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Diplomatie-Economie, Février 1944
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Nov 06, 2021 13:02    Sujet du message: Répondre en citant

Devancé par Casus - l'aspect Panzer vient de l'ajout d'un Abteilung.
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JPBWEB



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MessagePosté le: Sam Nov 06, 2021 13:13    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

L'appellation 2 - Ah oui, Fallschirm Panzer… je trouve toujours cette appellation typiquement Göringienne. Et historique, en plus !!! Wink


Certes, mais pas plus dystopien que par exemple les Hussards Parachutistes (1er RHP)…
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Nov 06, 2021 14:24    Sujet du message: Répondre en citant

27 février
Pologne
Nouvel abandon
Siège du gouvernement polonais en exil (Eaton Place, Londres)
– Déception ! La réponse des Américains à la supplique qui leur a été transmise la veille vient de tomber de Washington. Et elle est sans appel. « L’ambassadeur de la République de Pologne doit être informé que son appel a reçu la plus compatissante attention de la part des autorités militaires des Etats-Unis d’Amérique, et il en a été référé aux chefs d’état-major. » Chefs d’état-major dont les attributions dépendent explicitement des accords militaires interalliés… qui font du soutien à l’Armée Secrète l’affaire des seuls Britanniques !
Evidemment, les services diplomatiques du gouvernement en exil vont continuer à travailler. La diaspora polonaise est puissante aux Etats-Unis, et l’opinion y est émotive. Dans l’immédiat, la réponse américaine n’aggrave pas la situation – après tout, les armes et munitions promises par les Franco-Britanniques n’ont même pas encore été livrées à l’insurrection, du fait de « problèmes techniques ». Mais tout de même… Pour le moment, la survie de la nation polonaise ne repose plus que sur le bon vouloir britannique – c’est-à-dire, dans les faits, sur l’influence française, qui tente à grand-peine de contrebalancer celle dont Moscou semble disposer sur Londres. Et comme il y a aussi des communistes à Marseille, dans les couloirs d’Eaton Street, certains se demandent déjà si leur pays ne va pas devenir, entre Marseille et le Kremlin, un nouveau bijou à négocier, comme cette énorme coupe en malachite jadis offerte par Alexandre Ier à Napoléon [Visible aujourd’hui à la Fondazione Magnani Rocca, à Mamiano (Emilie-Romagne, Italie).]

Timeo Danaos…
Irrédentisme
Epire du Nord
– Les premiers éléments de la “Force de police” grecque – il n’est pas question de parler d’interposition et encore moins de protection – arrivent sur leur terrain de patrouille. Les gendarmes hellènes sont accueillis par une foule d’Epirotes orthodoxes et enthousiastes, mais n’incluant pas la minorité albanaise, qui reste soigneusement à l’écart. Le Front de la Libération de l’Epire du Nord a prévu pour l’occasion une entrée en fanfare dans Gjirokastër, avec orchestre, chorale chantant l’Hymne à la Liberté et même levée du drapeau bleu et blanc ! C’est un peu beaucoup évidemment – mais il ne se trouvera personne dans le public pour protester. Et les troupes ne tarderont pas à se disperser pour occuper chaque village, chaque carrefour et chaque lieu d’importance. Peu importe les protestations du Legaliteli qui suivront, les Grecs sont bien partis pour rester…
………
« Parmi les gains territoriaux significatifs dont la Grèce bénéficia à l’issue du conflit mondial, l’Epire du Nord occupe une place particulière de par le processus ayant abouti à son rattachement au royaume, qui n’allait pas de soi et ne fut guère paisible. En effet, contrairement au Dodécanèse ou même à Chypre – deux régions qui n’étaient revendiquées par aucune autre Nation selon le Droit – la petite bande montagneuse au nord de Corfou était bien albanaise, selon les traités internationaux récents. Sa population comportait une assez forte minorité musulmane, dont les représentants multipliaient d’ailleurs les incidents avec les Hellènes, dans le but avoué d’obtenir leur départ ou leur conversion.
Or, sitôt la “Force de Police” grecque en place, il apparut évident pour tous que les Albanais (communistes ou non) n’auraient plus les moyens de forcer les membres de l’ethnie grecque orthodoxe à l’exil ou à l’assimilation dans le cadre de la formation d’une nouvelle Albanie – projet qui cachait, selon certains, des menées autrement plus sombres.
Les gendarmes grecs restèrent donc en place dans la région jusqu’à la fin du conflit, officiellement pour contribuer au maintien de l’ordre dans la zone confiée au Legaliteli, mais bien plus, dans les faits, pour assurer la protection de la population hellène. Ils furent même régulièrement renforcés, malgré les critiques de plus en plus vives de Safet Butka. La guerre civile albanaise, qui éclata à nouveau (mais avait-elle seulement cessé une journée ?) juste après l’armistice en Europe, fournit à Athènes un prétexte idéal pour maintenir sur place les 20 000 hommes qui occupaient désormais la région, toujours à des fins humanitaires bien entendu. Les appels vibrants (et abondamment relayés) à destination d’Athènes par les dirigeants politiques locaux tels que Bolanos et Sachinis fournirent de quoi convaincre la communauté internationale de la justesse du la cause grecque.
La prise du pouvoir à Tirana par Enver Hoxha en 1948 n’arrangea en rien la situation. Athènes refusa de reconnaître le gouvernement communiste tant que ce dernier « ne [considérait] pas comme légitimes les préoccupations de la Grèce au sujet de l’Epire du Nord, qui [n’était] albanaise que depuis 1913, et à la suite d’un traité inique rédigé par des mains étrangères ». Les mains étrangères en question étant, c’est à noter, celles des mêmes puissances européennes qui soutenaient à présent la position du Royaume. Evidemment, le ton entre Tirana et Athènes n’en finit pas de monter – les Albanais en appelant à l’indépendance de leur nation (issue des traités de Londres et de Florence) et à son intégrité territoriale, les Grecs invoquant la nécessité de protéger une forte majorité de la population « boréo-épirote » face à un risque de troubles graves et rappelant que les droits de la Grèce sur cette région étaient garantis par le traité de Rapallo (postérieur au traité de Londres, mais non respecté par l’Italie et remis en cause lors de la Conférence des Ambassadeurs).
L’Epire devint pour le royaume une question de politique intérieure et même d’orgueil national. Le gouvernement fit monter des renforts, des milices issues d’anciens mouvements de résistance locaux sortirent des montagnes. On évoqua le souvenir de l’évacuation honteuse de février 1914, de la sanglante guerre civile qui avait suivi ou encore du martyre du lieutenant Antonios Leontokianakis et du soldat Georgios Stephanakos, fusillés par les Albanais. On rappela les conversions forcées sous l’empire ottoman, les manifestations de joie lors du retour de l’armée grecque en 1914 puis en 1944. On organisa enfin un plébiscite assez peu transparent sur le rattachement de la région à la Grèce, dont le résultat, prévisible, fut de presque 100 % de nai (oui). Chacun passa outre les menues irrégularités montées en épingle par Tirana : le régent Paul et ses ministres avaient pour eux la sympathie de l’opinion et l’auréole des glorieux vainqueurs du conflit. De plus, ils pouvaient se draper dans des considérations humanitaires d’autant plus convaincantes pour une bonne partie de la communauté internationale qu’elles étaient bien réelles. Pour l’opinion mondiale, il était d’ailleurs pour le moins difficile d’imaginer qu’un conflit pourrait éclater avec comme seul enjeu une étroite bande montagneuse grande comme la moitié d’un département français !
Selon le monde, il devint vite évident que les choses devaient rester comme elles étaient depuis 1944, sans qu’il fût nécessaire d’en discuter davantage. Ce d’autant plus que, face à la Grèce, l’Albanie n’avait pas bonne presse. Seule la Yougoslavie envisagea un instant de jouer les intermédiaires, voire d’appuyer discrètement sa voisine – il était toutefois délicat pour Tito de faire plus sans risquer une résurgence des tensions entre Serbes et Croates et entre royalistes et communistes. Mais la rupture du 28 juin 1948 et la fermeture immédiate de la frontière, puis les revendications de Tirana sur le Kosovo mirent un terme à cette ébauche de collaboration. Sans doute, en faisant allégeance à Staline dans le conflit qui l’opposait à Tito, Enver Hoxha s’imaginait-il que la puissante URSS allait donner de la voix. Mais à Moscou, on ne voyait pas l’intérêt de déclencher un conflit pour un sujet aussi dérisoire – de surcroit au bénéfice d’un allié mineur et remuant.
Finalement, l’affrontement n’eut pas lieu. L’Albanie renonça, provisoirement peut-être, à l’Epire du Nord, en échange de la normalisation (très théorique) de ses relations avec Athènes, et surtout de la promesse d’une neutralité absolue dans ses futures tensions face à la Yougoslavie. En Grèce, ce nouveau stimulant pour la fierté nationale ne fut sans doute pas pour rien – avec l’Enosis de Chypre et du Dodécanèse – dans le maintien du gouvernement d’union nationale, donc dans la réforme et la perpétuation d’une monarchie constitutionnelle à Athènes.
On connaît la fin de l’histoire. Enserrée entre deux puissances hostiles et proches sur le plan politique (voire familial !), ayant abandonné dès 1953 son protecteur soviétique, jugé « décadent et s’éloignant de la doctrine marxiste », l’Albanie finit par s’engager dans un conflit armé avec la Yougoslavie – conflit durant lequel la Grèce resta parfaitement neutre, conséquence logique de ses promesses et des soubresauts de la politique intérieure de Belgrade. Les forces grecques d’Epire du Nord firent naturellement partie du dispositif d’occupation de l’ONU mis en place en Albanie.
Un référendum tenu en 1972 en Epire du Nord (cette fois sous contrôle international) régla définitivement la question – à cette époque, sous le poids du conflit et d’un exode plus ou moins forcé, les Albanais ne représentaient même plus 20 % de la population. Aujourd’hui, l’Epire du Nord fait partie intégrante de la Grèce, de façon pleinement reconnue par le droit international. Et elle est peuplée quasi-exclusivement de Grecs orthodoxes. »

(Evelyne Roussel, De la Résistance à l’Union – La Grèce de l941 à 1948, La Fabrique, 1987)
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MessagePosté le: Sam Nov 06, 2021 15:09    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Note – les fichiers Février définitifs sont encore sur mon ordinateur (et sur mes sauvegardes, pas fou !).

OK pour tout ça.

En mai 43 OTL, la division a été recréée en tant que "Panzer-Division Hermann Göring" après l'anéantissement de l'ancienne "Division Hermann Göring" en Tunisie. Peu après sa formation (juillet 43), elle a été renommée "Fallschirm-Panzer-Division Hermann Göring".
À voir si (et quand) on fait pareil (au moins dans les OdB) ?

@Casus : on a quelques occurrences de "Division Hermann-Göring" (avec un 'D' majuscule) courant 43.

Pense à noter "Hermann-Göring" (avec le tiret) partout, pour faciliter les recherches.

Pour la 60. Panzergrenadier, pense à ajouter "Feldherrnhalle" dans le passage du 8 (là aussi, pour les recherches).
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GUY2LUZ



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MessagePosté le: Sam Nov 06, 2021 16:31    Sujet du message: Répondre en citant


Légende:
Orange : Territoire administratif (périphérie) grec moderne de l'Épire
Marron: Limites approximatives de l'Épire antique
Vert : Limites approximatives des régions d'Albanie à plus grandes concentrations d'hellénophones au début XXe siècle
- - - - :Limites de l'Épire du Nord, grecque de 1918 à 1923 puis cédée à l'Albanie
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pire_du_Nord
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Nov 06, 2021 17:00    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent, merci Guy2Luz. Peux-tu préciser l'échelle de la carte ?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Nov 06, 2021 17:48    Sujet du message: Répondre en citant

Pour moi, les limites de 1923 font foi, avec peut-être quelques villages en plus.
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GUY2LUZ



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MessagePosté le: Dim Nov 07, 2021 09:56    Sujet du message: Répondre en citant

La carte d'origine ne donne pas l'échelle mais en voici une autre qui en omporte une :

Ce qui donne environ 100 Km de Sarande à Korce.

Ainsi qu'une carte plus ancienne mais pas très lisible de l'Epire du Nord en 1913 :

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Nov 07, 2021 19:22    Sujet du message: Répondre en citant

28 février
Enosis !
Lundi Pur, intentions impures
Chypre
– C’est le “Lundi Pur” en terre orthodoxe – ce qui inclut évidemment Chypre. Les fidèles se rendent en masse dans les églises, pour fêter le premier jour du Grand-Carême, qui durera jusqu’à Pâques. En ce jour saint, il est de coutume pour les Grecs de laver sa maison à grande eau et de la repeindre à la chaux, puis de profiter après la messe d’un repas en famille, fait principalement de légumes et de lagana (pain sans levain). Chacun évitera autant que possible viande, œufs et laitages… Puis les enfants sortiront des cerfs-volants et l’on profitera d’une belle journée : assez douce, ensoleillée et surtout loin du conflit qui saigne le monde.
Pourtant, une surprise attend les Chypriotes grecs : suivant les ordres de Monseigneur Makarios, archevêque de Chypre [Mgr Makarios a récemment remplacé feu Kyrillos III, après une longue vacance due autant à un exil imposé par les Anglais qu’à l’invasion par les Allemands de la Grèce continentale.], les popes ont organisé un petit référendum à leur manière, en disposant à l’entrée de chaque lieu de culte des sortes de livres d’or. Chaque Grec majeur est invité à y inscrire son nom, son avis sur une éventuelle union à la Grèce puis à signer. Evidemment, la population concernée a été incitée, le dimanche précédent, à faire le bon choix, par un sermon plutôt autoritaire. On murmure que ceux qui voteraient “contre” encourent l’excommunication… Mais ils sont de toute façon peu nombreux – et comme, évidemment, on n’envisage guère de poser la question aux Chypriotes turcs, il n’y a pas grand doute quant à l’issue du scrutin, au soir du Lundi Pur…
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Nov 09, 2021 00:32    Sujet du message: Répondre en citant

29 février
Pologne
Notre meilleur ami
Ministère des Affaires étrangères (quai de la Joliette, Marseille)
– Son Excellence Feliks Frankowski, représentant le gouvernement de la République polonaise en exil, est reçu par le ministre Léon Blum en personne – un signe de considération très apprécié, surtout au vu des réticences et renâclements britanniques.
Globalement, l’ambassadeur ne prend pas de gants – non point contre son interlocuteur, mais bien contre le Destin lui-même. La situation de son pays est véritablement dramatique. « Songez, Monsieur le ministre, que c’est notre Nation elle-même qui est menacée de disparition. Elle l’était déjà dans son esprit, elle l’est à présent dans sa chair. » De fait, les multiples informations relatives aux exactions allemandes découvertes ces derniers jours ne peuvent que toucher Blum, quand bien même celui-ci était déjà plus ou moins au courant de ce qui se passait en Pologne auparavant – que cela concerne, d’ailleurs, les Juifs ou les Polonais en général. Cependant, devant les faits bruts qui lui sont révélés, le ministre ne peut que frémir.
Bon, peut-être Frankowski exagère-t-il un peu en parlant sur un ton dramatique – après tout, il fut en 1937 un chaud partisan de l’exil à Madagascar des Juifs européens… Projet auquel, à l’époque, souscrivait volontiers un certain chancelier d’un voisin de la Pologne. Mais Son Excellence est assurément revenue de cette erreur, à présent…
Quoi qu’il en soit, pour le Polonais, c’est simple : il faut que la République force la main à Londres afin que les deux grands Alliés européens réunis « appuient de tout leur poids militaire et politique le soulèvement de Varsovie, obtiennent l’aide de Washington et imposent à l’Union Soviétique une position raisonnable sur ce dossier. » Rien de plus simple, on vous dit !
Sur le terrain, pour ce qui est du militaire, la France fait déjà tout ce qu’elle peut. Mais ses forces dans la région sont très faibles, et subordonnées de surcroît au commandement britannique du 18th GAA, lequel a d’autres projets ! Quant au politique, même le Général ne ferait pas bouger les blindés soviétiques de là où ils se trouvent, si d’aventure Staline décidait que c’est le bon endroit – les mots n’ont pas arrêté les panzers en juin 40, ils ne feront pas dévier les T-34 de leur route en février 44 !
Cependant, les Français savent aussi, et mieux que quiconque, l’importance de sauvegarder l’unité de la Nation dans les heures les plus sombres, notamment en montrant un visage uni et déterminé et en faisant des gestes forts. « Ce que va d’ailleurs faire bientôt, sans aucun doute, la brigade Sosabowski, pour partie grâce à notre entremise et à notre aide. »
– Sans aucun doute, et nous vous en remercions déjà. Mais 2 000 hommes, c’est bien peu, hélas, alors que nos villes sont ravagées et ensanglantées. Certes, nous n’oublions pas que beaucoup de nos soldats ont retrouvé le chemin de nos armes grâce à votre intervention auprès de Moscou. Mais nous pouvons faire bien davantage, tous ensemble, j’en suis persuadé.

Un vœu pieu prononcé avec énergie – mais c’est l’énergie du désespoir… Car dans le fond, les Alliés n’offrent pas beaucoup plus d’aide à Varsovie qu’ils n’en ont offerte aux Bulgares ou aux Roumains, alors que ceux-ci étaient à la fois plus proches et plus puissants que l’Armée Secrète. De surcroît, Roumains et Bulgares étaient tous deux d’anciens ennemis – alors, si c’est pour être traitée de pareille façon, que reste-t-il à la Pologne de son statut d’allié ? Faute de mieux, Blum promet de relancer les services de la 1ère Armée aérienne et de la Balkans Air Force par le biais des états-majors concernés. Pour le corps d’armée Anders, en Albanie… rien à faire. Reste le cas du 1er CA polonais, en Angleterre. Mais tout cela devra passer par De Gaulle.
Le Président du Conseil lui-même, informé par les soins de Blum, est en effet très touché par le sort de la Pologne – on sait bien que ce pays est cher à son cœur. Les armées françaises feront de leur mieux pour aider cette république dans le malheur… Mais les moyens de Charles De Gaulle ne sont pas ceux de Napoléon. Et dans l’immédiat, il ne peut donc offrir que sa compassion – et celle de la France, bien sûr.
………
« Pauvre, misérable, infortunée Pologne, déjà martyrisée par cinq années de conflit. Car malgré le succès stratégique indéniable du couple Lvov-Kovel et Vistule-Varsovie – qui avaient tout de même rejeté l’armée du Reich hors des frontières de l’Union Soviétique (sauf le cas particulier de la Bucovine), la pauvre république d’Europe de l’Est était loin d’en avoir fini avec le malheur.
Certes, l’Ostheer était clairement battue. Repoussée de 235 kilomètres vers l’ouest – alors qu’elle se remettait à peine de Bagration ! – elle avait encore perdu 200 000 hommes, 1 500 chars et 750 avions contre “seulement” 135 000 hommes, 1 350 chars et 1 000 avions chez les Soviétiques. Avec des pertes aussi terribles, il était déjà évident le Reich ne pourrait plus éviter une défaite désormais inéluctable. Sans parler de sa situation stratégique globale ! Désastre à l’Est, double menace en France – d’une offensive dans le sud et d’un débarquement dans le nord, grignotage par à-coups en Italie et dans les Balkans. En théorie, un gouvernement raisonnable aurait à ce moment cherché le moyen d’arrêter les frais…
Malheureusement, le régime nazi n’avait rien de raisonnable – paradoxalement, les Allemands eux-mêmes en avaient conscience. Et certains en tireraient d’ailleurs des conclusions aussi courageuses que tardives et naïves.
Mais en résumé, pour Hitler et son cercle nazi – pas encore complétement coupé des réalités, mais s’en éloignant déjà peu à peu – les revers n’importaient guère : l’Allemagne n’avait pas encore perdu la guerre. Et elle allait le prouver : d’abord, en rétablissant l’ordre dans les territoires occupés. Ensuite, en lançant une offensive majeure à l’Est, dont Hitler espérait qu’elle reproduirait le miracle ayant jadis sauvé la Maison des Hohenzollern, électeurs de Brandebourg. Seulement, cette fois, nulle impératrice de Russie n’allait succomber à une soudaine indigestion. Et l’opération Friedericus II – qui, selon certains, aurait pu permettre au Reich de survivre un an de plus – allait en réalité surtout accroître les ravages infligés à un pauvre pays qui n’en avait nullement besoin. »

(Robert Stan Pratsky, Amère libération – La seconde Campagne de Pologne – Granit, 2008).

Enosis !
Les Grecs sont pour la Grèce
Limassol
– Après un rapide décompte, Georgios Grivas n’attend pas midi pour claironner les résultats de son « référendum » sur le rattachement de Chypre à la Grèce. Sans surprise, c’est un triomphe : 95,7 % de oui ! Les mauvaises langues auront beau faire remarquer que les Grecs ne représentent que 80 % de la population, le message est sans ambiguïté.
Surtout pour la communauté turque, qui observe avec inquiétude l’évolution soudaine de la situation – certains envisagent déjà d’en appeler à Ankara si Londres osait donner suite. Tous attendent désormais la réaction de Churchill, tandis que sur le terrain, la tension monte… Un détail pour les Hellènes, qui revendiquent désormais “leur” résultat avec tambours et trompettes et exigent des conséquences immédiates.
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MessagePosté le: Mar Nov 09, 2021 07:50    Sujet du message: Répondre en citant

À propos des épisodes de Chypre et d'Epire, de nos jours ... La Grèce et l'Italie signent un accord sur leurs frontières maritimes
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