancien du Pacifique : celle d’utiliser des bombardiers à nez plein, comme les B-25 G, H ou J, pour déblayer le terrain à la mitrailleuse ou au canon avant de larguer des bombes à retardement. Inconvénient : il faut en trouver !


21 mars
King’s Eggs
Gare aux gares
Région parisienne
– Les conditions atmosphériques s’améliorent (sans aller jusqu’au beau temps), à la fois sur l’Angleterre et sur le Bassin Parisien, la Manche et le nord de la France restant couverts par une traîne active. Une météo trop aléatoire pour les Yankees, parfaite pour des British… ou des Belges.
Trois gares sont au programme, suivant la météo locale : Lens (Pas-de-Calais) est incertaine – et ne sera pas bombardée ce jour, les équipages se dispersant sur les autres objectifs en suivant leurs collègues à la trace, Chambly (Oise), et Paris Saint-Ouen. Si la gare de Chambly est relativement en dehors de la ville, celle de Saint-Ouen est plus délicate à traiter, vu la densité des habitations dans la banlieue parisienne. La réputation de précision des équipages belges fait qu’on leur attribue le premier rôle sur cette cible, avec le concours des Sqn 347 Limburg et 348 Brabant, dont les Typhoon sont armés en roquettes pour s’occuper des postes de Flak, opération chirurgicale des plus difficiles, car certaines batteries sont situées sur le toit d’immeubles d’habitation.
………
Saint-Ouen – Le briefing a été particulièrement long, les pilotes étudiant chaque photo et les commentaires envoyés par la Résistance locale. Celle-ci se propose d’ailleurs de faire sauter deux batteries particulièrement imbriquées dans le tissu immobilier pendant l’opération aérienne, en faisant exploser des charges amenées par le réseau des égouts municipaux.
« Un jour, on avait vu arriver un gusse bizarre, la soixantaine bien sonnée, costar et grosses lunettes de myope, mais plutôt négligé, un clope toujours éteint sur la lèvre inférieure. Et complètement timbré. Il pensait – à juste titre – que la gare allait bientôt être une cible des Alliés, et se proposait de faire sauter les postes de DCA en allant poser des charges dans les égouts, qu’il connaissait parfaitement car il en avait été l’ingénieur chargé de la construction ou rénovation. On avait tous trouvé ça stupide ou inutile, jusqu’à ce que l’on reçoive un message nous demandant d’indiquer avec précision les emplacements des batteries, qui allaient être traitées en premier pour que les bombardiers soient moins gênés. Il a fallu qu’on aille retrouver le gars, dénommé Pierrot, tout heureux de pouvoir faire péter les Boches, mais on n’a pu préparer que deux points qui coïncidaient avec les égouts. Baste ! C’était déjà ça de pris. On a choisi les plus difficiles à flinguer pour les avions. » (Réseau Rail-Seine Nord)
Les sirènes ont déjà fait retentir leur lugubre marche funèbre quand les bombardiers venant du nord apparaissent au loin, sortant de la couche. Les canons se dressent dans leur direction, leurs servants les orientant avec une méthode toute germanique, quand les Typhoon arrivent au ras des toits, mais en provenance du sud !
« Nous avions très largement contourné l’objectif en passant par l’est de la cible pour revenir dessus par le centre de Paris, en sens contraire des bombardiers et contre le vent au sol, ce qui nous dissimula à la vue et à l’oreille des Boches qui servaient les batteries : toutes étaient orientées vers le nord, même les légères car ils voyaient bien que les bimoteurs descendaient plus que de coutume. Quelques-uns d’entre nous encaissèrent des coups à l’arrière par d’autres batteries parisiennes, mais la robustesse de nos avions nous a permis de les dédaigner.
Pour nos cibles, la surprise fut donc totale. Ils n’eurent pas le temps de se retourner que nos roquettes fusaient et que nos canons aboyaient. Un immeuble sur lequel était installée une batterie s’effondra sur lui-même ; j’espérais qu’il était vide de tout habitant ! Puis nous avons filé vers la droite, toujours au ras des toits… »
(Cdt Raymond “Cheval” Lallemant, Sqn 348 Brabant)
Dans les nez vitrés des bimoteurs, les bombardiers voient avec satisfaction les explosions au sol et surtout la baisse rapide de la densité de traçantes et de flocons noirs devant eux. Qui plus est, les fumées donnent de bonnes indications sur les emplacements de l’objectif, un marquage avant l’heure. La gare est donc sévèrement pilonnée, les infrastructures sont détruites à 80%, avec de nombreux wagons en stationnement détruits, plus une trentaine de locomotives, et les dépôts de matériel ou combustible. Un Boston du Sqn 88 est néanmoins gravement touché, son pilote utilise le reste de puissance de ses moteurs pour grimper afin d’évacuer l’équipage en parachute. La plupart se retrouveront poussés par le vent sur Paris même, l’un d’eux se posant sur le toit de l’Opéra !
………
Chambly (Oise) – Le scénario se répète pour cette petite bourgade, mais le nombre de postes de Flak est faible. Ils sont rapidement mis hors de combat par les Typhoon du Sqn 609, les Beaumont du 139th Wing pouvant ainsi opérer à moins de 3 000 pieds. Aucune bombe ne tombe en dehors du périmètre de la gare, au grand soulagement des habitants.
………
Dans les deux cas, la chasse allemande se résume à une seule staffel du I/JG 1, une de Pontoise pour le raid sur Chambly, l’autre de Melun pour Paris, soit moins de trente avions au total, et qui se heurtent chaque fois aux (trop) nombreux Spitfire et Typhoon de l’escorte. Écœurés, les pilotes des Fw 190 rompent rapidement le combat, non sans avoir laissé quatre appareils au tapis.


22 mars
King’s Eggs
Wooden wonders
Laon (Aisne)
– La cité couronnée reçoit une visite, inattendue en raison du temps médiocre et bouché. Ce sont les Mosquito des 138th et 140th Wings, au repos la veille, qui viennent mettre un peu de désordre dans les réparations en cours.
Cette mission a bien failli bien être interrompue. En effet, les rapides bimoteurs ont bien sûr traversé la Manche au ras des flots, et poursuivi au ras des arbres pour éviter la détection radar allemande, mais il était prévu de grimper ensuite pour détecter plus facilement la gare de Laon. Or, le plafond s’est stabilisé à moins de 1 500 pieds à partir du Cambrésis, alors qu’il était correct jusqu’aux rivages français. Devant cette situation, tout autre que Robert N. Bateson aurait rebroussé chemin, mais entre le tempérament opiniâtre du vétéran qui a survécu aux Japonais à Sumatra et son sens de l’orientation, bien aidé par son radio-navigateur Stanley A. Livingstone, le WingCo décide de continuer sa route jusqu’à l’objectif, emmenant à sa suite les deux Wings.
Avec cette mauvaise visibilité, entre humidité latente et petits crachins, il n’est pas évident de s’y retrouver : les repères au sol sont très fugitifs à cette altitude et à cette vitesse, et les équipages sont obligés de vouer une confiance absolue à leur chef, même si en leur for intérieur, un doute subsistant, ils préfèreraient être ailleurs. D’où une première surprise en entendant l’ordre d’ouvrir les trappes de soute. « On a beau écarquiller les yeux, rien ne laisse présager l’objectif… »
Deuxième surprise dès lors qu’ils aperçoivent les traits ténus mais brillants des rails de chemin de fer qui convergent vers eux, puis les feux de signalisation de la gare au loin. « Ce diable d’homme a encore réussi ! »
– Bombs go !
L’ordre résonne dans les écouteurs, les bombardiers tentent une visée précise à cette vitesse. « Des ombres se forment là-bas, un ou plusieurs convois, ça va aller. »
Premières explosions au sol, qui éclairent la gare de manière fantomatique et brève. « Un bref appui aux ailerons et palonnier pour aller sur cette cabine d’aiguillage… Bombs gone ! »
Quelques traçantes qui montent… Trop tard, les Wooden Wonders sont déjà partis, par la gauche afin d’éviter la ville, et engloutis par la brume, la pluie et les nuages. Plus besoin de raser le sol, les bimoteurs grimpent et se reforment au-dessus de la couche nuageuse, direction nord-ouest. Des Focke-Wulf décollent de Lille pour les intercepter, mais rebroussent chemin rapidement dès qu’ils reconnaissent les silhouettes des bimoteurs. Pour eux, la seule façon de rattraper un Mosquito, c’est d’être au-dessus de lui et piquer. Ou que ledit Mosquito soit en panne. Mais tenter de le rattraper en grimpant, c’est peine perdue.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Hendryk



Inscrit le: 19 Fév 2012
Messages: 3203
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 11:51    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Tours (Indre-et-Loire) – L’Oberst Priller ayant rameuté toutes ses forces après le raid du matin en recevant l’annonce de ceux de l’après-midi, les escadrilles du III/JG 26 ont provisoirement quitté Caen pour venir en aide à leurs collègues. Un bonus pour les quelque 180 Avro Lancaster du 5th Group qui se présentent sur la gare de St-Pierre-des-Corps sans avoir été gênés. Seule la Flak – peu dense – se fait sentir, en abattant le WS-U, serial DV198 du Sqn 9. Bien marquée par les fumigènes colorés sous un ciel clair, la gare est dévastée par près de 1 200 bombes. A nouveau, les habitations des cheminots souffrent beaucoup, mais plus par le souffle des explosions que par des coups directs. Dix-huit morts et une soixantaine de blessés sont recensés, relativement peu eu égard à la densité de la population.

Quand j'étais tourangeau, je trouvais idiot que la gare principale soit en-dehors de la ville, mais dans ce cas de figure c'est tant mieux.

Casus Frankie a écrit:
« Nous avions très largement contourné l’objectif en passant par l’est de la cible pour revenir dessus par le centre de Paris, en sens contraire des bombardiers et contre le vent au sol, ce qui nous dissimula à la vue et à l’oreille des Boches qui servaient les batteries : toutes étaient orientées vers le nord, même les légères car ils voyaient bien que les bimoteurs descendaient plus que de coutume. Quelques-uns d’entre nous encaissèrent des coups à l’arrière par d’autres batteries parisiennes, mais la robustesse de nos avions nous a permis de les dédaigner. »

Je repense à cette scène de Laissez-Passer de feu Bertrand Tavernier, dans laquelle le réalisateur (et résistant) Jean Devaivre revient un jour chez lui à Boulogne-Billancourt... pour s'apercevoir que les Allemands ont installé une batterie de Flak sur son toit. C'est que ça fait du bruit ces machins-là.
_________________
With Iron and Fire disponible en livre!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9250
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 12:52    Sujet du message: Répondre en citant

Interessé pour un profil de Lancaster Bomber Command de jour . Cool

Citation:
Ledit ailier, le S/Lt P. Clostermann, parvient à faire un doublé, ce qui ne l’empêche pas de se faire remonter les bretelles par son chef, qui s’est retrouvé isolé. Que lui serait-il arrivé si les Allemands avaient été plus nombreux que les Alliés ?


Evidemment, aucune référence OTL là ...

Citation:
le deuxième parvient à s’enfuir et se réfugie chez… des immigrés polonais résidant non loin des zones minières de Lens.


Tant que ca reste dans la famille. Cool

Citation:
La plupart se retrouveront poussés par le vent sur Paris même, l’un d’eux se posant sur le toit de l’Opéra !


Aucune référence, on dit !! Laughing Laughing
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9242

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 13:46    Sujet du message: Répondre en citant

"Dieu le garde !" comme dirait Méphisto (mon père adorait cette scène, ça et la citation de Victor Hugo sur les égouts, par le même Méphisto).

Citation:
Creil, Mantes-la-Jolie et Juvisy-sur-Orge – Si Creil voit le retour des Thunderbolt achevant leur travail de sape, c’est une première pour les deux gares de la banlieue parisienne, qui sont traitées avec précision. Plutôt que de larguer des tonnes de bombes sur les voies en espérant toucher un appareillage plus précieux, les pilotes ont reçu ordre de viser ces équipements. Cabines d’aiguillage, dépôts, hangars, rotondes et plates-formes d’entretien ou de déchargement sont donc ciblées par les monomoteurs qui s’en donnent à cœur joie. La Flak légère fait cependant des dégâts : trois des “Jug” finissant au tapis, sans compter de multiples impacts sur d’autres avions, heureusement robustes et encaissant bien les coups. Le Captain Laroque revient même au terrain avec un obus de 20 mm coincé entre deux cylindres !


SVP mettez assez de bombes non explosés dans la campagne proche, que le Val Fourré ne soit jamais construit... par contre svp ne tuez pas la famille maternelle de ma bien-aimée: sinon sa maman, ma belle-mère, ne naitra pas en 1953 - et donc me voilà veuf...
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."


Dernière édition par Archibald le Lun Nov 22, 2021 13:59; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 13:47    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
L’attaque est menée en trois vagues


Citation:
une faible escorte, mais les jours précédents semblent avoir donné aux planificateurs alliés l’impression que la chasse allemande était plus amoindrie qu’en réalité.

Si on comprend bien l'idée, le fait de l'écrire fait bizarre : les Alliés pensent la chasse allemande bien amoindrie, point barre.

Citation:
Deux bombardiers sont touchés. L’un d’eux, un Beaumont du Sqn 320 [Hollandais], parvient à rentrer en Angleterre pour y être évacué par son équipage avant que le pilote ne le pose sur le ventre. Mais le deuxième, un B-25 du Sqn 226 s’abîme dans la Manche sans que l’on puisse récupérer l’équipage.


Citation:
l’un d’eux se posant sur le toit de l’Opéra !

Tea for two and two for tea Whistle

Citation:
la visite de l’inspecteur général de la chasse, Adolf Galland

OTL, Galland se fait virer de ce poste en janvier 45, après Bodenplatte. FTL, il doit en effet encore l'être en mars 44, par contre, il faut s'en souvenir pour plus tard et ce serait bien (Casus) de préciser la date (ou le contexte) dans l'annexe C Z2.

Autre chose : que devient Mölders ??? Eh oui, n'oublions pas qu'en FTL il a été abattu en juin 40 et s'est évadé d'AfN en décembre 42. Il serait temps qu'on le retrouve !
Accessoirement, Mölders est OTL inspecteur de la chasse d'août à novembre 41, Galland aura donc pris ses fonctions plus tôt.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 13:53    Sujet du message: Répondre en citant

Mölders : avis aux amateurs !

Avis aux amateurs également pour l'éviction de Galland - qui peut survenir le 20 mars, par exemple - à la suite du débat sur le He 162.
Galland s'est en effet opposé au programme du He 162, arguant qu’il distrairait des moyens nécessaires pour faire du Me 262 un avion opérationnel et qu’il ne serait pas utilisable par un pilote à peine entraîné. En face, le He 162 était soutenu à fond par Hajo Hermman, mais surtout par Himmler et la SS. Himmler deviendra en quelque sorte le parrain du He 162, qu’il baptisera “Volksjäger” (chasseur du peuple…).
(Si personne n'est inspiré, je pondrai quelques lignes)

_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9242

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 14:02    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais pondu un petit truc sur Pomier Layrargues, le Français qui l'avais descendu... à Beauvais le 5 Juin 1940, la veille de notre POD: dernière soirée pour Reynaud et sa Mégérie... finit de rire.
Pomiers-Layrargues s'était fait descendre et tuer immédiatement après, malheureusement.

Au dernières nouvelles, il était dans un camp de prisonniers AFN, à écouter les vieux débris en saharage (la GANACHE), tout en se faisant soigner par Germaine L'Herbier-Montagnon...

En gros faudrait raconter son évasion...
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 14:08    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
En gros faudrait raconter son évasion...


Voir Décembre 1942, rubrique 7 (Evasions).
Avec une pensée pour l'auteur, feu Menon-Marec… Qu'il repose en paix au paradis des journalistes.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9250
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 14:10    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne vais pas me mêler de tout, mais je veux bien enrichir si jamais.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9242

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 14:10    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Mölders : avis aux amateurs !

Avis aux amateurs également pour l'éviction de Galland - qui peut survenir le 20 mars, par exemple - à la suite du débat sur le He 162.
Galland s'est en effet opposé au programme du He 162, arguant qu’il distrairait des moyens nécessaires pour faire du Me 262 un avion opérationnel et qu’il ne serait pas utilisable par un pilote à peine entraîné. En face, le He 162 était soutenu à fond par Hajo Hermman, mais surtout par Himmler et la SS. Himmler deviendra en quelque sorte le parrain du He 162, qu’il baptisera “Volksjäger” (chasseur du peuple…).
(Si personne n'est inspiré, je pondrai quelques lignes)


Galland avait 1000 fois raison, car le 162 était une bouse des plus meurtrières, surtout avec des jeunes pilotes de planeurs aux commandes.
Verdict unanime d'Eric Brown et des pilotes de Mont de Marsan en 1948...

(m'enfin, le He-162 c'est un planeur avec un réacteur dans le dos, comprends pas pourquoi ils meurent tous ces imbéciles de jeunes !)

Non, c'est vrai, quelle idée géniale. On dirait Dabeliou Bush, version Guignols.

"Mein Fuhrer, la luftwaffe n'a plus de carburant pour ces écoles !

"Ben on a qu'a faire un planeur de chasse ! En plus le planeur, c'est populaire: pas de frais d'essence ! ça nous arrange bien, en passant. Deux bonnes raisons de le faire !"

"Ouais ben faut un moteur quand même... pour courir après les B-17s..."

"Oui mais pas grave, on forme les jeunes sur la version planeur, et après, on ajoute un réacteur dans le dos, et voilà ! On économise des milliers de litres de carburant, jusqu'à présent gaspillés dans les écoles, toute façon, pour former de la chair à canon... vaut pas la peine de gaspiller du pétrole..."

Mais bon - le bon sens, Himmler et la SS... un nazi ex éleveur de porcs (ça ne s'invente pas) qui se mêle d'aviation... c'est pas ça qui va sauver le Reich, heureusement d'ailleurs.

Citation:
Evidemment, aucune référence OTL là ...


René Mouchotte ? D'ailleurs il deviens quoi, en FTL ?
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Colonel Gaunt



Inscrit le: 26 Mai 2015
Messages: 1893
Localisation: Val de Marne

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 14:59    Sujet du message: Répondre en citant

J'espère que Stanislas Lefort sera toujours présent pour l'accueillir, le pilote de l'Opéra
_________________
Les guerres de religion consistent à se battre pour savoir qui a le meilleur ami imaginaire
Citation vue sur le net
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9250
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 15:25    Sujet du message: Répondre en citant

Bien vu Archibald. Evidemment, je suis certain qu'Etienne pensait à lui.
Mot sur Himmler issu de COD Résistance (très vieux) : "vous savez qu'il était marchand d'engrais avant la guerre ? Hé bien, ca n'a pas changé. Il est toujours entouré de fumiers."
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Tyler



Inscrit le: 11 Oct 2008
Messages: 825

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 15:36    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Bien vu Archibald. Evidemment, je suis certain qu'Etienne pensait à lui.
Mot sur Himmler issu de COD Résistance (très vieux) : "vous savez qu'il était marchand d'engrais avant la guerre ? Hé bien, ca n'a pas changé. Il est toujours entouré de fumiers."


Oh la belle madeleine (parfum bazooka) de Proust que voilà !
Même qu'à l'époque ce n'était pas encore Call Of Duty mais encore Medal Of Honor.
Que tout cela ne nous rajeunit pas... Vieux Sage
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Joukov6



Inscrit le: 29 Mar 2010
Messages: 417
Localisation: Lyon

MessagePosté le: Lun Nov 22, 2021 17:41    Sujet du message: Répondre en citant

Medal of Honor (Electronic Arts) et Call of Duty (Activision) sont deux franchises indépendantes et même adverses, et bien qu'Activision soit bien plus prolixes les deux franchises continuent d'exister chacune de leur côté.

Citation:
Mot sur Himmler issu de COD Résistance (très vieux) : "vous savez qu'il était marchand d'engrais avant la guerre ? Hé bien, ca n'a pas changé. Il est toujours entouré de fumiers."

Il me semble que c'était la dernière mission, et que ça partait un peu (beaucoup) dans le délire wunderwaffen puisqu'on se retrouvait à se battre contre des robots soldats SS (en mode jouet de casse-noisette, mais avec des Stg 44) qui avaient échappé au contrôle de leurs maîtres, tout ça dans un château isolé accessible via un téléphérique.
_________________
Le Lion de l'Orgueil ne connait ni rivaux ni égaux. Il trône seul au sommet de l'Univers.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Europe du Nord Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5  Suivante
Page 2 sur 5

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com