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Le Front Russe, Janvier 1944
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ciders



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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 13:12    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens, j'ai l'impression que quelqu'un est allé regarder de près la carte NN 35-6 de l'US Army. Wink
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loic
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 13:24    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
notamment trois JPz IV

Mettre la bonne abréviation

Citation:
XXXIX AK

En septembre 42, ce dernier est encore noté comme "XXXIX AK (mot)". Il fait partie d'une PanzerGruppe puis d'une PanzerArmee.
Dans l'appendice de mars 43, il est même noté XXXIX PzK
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

@ Tyler : quand on me cherche on me trouve Laughing Et évidemment on va modifier.
@ Ciders vois pas de quoi tu parles (mais merci quand même pour le site), il nous est très précieux ! Laughing
@ Loic : on va rectifier.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 16:56    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Citation:
XXXIX AK

En septembre 42, ce dernier est encore noté comme "XXXIX AK (mot)". Il fait partie d'une PanzerGruppe puis d'une PanzerArmee.
Dans l'appendice de mars 43, il est même noté XXXIX PzK


C'est l'appendice de mars 43 (qui n'est pas un OdB) qui est erroné - il fait partie d'une PanzerArmee, mais c'est un ArmeeKorps.
A ce moment, il n'est déjà plus motorisé.
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loic
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

Oui mais non. La situation des PzK est une tâche inachevée. Nous avions convenu que les AK mot devenaient PzK au moment de Barbarossa (OTL juillet 42 connu de plusieurs conversions AK-> PzK). Et par la suite, ils restent PzK quand bien même il n'y a plus de PzD dedans (tout comme la fameuse PzA dont on parlait ci-dessus).

Pour des raisons que je ne m'explique pas, sont absents de la chrono les AK numéros 40 et 41 qui sont donc devenus PzK OTL en juillet 42. Le 41 PzK arrive quand même subitement en juin 43.

Ensuite, les AK 56 et 57 qui comptaient chacun 2 PzD en mai 42 auraient du devenir PzK comme OTL.
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le poireau



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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Oui mais non. La situation des PzK est une tâche inachevée. Nous avions convenu que les AK mot devenaient PzK au moment de Barbarossa (OTL juillet 42 connu de plusieurs conversions AK-> PzK). Et par la suite, ils restent PzK quand bien même il n'y a plus de PzD dedans (tout comme la fameuse PzA dont on parlait ci-dessus).

Pour des raisons que je ne m'explique pas, sont absents de la chrono les AK numéros 40 et 41 qui sont donc devenus PzK OTL en juillet 42. Le 41 PzK arrive quand même subitement en juin 43.

Ensuite, les AK 56 et 57 qui comptaient chacun 2 PzD en mai 42 auraient du devenir PzK comme OTL.


Ils auraient pu oui, mais pas ils auraient dû. La pratique n'est pas systématique dans la Wehrmacht. Un AK devenu un PZK le reste, même si il perd ses panzers, mais un AK qui se voit adjoindre une ou plusieurs PZD ne devient pas systématiquement un PZK (tout particulièrement quant il conserve une composition mixte infanterie/blindés).

Et les ordres de bataille FTL ont une "vie propre" : par exemple certaines unités sont détruites OTL qui ne l'ont pas été FTL et vice-versa, certaine seront formées dans un cas et pas dans l'autre ou pas au même moment ou pas pour le même front : ils ne peuvent dont pas être identiques à ceux de l'OTL.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 20:07    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Oui mais non. La situation des PzK est une tâche inachevée. Nous avions convenu que les AK mot devenaient PzK au moment de Barbarossa (coupe).

Pour des raisons que je ne m'explique pas, sont absents de la chrono les AK numéros 40 et 41 qui sont donc devenus PzK OTL en juillet 42. Le 41 PzK arrive quand même subitement en juin 43. (coupe)


1) Attention, si un AK (mot) perd ses divisions (mot) et ne compte jamais de division Panzer, pas de raison d'en faire un PzK (et voir la réponse précédente de Le Poireau).

2) Le Poireau et Ciders auront sans doute une idée !
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loic
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 21:39    Sujet du message: Répondre en citant

En l'occurrence, historiquement les AK mot ont disparu à la mi 42 (en commençant par le 3e en mars), remplacés par les PzK (qui conservent donc ensuite cette appellation quoiqu'il arrive, comme le dit poireau).
le poireau a écrit:
mais un AK qui se voit adjoindre une ou plusieurs PzD ne devient pas systématiquement un PZK (tout particulièrement quant il conserve une composition mixte infanterie/blindés).

Au contraire, dans l'OdB Barbarossa OTL, dès qu'un corps compte au moins 1 PzD, il est dit motorisé (et devient donc PzK en 1942), il n'y a aucune exception à cette règle.

Le fait est qu'à situation équivalente, il nous manque pas moins de 4 PzK par rapport à OTL à la mi 42 : 40, 41, 56, 57.
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le poireau



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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
En l'occurrence, historiquement les AK mot ont disparu à la mi 42 (en commençant par le 3e en mars), remplacés par les PzK (qui conservent donc ensuite cette appellation quoiqu'il arrive, comme le dit poireau).
le poireau a écrit:
mais un AK qui se voit adjoindre une ou plusieurs PzD ne devient pas systématiquement un PZK (tout particulièrement quant il conserve une composition mixte infanterie/blindés).

Au contraire, dans l'OdB Barbarossa OTL, dès qu'un corps compte au moins 1 PzD, il est dit motorisé (et devient donc PzK en 1942), il n'y a aucune exception à cette règle.

Le fait est qu'à situation équivalente, il nous manque pas moins de 4 PzK par rapport à OTL à la mi 42 : 40, 41, 56, 57.


On ne peut pas comparer l'ODB de la mi-42 OTL (après presque un an de conflit sur le front russe) avec celui de la même date FTL alors que le conflit s'ouvre tout juste.

Les ODB FTL sont élaborées en examinant des centaines d'unités allemandes et soviétiques, en suivant certes le destin de ces dernières OTL mais aussi et surtout leur trajectoire FTL et enfin et surtout en fonction des conditions et des considérations tactiques et opérationnelles propres à la FTL et à elle seule. Il ne s'agit en aucun cas d'un simple et bête copier-coller de l'OTL.

Ainsi par exemple le 41 PZK apparaît au second trimestre 42 parce qu'à ce moment la OstHeer connaît une réorganisation avec une concentration des moyens blindés en Ukraine en prévision de Citadelle, ainsi la 1. PanzerArmee est coupée en deux, l'un de ses panzergruppe devenant la 3. PanzerArmee et étant transférée en Ukraine. Il y a alors nécessité de constituer une réserve blindée à la 1. PanzerArmee (qui a perdu la plupart des ses unités blindées depuis debut 42 et s'est vue attribuée des divisions d'infanterie en remplacement) sous la forme d'un nouveau PanzerKorps (qui est d'emblée un PanzerKorps car il regroupe 3 divisions panzer), commandé par Joseph Harpe, auquel le numéro 41 est attribué (en effet car il a existé un PZK du même numéro OTL, mais on aurait tout aussi bien pu lui en donner un autre).
Tour ceci a donc été réfléchi, pensé, pesé, construit, et on ne s'est pas contenté de reproduire à la lettre ce qui a existé OTL, au petit bonheur la chance, sans s'interroger sur sa pertinence dans le contexte propre à la FTL qui est par essence différent.
De l'autre côté le 40. PZK n'a pas trouvé de raisons opérationnelles et tactiques d'apparaître dans le contexte FTL, donc il n'existe pas.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Juin 19, 2021 23:00    Sujet du message: Répondre en citant

Pour les Korps 56 et 57, ils ne manquent pas – simplement, il n'a jamais été opportun de les étiqueter PanzerKorps.
Mais du point de vue des forces représentées, ils sont bien là.
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Tyler



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MessagePosté le: Dim Juin 20, 2021 01:16    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
@ Tyler : quand on me cherche on me trouve Laughing Et évidemment on va modifier.
.

Modifiez! Modifiez! Tant que ça permet à ce (inclure l'insulte de votre choix) de Besson - Rapp de connaître un sort encore plus funeste qu'OTL....
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loic
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MessagePosté le: Dim Juin 20, 2021 06:17    Sujet du message: Répondre en citant

Je veux bien qu'on ne colle pas à l'OTL, mais au minimum le 39e AK mot en mai 42 devrait (comme les autres) avoir été renommé PzK : il compte 3 PzD et 2 ID (mot) ! Je ne vois pas comment y couper !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Juin 20, 2021 08:26    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, là je comprends mieux.

Ça fera juste 21 fichiers à modifier. Wink

(je te les envoie tout à l'heure)
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MessagePosté le: Dim Juin 20, 2021 13:14    Sujet du message: Répondre en citant

22 janvier
Opération Bagration
Mesures d’urgence
QG du Heeresgruppe Mitte, Minsk
– Walter Model est arrivé dans la nuit en Ruthénie blanche au milieu d’un véritable effondrement. Alors qu’il pose sa valise sur la Hauptstrasse, pense-t-il à ce Français, Weygand, appelé alors que la catastrophe n’était déjà plus évitable ? Ou à cet Huntziger, vaincu chargé de sauver ce qui pouvait l’être ? Peu probable. L’heure n’est pas à la mélancolie – sentiment dont Model est de toute façon fort peu coutumier. Aussi, au matin, après avoir longuement conféré avec l’état-major du groupe d’armées – mais très peu avec Busch, qui sombre dans une dépression fort peu digne d’un Ubermensch – le nouveau chef prend le commandement. Et selon sa méthode : avec énergie et sans du tout prendre de gants. Son prédécesseur peut retourner en Heimat, il n’en attend plus rien.
En réalité, Model a déjà réussi – en travaillant une bonne partie de la nuit – à se faire une idée de la réalité du front. Elle est évidemment catastrophique et il faut dès à présent prendre des décisions très difficiles pour limiter la casse. Avantage pour le Saxon : il hérite d’une situation qui n’est pas de son fait et devrait donc pouvoir obtenir sans trop de difficulté le quitus de Rastenburg pour des manœuvres impossibles à faire accepter en temps normal. Mais cette médaille a son revers : il est sans doute déjà trop tard pour que certaines d’entre elles soient efficaces.
De la méthode… D’abord, rétablir l’ordre sur les arrières – en pleine confusion sous les coups de boutoir soviétique, et surchargé de Hiwis, de traînards et autres déserteurs indignes du Reich. Pour ce faire, Model lâche la bride à la Feldgendarmerie et aussi – c’est nouveau – à la SS, en la personne du SS-Obergruppenführer Curt von Gottberg, ravi de trouver enfin face à lui un homme aussi compréhensif et surtout de montrer enfin à la Heer comment il faut procéder. Dans les jours à venir, Model va faire véritablement peigner tout son domaine, à la recherche de tout ce qui s’y trouve de personnel apte au combat, afin de former des bataillons de marche envoyés renforcer les unités sur le front. Jusqu’aux cuisiniers ! Après tout, si l’on peut tuer un poulet à coup de feuille, on doit pouvoir expédier un Rouge avec un fusil, non ?
Ces décisions prises, reste à définir la stratégie à adopter.
Pour la 2. Armee et la 1. PanzerArmee, il est déjà trop tard pour changer grand-chose… Au surplus, Friessner et Harpe ont globalement bien réagi – notamment le premier, que Model est prêt à défendre, y compris devant cette fameuse commission d’enquête relative à la 2. Armee, dont le Führer aurait déjà demandé la constitution.
Friessner doit donc poursuivre et même accélérer (si possible !) son repli pour tenter de reconstituer un front cohérent sur un axe Daugavpils-Maladetchna et couvrir ainsi les pays baltes comme l’arrière du HG Nord. A ce qu’il paraît (vu depuis Minsk !), cette zone n’est pas l’axe principal de l’offensive communiste. Comment pourrait-elle l’être d’ailleurs, vu qu’il ne s’y trouve rien sinon des forêts ? La 2. Armee doit se préserver, tenir la ligne et céder du terrain jusqu’à ce que les Rouges s’arrêtent, leur poussée absorbée par la forêt.
A l’aile sud, par contre, la 1. PanzerArmee ne dispose pas du luxe d’un terrain favorable. Harpe vient de perdre Babrouïsk et l’ennemi ne se trouve plus qu’à 125 kilomètres de Minsk – d’évidence, son objectif. Les grandes coupures humides qui ont autrefois permis de se défendre avec efficacité ont toutes été franchies depuis septembre dernier. Reste la seule Svilasch – médiocre rivière, de surcroît parallèle à l’axe d’offensive ennemi, mais dont les lacets fourniront quand même un appui à Harpe… En tout cas, il faut que la 1. PanzerArmee se concentre au plus vite – dans sa situation présente, elle est dangereusement étirée (voire éclatée !) et risque d’être bientôt anéantie en détail. Harpe a d’ailleurs déjà entrepris d’y parer en envoyant le XXXIX. PzK vers Berazino et en reculant juste à temps les défenseurs survivants de Babrouïsk. Par contre, à sa droite, presque 75 kilomètres au sud, le LVII. AK (Friedrich Kirchner) continue à défendre du rien – courageusement, mais ça ne change pas grand-chose ! Model prévoit d’ordonner sa remontée en urgence vers Assipovitchy, peut-être par Hlusk (donc derrière la Pitch) afin d’assurer le flanc droit de la 1. PanzerArmee. Evidemment, cela implique de laisser le II. Luftwaffen-Feld-Korps (Alfred Schlemm) tenir seul les abords des marais du Pripyat… mais il n’y a vraiment pas le choix. Schlemm devra donc se replier derrière la Pitch, abandonnant enfin un large saillant bordé par l’ennemi et totalement inutile.
Enfin, le principal – le plus dur aussi : le centre, avec la défense de la route Smolensk-Minsk. Pour ce qui est de la 9. Armee, Walter Model craint fort de ne plus pouvoir en tirer grand-chose… Ce pauvre Richard Ruoff, complétement laminé par les événements de ces derniers jours, n’a plus que le XX. AK sous ses ordres.
Ce dernier n’a rien à faire sur le flanc de la 4. Armee. Il doit se retirer au plus vite par Berazino (lui aussi !) en direction de Smalyavichy, pour assurer la défense de Minsk selon son secteur d’origine. Evidemment, les deux divisions de Rudolf von Roman n’y suffiront pas. Il faut donc des renforts – ceux que Model tâchera d’obtenir de Rastenburg et surtout de von Tippelskirch, dont 4. Armee va bientôt devoir se retirer derrière la Bérézina, ou au moins se regrouper pour en défendre l’ultime point de passage.
Tout cela sera difficile à faire valider par l’OKH. Le nouveau chef du HG Mitte va devoir muscler son argumentaire. La nuit a été longue sur la Hauptstrasse, la journée le sera encore plus…

L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– De fait, Model arrive déjà effectivement un peu tard. Sous un ciel toujours chargé et en l’absence de tout soutien significatif de la part de la Luftwaffe – handicapée par les intempéries et de toute façon débordée par son adversaire – le drame achève de se consommer pour le flanc droit de la 2. Armee.
En effet, le 10e Corps Blindé atteint Hlybokaïe – il ne tarde pas à poursuivre vers l’ouest en direction de Pastavy, approchant toujours plus près de la Néris comme de l’ancienne frontière lituanienne. Aleksei Popov a donc bel et bien pris de vitesse les Allemands ! Faute d’avoir pu se replier à temps, les forces de la Heer (quatre divisions et un Abteilung de canons automoteurs) n’ont désormais plus de voie de retraite vers la Lituanie ou vers Minsk – il ne leur reste qu’à poursuivre vers Maladetchna, poursuivies par une partie de la 20e Armée, la 63e Armée (Vasiliy Kuznetsov), le Groupement Oslikovski (Nikolai Oslikovski) et même l’aile gauche de la 2e Armée de Choc de Kuzma Galitsky !
Tous n’y arriveront pas, c’est certain – en vérité, il est même douteux que beaucoup y parviennent. Surtout que, pour l’heure, la Heer n’est pas au courant ! Ainsi, alors que la 102. ID achève déjà de se désagréger (le général Otto Hitzfeld parviendra à fuir en voiture), la 129. ID a repris en hâte sa marche vers Miadzel, couverte (en théorie) par le LIII. AK, arrivé à Dokchytsy hier soir. Malheureusement pour elle, la division chemine imprudemment vers l’ouest et se heurte vite au flanc gauche du 10e Corps Blindé. Les colonnes d’infanterie fourbues du général Praun se font littéralement hacher menu – Praun doit fuir, couvert par les ultimes StuG III du Hauptmann Ludwig Knüpling (qui est tué au combat). Les survivants, dispersés et isolés, formeront des poches qui seront pour la plupart réduites les jours suivants – le plus souvent avec l’aide des partisans locaux, et sans faire beaucoup de prisonniers.
De fait, le LIII. AK s’est bien gardé de venir à la rescousse. A Dokchytsy, Friedrich Gollwitzer tient déjà en respect Kuznetsov, il ne peut tout faire ! Et dans la soirée, toujours davantage repoussé par la 63e Armée – mais aussi instruit de l’infortune de ses camarades – il renonce à percer vers l’ouest et s’oriente vers le sud et Maladetchna, tant que c’est encore possible. Une décision inévitable, qui éloigne durablement son corps de la 2. Armee sans résoudre ses difficultés.
A Daugavpils, au QG de la 2. Armee, la confirmation de ce nouveau désastre (un corps d’armée isolé, un autre presqu’entièrement détruit) déclenche une grande consternation. Hening von Tresckow, déjà pour le moins… rétif quant à l’évolution du conflit, en prend bonne note et prend le pari que – peut-être – le soutien qui lui a tant fait défaut jusqu’alors pour certains projets personnels sera désormais plus facile à obtenir…
Plus au sud, à Baryssaw, la 3e Armée de Chars a commencé à traverser la Bérézina, couverte par deux de ses consœurs et dans une atmosphère d’apocalypse favorable à des comportements inquiétants. Ivre de haine et de vengeance à l’écart de leurs adversaires fascistes, rassuré par ses triomphes et confrontée à une hiérarchie ayant d’autres chats à fouetter, le frontoviki se relâche une fois encore et laisse libre cours à ses plus vils instincts – au prix, outre son âme, d’heures autrement plus précieuses pour la Victoire. Ainsi, Alexander Soljenitsyne (alors capitaine) écrit, dans son introduction à L’Archipel du Goulag :
« J’ai honte quand je me souviens comment j'étais à l'époque, pendant la libération (disons plutôt le pillage) du bassin de Baryssaw. Alors que j’errais dans une avenue parmi les cratères d’obus, les véhicules allemands renversés et les camions abandonnés intacts ou incendiés, au milieu d’une foule d’objets de luxe pillés et dispersés de tous côtés, j’entendis soudain quelqu’un crier : « Capitaine ! Herr Hauptmann ! »
J’ai vu un homme me supplier en russe pur pour obtenir de l’aide, un homme en pantalon d'uniforme allemand, mais torse nu, avec du sang partout sur lui, sur son visage, sur sa poitrine, sur ses épaules, sur son dos – et aussi sur le sergent du Service Spécial [le SMERSH], sur son cheval et sur ses hommes, qui le faisaient avancer à coups de fouet derrière la croupe du cheval.
Ils n’ont eu de cesse de jouer du knout [fouet à lanières hérité de la Russie tsariste] et de lacérer son corps nu, l’empêcher d’appeler à l’aide ou de regarder autour de lui. Ils ont poussé l'homme en avant et l’ont battu, gravant milles nouvelles marques sanglantes sur sa peau. Ce n'était pourtant pas la guerre punique, ni la guerre gréco-perse ! Tout officier ayant autorité dans une armée quelconque aurait dû mettre fin à ces mauvais traitements délibérés. Dans n'importe quelle armée – oui, mais dans la nôtre aussi ? Avec la cruauté et l’arbitraire de notre système de classement en noir et blanc ? Quiconque n’est pas avec nous est par conséquent contre nous, il sera l’objet du mépris et de la destruction !
En bref : j’étais trop lâche pour prendre la défense d’un traître ou d’un Fasciste : je n’ai rien dit, je n’ai rien fait, je m’en suis allé comme si je n’avais rien entendu, comme si je fuyais une peste qui risquait de me contaminer, avec mille questions en tête : Est-ce que l’homme était un SS ? Est-ce que ce sergent m’a vu ? Pourrait-il penser que je suis… ? Et si… ? Et, encore plus simplement, et tout naturellement pour quiconque connaît l’atmosphère de notre armée à cette époque – ce sous-officier du Service Spécial aurait-il accepté les ordres d’un simple capitaine ?
Ainsi, une personne sans défense a été conduite à l’abattoir comme une tête de bétail, et cet homme du Service Spécial n’a jamais cessé de le fouetter avec un visage de colère.
Cette image est restée en moi pour toujours. Parce qu’elle est presque un symbole de l’Archipel, elle s’intégrera donc parfaitement sur la couverture de mon livre. »

Lev Kopelev, lui, écrira dans son livre A garder pour toujours : « J’avais vu les premiers Hiwis à l’hiver 1944 en Biélorussie. Nos soldats réglaient parfois des comptes avec eux de leur propre chef au moment de leur capture : « Aaah, compatriotes et traîtres, malédiction sur vous, fichu gang de fascistes, chiens ! » Ils avaient encore de la chance s’ils étaient abattus ou pendus immédiatement. Il est en effet arrivé qu’ils fussent longuement torturés avant d’être piétinés à mort. »
Face à ces comportements vengeurs, peut-être compréhensibles mais fondamentalement nuisibles à l’efficacité offensive des troupes, alors que la Bérézina reste un formidable obstacle, l’intervention du haut commandement – en l’espèce, de Vassili Sokolovski – devient chaque jour plus nécessaire pour rétablir le sens des priorités. Pourtant, l’intéressé n’a toujours pas bougé de sa redoute dans les bois. En vérité, il répond à peine au téléphone quand Rokossovki ou Joukov l’appellent ! Comme s’il craignait quelque chose…

Centre de Bagration – Aiguillonné par les nouvelles – et énergiques ! – directives de Model, Rudolf von Roman ne perd pas de temps pour décrocher vers l’ouest. Sur les talons de son XX. AK, la 3e Armée de la Garde est surprise de tomber dans le vide mais ne tardera pas pour autant à atteindre Dzievianica. Ivan Zakharkine – qui avait un peu trop pris confiance face à un adversaire buté mais immobile – sent bien que l’ennemi lui échappe désormais… Mais sur ce terrain très boisé, difficile de pousser fort vers l’avant sans prendre trop de risques. Idéalement, il faudrait collaborer avec le 1er Corps de Cavalerie de Vladimir Kryukov – une formation du 2e Front Biélorusse, ce qui nécessite l’accord du général Sokolovski. A moins, bien sûr, que son armée soit requise ailleurs, par exemple sur la route de Minsk… La 3e Garde passe donc la journée à courir les bois, sans perspectives très claires. En attendant, les Partisans confirment le repli fasciste à Zakharkine – et ses camarades du 2e Front Biélorusse aussi. C’est déjà ça !
D’ailleurs, la 15e Armée de Reuters constate que le VII. AK cède également du terrain – c’est logique : il n’est plus couvert sur sa gauche par le XX. AK. Ernst-Eberhard Hell parcourt ainsi – en une seule journée ! – une dizaine de kilomètres jusqu’à Kukarava, avant de faire halte parmi les arbres pour défendre une fois encore le point de passage de Berazino, au moins jusqu’à ce que la foule de Landsers qui doivent traverser là le rejoignent. Derrière elles, les forces allemandes laissent l’unique route Moguilev-Minsk soigneusement ravagée par les sapeurs, copieusement minée et encombrée d’obstacles ou d’épaves. L’Armée Rouge ne peut donc pas faire charger le 7e Corps Blindé… Panfilov suit le mouvement.
Enfin, au sud du VII. AK, le reste de la 4. Armee (XLIII. AK et XIII. AK) oubli le projet de ligne Bacevičy-Klitchaw-Douhaye pour remonter aussi vers Berazino par Macieviczy à la suite du XXXIX. PzK – lequel a déjà passé Klitchaw ! Traverseront-ils le fleuve eux aussi ? Cela dépendra de l’arbitrage du Führer, plus encore que de leurs poursuivants…
………
Bagration Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – Raffermi par le quitus de Model – qu’il est bon de savoir qu’on a eu raison avant tout le monde ! – Josef Harpe poursuit et amplifie ses manœuvres. Tandis que les Rouges en sont toujours à traverser la Bérézina à Babrouïsk – la 1ère Armée de Chars aurait déjà des ponts vers Prodzvina, les deux autres passent aussi le fleuve sous la houlette vigilante de Konstantin Rokossovki – la 1. PanzerArmee tente désormais de se fixer sur une nouvelle ligne Assipovitchy-Svislač, s’appuyant à droite sur les marais de Raducičy et à gauche sur la Svilasch (perpendiculaire à l’effort ennemi dans ce secteur). On peut donc encore espérer y arrêter les Russes, ou tout au moins les ralentir plusieurs jours, le temps de faire venir des renforts.
Evidemment, pour cette tâche, le XII. AK risque d’être un peu léger – même renforcé des débris du XLI. PanzerKorps et de ce qui reste du XXV. ArmeeKorps. Le XXXIX. PzK ne sera pas sur place avant deux ou trois jours… au mieux. Fichu pays ! Reste donc le cas du LVII. AK… Avec un peu de chance, Friedrich Kirchner devrait avoir l’autorisation de se replier – mais ça, c’est aussi entre les mains d’Hitler.

Jours de tonnerre
Wolfsschanze (Rastenburg), 15h00
– Voilà déjà trente minutes que la voix de Model crache dans le téléphone, si loin et pourtant parfaitement audible dans le silence de marbre de la salle de conférence. Le tout nouveau commandant du HG Mitte enchaîne les mauvaises nouvelles, les contrariétés… et les camouflets à l’encontre du haut commandement, sous le couvert de sa faveur certaine comme de sa logique militaire imparable.
Le repli de la 2. Armee ? Il le cautionne, comme celui de la 1. PanzerArmee. Leurs chefs ont bien agi et les enquêtes administratives attendront la fin des opérations, il n’est vraiment pas opportun de changer de chef au milieu d’une bataille (une assertion de bon sens, que Model s’est toutefois bien gardé de s’appliquer à lui-même…). La 9. Armee est détruite ou presque – il faut la reconstruire, ou au moins compenser sa disparition. Le HG Nord est donc prié de mettre à la disposition du HG Mitte l’équivalent d’un corps d’armée, en soutien de la défense de Minsk. Après tout, cette affaire concerne Georg von Küchler : Minsk, ce sont aussi ses arrières ! Au sud, le saillant de Svetlahorsk doit être totalement abandonné et des renforts dépêchés par le HG NordUkraine pour aider les Luftwaffen-Feld-Divisions à tenir la Pitch…
A chaque phrase, un frisson parcourt la salle. Et pourtant, loin de l’esclandre attendu, le Führer hoche doucement la tête, comme bercé par une musique triste mais bien connue, approuvant tacitement chaque propos.
Toutefois, la situation change quand on évoque le cas de la 4. Armee de von Tippelskirch. Loin de cautionner son repli total derrière la Bérézina – qui pourrait pourtant permettre de dégager au moins l’équivalent d’un corps d’armée pour défendre Minsk – le Führer lance : « Cela par contre, Model, je ne peux l’accepter. Vous l’avez dit vous-même : cette formation est encore globalement opérationnelle et a tenu tête avec un certain succès aux Bolcheviques. La retirer ainsi, sans vrais combats et sur une telle distance, cela serait désastreux pour son moral et certainement coûteux en effectifs. Nous devons faire mieux – et aussi conserver une tête de pont à l’est de la Bérézina pour une action future. Je pense, et vous l’avez tous saisi ici, que la bataille décisive se jouera devant Minsk. En position centrale, la 4. Armee peut servir de pivot pour une puissante action depuis le nord et le sud, qui réduira les pointes soviétiques et détruira leur force de manœuvre. J’autorise donc un repli partiel vers Berazino – mais pas davantage. Il faut que von Tippelskirch continue d’occuper les Soviets jusqu’à ce que nous puissions les prendre de flanc. Revenez vers moi avec un plan. Ce sera tout. »
La première – et la plus improvisée – des contre-offensives allemandes de l’année 1944 est lancée. Elle sera baptisée Neptun, pour son trident évidemment.

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Bons procédés

« La MG-42 qui arrêtait notre infanterie tire de longues rafales – près de trente secondes ! – dans une succession de volées aussi spectaculaires qu’inefficaces. Chez nous, tout le monde est bien planqué ! Loin d’être un tir professionnel, c’est un signe évident de nervosité, voire d’épuisement. Notre 85 mm fait taire la mitrailleuse puis nos gars déferlent sur le fossé qui – pour quelques secondes – sert encore d’abri aux Fascistes survivants. Sur la route, tout brûle, tout gémit – pénible cavalcade brisée, dépouilles abandonnées, charrettes renversées et chevaux abattus parmi quelques camions coincés !
Les survivants se rendent enfin, leurs mains levées bien visibles sous la pluie. Nos frontovikis les dépouillent de leurs armes – notamment. Tant pis pour eux – ils ramasseront leurs blessés à la place. Pour ma part, je reste à l’abri. L’intérieur de Stalingradskiy pue sans aucun doute, mais il y fait toujours moins humide que dehors ! Un sergent toque à la trappe – j’ouvre. Un sourire, une main sale qui me tend une montre marquée de l’aigle nazi : « Cadeau, pour l’appui feu ! » Une délicate attention qui pourrait bien ne pas être la dernière. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)
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Etienne



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MessagePosté le: Dim Juin 20, 2021 14:06    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Enfin, au sud du VII. AK, le reste de la 4. Armee (XLIII. AK et XIII. AK) oubli le projet de ligne Bacevičy-Klitchaw-Douhaye pour remonter aussi vers Berazin

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