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Le Front Russe, Février 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 10, 2021 10:31    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Casus Frankie a écrit:
En effet, à la tête de cette armée se trouve Grigori Goulik

Ce ne serait pas plutôt Koulik?


Re-niet, du moins, Goulik est l'orthographe donnée par Lopez.
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Casus Frankie

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ciders



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MessagePosté le: Dim Oct 10, 2021 10:38    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Re-niet, du moins, Goulik est l'orthographe donnée par Lopez.


Il utilise la graphie Koulik dans son Berlin et Kulik dans son Koursk.
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Hendryk



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MessagePosté le: Dim Oct 10, 2021 10:42    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Hendryk a écrit:
Casus Frankie a écrit:
En effet, à la tête de cette armée se trouve Grigori Goulik

Ce ne serait pas plutôt Koulik?


Re-niet, du moins, Goulik est l'orthographe donnée par Lopez.

J'insiste, ça doit être une erreur de sa part. Toutes les sources francophones que j'ai trouvées épèlent son nom avec un K. Ce qui est normal puisqu'en cyrillique il s'écrit Кули́к.
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loic
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MessagePosté le: Dim Oct 10, 2021 13:14    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Non. Le III. est en effet un erreur, mais le bon numéro est le IV.

Le II. est encore à l'Ouest !

La phrase de Hitler aurait été bien plus claire ainsi :

Je veux que l’on examine dans les plus brefs délais les moyens de retirer le II. SS-PanzerKorps du front Ouest et de retirer les divisions Wiking et Totenkopf du front Est pour former le IV. SS-PanzerKorps.

Former un troisième corps blindé SS alors qu'on a moins de divisions qu'OTL peut sembler curieux.
Nous n'avons pas parlé des Hohenstaufen et Frundsberg depuis décembre 43 (et la fin de Nordwind) qui forment le II. SS PzK. Elles doivent finir de se refaire une santé dans le nord de la France ou en Allemagne, donc ne sont plus au front.
Quoiqu'il en soit, les I. et II. SS PzK ont besoin d'autres éléments que les divisions blindées.
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En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 10, 2021 13:18    Sujet du message: Répondre en citant

Pas d'inquiétude, les SS-PzK ne se contenteront pas de 2 divisions chacun. Et, bon, le PzK qui est à l'Ouest n'est en effet plus au front…
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 10, 2021 22:51    Sujet du message: Répondre en citant

19 février
Front de l’Est
Incantation nocturne
QG du HG Mitte (Hrodna), 01h00
– Walter Model a dîné d’assez bon heure, afin de pouvoir poursuivre sereinement son travail tard le soir, selon son habitude. Prussien austère assez peu habitué aux agapes – du moins sur le champ de bataille – il prévoit cependant d’aller se coucher bientôt. Demain, il est attendu sur la Shara, afin d’évaluer avec Harpe cette histoire d’offensive communiste, sa puissance, sa finalité et surtout son impact éventuel sur la future opération Neptun.
C’est donc avec une contrariété non dissimulée qu’il voit son ordonnance, l’adjudant Günther Reichhelm, entrer dans la pièce un combiné à la main. S’il le dérange à cette heure, c’est que c’est important… et effectivement, ça l’est. A l’autre bout du fil, nul autre qu’Alfred Jodl en personne, de Rastenburg bien sûr.
– Heil Hitler ! L’OberKommando des Heeres désire connaître l’utilisation qui est faite actuellement de la 4. PanzerArmee, ainsi que des réserves blindées transférées au HG Mitte.
– Heil Hitler, Herr Feldmarschall. Ces unités sont actuellement déployées le long de la Shara et du Niémen. Les dernières troupes de la 4. PzA en provenance de Kaunas – où elles ont achevé de repousser l’ennemi – sont en cours de transfert vers Lida et devraient arriver bientôt. Il sera ensuite possible de lancer notre contre-offensive, en coordination avec la 1. PanzerArmee, elle aussi en train d’affronter les rouges sur la Shara,
– Ceci n’est pas acceptable, Herr Feldmarschall. Les Slaves sont en train de percer en Ukraine. De percer avec les troupes que vous êtes censés attirer vers vous en utilisant nos réserves. Il ne nous est pas possible d’attendre.
– Permettez-moi d’objecter – je doute que les Russes aient pu transférer des troupes de Ruthénie vers l’Ukraine dans un délai aussi court. Du reste, il m’a fallu aussi régler la situation en Baltique avant de pouvoir prétendre…
– Je ne vais pas argumenter avec vous, Model ! Le Führer… notre Führer est extrêmement inquiet. Voilà maintenant une semaine que vous nous assurez pratiquement tous les jours que Neptun sera déclenché bientôt. Et voilà une semaine que vous vous accordez toutes les libertés envers le commandement à ce propos, tout en immobilisant des forces blindées considérables sans rien en faire.

Nous y voilà. Par-delà le réflexe quasi-pavlovien qui consiste, dans la Wehrmacht, à tenter systématiquement de contre-attaquer un adversaire à l’offensive, le chef du HG Mitte paie ici autant les difficultés de ses collègues que l’extrême hostilité d’une bonne partie de ses pairs, brûlant de rivalité (ou de jalousie !) envers cet ambitieux talentueux qui prétend en permanence passer par-dessus leurs têtes pour discuter directement avec Hitler.
– Vos propres rapports sont clairs, Model. L’offensive sur la Shara est une plaisanterie. L’aile gauche d’Harpe est largement à même de la juguler seule pendant que la 4. PzA et l’Armee Abteilung Neptun attaqueront. Et même si la 1. PanzerArmee cède un peu de terrain… hé bien, cela fera plus de monde dans le Kessel,
– Je ne partage absolument pas votre analyse de la situation. L’offensive communiste est certes maîtrisée, mais elle n’est absolument pas brouillonne ou confuse. Si Harpe tient, en réalité, c’est justement grâce à l’Armee Abteilung Neptun.
– Raison de plus pour mettre à profit ces forces, en coordination avec la 4. PzA et selon votre propre plan d’opération, que vous avez bien voulu nous faire valider.
– Ce même plan qui intègre – je vous le rappelle, puisque vous l’avez visiblement lu – deux divisions blindées qui ne sont pas encore déployées pour exploiter vers l’est.
– Il faut prendre des risques à la guerre. Pendant que vous empilez soigneusement vos troupes pour être certain de votre victoire, le HG SudUkraine affronte des blindés avec des SicherungDivisionen, au cas où cela vous intéresserait. A moins que vous considériez que c’est une preuve d’incompétence ? Et que de toute façon, les Rouges à Varsovie, c’est sans importance ?

Un silence. En dépit de ses quelques succès aux commandes du HG Mitte, le maréchal est à nouveau rattrapé par la situation désastreuse de l’Ostfront. Situation que même lui n’imaginait pas aussi grave, pour que l’OKH ose la présenter ainsi – les Russes à Varsovie ? Cela pourrait carrément signifier l’encerclement en Lituanie et Prusse orientale des HG Nord et Mitte. Model n’a pas encore répondu – ce qui Jodl ne manque pas d’interpréter comme une preuve supplémentaire de défiance.
– Dois-je signifier au commandant suprême que nous sommes en désaccord et lui demander d’arbitrer en personne ?
– Non, Herr Feldmarschall. Cela ne sera pas nécessaire. Neptun démarrera demain matin, à 05h30.
– Parfait ! Comme quoi vos forces étaient bel et bien prêtes ! Nous attendons donc de vos nouvelles très bientôt. Des bonnes nouvelles, cela va sans dire.
– N’en doutez pas. Je vous laisse, j’ai à faire. Heil Hitler!
– Heil Hitler, Herr Feldmarschall.

Dans l’écouteur, un coup sec claque avant que Model ait raccroché le combiné. Restant un bref instant le déplaisant instrument à la main, il semble méditer… Puis il reprend sa contenance, ajuste son monocle et se lève d’un air égal pour se rendre dans la salle des communications. Pressé par les événements comme par sa hiérarchie, Walter Model se retrouve contraint de prendre une décision sur la base de présupposés, sans pouvoir en mesurer précisément les tenants et aboutissants, comme c’est pourtant son habitude. C’est la nouvelle méthode de commandement du Reich – qui demande encore à prouver son efficacité.

Chasse aux sorcières
Berlin
– Après une longue attente qu’il a paradoxalement passée en permission, quoique dans un cadre moins agréable qu’autrefois, celui d’une capitale soumise aux bombardements alliés, le général Johannes Friessner commence enfin à être auditionné par une commission d’enquête chargée d’évaluer la réponse à l’opération Bagration. Commission qui comprend pour l’essentiel des politiques et des Nationalsozialistische Führungsoffiziers, et assez peu de militaires de métier.
Face à un feu roulant de questions pas forcément avisées mais toujours étonnamment précises, le Saxon se défend bien. Après tout, d’autres ont davantage failli ces derniers mois – et pas seulement sur le front de l’Est. Et ce n’est pas comme si lui, Friessner, avait perdu la Roumanie suite à un retournement non anticipé… Le général n’est toutefois pas sorti d’affaires. Et le sort de von Schuckmann, qui risquerait la cour martiale, n’a rien pour le rassurer.

Opération Neptun
Le Hollandais volant
Région de Lida et Navahroudak
– Au cœur de la nuit, et avec presque trois semaines de retard, l’opération Neptun démarre enfin, face au 1er Front Biélorusse. Les circonstances qui l’exigent ne sont pas moins catastrophiques que lors de Bagration, même si elles ne concernent cette fois qu’assez peu l’HG Mitte.
Pour les Russes, cette initiative de la part des Fascistes n’est pas une surprise absolue … c’est juste qu’on ne l’attendait pas ici, et en cette saison ! Une offensive partant d’Ivatsevitchy, sur un terrain autrement plus favorable, était envisagée par le commandement soviétique. Quelque chose de plus naturel, de plus raisonnable – de plus allemand en somme. Précisément ce que Model avait planifié, n’eût été le coup de fil de cette nuit !
Dans le cadre de Neptun Nord – et seulement dans ce cadre – la 4. PanzerArmee entreprend donc de traverser le Niémen vers le sud-est pour assaillir l’aile gauche du 1er Front Biélorusse, écartelé entre Kaunas et Dziatlava, et au surplus usé par les offensives passées vers Minsk puis Vilnius. Quatre corps d’armée avec quatre divisions mécanisées contre trois armées soviétiques. Sur le papier, la Heer a toutes ses chances. A ceci près que deux corps d’armées avec trois divisions blindées ne sont pas encore arrivés sur site, qu’un autre est formé d’unités novices et qu’il faut tout de même passer une coupure humide très significative ! Mais les surhommes aryens ne sauraient être intimidés par ces détails, n’est-ce pas ?
Sans doute – mais Model a tout de même procédé à quelques aménagements de dernière minute à ce fantôme d’offensive. Faute de moyens, et au lieu des deux axes d’assaut initialement prévus, il n’en prévoit plus qu’un : Lida – Navahroudak. Evidemment, cela facilitera les contre-attaques bolcheviques… Mais on espère que l’arrivée prochaine des renforts venus de Lituanie permettra de les parer. Quant au Niémen, on ne peut pas l’effacer – mais si les Slaves s’y entendent pour passer les fleuves, il n’y a pas de raison que la puissante Wehrmacht puisse faire moins bien.
Le LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner) attaque donc, après une forte préparation d’artillerie et avec, pour une fois, un appui aérien significatif, la 3e Armée de la Garde d’Ivan Zakharkine. Pendant que la 371. ID (Hermann Niehoff) reste à Bucily pour tenir en respect (autant que faire se peut !) la 2e Armée de Choc (Kuzma Galitsky), les 304. ID (Ernst Sieler) et 290. ID (Gerhard Henke) jaillissent respectivement de Bielica et Iwie vers Hiezhaly et Kryvičy. Les deux divisions, séparées de 40 kilomètres, sont censées se rejoindre à Navahroudak, en contournant le plus gros des troupes de Zakharkine à Biarozawka. Faute d’autre force mécanisée dans le secteur, c’est la 10. Panzergrenadier (August Schmidt), renforcée des Tiger et Leopard du 501. schw. Pz Abt (major Erich Löwe), qui sera chargée d’exploiter au mieux la future percée à Hiezhaly pour prendre de vitesse l’ennemi.
Ce plan, aux moyens déjà défaillants, souffre de plusieurs défauts : d’abord, après le Niémen, les Landsers vont devoir traverser une grosse dizaine de kilomètres de bois hostiles, favorables à la petite guerre ainsi qu’au combat défensif. Model l’avait prévu – c’est pourquoi il voulait utiliser plusieurs unités blindées, supposées prendre de vitesse l’ennemi en forçant le passage le long de la route. Or, celles-ci sont encore loin, 100 kilomètres en arrière. Ensuite, le trajet de la 304. ID passe, du fait du terrain (et notamment du cours de la Molchiadé, un affluent du Niémen) ainsi que du tracé des routes, par la petite ville de Dziatlava. Et dans cette bourgade stationne… la réserve de la 2e Choc de Galitsky. Mais personne n’a envisagé ce genre de mauvaise surprise, faute d’avoir évalué correctement le formidable ordre de bataille soviétique. Pour tout cela aussi, quelques panzerdivisions de plus auraient été bien utiles. Autant dire que Neptun Nord s’annonce compliqué.
Et pourtant, le démarrage est favorable ! Surgissant à l’aube de leurs tranchées derrière les roquettes de leurs Nebelwerfers, les Landsers de la 304. ID traversent en canots pneumatiques le grand fleuve sous un parapluie de Stuka offert par le III/SG.3, pendant que les Junkers 88 du KG.3 et du III/KG.54 vont frapper plus loin les concentrations ennemies. Les frontovikis, nonchalants et étirés, sont balayés ! On se croirait revenu au bon vieux temps…
Cette impression est toutefois atténuée dès le début de la matinée par les premières frappes de Sturmovik, alors que la bataille se poursuit dans les bois de la rive sud pour la route de Hiezhaly. Les Bf 109 des II et IV/JG.54 GrünHertz revendiquent certes 17 victoires pour 5 pertes, mais sont incapables d’arrêter l’avalanche que leur envoie la 2e Armée Aérienne de Naumenko. Et si Erich Rudorffer peut fêter en rentrant sa 128e victoire, le général Alfred Bülowius, lui, doit constater une fois encore que son II. FliegerKorps manque décidément de chasseurs – défense du Reich oblige… Les VVS ont évidemment fait perdre un temps précieux aux chars de Schmidt et Löwe : en fin d’après-midi, ils n’ont pas encore pu traverser le Niémen. Faute de mieux, Kurt von der Chevallerie en est réduit à les faire envoyer par petits paquets sur la ligne de front. Et si au soir, on se bat à Naharodavičy, force est de constater qu’on est déjà en retard sur le calendrier…
Quant à la 290. ID, partie d’Iwie, elle a percé sans difficulté la première ligne soviétique – pour une raison simple, il n’y en avait pratiquement pas : on n’imaginait pas une offensive dans ce trou perdu ! Henke progresse de 12 kilomètres, seulement ralenti par les bois et des forces irrégulières agressives. A la nuit tombante, ses pointes sont à Lieščanka et approchent du carrefour de Vsieliub. Problème – outre le fait qu’il n’y a personne pour exploiter cette percée spectaculaire, il n’y a aussi rien pour couvrir les arrières, sinon quelques détachements de garnison… Et dans son QG, Joukov confère avec Vassili Sokolovski de la réponse à donner à cette action fasciste dont ils n’entrevoient, pour l’heure, ni l’ampleur ni même le sens.

Opération Vistule-Varsovie
La Walkyrie
Région de Baranavitchy
– Tout cela ne concerne évidemment pas le 2e Front Biélorusse de Konstantin Rokossovski, toujours occupé à tenter de passer la Shara face à une 1. PanzerArmee certes affaiblie, mais beaucoup plus butée que prévu.
La 15e Armée Aérienne donne à fond pour tenter d’accélérer le cours des opérations – voire de le renverser, dans les cas les plus problématiques comme face à Sasnovy Bor. Face à elle, la LuftFlotte 2 (Generalleutnant Ernst Müller) ne peut déployer qu’un FliegerKorps (le VIII. de l’Oberst Torsten Christ) – il faut soutenir Neptun au nord, et le ravitaillement en carburant devient problématique suite à la bascule de la Roumanie… Malgré quelques passes de Fw 190 et Me 410, le ciel est donc bien rouge.
Dans les bois de Lupachi, la 387. ID (Werner von Eichstätt) continue de souffrir face à la 3e Armée de choc. Malgré le renfort du Korps Abteilung F (Friedrich Hochbaum) – qui a renoncé à défendre sa position initiale de Maĺkovičy, jugée non menacée du fait de Neptun – le Prussien doit encore céder 4 kilomètres. Les villages de Kurylovičy et Vialikija Aziorki sont désormais menacés. Tout le monde s’en moquerait sans les routes qui les desservent et permettront sans doute bientôt au 7e Corps Blindé d’Alexei Panfilov de percer…
Du côté de Grigori Koulik, par contre, la pantalonnade se poursuit. Passé la quasi-défaite de la veille, sa 15e Armée repasse la Shara vers Babyničy selon exactement les mêmes axes que la veille. Selon le maréchal, « cela facilitera les frappes d’artillerie ». Sans doute, mais ce qui est valable pour lui l’est tout autant pour l’ennemi… Marx soit loué, la 20. Panzer est repassée en réserve afin de défendre la route Masty-Slonim (la situation à Lupachi inquiète Harpe, on le comprend !) tandis que la 337. ID (Eberhard Kinzel) a d’autres soucis. La 15e Armée progresse donc de 4 kilomètres – ce n’est pas grand-chose, dans sa situation : Sieńkovŝina et la route défendue par Mortimer von Kessel sont à peine en vue.
Dans Slonim, le carnage se poursuit – Kinzel continue de s’accrocher efficacement aux ruines de la ville et gagne du temps. Conscient que la tenue de son flanc droit dépend aussi de ce verrou, Model y fait envoyer tout ce qu’il peut – Kampfgruppen improvisés et autres éléments ad-hoc viennent renforcer une 337. ID constamment menacée d’être débordée par la 4e Armée de la Garde. Parmi ces renforts imprévus, on retrouve même du matériel français : les quelques Panzerkampfwagen B2 Flammenwerfer du Pz Abt 223, dont le blindage, la masse et les lance-flamme Koebe sur rotule (alimentés par un réservoir blindé et une pompe deux temps) surprennent très désagréablement des frontovikis qui ne disposent que de fusils antichars… Il faudra attendre l’arrivée des premiers 76,2 mm et les obus des barrages d’artilleries pour que les gros insectes vert-de-gris se replient… Et le centre-ville de rester contesté, quand bien même Ivan Muzychenko multiplie les actions vers Vasilievičy voire Šylavičy (dans les marais !) afin de disperser son adversaire.
Enfin, à l’extrême gauche du 2e Front de Biélorussie, la grande bagarre continue, entre la 54e Armée de S.V. Roginski, soutenue par une abondance de Katioucha, Sturmovik et canons automoteurs, et l’Armee Abteilung Neptun de Martin Unrein (censé constituer la branche sud de Neptun). C’est l’axe de progression principal – c’est aussi là que se trouve la force allemande la plus importante ! Rokossovski ne va pas éviter le combat face à cet adversaire, d’autant qu’il estime disposer des moyens de l’écraser. Et puis, ça tient occupées trois Panzerdivisions, dont une SS ! Les frontovikis relancent donc toute la journée des assauts infructueux pour s’emparer de la rive sud, à chaque fois repoussés par des charges féroces de panzergrenadiers. Evidemment, à ce jeu mortel, le potentiel des deux armées s’émousse. Et Harpe de constater avec angoisse que sa réserve est en fait coincée…
Reste le cas de la 29e Armée d’Alexander Gorbatov. Celle-ci est enfin sortie des marais et approche de Kozina, sur la route Slonim–Ivatsevitchy. En fin de journée, elle se heurte à l’aile gauche de la 227. ID (Friedrich von Scotti), qui appuyait Neptun Sud. Sans grandes conséquences pour le moment.
………
Région de Volodymyr-Volynskyï – Une pluie glaciale douche la plaine désolée d’Ukraine, couvrant presque un cliquetis métallique. Seul dans le froid se dresse un vieux panneau Drang Nach Osten. Le cliquetis devient plus fort – il se rapproche, devient assourdissant et finalement un T-34 écrase ce vestige de la ligne Molotov-Ribbentrop, ainsi que le poste frontière attenant.
Sous un ciel pas aussi clément que plus au nord, le 3e Front Biélorusse poursuit sa charge et passe le Boug en de multiples points. Ce fleuve majeur n’est défendu que par… rien, sinon des poussières d’unités (dont quelques éléments des 403. et 444. SicherungDivisionen !) à peine dignes d’être mentionnées. L’Armée Rouge entre ainsi avec fracas sur les terres du Reich. Depuis Volodymyr-Volynskyï, la 4e Armée de Choc (Ivan Maslennikov) et le 5e Corps Blindé (Semyon Krivoshein) traversent à Oustylouh, ouvrant la voie à la 4e Armée de Chars (Dimitri Lelioushenko), tenue encore un peu en arrière avec la 5e Armée (Mikhaïl Potapov), tandis que la 37e Armée couvrira bientôt le flanc droit.
A gauche, la 50e Armée (Konstantin Golubev) et le 11e Corps Mécanisé (Viktor Obukhov) font la course en tête, et passent à Lytovezh, au sud de Novovolynsk, non loin de Sokal (où le 3e Front ukrainien poursuit la lutte contre la 8. Armee) tout en préparant un second point de passage à Kryłów. C’est qu’il y a du monde derrière ! 8e Armée de la Garde (Serguei Trofimenko), 60e Armée (Ivan Kreyzer), 2e Corps de Cavalerie (Andrei Selivanov)…
Montant face à cette masse, tout aussi inconscient et motivé, le I. SS-PanzerKorps poursuit son transfert par rail. Il atteint Lublin, qu’il doit traverser avant d’aller débarquer à Chelm… soit pratiquement sous les nez des Soviétiques ! Il faudra des renseignements reçus sur place, ainsi qu’une conversation longue et animée avec l’OKH, pour que le SS-OberstGruppenführer Sepp Dietrich obtienne permission de poser chenilles à terre à Lublin. Il poursuivra par la route dans l’attente du II. SS-PzK, qui devrait finir par le rejoindre, et juste au cas où !

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Décombres

« Calme et repos sont bienvenus, à défaut d’un silence impossible à trouver au milieu d’une armée en campagne, surtout non loin de la ligne de front. Fiodor répare avec Sasha, Nikita est parti chercher des pièces (ou peut-être taper le carton, vu le temps qu’il met) et notre inénarrable Andrei rode toujours près des camions de munitions, où se trouve comme par hasard le camp du peloton de la sergente Mariya Oktyabrskaya. Décidément, le destin…
Soudain, en soulevant un panneau du moteur, Sasha hurle à réveiller les morts. L’effort fait souffrir sa main gauche, à laquelle il manque trois doigts depuis l’année dernière. A moins que ce soit l’atroce souvenir de ces instants où il a dû ouvrir en hâte l’écoutille d’un engin en flammes… Lui, pour le coup, il gagnerait à se changer les idées ! Enfin… Stalingradskiy poursuit son séjour au garage et nous notre villégiature dans la plaine de Lituanie, au bord du Niémen. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Opération Lvov-Kovel
La lance de Wotan
Région de Loutsk et Kovel (nord de l’Ukraine)
– Pour Harpe et De Angelis, le retour des VVS est une mauvaise nouvelle de plus. Manque de chance, il ne pleut que juste au sud de leur position !
Sur le front de la Styr, c’est le début de la fin. A présent que le XXIV. PanzerKorps (Martin Wandel) – qui, faut-il le rappeler, ne comporte aucune division blindée – a passé la Stokhid et approche Kovel par Kozlynychi, la 6. Armee n’a plus aucun transfert à couvrir … et aucun allié pour la soutenir. De fait, ce qui lui reste de forces est de plus en plus dangereusement isolé, 75 kilomètres en avant d’un nœud routier déjà menacé. Et pourtant, l’Armée Rouge ne recherche même pas spécifiquement l’encerclement ! Le Landser n’en continue pas moins de faire front – mais cela ne suffit plus.
A Kostyukhnivka, la 61e Armée s’arrache littéralement à la boue pour forcer le passage vers Vovchyts’k, ouvrant ainsi la voie au 7e Corps Mécanisé d’Ivan Tutarinov qui ne tarde pas à s’infiltrer dans la brèche – seulement retardé, heureusement pour les Allemands, par la logistique, le terrain et l’état épouvantable des routes ! N’empêche – le XVII. ArmeeKorps (toujours sans chef depuis la mort de Schneckenburger) doit reculer en catastrophe pour ne pas sombrer. Sa 389. ID (Walter Hahm) disparaît dans les bois vers Berezyna, poursuivie par les forces légères soviétiques. Quant à la 218. ID (Viktor Lang), elle se hâte vers Lisove pour essayer de ralentir les blindés rouges. Mais au soir, ceux-ci sont déjà à 12 kilomètres de Manevytchi, tournant les défenses de Lang sans que ce dernier puisse rien y faire.
Face à ce désastre en puissance – c’est toute son aile gauche qui est menacée d’isolement ! – Maximilian De Angelis ne peut qu’ordonner un repli tactique de plus. La 78. SD, la 377. ID et les survivants de la 4. LFD (qui, de novices maladroits, sont sans doute devenus des vétérans, à force de sélection naturelle…) doivent abandonner leurs positions sur la route Manevytchi-Sarny, à hauteur de Staryi Chortoryis’k, pour se retirer vers Huta-Lisivs’ka et Kam’yanukha, laissant donc la 65e Armée de Boldine libre de manœuvrer.
Cette décision a été obtenue de très haute lutte auprès de Ferdinand Schörner, lequel a dû affronter ses deux généraux d’armées (De Angelis mais aussi Harpe !), extrêmement inquiets qu’on les force à s’accrocher pour rien à cette région ingrate, encore moins utile que le défunt saillant d’Olevsk. Le chef de la 3. PanzerArmee est bien conscient que sa troupe vient d’échapper d’extrême justesse à la destruction – il ne tient pas à renouveler l’expérience ! Face à ce concert de récriminations, le chef du HG NordUkraine ne peut que céder – on ne change pas de monture en pleine course.
Evidemment, ce nouveau repli rend inutile la tenue du secteur Navy-Kolky – où les 168. ID et 331. ID prenaient justement le relais de la 38. ID et de la 39. ID, dont la 3. PzA a grand besoin à Kovel. Les formations relevant de la 6. Armee se redéploient donc de Litohoshcha à Dovzhytsya – sans, pour l’heure, traverser trop visiblement la Stokhid à la suite des éléments du LII. AK (Hans-Karl von Scheele), désormais en route vers Kovel et vers Ukhovets’k. Ici, l’Armée Rouge se contente de border.
Par contre, plus à l’ouest, sur les bords du cours d’eau, le 20e Corps Blindé relance – à partir de ses gains de la veille, à Borshchivka… mais aussi depuis Novyi Mosyr, en profitant du mouvement tournant ordonné par Harpe. Pavel Poluboiarov est malin : prenant avantage de la confusion qui règne dans les lignes adverses et du manque d’effectif de la Heer dans cette zone, il frappe à la jonction de la 3. PzA et de la 6. Armee et menace déjà d’enveloppement la 9. ID (Siegmund von Schleinitz), alors que les engins du 210. StuG Abt (Major Herbert Sichelschmidt) sont encore à l’est. Faute d’intervention de la part de la 82. ID (Hans-Walter Heyne), von Schleinitz perd des centaines d’hommes en plaine face aux chars soviétiques, avant que les StuG III n’arrivent enfin à la rescousse. A la nuit tombée, les combats se poursuivent et la 9. ID ne tient plus qu’un modeste lambeau de rive vers Svydnyky. Sans que l’on sache précisément pourquoi…
Car, du côté de la 3. PanzerArmee, on ne défend plus la Stokhid, mais bien Kovel et Kovel seulement : c’est la voie du salut. L’ordre de retraite donné par Harpe la veille au soir a fait mieux que gagner du temps pour permettre au XXIV. PzK et aux 38. ID et 39. ID de se sauver – il a sans doute évité à l’aile gauche du Groupe d’Armées Nord-Ukraine un encerclement puis une destruction complète ! Cependant, la 3. PanzerArmee n’est pas encore tirée d’affaire. Sur le flanc Est, la 81. ID (Erich Schopper) et la 246. ID (Wilhelm Falley) ne font plus face à la seule 37e Armée (en cours de redéploiement vers Touriïsk pour aider le 3e Front Biélorusse) mais carrément à la 1ère Armée de Choc (Andrei Vlassov) ainsi qu’au 19e Corps Blindé (Ivan Vasilev). Elles défendent pourtant énergiquement les bois au sud de Honchyi Brid, couvrant ainsi le passage des unités en route vers Kovel. Au centre, les 4. et 5. Panzer du XLVII. PzK (Erhard Raus), renforcées des Elefant du 654. schw. PzJ Abt et des Jadgpanzer IV du 152. PzJ Abt, continuent de gagner du temps dans la trouée de Vorona, en profitant du fait que seule la route Bilashiv-Lyubytiv (menant à Sarny et Kovel) ne passe pas par les bois. La 2e Armée de Chars pousse, certes – mais en concentrant ses forces et en tirant de loin, la Panzerwaffe parvient encore à garder son ennemi à distance, au prix de pertes notables.
Et enfin, à la gauche des assaillants – dans une zone toujours non défendue pour l’heure, mais ce ne sera plus le cas demain – le 11e Corps Blindé de Vassily Alexeiev remonte les deux rives de la Kuriya en direction de Kovel, où une masse de Kampfgruppen plus ou moins improvisés montent une défense dans l’attente des forces régulières. Il y a 16 kilomètres entre Touriïsk et la ville slavone. Une paille pour un T-34 énervé, même ralenti de temps à autre par un mitraillage de Fw 190 ! Au soir, on signale des affrontements dans Vol’ka, la banlieue proche. Si l’infanterie régulière n’arrive pas cette nuit, la chute de la ville n’est qu’une question d’heures. D’autant plus que la 5e Armée de Choc d’Ivan Chernyakovsky arrive à grande enjambée à Touriïsk, mais elle pour passer la Kuriya puis poursuivre au nord.

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« L’aspirant Laurent, nouveau venu d’AFN, achève son entraînement en causant au groupe une inquiétude peu banale. En exercice de navigation, il perd de vue le commandant. Un grain s’en mêle. Laurent, complètement égaré, erre dans le ciel. A terre, tout se ressemble : forêts, routes, rivières et plaines. Les nuages qui vont et viennent déforment ou cachent les rares points de repères. Que faire ? Il ne sait même plus ou est le front, dont le cours capricieux change plusieurs fois par jour. Laurent est à bout d’essence. Son inquiétude est devenue angoisse. Où atterrir sans casser du bois ? Il va, il vient, il se rapproche du sol, il tourne, désemparé. La chance, pourtant, ne l’a pas complétement abandonné. Derrière la classique forêt de tilleuls, un terrain désert, qui fut aérodrome un jour, apparaît. Il s’y pose. Il devait y rester six jours, soigné comme un coq en pâte par la population du kolkhoze de Hranivka. Sacré Laurent ! Il aura causé une belle émotion à ses copains du Besançon.
Il faut dire que l’entrainement des pilotes à moins de 50 Km du front est particulièrement délicat. Mais les pertes s’accumulent, nous obligeant à former toujours plus vite.
Un soir, dans la grande salle, on nous annonce l’arrivée prochaine de France d’une célébrité, afin de nous rendre hommage dans le cadre d’une tournée sur « les aviateurs du bout du monde ». Albert n’en sait pas plus, le colonel Valin reste silencieux. Sans doute un habitué des longs trajets, pour venir nous voir ainsi ! Un temps, la nouvelle fait parler dans les rangs, et puis l’on passe à autre chose. »

(Cap. F. de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. 1996)

Panique sur le Boug
Région de Ternopol
– Ivan Petrov n’a pas pu “profiter” de la blessure de Vassilevski pour prendre officiellement le commandement du 3e Front Ukrainien. Il n’en poursuit pas moins avec application son offensive vers Rovne et sait utiliser la retraite allemande – bien que la météo dont il doit s’accommoder soit moins clémente que celle dont bénéficient ses collègues.
Tout au nord, sur la droite, tout va toujours bien. La 26e Armée de Lev Skvirsky longe sans difficulté le Boug et rejoint Sokal – non défendue ou presque – où la 3e Armée est déjà en train de franchir sur des moyens improvisés le cours des eaux. Mikhaïl Shumilov tient à aller vite ! Et si la route de l’ouest lui est fermée par la conception même des opérations, il peut toujours envisager d’être le premier à rentrer en Basse-Carpathie, voire (qui sait ?) dans les monts de Slovaquie. Dûment fouettés par leur chef et en dépit des pluies violentes, les frontovikis ont déjà largement pris pied sur la rive ouest et sont à Berezhne. Ils rendent bien inutiles les velléités de défense dans Tchervonohrad de Werner Friebe – lequel donne des ordres périmés avant d’être transmis – face au 8e Corps Mécanisé de Vladimir Baskakov. Ce dernier continue de presser la 8. Panzer, dont le nouveau patron semble un peu timoré et manque décidément de tranchant dans ses décisions – le mal des officiers d’état-major ? Il faudra attendre la fin de la nuit pour que l’unité frappée du Y se replie finalement sur la rive ouest, à Ostriv – par chance pour elle, les VVS n’ont pu s’en mêler.
A Dobrotvir, les grandes manœuvres se poursuivent. La nuit n’a pas permis de vider complétement la poche de Hryada et un flot de troupes et de matériels s’empresse vers la rive ouest, à la recherche d’un salut hypothétique qui prend en réalité la forme d’une énième position défensive… La 6. Panzer (von Waldenfels) a fini de passer. Toujours renforcée du 311. StuG Abt (von Schönau), elle commence à remonter vers Tchervonohrad pour aller soutenir la 8. Panzer. Cependant, derrière les chars de von Waldenfels, ce n’est pas la 7. Panzer de von Manteuffel – qu’attend pourtant le 232. StuG Abt du Hauptmann Paul Franke pour filer vers la région de Bousk aider la GrossDeutschland. C’est une masse de traînards, égarés, miliciens, collaborateurs et autres civils compromis, mêlé aux débris de la 223. ID, qui fait bouchon et empêche de passer les unités qui suivent ! Sous la pluie, les menaces, cris et sommations n’y font rien – la foule grossit à chaque instant, devient cohue impénétrable. Impossible de faire rouler un Leopard dessus pour dégager la route – il y a sans doute de bons Allemands coincés là-dedans et en février 44, la Panzerwaffe conserve encore quelques principes.
Ce problème insoluble, malheureusement pour la Heer, c’est l’Armée Rouge qui va le régler – à la façon d’Alexandre confronté au nœud gordien. Tandis que les Feldgendarmes s’arrachent les cheveux, le 3e Corps Blindé tente un raid de grand style pour renouveler ses exploits de Bar : ses engins s’infiltrent sous la pluie pour s’emparer des points de passage ! Pour Vasily Badanov, la fortune sourit bien aux audacieux… Sitôt reconnus – pas tout de suite : ces temps-ci, l’Ostheer fourmille d’engins sales et de visages fermés et compte même un certain nombre de T-34 de prise – les chars rouges déclenchent une immense panique et une réaction aveugle ! Suivent des scènes de terreur – les Allemands mitraillent sans réfléchir tout ce qui bouge, tandis que des centaines de civils terrifiés finissent poussés dans les eaux du Boug par les chenilles soviétiques, femmes et enfants compris. L’arrivée tardive des engins de von Manteuffel évite un désastre complet et la 7. Panzer peut enfin passer, à un prix terrible cependant. Et pendant ce temps, marchant au canon, la 5e Armée de la Garde arrive de Radekhiv à pas redoublé ! Les ponts sautent avant que tous les fuyards aient pu les franchir.
Désormais seul sur la rive est, Badanov se dit que, finalement, on n’entendra peut-être pas parler de lui cette fois-ci en haut lieu… Et alors que les restes épars de la 223. ID (Friedrich Fangohr) accompagnés de quelques engins de la 7. Panzer tentent de faire front, les Soviétiques préparent leur nouvel assaut sans attendre. Avant midi, le canon tonne et la Heer doit à nouveau reculer vers les bois de Rozhanka, dans une confusion épouvantable.
Evidemment, pendant ce temps-là, faute de renforts, la GrossDeutschland a dû se débrouiller seule… Elle a encaissé, à Krasne et Kupche, les premiers assauts de la 9e Armée de la Garde de Nikolai Pukhov – le 1er Corps Blindé de Porfiry Chanchibadze étant repassé en seconde ligne. Pour le moment, elle n’a pas trop cédé de terrain, en dépit de l’artillerie.

Shoah
Cachez ce sang…
Château de Wewelsburg
– De par sa position comme de par son réseau (sans parler du SS-Oberst-Gruppenführer Dietrich, qui n’oublie pas de doubler ses rapports à l’intention de son arme…), Heinrich Himmler est évidemment parfaitement informé des événements en cours en Ukraine, tout comme du cours que suivent les opérations. Pour le ReichsFührer-SS, cette nouvelle et catastrophique défaillance de la Heer pose de graves problèmes – et pas seulement stratégiques, mais aussi techniques. Car la Schutzstaffel a quelques installations très spéciales en Pologne ! Des installations qui tournent en ce moment même à plein régime, et dont il serait préférable que le Monde n’ait jamais connaissance – déjà que les Russes font tout un plat de quelques opérations menées avec les Baltes…
Bref. Des quatre camps installés en Pologne orientale – Lublin-Majdanek, Treblinka, Belzec et Sobibor – seul le premier est encore opérationnel. Les autres, qui utilisaient encore des méthodes bien artisanales (bûchers, fosses communes) ont fait l’objet d’une fermeture… administrative plus ou moins planifiée (32), suivie d’un démantèlement en bonne et due forme. Les corps ont été déterrés à la pelleteuse puis brûlés par le Sonderkommando 1005, les baraquements détruits, le matériel démoli ou transféré à Lublin et enfin le site transformé en une vaste ferme confiée aux soins d’un vétéran SS. La même méthode qu’à Treblinka – et, suite à une révolte, à Sobibor aussi.
Cependant, en dépit de l’avancée bolchevique, Majdanek est un élément essentiel de l’entreprise d’élimination nazie. Impossible de le fermer par précaution : on y “traite” jusqu’à 18 400 personnes par jour (Aktion Erntefest, en octobre 1943) ! Par bonheur, se dit Himmler, il est encore loin de la ligne de front – 150 kilomètres environ. Inutile de perturber une si belle mécanique pour ça… Le SS-Obersturmführer Anton Thernes, en charge du camp, a toute la confiance de son chef. Poursuivons sereinement.
Mais alors qu’il ouvre un autre dossier, le maître de l’Ordre Noir ignore que les Slaves détestés ne sont pas à 150 km de son camp de mort, mais à 100 kilomètres à peine. Et que ce chiffre diminue à chaque heure.

Note
32- Treblinka et Sobibor ont été fermés suite à des révoltes des prisonniers – et bien que celles-ci n’aient pas permis à grand monde de s’échapper. Quant à Belzec, jugé trop exposé après l’opération Koutousov-TBT et la formation du saillant de Brody, il a été démantelé durant l’hiver 1943-1944.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Dim Oct 10, 2021 23:11    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Citation:
Le LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner) attaque donc, après une forte préparation d’artillerie et avec, pour une fois, un appui aérien significatif, la 3e Armée de la Garde d’Ivan Zakharkine.


Un corps d'armée allemand appuyé par une armée aérienne russe ?
Il y a comme une erreur quelque part non ?

@
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 10, 2021 23:34    Sujet du message: Répondre en citant

La 3e Armée de la Garde n'est pas une armée aérienne !
Elle est la cible de l'attaque.

Allez, parce que c'est toi :

Le LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner) attaque donc la 3e Armée de la Garde d’Ivan Zakharkine, après une forte préparation d’artillerie et avec, pour une fois, un appui aérien significatif.
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Casus Frankie

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loic
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MessagePosté le: Lun Oct 11, 2021 07:23    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le général n’est toutefois pas sorti d’affaire.


Citation:
FliegerKorps (le VIII. de l’Oberst Torsten Christ)

Comme vu ensemble, c'est donc un autre officier qui commande
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le poireau



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MessagePosté le: Lun Oct 11, 2021 08:58    Sujet du message: Répondre en citant

Juste pour préciser : Model n'est pas prussien mais saxon. Il n'appartient pas à l’aristocratie militaire prussienne traditionnelle, l'une des raisons pour lesquelles le Führer l'apprécie... et ses pairs beaucoup moins !

Et j'ai relevé plusieurs jours de suite la même coquille : Vassilievski et Petrov c'est le 1er front d'Ukraine, le 3e c'est Koniev !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 11, 2021 09:20    Sujet du message: Répondre en citant

Merci aux correcteurs… et, Ciders, merci de préciser à quel endroit se trouvent les erreurs ! (bon, là j'ai pu retrouver, ça va).
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Casus Frankie

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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Oct 11, 2021 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

@ Casus,

Спасибо, Dankeschön

@+
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LaMineur



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MessagePosté le: Lun Oct 11, 2021 12:14    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
19 février
Model n’a pas encore répondu – ce qui Jodl ne manque pas d’interpréter comme une preuve supplémentaire de défiance.

Plutôt "ce que", non ?

Casus Frankie a écrit:

Malgré le renfort du Korps Abteilung F (Friedrich Hochbaum) – qui a renoncé à défendre sa position initiale de Maĺkovičy, jugée non menacée du fait de Neptun – le Prussien doit encore céder 4 kilomètres. Les villages de Kurylovičy et Vialikija Aziorki sont désormais menacés.

Ca fait beaucoup de menaces. Peut-être les villages pourraient-ils au lieu de ça être "en péril" ?

Casus Frankie a écrit:

Et enfin, à la gauche des assaillants – dans une zone toujours non défendue pour l’heure, mais ce ne sera plus le cas demain – le 11e Corps Blindé de Vassily Alexeiev remonte les deux rives de la Kuriya en direction de Kovel, où une masse de Kampfgruppen plus ou moins improvisés montent une défense dans l’attente des forces régulières.

Sauf erreur, c'est la masse qui monte une défense ; donc le pluriel me paraît de trop. Et il y a un semblant de répétition... alors je suggère "une masse de Kampfgruppen improvise une défense de bric et de broc", histoire d'insister sur le côté "à l'arrache" de l'opération.
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Lun Oct 11, 2021 13:13    Sujet du message: Répondre en citant

le poireau a écrit:
Juste pour préciser : Model n'est pas prussien mais saxon. Il n'appartient pas à l’aristocratie militaire prussienne traditionnelle, l'une des raisons pour lesquelles le Führer l'apprécie... et ses pairs beaucoup moins !
!

Ce n'est pas pour lancer un débat, mais de la Saxe Prussienne et non pas du royaume de Saxe. Donc on peut dire qu'il a été élevé selon les idéaux prussiens de l'époque.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Oct 11, 2021 18:23    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà- je me disais aussi Laughing
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