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L'infanterie en gros plan, par CRIXOS
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marc le bayon



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MessagePosté le: Ven Juin 24, 2011 15:51    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

Le 4 janvier, le quartier-maître arriva avec la nouvelle de la livraison de 20 MP-38, récupérés sur les troupes républicaines espagnoles réfugiées en France début 39 et qu’il s’était fait attribuer par diverses manœuvres savantes.

Je pense plutôt a des MP18 Erma volmer, dont la France a récupéré un gros stock, 3.000, je crois et un stock de 5.000 chargeurs(on peut aussi y adapter le chargeur circulaire 20 coups du P08 artillerie).
Le MP38 est un poils trop moderne pour la guerre d'Espagne.
Marc
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FREGATON



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MessagePosté le: Ven Juin 24, 2011 16:15    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent, de quoi faire revenir Pascal (le porte-flingue des tontons de la même, engeance) sur sa célèbre réplique:
"Seulement, de nos jours, il y a de moins en moins de techniciens pour le combat à pied. L'esprit fantassin n'existe plus, c'est un tort."
8)
Petits détails cependant à propos des PM:
- La MP 38 est certes en service fin 39, mais encore en nombre limité et réservée aux chefs de groupe/peloton et aux fallschirmjägers je crois...
On trouvera donc plus facilement de la MP 28 Schmeisser ou de la MP 35 Bergmann aux mains des allemands à cette époque.
- Les prises sur les républicains espagnols sont variées mais pour les PM il y n'y a eu que 3250 EMP 35 Erma-Vollmer (avec seulement 1540 chargeurs!!) jugés ré-utilisables (car nous disposons de quantités substantielles de munitions de 9mm Para) et distribués à quelques centaines d'exemplaires aux corps-francs.
Le reste se compose de quelques mauvaises copies espagnoles de PM d'origines diverses mais sans intérêt, car chambrées en 9mm Largo et non en 9mm parabellum.
- Les stocks français de PM en 39 comprennent aussi quelques MP 18.1 récupérés sur les allemands à l'armistice de 1918, et un millier de MP 28 commandé avant-guerre pour les forces de l'ordre (GRM??).

Enfin, et pour exciter l'imagination de l'auteur... Rasta , je signale qu'un stock de 3000 PM Thompson mod 21 en 11,43mm a été livré fin 39 mais, pour une raison inconnue, jamais distribué aux troupes. Ces armes ne serviront OTL que dans l'armée d'armistice... mais FTL qui sait... un grenadier-voltigeur "avec la puissance de feu d'un croiseur"...Twisted Evil
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Juin 24, 2011 16:19    Sujet du message: Répondre en citant

marc le bayon a écrit:
Casus Frankie a écrit:

Le 4 janvier, le quartier-maître arriva avec la nouvelle de la livraison de 20 MP-38, récupérés sur les troupes républicaines espagnoles réfugiées en France début 39 et qu’il s’était fait attribuer par diverses manœuvres savantes.

Je pense plutôt a des MP18 Erma volmer, dont la France a récupéré un gros stock, 3.000, je crois et un stock de 5.000 chargeurs(on peut aussi y adapter le chargeur circulaire 20 coups du P08 artillerie).
Le MP38 est un poils trop moderne pour la guerre d'Espagne.
Marc


La coquille est de moi, Crixos avait en effet écrit, non MP38, mais MP28. Si je comprends bien, ce serait plutôt MP35 ???
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Casus Frankie

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FREGATON



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MessagePosté le: Ven Juin 24, 2011 16:36    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
marc le bayon a écrit:
Casus Frankie a écrit:

Le 4 janvier, le quartier-maître arriva avec la nouvelle de la livraison de 20 MP-38, récupérés sur les troupes républicaines espagnoles réfugiées en France début 39 et qu’il s’était fait attribuer par diverses manœuvres savantes.

Je pense plutôt a des MP18 Erma volmer, dont la France a récupéré un gros stock, 3.000, je crois et un stock de 5.000 chargeurs(on peut aussi y adapter le chargeur circulaire 20 coups du P08 artillerie).
Le MP38 est un poils trop moderne pour la guerre d'Espagne.
Marc


La coquille est de moi, Crixos avait en effet écrit, non MP38, mais MP28. Si je comprends bien, ce serait plutôt MP35 ???


Dans la littérature historique on parle de PM ERMA-Vollmer, plus rarement d'EMP 35. C'est bien ce modèle saisi sur les espagnols qui sera mis en service en 40 auprès des corps-francs.
(source S. Ferrard)
Il n'y a pas eu à ma connaissance de MP 28 en 9mm para saisis chez les espagnols.

Pour Marc:
le chargeur "escargot" du P08 artillerie s'adapte effectivement sur le MP 18 mais ce dernier n'est pas fabriqué par ERMA, c'est une création Schmeisser.
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Finen



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MessagePosté le: Ven Juin 24, 2011 18:05    Sujet du message: Répondre en citant

Je me souvient, de mes périgrinations au camp de Bitche (Bitche plage compte tenu de la nature des sols Very Happy ), qu'il existe un petit vallon encaissé au sud est qui conviendra parfaitement aux expérimentation du groupe des "Irlandais". Il est devenu un petit village de combat dans les années 80-90 et personne n'est géné par le bruit.
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clausewitz



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MessagePosté le: Ven Juin 24, 2011 18:40    Sujet du message: Répondre en citant

FREGATON a écrit:
Excellent, de quoi faire revenir Pascal (le porte-flingue des tontons de la même, engeance) sur sa célèbre réplique:
"Seulement, de nos jours, il y a de moins en moins de techniciens pour le combat à pied. L'esprit fantassin n'existe plus, c'est un tort."
8)
Petits détails cependant à propos des PM:
- La MP 38 est certes en service fin 39, mais encore en nombre limité et réservée aux chefs de groupe/peloton et aux fallschirmjägers je crois...
On trouvera donc plus facilement de la MP 28 Schmeisser ou de la MP 35 Bergmann aux mains des allemands à cette époque.
- Les prises sur les républicains espagnols sont variées mais pour les PM il y n'y a eu que 3250 EMP 35 Erma-Vollmer (avec seulement 1540 chargeurs!!) jugés ré-utilisables (car nous disposons de quantités substantielles de munitions de 9mm Para) et distribués à quelques centaines d'exemplaires aux corps-francs.
Le reste se compose de quelques mauvaises copies espagnoles de PM d'origines diverses mais sans intérêt, car chambrées en 9mm Largo et non en 9mm parabellum.
- Les stocks français de PM en 39 comprennent aussi quelques MP 18.1 récupérés sur les allemands à l'armistice de 1918, et un millier de MP 28 commandé avant-guerre pour les forces de l'ordre (GRM??).

Enfin, et pour exciter l'imagination de l'auteur... Rasta , je signale qu'un stock de 3000 PM Thompson mod 21 en 11,43mm a été livré fin 39 mais, pour une raison inconnue, jamais distribué aux troupes. Ces armes ne serviront OTL que dans l'armée d'armistice... mais FTL qui sait... un grenadier-voltigeur "avec la puissance de feu d'un croiseur"...Twisted Evil


C'est pas mal comme référence d'autant qu'il y à une scène intéressante à la fin des tontons flingueurs. Quand le cousin de Pascal sort un pistolet mitrailleur

-C'est marrant que tu ai conservé cet esprit maquisard.

Voir les deux cousins dans un corps franc cela aurait de la gueule surtout si l'Oncle Fernand est de la partie Laughing
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Sam Juin 25, 2011 09:17    Sujet du message: Répondre en citant

Cette compagnie d'infanterie si dynamique ne portrait-elle pas le numéro 7 par hasard? Et je propose Robert Morane comme nom pour l'officier commandant, ou Hubert Bonisseur de la Bath vu qu'il s'agit aparemment d'un noble.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Juin 25, 2011 09:39    Sujet du message: Répondre en citant

Capitaine caverne a écrit:
Cette compagnie d'infanterie si dynamique ne portrait-elle pas le numéro 7 par hasard? Et je propose Robert Morane comme nom pour l'officier commandant, ou Hubert Bonisseur de la Bath vu qu'il s'agit aparemment d'un noble.


La suite du récit est déjà écrite, mais sa publication attend le retour de Crixos.
Mais Caverne a raison : N'hésitez pas, entretemps, à proposer des noms !

Hélas, Bob M. et OSS 117 sont exclus pour le capitaine, qui a fait 14-18. Mais pour des lieutenants...
(euh, non, pas Bob M. de toute façon, lui est dans l'aviation - ouh là, ça ne me rajeunit pas) Vieux Sage
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Casus Frankie

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bonatti



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MessagePosté le: Sam Juin 25, 2011 11:12    Sujet du message: l infanterie Répondre en citant

pourquoi pas le lieutenant KOINSKI ( tremas sur le i) polonais , juif , socialisant qui fera ensuite carriére dans le Long Range Désert Group personnage de Hugo Pratt dans le Scorpions du Désert
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Juin 25, 2011 20:46    Sujet du message: Répondre en citant

Les noms seront choisis par Crixos, mais Koïnsky me semble un bon candidat.
----
La suite ! approuvée par l'auteur.
Ça va se gâter…



Avant la tempête
Fin avril, le corps-franc s’était finalement installé dans une certaine routine. Le cycle instruction-engagement-critique était devenu la norme. Les nombreuses patrouilles expédiées vers le nord avaient été fertiles en renseignements et en enseignements. Peu à peu l’unité avait trouvé sa structure et chaque section avait développé sa propre personnalité.
* La section 1, conduite par le s/lieutenant ***, chasseur dans le civil, s’était fait une spécialité de l’embuscade et de la capture. Le s/lt avait même répondu un jour au 2e Bureau : « Bien sûr que je peux ramener un officier, mais c’est plus cher. »
La 1 se composait de cinq groupes :
– un groupe commandement : le s/lt, son adjoint l’adjudant ***, un sonneur de trompe de chasse, un FM avec tireur et pourvoyeur, le soldat ***, un chasseur enragé qui avait apporté son propre fusil à lunette, plus un de ses camarades doté d’un PM pour assurer sa couverture.
– trois groupes de voltige : 1 sergent, 1 sous-off’ adjoint et 6 hommes chacun, avec pour armement 1 ou 2 PM, 1 VB, 5 fusils (parfois un fusil de chasse à la place d’un PM en fonction du terrain).
– un groupe d’appui : comme les groupes de voltige, mais avec 2 FM, 4 fusils et deux pistolets (pour les pourvoyeurs).
La section 1 avait travaillé le feu en mouvement chaque fois que c’était possible, et elle commençait à mieux connaître cette zone frontière que sa caserne d’origine.
* La section 2 était commandée par l’adjudant ***, qui avait montré toute sa solidité lors de l’échec sur l’observatoire A. On avait fait remarquer au capitaine de *** qu’un officier serait mieux à cette place, il avait répondu « il a pris le commandement au feu, c’est la plus grande légitimité qui soit. » Comme on venait de lui attribuer un jeune Saint-Cyrien, il l’avait mis en doublure de l’adjudant en lui disant : « Fermez votre clapet et ouvrez les yeux, vous apprendrez quelque chose. »
La 2 était organisée en troupe d’assaut. Le souvenir de la bagarre du thalweg était bien présent, et tous se demandaient comment améliorer encore leur efficacité dans ce type de situation. Ils avaient particulièrement travaillé toutes les techniques de combat entre 0 et 50 mètres, y compris le corps à corps à mains nues ou avec des accessoires plus ou moins improvisés : pelles et autres objets contondants ou tranchants. Au début, les amateurs de jiu-jitsu et autres techniques orientales avaient essayé de parler pour leur paroisse, mais l’expérience (à l’entraînement) avait montré qu’il fallait faire simple. Viser les yeux, la gorge et les couilles, et avec n’importe quel accessoire plutôt que les mains nues. Parmi ces accessoires, on comptait plusieurs machettes bolo récupérées auprès de Sénégalais de passage et une petite série de casse-tête inspirés des masses d’armes médiévales – une production maison. Il existait au sein de la 2 un petit groupe d’amateurs de castagne qui était un véritable laboratoire d’idées.
L’armement recherchait la puissance de feu. C’est à la 2 qu’on trouvait le plus grand nombre de PM et de fusils de chasse de la compagnie et c’est là qu’était mis en œuvre le trench-gun US, à la satisfaction de tous et en particulier de son propriétaire. Mi-janvier, il avait nettoyé à lui seul toute une maison (5 feldgrau) lors de la prise d’assaut de l’observatoire C. Opération gonflée, vu que la 2 s’était infiltrée avant de faire un détour pour l’approcher par l’arrière. L’assaut avait été donné en fin de journée pour permettre ensuite une évacuation sous le couvert de l’obscurité.
* La 3 était commandée elle aussi par un s/lt. D’origine méridionale, *** était le plus charmant des amis, rieur, hâbleur et d’une mauvaise foi coulée dans le granit. En suivant les cours d’O’Neill, il avait trouvé sa vocation : « Provoquer la plus grosse explosion d’origine humaine possible. » Son principal regret était que le transport à pied limitait les possibilités, et que jusqu’à présent, il n’avait pu faire sauter en une seule fois que 50 kilos au maximum. Il se sentait frustré. Ses hommes lui ressemblaient assez : la devise de la section, « Il n’est aucun problème qu’une dose d’explosifs bien posée ne puisse résoudre », le prouvait suffisamment.
En quatre mois et 14 opérations, la 3 avait à son actif : plusieurs kilomètres de voies ferrées, tous les ponts, ponceaux et passerelles sur une largeur de 25 km et une profondeur de 15, une mairie avec les officiers d’une section à l’intérieur, deux trains, plusieurs camions et une voiture blindée (à la fureur d’O’Neill, qui n’était pas sur place). Elle ne comptait pas les vélos et se vantait de n’avoir tué aucun cheval.
* La 4 était commandée par un personnage qui, s’il était tout prêt à dynamiter deux ou trois Gau pour la victoire des armes de la France, regrettait quand même « que la guerre fasse tant de bruit ». Il avait spécialisé sa section dans l’infiltration discrète et la collecte de renseignements. La rumeur voulait que plusieurs fois, des soldats allemands lui aient pissé dessus (enfin, sur lui ou sur un de ses hommes) sans le repérer. Il la laissait courir. Grâce à son activité, tout le secteur qui faisait face au régiment était quasiment un livre ouvert jusqu’au nom des chefs de sections. Noms qu’il fallait de temps en temps modifier, puisque le porteur avait été expédié ad patres par la 2 ou capturé par la 1. Le responsable du 2e Bureau grommelait en souriant qu’on lui gâchait ses fiches.
La 4, comme la 3, étaient passées reines dans l’art d’éviter l’adversaire et lorsqu’elles rencontraient une patrouille adverse, le déluge de plomb qu’elles lui envoyaient n’avait pour but que de faciliter le décrochage.
Cette spécialisation explique qu’il y avait un peu de mouvement entre les sections afin que les soldats exploitent au mieux leurs capacités propres. En cas de pertes, le corps-franc faisait des demandes de volontariat au régiment. Il y avait toujours plus de volontaires que de places, ce qui permettait un certain tri. Les affectations étaient définitives après la participation à une opération.
* La section mortier restait à disposition du commandant de compagnie. A ce moment, son titre de gloire était d’avoir rasé l’observatoire A (un petit hameau) en moins de 5 minutes. Elle s’était infiltrée de nuit, avait fait ses réglages sur cartes, puis avait lâché plus de 80 obus à une distance de 2,5 km. Elle ne s’était pas attardée après le tir ! Depuis elle avait des tirs préréglés dans toutes les directions et se tenait prête à déchainer l’enfer à la demande. Un complexe système de fusées de signalisation permettait une conduite du feu parfois un peu aléatoire, mais assez efficace.
………
Opération après opération, la dotation en armement s’était améliorée, avec en particulier des P08, dont les hommes étaient friands, ainsi que des MP-35/38. La relative rareté de ces outils (3 ou 4 pour une section allemande) rendait les soldats grognons, ils se plaignaient que le IIIe Reich n’équipât pas mieux ses soldats.
Fin avril cependant, les patrouilles devenaient de plus en plus difficiles et, régulièrement, des combats acharnés coûtaient du monde. Ceux d’en face se renforçaient visiblement et supportaient de moins en moins les incursions. Trop d’hommes, trop de trains, des infiltrations de plus en plus difficiles : De *** trouvait que ça commençait à puer, qu’il devait se préparer quelque chose. Terropi, qui passait son temps entre le terrain d’instruction, à essayer TOUTES les idées (le FM à vélo ça ne fonctionnait pas, il en avait maintenant la preuve), et le terrain tout court (avec un Browning B25), partageait cette opinion et redoublait d’ardeur au travail. Outre la formation des volontaires du corps franc, il dirigeait un cours de cadres de deux semaines par mois, où passaient à tour de rôle les officiers et les sous-officiers du régiment. Après qu’il ait renvoyé un capitaine et un lieutenant qui le prenaient de haut lors du premier cours, il n’eut plus jamais de problème et comme il disposait à la fois d’une bonne connaissance pratique et technique, ainsi que d’un vrai don pédagogique, la fréquentation de ses cours était toujours au maximum.
O’Neill, qui avait entendu parler d’un nouveau truc appelé “charge creuse”, avait passé un mois à trouver toutes les informations sur le sujet, puis trois semaines à essayer différentes recettes en se servant de coiffes d’obus pour monter ses charges. Personne ne lui demandait d’où venaient les obus. De plus, le corps franc avait la délicatesse de ne pas se servir dans son propre régiment, mais chez ceux du voisinage, en particulier les cavaliers (qui vous regardent de haut) et les artilleurs (parce qu’ils ont des obus, tiens). Comme De *** limitait ces prélèvements au raisonnable, chacun en prenait son parti. Et puis les rapports et comptes-rendus de la petite troupe étaient redistribués au niveau de la division.
………
Fin avril, le régiment avait été retiré des premières lignes et envoyé au repos pour deux semaines. L’ambiance était étrange. De *** prétendait que « ça puait ». Terropi avait une nouvelle idée tactique et cherchait un fond de vallée des Vosges pour l’essayer. La compagnie en profitait pour réorganiser son armement et son équipement, les hommes voyaient la venue du printemps d’un bon œil, et certains sifflaient pour la venue du “joli mois de mai”. L’entraînement ne perdait pas ses droits et la compagnie gardait parmi ses surnoms celui de compagnie-marathon. Tous les matins elle partait faire une (longue) mise en jambes et chaque semaine elle faisait une course patrouille de 30 km. Même si la majorité des hommes avaient plus de trente ans, l’effectif du corps franc était en pleine forme physique et attendait impatiemment de remonter en ligne – c’était prévu pour le 14 mai.

(à suivre)
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MessagePosté le: Sam Juin 25, 2011 22:22    Sujet du message: Répondre en citant

Mais au fait, ce récit est-il calqué sur une histoire vraie ?
Je sais que des corps francs ont opéré en Sarre, mais sur une telle durée ?
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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MessagePosté le: Dim Juin 26, 2011 09:25    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent ! C'est très bien depuis le début et ça continue très fort...
J'attends la suite avec impatience : quel sera leur rôle pendant l'offensive allemande de mai... Et surtout pendant la retraite de juin puis les comabts de juillet voire aout ! La FTL devrait leur donner qques belles opportunités en France avant de traverser la Méditerranée... Non ?
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Laurent
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MessagePosté le: Dim Juin 26, 2011 09:58    Sujet du message: Répondre en citant

C'est bien que tu réagisses ici, Laurent, parce que ton assistance est demandée pour quelques compléments et précisions, voire corrections concernant les opérations générales (numéros de division, dates, lieux précis... parfois mais non toujours indiqués par des "XX" dans le texte).


La grande panique
Lors de l’attaque du 10 mai, la routine de la compagnie ne fut que peu perturbée. On annonça juste une alerte à 24 heures, puis chacun continua de vaquer à ses occupations. Le quart de l’effectif était en permission et devait rejoindre dans deux jours, on laisserait un élément arrière pour s’en occuper.
Le 11 au matin, le régiment partait pour une destination inconnue. Il devait passer cinq jours à se déplacer avant de rencontrer ses premiers Allemands, dans la région de Sedan. Le corps franc fut désigné comme réserve de régiment pendant que les bataillons montaient en ligne. Terropi se rappelait avoir vu un panneau « Stonne 14 km » et s’être dit que c’était un drôle de nom. Pendant trois jours, le régiment avait été engagé furieusement par l’ennemi. Infanterie et chars mêlés menaient assaut sur assaut. Et si la première était un adversaire bien connu, faire face aux seconds aurait été impossible sans l’apport d’un bataillon blindé rattaché à la division. Deux fois, devant des risques de percée, De *** avait dû engager son unité pour faire reculer l’adversaire. L’entraînement de la compagnie et sa puissance de feu avaient payé. Elle avait fait trente ou quarante prisonniers et le double de tués ou de blessés. Elle le payait au prix fort : 17 tués et 23 blessés.
Parmi les morts, chef de la section 2, l’adjudant ***. Abattu alors qu’il encourageait ses hommes, il était tombé comme un sac de son. La 2 était restée un instant flottante quand le petit Saint-Cyrien, qui, obéissant à De ***, s’était contenté jusque là d’ouvrir les yeux, ouvrit son clapet. Mettant baïonnette au canon, il avait lancé une charge sur plus de 100 mètres. Les hommes de la 2, ragaillardis par son exemple et rendus furieux par la perte de leur chef, massacrèrent tout ce qui leur faisait face. Ils furent arrêtés sur ordre du colonel, qui trouvait qu’ils emmenaient le dispositif trop en pointe. Ils revinrent en groumant, se plaignant que Sedan n’était pas si loin et disant que l’adjudant, lui, y serait allé. Ils l’enterrèrent face à l’ennemi sur un petit coteau. Puis ils allèrent boire un coup à sa santé et personne ne les en empêcha. Juste la patronne du bistrot leur demanda de laver un peu le sang de leurs uniformes et de leurs chaussures avant d’entrer « si c’était un effet de votre bonté, merci. »
………
Après ces trois jours de combats, il avait fallu se replier vers la Somme, sur ordre. Ils étaient nombreux à se demander ce que c’était que cette façon de faire la guerre. On marchait de nuit et on se camouflait de jour, pour échapper aux Stukas et aux avions d’observation allemands. Le flot des réfugiés ne rendait pas les choses faciles. Puis ils arrivèrent sur la ligne de la Somme où ils s’installèrent en défense. Le colonel était parfois un peu pète-sec, mais il connaissait son règlement. Il fit installer points d’appui et postes de tir de mortiers. On définit les champs de tir des différentes armes et on profita de deux jours d’accalmie avant la bataille pour remettre de l’ordre dans les unités. De ***, qui avait perdu presque le quart de sa compagnie, avait comblé les trous en raflant parmi les soldats ayant perdu leur unité tous ceux qui montraient un peu de hargne. Il avait ainsi mis la main sur deux précieuses pièces de 25 en vadrouille, cinq motards, quatre tirailleurs sénégalais et un chasseur ardennais belge, en plus d’une bonne trentaine de fantassins français standards.
La bataille de la Somme fut, pour dire le fait, une vraie foire d’empoigne. Les chars étaient ignorés sauf par les pièces de 25 mm. Tout ce qui n’était pas Panzer IV (III à la rigueur) finissait troué comme une écumoire. L’infanterie se concentrait sur les fantassins d’accompagnement. Le feu croisé des armes collectives et le tir à tuer des fusiliers coûtait aux Boches des flots de sang pour conquérir un peu de terrain. Quand un char entrait dans un village, il se trouvait face aux artificiers de la 3 qui à coup de grenades, de bouteilles incendiaires et de charges improvisées en faisaient un tas de ferraille. Mais toute la rage du corps franc – et, il faut le dire, des milliers d’autres soldats qui tenaient la ligne – ne faisaient pas le poids : la supériorité numérique allemande était telle que chaque régiment français affrontait toute une division et son appui aérien. On manquait de mines (O’Neill parlait de fusiller le responsable dans le dos, mais il ne sut jamais qui il devait abattre), il n’y avait plus guère de blindés, gaspillés maladroitement, et la plupart des généraux semblaient craindre davantage de perdre leur poste que la guerre.
Après quatre jours de combats acharnés, le colonel fut tué en menant une contre-attaque. Profondément déprimé par les événements, ayant perdu les deux tiers de son régiment, il avait dit « Je suis entré dans la carrière par une charge, j’en sortirai de même. » C’était très beau mais un peu irresponsable. Son adjoint, complètement dépassé, ordonna un repli général, De *** en profita pour récupérer tous son monde et se tailler vers le sud, en cherchant une nouvelle ligne de défense.
………
Il dirigea sa troupe vers la Loire, il leur fallut 8 jours pour y arriver. Régulièrement accrochée par les Allemands, la compagnie se débrouillait tout aussi régulièrement pour les lâcher après des accrochages brutaux. Comme il s’agissait la plupart du temps d’unités de reconnaissance, on avait placé les deux 25 mm sur l’arrière avec un maximum de puissance de feu, ce qui suffisait la plupart du temps à décourager les velléités agressives. On avait bricolé des affûts FM sur les camions pour faire face aux Stukas, mais l’expérience (là encore) avait montré qu’il valait mieux se camoufler, un 24-29 ne faisait pas le poids face à une bombe de 50 kilos (ou plus). Le petit groupement se frayait ainsi un chemin vers le sud, laissant derrière lui quelques hommes en sonnette pour l’informer de l’arrivée de l’ennemi.
Sans ordres clairs et sans nouvelles du commandement, De *** laissait libre cours à sa volonté. Partout où il passait, il raflait véhicules militaires et soldats sans ordres, armement et munitions. Il avait même sa propre prévôté, ayant mis la main sur quatre gendarmes un peu perdus. L’amalgame entre les anciens du corps francs et « les types de la presse », ainsi surnommés par un familier du langage des marins, se faisait au feu et lors des bivouacs, où les hommes se racontaient leur guerre. Les nouveaux n’étaient pas moins hardis et chauvins que les anciens et, dans la 2, l’adjudant mort au combat devait être également vengé par les uns et les autres. Terropi faisait des classes de travail à sec chaque fois que c’était possible. Après deux semaines de cette retraite chaotique, De *** était à la tête de près de 350 hommes, libre de mener sa guerre et cette mentalité de corsaire était devenue la règle.
………
Le 13, ils étaient en Bourgogne lorsque Reynaud, Blum et Mandel annoncèrent à la radio qu’il n’était pas question de baisser les bras et que la France continuait la guerre. Comme personne dans la bande n’avait envisagé de poser les armes, ces paroles n’eurent pour effet que de ragaillardir les esprits et de donner à tous (sauf peut-être à quelques cadres) la certitude de bientôt tomber sur une nouvelle ligne de défense.
Presque personne n’avait auparavant entendu parler du nommé De Gaulle, mais après avoir écouté son discours du 14, chacun fut d’avis que tout s’expliquait et qu’il avait bien secoué les civils, même si on commençait à piger que la bonne ligne de défense serait peut-être très, très loin au sud.
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patzekiller



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MessagePosté le: Dim Juin 26, 2011 12:48    Sujet du message: Répondre en citant

ça latte sévère Very Happy
pour des épisodes comme ça, on regretterait que tallandier ne veuille pas inserer des coloriages...
peut etre dans un 4eme tome ... france 1940 : les bonus Razz
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clausewitz



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MessagePosté le: Dim Juin 26, 2011 15:17    Sujet du message: Répondre en citant

Pour la suite, je vois bien Terropi et O'Neil créer un équivalent du SAS au sein de l'armée française. Après tout "qui ose gagne" serait une devise qui leur sierait à merveille non ?
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