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France et Europe Occupées - Février 1944
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Casus Frankie
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Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Nov 09, 2021 00:36    Sujet du message: Répondre en citant

29 février
Pologne
Opération Tempête – Le soulèvement
District de Lublin
– Après 14 heures de faux suspens, le colonel Kazimierz Tumidajski fait connaitre sa décision à ses nouveaux amis soviétiques : il n’ordonnera pas à ses deux divisions de rejoindre in solidum l’armée du général Berling. Au contraire, à présent que les opérations dans son district sont achevées, le colonel ordonne carrément la dissolution de ses unités et le retour de tous les combattants dans leurs foyers !
Pour Berling, la déception est évidemment immense – à la limite de l’humiliation. Car cette décision ne signe pas seulement le refus absolu de Tumidajski de collaborer avec l’Armée Rouge – elle libère aussi les combattants qui pourront donc, s’ils le souhaitent, aller tenter leur chance en territoire occupé, voire à Varsovie. Certains s’empresseront de donner suite à cette invitation. Ainsi, le même jour, l’unité du lieutenant Marian Bernaciak “Orlik” fait sauter des dépôts de munitions à Stawy – une localité relevant pourtant du district de Kielce et située 100 kilomètres à l’ouest de la Vistule ! A l’évidence, l’intéressé avait anticipé certaines décisions… Les autres feront profil bas dans les semaines à venir, se cachant le plus souvent dans les bois pour mieux esquiver toute « proposition amicale » qui arriverait inopinément chez eux – de toute façon, depuis cinq ans, ces Polonais ont pris certaines habitudes…
Mais pour les Soviétiques, toutefois, l’événement à une signification plus importante que la stagnation des effectifs de leur 1ère Armée polonaise. Pour eux, ce n’est pas un refus, mais une insulte. Un crachat au visage de l’Armée Rouge des Ouvriers et Paysans ! Toujours en seconde ligne derrière les amabilités, le général Bogdan Kobułow en tirera donc toutes les conséquences pour son opération Sejm.
………
Région de Rzeszów – Après la tempête (mais pas celle qui était prévue !) et la dévastation, les troupes du major Łukasz Świtalski “Grzywacz” et Lt-colonel Kazimierz Putek “Gama” sortent enfin de leurs cachettes pour constater que l’adversaire est parti. Impossible de le poursuivre – et plus encore de le combattre. Il est donc décidé, d’un commun accord, d’attendre les Soviétiques pour aviser de la suite à donner aux opérations…
………
District de Cracovie – C’était couru d’avance… Après avoir longuement hésité et (selon certains) assez peu dormi, le colonel Julian Filipowicz “Cor” rend une décision prévisible : il n’ordonnera pas de soulèvement sur son district. Charge à Londres, et éventuellement à son adjoint Godlewski “Garda” – qui prend chaque jour un peu plus d’importance, en raison de la maladie du colonel – de définir une nouvelle stratégie pour les 9 000 hommes de l’Armia Krajowa du district, lesquels formeront bientôt trois divisions d’infanterie et une brigade de cavalerie. Une stratégie qui concernera probablement Varsovie – après tout, là-bas, le sang coule déjà à flots…
Ainsi donc, contre toute attente – et sans aucun doute à la grande déception des Allemands – la région de Cracovie restera relativement calme dans les semaines à venir. Pourtant, les cadres étaient prêts, et la jeunesse de l’Armée de l’Intérieur voulait une confrontation avec l’Occupant. Mais ils ont bel et bien été neutralisés, empêchés d’agir par des circonstances bien trop défavorables. On peut bien sûr le regretter, mais aujourd’hui, quand les historiens (polonais ou non) considèrent d’un œil dépassionné cet épisode, il ne s’en trouve aucun pour oser affirmer, même rétrospectivement, que Filipowicz a eu tort.
………
District de Radom-Kielce – Les troupes du colonel Stanisław Dworzak “Daniel” arrivent le long de la Vistule, dans les régions de Pionki et Brzozowa… pour constater immédiatement que les panzers tiennent fermement la zone. Avec 7 000 hommes environ, même pas tous véritablement armés et sans aucun moyen antichar, la moindre action visible serait d’évidence suicidaire.
La déception est forte dans les rangs – surtout que les 2e, 7e et 28e DI vont sans doute devoir faire bientôt un bond d’une trentaine de kilomètres en arrière, afin d’esquiver le plus gros de la troupe nazie. Cependant, pour le commandement polonais – et pour “Daniel” en particulier – tout n’est pas si négatif. D’importants visiteurs sont tombés du ciel la nuit dernière.
………
District de Varsovie – Il pleut très fort et le ciel pèse lourd sur la capitale martyre de la République, alors que d’autres nuages s’amoncellent sur le soulèvement – des nuages de feu et de plomb… Les deux colonnes infernales commandées par von dem Bach-Zelewski et Heinz Reinefarth relancent leurs assauts sur Ochota et Wola, dans des conditions pas moins atroces que la veille.
Dans le premier cas, l’avance reste poussive – et pourtant, l’Armia Krajowa n’aligne en réalité que 300 hommes armés dans Ochota. En réalité, il semble bien que le titre de la 18. Waffen-Grenadier-Division der SS RONA de Bronislav Kaminski soit aussi usurpé que pompeux. Ses éléments les plus combatifs sont sans doute déjà morts à Slabada, en Biélorussie, face à Bagration. Et sous l’effet des ordres criminels que l’unité a reçu, sa valeur au combat devient à peu à peu près nulle : les hommes porteurs du glorieux uniforme noir décoré de runes ne pensent plus qu’à voler, violer, boire et piller. Plusieurs fois, le 608. Sicherung Rgt envoie des patrouilles pour « travailler » avec la RONA (et sans doute un peu pour rétablir l’ordre). En nette infériorité numérique, elles sont chaque fois rudement repoussées. Ainsi, la pince sud de l’offensive de dégagement piétine déjà sur les corps de civils massacrés et les tessons de bouteilles…
A l’est de la ville, par contre, la situation est un peu meilleure pour l’Axe, donc pas moins dramatique pour les insurgés. Avec l’aide notable de la SS-Osttürkisher-Freiwilligen Kavalerie-Brigade (dont le chef, Heinz Billig, est régulièrement en première ligne pour faire sentir à tous sa présence menaçante), ainsi qu’avec un soutien correct des Sipos d’Heinz Reinefarth, le Sonderkommando Dirlewanger perce dans le quartier de Wola et fait irruption dans le jardin Saski, prenant ainsi contact avec la poche du secteur du palais gouvernemental ! Un étroit passage relie donc dorénavant Stahel et ses hommes à l’extérieur – un beau résultat en seulement deux jours de combat, même si la ligne insurgée est très loin d’être disloquée. Le saillant sera d’ailleurs l’objet de contre-attaques furieuses toute la nuit.
Cependant, pour fêter leur succès, les Dirlewanger laissent les tâches défensives aux « Turcs », préférant retourner assassiner dans Wola. Les rapports allemands parlent déjà de 15 000 victimes : insurgés ou civils, femmes, enfants, vieillards… et ce total monte vertigineusement heure après heure.
De l’autre côté de la ligne de front, chacun sait désormais à quoi s’en tenir – il n’est qu’à suivre les flammes, la mitraillade et les hurlements. Et dans ce contexte, il faut évidemment faire feu de tout bois – ainsi, sur la place Napoléon, les insurgés trouvent le moyen de remorquer vers la cour de la Poste centrale le Hetzer abandonné par les forces de répression, qui trônait au milieu des barricades depuis déjà plusieurs jours. Une équipe de mécaniciens va tenter de réparer celui qu’on nomme déjà Chwat (le Gaillard). Toutefois, un peu plus loin, le colonel Antoni Chruściel “Monter” prend ses précautions : il déménage son GQG à l’école de l’avenue Barokowa, en plein cœur de la vieille ville – soit un peu plus loin de l’ennemi.

Le ciel n’est pas vide
Panatella Air Base (Brindisi, Italie)
– Météo infâme pour le 86th Special Duty Flight (Polish), à nouveau cloué au sol par les éléments. A la grande fureur de ses équipages : ici les stocks (pourtant modestes) s’accumulent alors qu’à Varsovie, ce sont des monceaux de corps qui s’empilent !
Les rapports du 148th Squadron, établis dès hier soir par des pilotes épuisés mais abasourdis de ce qu’ils ont vu, sont en train de remonter au plus vite la filière hiérarchique. Et même si les pilotes ne doutent pas que l’affaire leur vaudra un nouveau blâme, ils estiment que le jeu en vaut la chandelle. Il est inimaginable de laisser pareil massacre se poursuivre sans rien faire. Un pilote britannique (mais sans aucun doute de culture celte) parlera d’une calamité déclenchée par Morrigan en personne (26) !
Déjà informé par des… raccourcis (vraisemblablement polonais), le commandement de la RAF transmet l’information à son gouvernement et… à Marseille (les Français sont nos alliés, après tout !).
Le gouvernement polonais en exil, de son côté, fait appel à Léon Blum. Enfin, même si les moyens de la République française sont loin d’être infinis, il doit être possible de faire quelque chose ! Par exemple, en utilisant (régulièrement…) les forces de la 1ère Armée Aérienne. Ou encore en sollicitant les Soviétiques pour permettre le ravitaillement des Halifax de Brindisi ou des transports de parachutistes. Et à propos de Soviétiques, la fameuse escadre déployée auprès des VVS ne pourrait-elle agir ? Après tout, ce sont des aviateurs français ! Et surtout, ne pourrait-on faire comprendre aux Anglais qu’ils doivent s’engager franchement en faveur de Varsovie ? Même un peu d’aide serait déjà beaucoup – ainsi, les Squadrons 31 (SA) et 34 (SA), basés à Foggia, font déjà régulièrement la navette vers la Yougoslavie, ils pourraient aller jusqu’à la Pologne…
Face à ces sollicitations désespérées, Léon Blum ne peut que garantir son appui et celui de ses services. Il recevra personnellement l’ambassadeur polonais dans la soirée.

Opération Comet : étoiles filantes
Aéroport de Tatoi (Athènes)
– Le temps est exécrable cette nuit sur la Pologne – les largages prévus ce soir doivent être annulés. Amère – et énième – déception pour les parachutistes de la brigade Sosabowski – de rage, on verra plusieurs hommes jeter paquetage et béret au sol. Bien sûr, le Stary les fera punir comme il se doit – même si, dans le fond, il ne trouve pas grand-chose à redire. Cette jeunesse a simplement le sain et vigoureux désir d’aller tuer de l’Allemand pour venger ses morts, voilà tout.
Néanmoins, tout n’est pas si négatif – grâce à ce délai supplémentaire, le major-général Stanisław Sosabowski ne disposera pas d’un, mais de deux bataillons dans les jours à venir –le 3e Bataillon (Capt. W. Sobocinski) vient d’arriver en Grèce. Et l’aérodrome de Niš sera bientôt opérationnel, tandis que les Cichociemni dépêchés en éclaireurs envoient de premiers rapports encourageants sur la situation dans leur secteur.
………
Dans la forêt au nord de Niekłań Wielki (près de Radom) – De fait, pour l’escouade du lieutenant-colonel Stanisław Dmowski “Podlasiak” – qui a fait beaucoup de chemin pour revenir ici, après être passée par la France, la Largo House de Fife (en Ecosse) et la Grèce – les nouvelles ne sont pas mauvaises. Les premiers contacts avec les forces du district Jodła sont extrêmement fructueux. On le comprend – les combattants de l’AK sont enchantés de recevoir un renfort à la fois compétent, équipé et entraîné. C’est évidemment le signe avant-coureur d’une aide occidentale considérable ! Et aussi la promesse de beaux combats qui coûteront cher à l’Occupant…
Globalement, pour les responsables locaux, le parachutage ne posera pas de difficultés techniques majeures. La région est calme, les forces de ligne allemandes sont sur la Vistule et les garnisons tenues occupées vers Cracovie ou Varsovie. Quant à la Luftwaffe, entre Radom et Cracovie, c’est le désert. Il sera donc tout à fait possible de préparer une drop-zone pérenne (et pouvant sans doute même recevoir quelques planeurs) dans un petit vallon point trop boisé et oublié de tous – mettons vers Skłoby, 5 kilomètres à l’ouest de Chlewiska, juste en lisière de la forêt… Sans perdre de temps, le site est visité, préparé et ses coordonnées transmises à Athènes.

Etat-croupion
Opportunisme (toujours plus) prudent
Banská Bystrica (Slovaquie)
– Alors que le soulèvement polonais paraît déjà mal parti sur la frontière nord du pays et que, sur le front russe, les forces de la Wehrmacht semblent – tout compte fait – ne pas être aussi en déroute que cela, le lieutenant-colonel Ján Goliand se félicite d’avoir été prudent, et avec lui la totalité du Conseil national slovaque clandestin. Il est aujourd’hui évident que la tentative polonaise a été naïve et va échouer dans un bain de sang. Encore que, réciproquement, les difficultés visibles que rencontre la Heer pour écraser rapidement l’insurrection polonaise donnerait bien quelques idées aux Slovaques – à moins qu’elle ne les conforte dans leurs choix.
Quoi qu’il en soit, ces derniers estiment n’avoir nul besoin de hâter leur programme. Les affaires continuent donc, dans le calme, l’ordre… et surtout la discrétion. Du moins, tant que les Allemands n’ont pas la curieuse idée de solliciter l’armée slovaque.


Note
26- Morrigan, déesse de la guerre celtique, est réputée se réveiller de son sommeil à intervalles plus ou moins réguliers pour déclencher des cataclysmes sanglants. On lui devrait le sac de Rome, le grand incendie de Londres, la Révolution française ou, plus récemment, la grande épidémie de grippe espagnole !
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loic
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MessagePosté le: Mar Nov 09, 2021 05:52    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Mais pour les Soviétiques, toutefois, l’événement a une signification plus importante

_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Nov 09, 2021 07:26    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Ses éléments les plus combatifs sont sans doute déjà morts à Slabada, en Biélorussie, face à Bagration. Et sous l’effet des ordres criminels que l’unité a reçu, sa valeur au combat devient à peu à peu près nulle


Au fait, je ne sais plus si on avait déjà mentionné le film Insurrection (Miasto 44 en VO) sorti en 2014. Assez inégal dans sa réalisation, et avec des effets de mise en scène qui tombent parfois à plat, mais qui restitue malgré tout le côté désespéré du soulèvement et la violence aveugle de sa répression.
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With Iron and Fire disponible en livre!
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demolitiondan



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Messages: 9250
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MessagePosté le: Mer Nov 10, 2021 21:05    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
n’aligne en réalité que 300 hommes armés dans Ochota. En réalité, il semble bien

_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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