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Unité d'Elite (par Carthage)
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Fantasque



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MessagePosté le: Ven Mai 29, 2009 03:22    Sujet du message: Répondre en citant

C'est absolument magnifique!!!!

Des joyeux aux légistes, en passant par le poil de De Gaulle qui était un "disciplinaire" redoutable....

Et c'est SUPERBEMENT écrit.

Je pense que Lagadec à bien pu poser sac à terre pour la campagne de transformation des Brewster aux Grumman. Mais il faudra penser à lui faire une petite mémoire. Des souvenirs comme cela, ça ne s'oublie pas.

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Juin 03, 2009 15:57    Sujet du message: Chapitre 7 Répondre en citant

Carthage nous a fait une belle livraison pour la Pentecôte.
Pour des raisons que vous comprendrez en lisant, je sépare ce chapitre de la suite, qui viendra très vite...
Dans les deux cas, bien sûr, toute correction technique, politique, linguistique, hiérarchique (du genre "ah mais ce bateau YYY y pouvait pas être là, mais son jumeau le XXX, oui")... sera accueillie avec intérêt, la Geste de Joyeux partageant avec le reste de la FTL un principe de vraisemblance rigoureux.


Chapitre 6 – Le goûter des amiraux

Février 1941 (une semaine plus tôt) – Bizerte, quartier général de la Marine Nationale pour la Méditerranée Centrale
Les amiraux Rivet, Husson et Cellier s’étaient réunis pour accueillir à l’heure du thé (pour les Anglais) ou du goûter (pour les enfants) leurs homologues de la Terre et de l’Air, les généraux Blanc, Poupinel, Jurion, Gastin et Mathis. Malgré ce que les historiens appelleraient le Blitz Malte-Tunis, la Marine, qui savait recevoir, fit servir un thé (justement) et quelques pâtisseries d’autant plus appréciées en ces temps d’exil qu’elles n’étaient point trop orientales, grâce à un maître-queux de la Flotte qui avait jadis navigué sur l’Ile-de-France.
On papota boutique jusqu’à ce que Rivet, Préfet maritime de Bizerte et officier le plus ancien dans le grade le plus élevé, fît lecture de l’IPS du ministre relative au BILA.
Plusieurs tasses churent avec fracas, accompagnées de quelques monocles ou peut-être dentiers, incidents ténus que Rivet eut l’obligeance de ne point relever. Les terriens semblaient, surtout Amédée Blanc, révulsés à l’idée de perdre leurs chers bataillonnaires et le firent savoir avec véhémence, on était en train de perdre la Corse et le ministre se préoccupait du sort des “joyeux” ! Les aviateurs, épuisés par la tension de la bataille en cours, ne disant mot, Rivet fit alors sèchement remarquer que chacun, en ces périodes tragiques, servait à la place qui lui était fixée et qu’un ordre restait un ordre.
Le silence étant revenu, il demanda benoîtement ce que les armées pourraient apporter comme soutiens au 1er BILA. Les aviateurs assurèrent, par la bouche de Mathis, qu’une couverture de chasse, sous forme de patrouilles quotidiennes, serait mise en place dès l’arrivée du BILA sur Médenine et ce jusqu’à Gabès, ou l’embarquement serait lui aussi protégé, tout comme la traversée jusqu’à Bizerte, par les GC II/6 et III/13. Ou ce qu’il en restait, ajouta-t-il après un temps d’un ton lugubre, avant de demander qu’une fréquence radio commune soit définie entre les trois intervenants – Gastin se jeta sur son carnet d’ordres.
Rivet, se tournant vers les terriens, eut une réponse de Poupinel promettant l’enlèvement des bataillonnaires par une rame motorisée mais seulement à partir de Médenine, la piste n’étant pas carrossable jusque là pour les véhicules dont il disposait ou disposerait, il comptait en effet pour cela emprunter tout ce qui pouvait rouler dans le secteur entre Médenine et Gabès, qu’il s’agisse de véhicules des trois armes ou de véhicules civils de réquisition, déménager trois mille bonshommes et plus de deux cents mules allait mobiliser toute la ressource (fort maigre) du Sud tunisien. L’alerte serait donnée au sud de Médenine par un véhicule transmission du 2e RTT placé en vedette qui avertirait de l’approche de la formation – Jurion commença immédiatement la rédaction des ordres initiaux.
Le préfet maritime avisa alors l’amiral Husson, qui lui assura que l’on pourrait former une petite flotte entre Tunis, Bizerte et Gabès, avec sept cargos et croiseurs auxiliaires, plus deux remorqueurs-escorteurs de haute mer, mais avoua qu’elle aurait une puissance de feu des plus réduite et qu’il ne faudrait pas faire de mauvaises rencontres, il ne fallait pas compter sur la vitesse pour échapper à quelque poursuivant, la flottille ne pouvant faire que neuf nœuds, peut être dix dans le meilleur des cas, à cause des cargos. Rivet promit de demander quelque escorteur supplémentaire à Alger, assura que des Hudson I de l’Aéronavale mèneraient des reconnaissances en mer, évoqua le renfort de navires alliés disponibles à Tunis mais n’en dit pas plus, Cellier commençant lui aussi à rédiger furieusement.
Au total, la flottille serait composée des fiers vaisseaux suivants :
- pour les personnels : croiseurs auxiliaires (ex-bananiers) Belain d’Esnambuc, Caraïbe (réparé après son héroïque combat du 7 octobre précédent, dit “Bataille des Bananiers”), Charles-Plumier, Quercy et Saint-Bertrand, les bataillonnaires étant transportés dans les cales.
- Pour les mules et mulets et le matériel : cargos moutonniers Djebel Amour, Djebel Aurès et Djebel Ira.
- Pour les mauvaises surprises : remorqueurs de haute mer L’Appliqué et Buffle (ce dernier commandant la flottille), baptisés remorqueurs-escorteurs depuis qu’on leur avait greffé un râtelier à grenades ASM.
- Pour les renforts alliés : le transport de troupes HMS Royal Ulsterman et son compatriote le remorqueur-escorteur HMS Magpie.
Voilà, il n’y en aurait pas plus, peut-être demander aux Anglais une couverture maritime à partir d’Alexandrie, mais on n’y croyait guère, eux aussi étant fort occupés, restait à définir le chef de toute l’opération. Rivet se proposa et fut admis à l’unanimité, Mathis régnant dans les airs, Husson sur les mers et Poupinel sur terre, puisse Hadès ne pas s’inviter pour la croisière, Bizerte supportant quasi quotidiennement les assauts de la Regia Aeronautica et de la Luftwaffe, sans compter la menace des sous-marins (et même des navires de surface) de l’Axe – homme pratique, Cellier pendant ce temps constituait les équipages.


Dernière édition par Casus Frankie le Mer Juin 03, 2009 17:18; édité 1 fois
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Juin 03, 2009 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

Comme promis...
Nous changeons complètement de décor !
Merci Carthage !


Chapitre 7 – Les galères des Turcs

De 1935 au 1er mars 1941 – D’Istanbul à Gênes en passant par le Japon
Six ans avant les événements que nous venons de narrer, l’amiral turc Seyan Pacha avait averti son gouvernement du caractère inéluctable (selon lui) d’un nouvel affrontement avec les Hellènes abhorrés et du risque de voir les approvisionnements stratégiques de la République turque menacés par de perfides sous-marins grecs. Il préconisait pour y parer, au vu de la faible vitesse des submersibles, la constitution d’une flotte de vraquiers rapides, donnant au minimum 20 nœuds sur deux machines diesel au moins, d’une autonomie de 50 000 milles et de 10 000 tonnes d’emport en lourd, lesquels navires échapperaient aux Grecs telles les fringantes galères de la Sublime Porte se jouant des patauds corsaires espagnols. Cela dit, il n’avait émis, en planificateur expérimenté, aucune proposition recevable quand à leur conception, construction et financement – mais ses succès aux Dardanelles, lors de la guerre précédente, faisaient de lui, malgré ses soixante printemps, un augure toujours écouté.
Le Génie maritime turc n’avait pas chômé, mais il avait dû bien vite avouer que la République n’avait pas les moyens techniques d’une telle réalisation et qu’il faudrait se tourner vers l’achat de réalisations étrangères provenant, de préférence, de puissances présumées amies. Après avoir passé en revue la crème des arsenaux navals, trois projets en cours de réalisation à l’étranger furent sélectionnés. Le soviétique (Viatcheslav Mihaïlovitch Molotov, en construction à Odessa) fut rapidement écarté pour raison politique, l’amitié du puissant voisin communiste pouvant devenir envahissante. Le projet américain (Victory of Free Enterprise, lancé depuis peu aux chantiers Kayser, à Portland) le fut, lui, pour ses cotes non métriques, sa machine à vapeur et son hélice unique). Seul restaient en lice les jumeaux nippons Satiko Maru, en cours de finition, et Kinka Maru, en construction à Kobé. Après quelques péripéties diplomatiques, l’envoi d’une mission d’évaluation et éventuellement d’achat fut décidée, l’amiral Seyan tenant, à l’étonnement de tous, à diriger la dite mission.
Lors de leur arrivée au Japon, les émissaires turcs furent surpris de l’accueil amical qui leur fut réservé, en particulier par les officiers de la Marine Impériale, qui manifestaient une déférence toute particulière envers l’amiral Seyan. C’est alors que quelqu’un se souvint que l’amiral avait été attaché naval du sultan au Japon vers les années 1900, quelque temps après son stage dans la Hochseeflotte. Le comble fut atteint lors de leur réception officielle à Tokyo où l’on comprit que Yamamoto lui-même était un ami de Seyan, son aîné de quelques années, depuis qu’en 1905, à Tsushima, le jeune officier turc avait embarqué comme observateur à bord du croiseur Nisshin et semblait même y avoir été blessé.
Les deux hommes s’éclipsèrent d’ailleurs pendant la réception pour se rendre dans une maison de… thé (?) où ils burent plus de saké que de raison, jouèrent aux cartes et gros jeu jusqu’à une heure tardive et profitèrent des services de gracieuses geishas, du moins si l’on en croit le rapport détaillé de la toujours attentive Kempetai. Le retour au petit matin de l’amiral à l’ambassade turque resta légendaire dans la marine du Croissant, les jeunes officiers qui avaient eu le privilège d’accompagner leur glorieux aîné affirmant avec admiration (et après avoir dessoulé) que le Vieux savait encore fièrement tirer une bordée.
Ensuite, tout alla très vite, un voyage rapide aux chantiers Hitachi à Inoshima, une visite approfondie du Satiko Maru, fort beau navire à la guibre très prononcée, et un essai en mer exemplaire, 22 nœuds pas un de moins à pleine puissance, ce navire était une citerne de gasoil entourant élégamment quatre monstrueux diesels (copies conformes, sous licence, de groupes MAN à neuf cylindres, donnant chacun 3 000 cv). Cependant, les Japonais crurent devoir annoncer qu’ils ne pourraient en aucun cas vendre à la Turquie l’un de ces navires étant donnés les besoins de leur… commerce avec la Chine, ni assurer la construction d’un autre bâtiment pour le compte des Turcs, leurs chantiers étant totalement surchargés par les commandes de la Marine Impériale, mais que, par amitié pour la République du Croissant, ils étaient prêts à lui céder, pour un prix modique mais qui restait à convenir, la licence, les plans et certaines éléments clefs.
Après un autre rendez-vous discret des deux amiraux à une adresse renommée de Kobé, l’accord fut conclu, restait à trouver une adresse pour construire les navires !
L’Italie fasciste remporta le concours en cassant les prix et une commande ferme pour quatre unités fut passée le 1er avril 1937 aux chantiers Ansaldo de Gênes, les Japonais fournissant les machines, réducteurs, conjoncteurs hydrauliques, lignes d’arbre, hélices, générateurs électriques, guindeaux et treuils motorisés et, pour finir, une équipe de techniciens pour superviser l’implantation de tous ces équipements.
Les premiers matériels japonais, avec les techniciens, parvinrent à Gênes en juin 1938 à bord du Satiko Maru qui avait battu des records de vitesse, les Italiens, gens prudents, l’attendant pour commencer la construction de la coque. Celle-ci commença en août de la même année et ne posa pas de problème particulier, en dehors de maniaques velléités de modifications des Italiens, toutes repoussées par les Japonais avec un impérial mépris (mais non sans avoir retardé les travaux).
En juin 1940, l’entrée en guerre de l’Italie donna un brutal coup d’arrêt au chantier, qui retrouva quelque tonus en novembre malgré une crise profonde et cependant passagère des relations italo-turques. Tout serait prêt pour une sortie d’essai en mars 41.
Sur ces entrefaites, l’amiral Seyan périt en mer, ou presque en mer, se rompant le cou en chutant par gros temps sur le quai de l’échelle de coupée du croiseur Yavuz, dont il surveillait l’interminable reconstruction. Il fut porté en terre en présence de l’attaché naval japonais, qui remit en toute discrétion à son fils aîné une décoration vieille de 35 ans. Les autorités turques avaient déjà décidé que le futur forceur d’éventuel blocus porterait le nom du défunt, mais on convint, en échange d’une amicale réduction du prix payé aux Japonais, de l’associer au nom de la bataille livrée jadis contre les Russes honnis.
Le 10 février 1941, le Seyan-Tsushima – puisqu’il avait été ainsi baptisé – fut provisoirement réceptionné à Gênes par l’ambassadeur de Turquie à Rome, accompagné de son attaché naval et du collègue japonais de ce dernier, sous réserve d’essais en mer satisfaisants. Seule ombre au tableau : les autorités italiennes choisirent ce jour de fête pour demander aux Turcs de se rendre dès que possible au quartier général de Supermarina pour un entretien de la plus haute importance.
Celui-ci eut lieu deux jours plus tard à Rome. Les Turcs, stupéfaits, découvrirent que les Italiens voulaient leur faire le coup des Anglais en Quatorze et saisir le navire ! Tandis que son attaché naval s’emportait quelque peu, l’ambassadeur, diplomate à l’ancienne, après avoir consulté son gouvernement que la menace grecque semblait moins préoccuper depuis quelque temps, proposa une vente à réméré aux autorités fascistes, à la condition incontournable d’accomplir sous pavillon turc ses essais à la mer et une mission symbolique. Les Italiens, épouvantés par le taux d’attrition de leurs navires marchands en Méditerranée mais ne souhaitant point trop contrarier Ankara, acceptèrent d’emblée et le 1er mars de l’an 1941, le Seyan-Tsushima, les cales à moitié pleines, donna 24,5 nœuds dans le golfe de Gênes, à la grande joie des personnalités turco-italiennes embarquées pour l’occasion. Il apparut pourtant aux professionnels que ce lévrier marchand, outre une tendance excessive au roulis, était d’une gloutonnerie considérable en vitesse de pointe, défaut aggravé par de graves problèmes d’alimentation en gasoil à partir des deux soutes arrière. Mais les marins n’en dirent mot, pour éviter d’alarmer les politiques.




Chapitre 8 – La mission du Commandante Funicoli

15 mars 1941 – Gênes
Le Commandante Funicoli avait été choisi pour ses qualités de marin – ce capitaine au long cours avait plus de trente ans de navigation sous toutes les latitudes – et pour son attachement indéfectible à la cause de l’Italie fasciste – mais il n’aimait pas ce navire qu’il trouvait trop complexe, trop… électrique, et ce nom ridicule ! Supermarina s’en émut et lui fit la leçon : la technique, il lui faudrait s’en accommoder, et qu’importe le nom, on le changerait plus tard, Gabriele-d’Annunzio, par exemple, lui plairait sans doute davantage ?
En attendant, il avait l’ordre de préparer sa mission avec le plus grand soin, un trajet Gênes-Marseille, Marseille-Antalya, Antalya-Gênes était à prévoir, à pleine charge de Marseille à Antalya puis à lège ou presque, le tout à vitesse élevée et sous pavillon turc, cette identité provisoire lui garantissant de la part de tous les belligérants le traitement de faveur réservé aux neutres. Il partirait dès que possible avec un équipage de commerce d’une quarantaine d’hommes renforcés par une escouade de Chemises Noires pour sa sécurité, les Allemands l’attendant à Marseille parlaient italien, un employé du consulat d’Italie à Istambul parlant parfaitement turc l’accompagnerait jusqu’à Antalya, bref il ne pouvait y avoir, il n’y aurait aucun problème !
Pourtant Funicoli s’inquiétait. Qu’est-ce qui avait poussé les Turcs à imposer cette étrange condition d’un unique voyage à leur bénéfice, tout en renonçant à leur navire ? Le Commandante ne pouvait savoir que la Turquie, deux ou trois mois plus tôt, avait échangé une cécité provisoire sur les activités des agents de l’Allemagne en Irak ainsi que sur celles des sous-marins du Reich (fort rares à l’époque en Méditerranée) dans les eaux turques et quelques autres amabilités faites au Reich contre diverses fournitures militaires dont le Ankara estimait avoir un urgent besoin, à savoir :
- 150 moteurs d’avion DB-601A-1 totalement équipés, avec leur bâti et canon de 20 mm ;
- 150 lots de pièces de rechange pour les dits DB-601A-1, y compris leurs systèmes d’injection et leurs compresseurs, plus diverses fournitures chimiques nécessaires au fonctionnement des dits moteurs durant 950 heures (chacun) ;
- 300 mitrailleuses MG-17 de capot ;
- les munitions afférentes aux armes sus-citées, 200 coups par canon et 2 000 coups par mitrailleuse ;
- 5 000 fusils français MAS-36, en état de marche et avec leurs trousses d’entretien ;
- 200 FM français 24/29, en état de marche et avec canons de rechange et trousses d’entretien ;
- 50 000 munitions de calibre 7,5 mm 29c pour les armes sus-citées ;
- une AMD 178 à canon de 47 mm (dite modèle de Cosne) et dix autres à canon de 20 mm, toutes en état de marche ;
- dix chasseurs de char Laffly W15t avec leur canon de 47 mm, tous en état de marche ;
- 10 000 obus de 47 mm ;
- Deux cellules (sans moteur) de chasseur Arsenal VG33 (fuselage, plans fixes, ailes, train et gouvernes) ;
- 6 000 combinaisons boutonnées de nuance gris fer, du modèle utilisé par les mécaniciens de la Luftwaffe, et 6 000 casquettes de travail, dites “à l’autrichienne”, de la même nuance.
Le tout bien emballé dans des caisses en bois.
Le Gros Hermann avait été coriace à convaincre, mais ce n’était là que des matériels de prise ou déjà dépassés, une bonne affaire en somme ! Le 15 mars à 20 heures, les services de l’Amiral Canaris prévenaient l’ambassade turque à Berlin que les belles caisses en bois étaient arrivées à Marseille. Dès le lendemain, l’attaché naval turc était reçu dans les bureaux de Supermarina et des ordres impérieux partaient pour Gênes.

Le Commandante Funicoli se dit qu’il fallait compter large. Il se donnait 24 heures pour les derniers préparatifs, 24 heures encore pour arriver à Marseille, encore 24 heures pour le chargement, si les équipements portuaires (que ces mauvais perdants de Français avaient mis dans un état épouvantable) ne fonctionnaient pas trop mal, ensuite dix jours complets de mer pour atteindre Antalya – la route serait sinueuse.
Devant rester en constant contact radio avec Supermarina, il avait fait procéder aux essais transmission par Laddra, son officier radio, tout avait bien marché mais fait étrange, ses appareils ne fonctionnaient qu’avec le générateur de la machine n°4. Le générateur auxiliaire, activé par un petit diesel, était alimenté par l’une des soutes à carburant arrière, celles qui posaient problème, on verrait ça en mer, Tartini, son chef mécanicien, malheureusement fasciste des plus tièdes, était un sorcier, calabrais en plus – par contre, il n’avait pas d’électricien et l’employé du consulat manquait à l’appel.

L’embarquement de l’équipage s’acheva le 17 mars vers 19h00 et celui des Camicie Nere une demi-heure plus tard. Leur chef, le sous-lieutenant Matteo, milanais comme ses six hommes, n’avait jamais embarqué, il avait un air quelque peu exalté et donnait facilement dans la Bella Figura, il avait tout juste 20 ans – Funicoli fit donner aux hommes le quartier 2, totalement inoccupé, trouva une belle cabine au sous-lieutenant et fit concentrer tout l’armement dans la cabine voisine, au grand scandale de Matteo, à qui il confia cependant la clef.

Les aussières furent filées à 20h00. Le second, le Tenente Melano, s’occupant seul de la manœuvre, le Seyan-Tsushima quitta le port à 4 nœuds cap au 180. Au bout d’un quart d’heure, Funicoli reprit la main et fit pousser à 15 nœuds au 230, la mer était d’huile, un vrai paradis, il fit monter à 20 nœuds, le navire répondait bien, il essaya avec succès le système de conjonction hydraulique sur les deux lignes d’arbre. Le navire, à lège, roulait déjà, Matteo commença à pâlir, suivi de près par tous ses hommes, Funicoli les envoya au grand air, sur la plage avant. Le chef Tartini demanda à lui parler, il n’y avait pas de solution mécanique pour les réservoirs arrières, certainement une malfaçon de chantier, le Commandante ne le prit pas au tragique, ayant décidé de faire recompléter ses pleins à Marseille, pour le reste, on verrait au retour à Gênes, au chantier Ansaldo.

La nuit et le jour suivant passèrent tranquillement, à filer vers l’ouest à allure réduite. Au soir du 18 mars, le Seyan-Tsushima entra paisiblement dans le port de Marseille où, sur ordre de la capitainerie de la Kriegsmarine, il fut amarré au quai 3. Une longue théorie de camions l’y attendait, sagement alignés et le chargement débuta de suite. Funicoli fit lever ses panneaux de cale et les grues du port s’activèrent, il tenait à ce que les choses soient bien faites, donc que tout soit bien réparti et solidement amarré, il surveilla le travail en personne, aidé de son second, son équipage et les Chemises Noires participant à la tâche. Un officier bigarré monta à bord, c’était un Turc qui faisait l’inventaire des caisses embarquées, après s’être présenté en un anglais hésitant, il salua et redescendit prestement sur le quai ou cinq hommes à lui l’attendaient. Vers minuit, le Commandante gagna sa cabine pour prendre quelque repos, en même temps que la moitié de son équipage, Melano prit la suite avec l’autre moitié de l’équipage, son quart finirait à six heures.




Chapitre 9 – La damnation du Maître Principal Kerdoncuff

19 mars 1941 – Marseille
Vers 16h00, le chargement continuant, Funicoli se rendit à la capitainerie et s’enquit fort courtoisement de la procédure à utiliser pour refaire ses pleins, mais le Kapitan-zur-See Böhl eut un haut-le-cœur en entendant la requête, les quantités demandées de gasoil entamaient dangereusement ses réserves, il se devait d’en garder pour ses propres navires, U- et S-boote, nicht war ! Capito ? mais il acceptait, gut Kamarad, de lui faire un bon de réquisition auprès des Français, il n’aurait qu’à le leur présenter, ils avaient perdu la guerre après tout !
Fataliste, Funicoli remonta à son bord et en redescendit avec Matteo et deux de ses Chemises Noires en armes pour gagner la petite baraque miteuse que le Tedesco lui avait montré. Il donna une légère secousse à la porte qui failli bien se dégonder et entra sans plus de façons, suivi de ses sbires.

Cinq hommes étaient entassés dans un espace confiné. Le mur de gauche était couvert jusqu’au plafond d’une quantité impressionnante de boîtes d’archives. Au fond, un individu aux allures de pantin rêvassait, un fume-cigarette à la main, trônant derrière un vaste bureau quelque peu noirci d’un côté, face à un autre bureau, lui minuscule, où était recroquevillé un individu renfrogné. Sur la droite, une sorte de bureau d’écolier à pupitre où deux hommes plus jeunes écrivaient, le corps déformé par l’étroitesse de l’assise, tandis qu’un troisième, du même âge, assis à même le sol, montait en les pliant des boites d’archives en carton.
Avec une urbanité suave, le pantin au fume-cigarette demanda au renfrogné de bien vouloir s’enquérir des noms et qualités des visiteurs. Le dit renfrogné se leva en boitillant (non une blessure de guerre, mais des fourmis dans une jambe), se présenta – maître principal Gaël Kerdoncuff, 25 ans de service dans la sous-marinade – et, après un salut des plus vagues au Commandante, s’enquit poliment de l’identité des Italiens. Les présentation achevées, l’homme au fume-cigarette daigna enfin parler de lui-même avec une sorte de plaisir contenu : capitaine de vaisseau Antoine-Henri de Jobbard, avec deux b, crut-il bon de préciser – il est de très saines traditions dans la Marine, l’une d’elles consiste à faire de lamentables jeux de mot avec le nom des amiraux, Darlan, à tout seigneur, était surnommé “Slow zob” (comprenne qui peut) ; Jobbard avait eu l’honneur peut-être discutable d’avoir un tel surnom dès sa sortie de Navale, au début du siècle, en position pénultième : ses pairs l’appelaient affectueusement “ça va mieux en le disant”.
Tout en cet homme suscitait l’étonnement, son uniforme semblait venir d’un autre âge, il portait même lavallière, bottines à boutons et des favoris qui semblaient avoir poussé à Fou Tchéou, ses manières fleuraient bon le nobliau fin de race, son histoire enfin était poignante, ancien seigneur des archives du service hydrographique de la Marine, invité par sa hiérarchie à se replier sur Alger dans les derniers jours du Déménagement, il avait raté l’embarquement prévu, son réveille-matin lui ayant failli en fin de sieste et il n’avait pu qu’accueillir les colonnes allemandes au milieu de l’océan de gravats qu’était devenu le Vieux Port. A Alger, la Marine ne semblait pas encore s’être rendu compte de son absence.
Les envahisseurs, peu regardant puisque terriens, trop heureux de tenir un officier de marine de rang relativement élevé, l’avaient presque nommé préfet maritime de Marseille. Quand Paris s’en préoccupa, il était trop tard et Pluton, ministre de la Marine de Laval, avait validé cette ascension, seule la Kriegsmarine restait méfiante, jalousie de marins, nul doute.
Pour la toute petite histoire, le maître principal Kerdoncuff, lui, avait été fait aux pattes à la sortie d’un établissement très chic, Les Demoiselles de la Garde, où il s’était quelque peu assoupi au côté d’une dame du meilleur demi-monde (sa solde du mois y était passée), la première fois de sa carrière qu’il ratait l’appel ! Jobbard ayant besoin d’un adjoint, le sous-marinier avait échappé au stalag, un Breton étant, supposaient les vainqueurs, une sorte d’Aryen égaré chez les Métissés.

L’heure passant, le Commandante agita son ordre de réquisition sous le nez de Jobbard avec une impatience certaine, encore accrue par l’impuissance apparente d’Antoine-Henri lui assurant qu’il ferait tout son possible pour satisfaire les demandes de « nos chers alliés italiens » mais qu’il ne disposait pas de telles quantités de gasoil ! Un des matelots comprimés fit alors allusion, en chuchotant à l’adresse de Kerdoncuff, aux douze wagons citernes du train de Toulon, le dernier 8h47, stationnés sur une voie de garage au fond du port depuis neuf mois, Bon sang mais c’est bien sûr, hurla presque Kerdoncuff, suscitant un mouvement réflexe de Matteo vers l’étui de son Glisenti, le Commandante mit fin à ces errements en s’écriant dans son français personnel « Ma, oune train, qué train ? »

Le CV de Jobbard, tout aussi étonné que l’Italien, pria le maître de les sortir de l’ornière ou ils étaient enfoncés. Kerdoncuff expliqua posément que ce train, chargé de gasoil siphonné dans les épaves des navires coulés par les bombes allemandes aux derniers jours de la Bataille de France, n’était jamais parti, faute de locomotive. Il pouvait faire dételer les wagons qui seraient poussés un par un par un véhicule que « nos chers alliés allemands » prêteraient sûrement avec joie sur l’épi de voie du quai n° 3 et qu’ils seraient vidangés à tour de rôle grâce à un camion-pompe emprunté aux mêmes. Merci, mon ami, s’écria Jobbard, l’Europe de demain est enfin en marche grâce à l’union de trois de ses marines ! Suivi par les Italiens, un Kerdoncuff rageur, harcelé par une petite voix qui lui disait « Gaël, mais que fais-tu ? Tu ne pouvais pas te taire ? » se rendit à la capitainerie allemande où le Kapitan Böhl, sehr korrect, accéda à tout.

Kerdoncuff, rageant toujours intérieurement, estima qu’il y en aurait pour quatre heures et se mit immédiatement au travail, aidé par une dizaine d’employés du port, plus ses trois matelots que Jobbard, princier, avait mis à sa disposition. La soute 1 (bâbord) fut intégralement recomplétée mais la soute 2 (tribord) ne put être entièrement remplie. Sur sa passerelle, le Commandante constata une gîte de 5 degrés à tribord, porca miseria ! il allait falloir décharger une partie des cales tribord pour recharger à bâbord, Bohl, qu’il avait convié à ses côtés, lui fit remarquer qu’il n’avait qu’à ballaster avec les commandes qui se trouvaient de part et d’autre des deux inclinomètres, Tartini avoua son incompétence et c’est Kerdoncuff, sous l’œil intéressé du Commandante, qui réalisa l’équilibrage – il trouva cependant étrange qu’il faille faire démarrer aux batteries la machine n° 4 pour avoir du jus, connaissaient pas bien leur navire, ces Macaronis, heureusement qu’ils avaient sous la main un breveté électricien – c’est alors que sa petite voix intérieure gémit : « Oh non, mon pauvre Gaël, qu’as-tu encore fait, toujours aussi c… » [Nous devons au lecteur de lui avouer que la voix intérieure du maître principal Kerdoncuff n’utilisait pas de points de suspension.]

Vers 22h00 ce 19 mars, le Seyan-Tsushima reprit la mer en emportant le maître principal Gaël Kerdoncuff, réquisitionné par le Commandante, l’exhibition du Glisenti de Matteo ayant fait taire les protestations d’un Jobbard scandalisé. Le Breton fut d’abord confiné dans une cabine confortable proche de celle servant d’armurerie, on lui ferait prendre l’air plus tard, il seconderait Tartini – en attendant, il restait seul avec ses visions de douze fusils braqués sur lui pour haute trahison…

Cap sur le cap Corse et à 20 nœuds, avanti !
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MessagePosté le: Mer Juin 03, 2009 17:30    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
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Merci Carthage !


Chapitre 9 – La damnation du Maître Principal Kerdoncuff

Pluton, ministre de la Marine de Laval, avait validé cette ascension,



Pluton = Platon, I presume ??
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Folc

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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Mer Juin 03, 2009 17:38    Sujet du message: Répondre en citant

On s'attendrait presque à voir surgir des dialogues à la Michel Audiard! L'ensemble de ce coloriage est vraiment très prometteur, mais je me demande comment l'idée à pu en venir à Carthage? Et combien d'épisodes comptera le feuilleton?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Juin 03, 2009 18:04    Sujet du message: Répondre en citant

folc a écrit:

Pluton = Platon, I presume ??


Evidemment... et la coquille s'explique par la présence, dans le texte précédent, d'Hadès... Wink
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folc



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MessagePosté le: Mer Juin 03, 2009 18:09    Sujet du message: Les bateaux des Joyeux Répondre en citant

Pour ce qui est bateaux français, je regarde ce soir après mon retour à la maison.
Je signale sans attendre que le HMS Magpie n'existe pas encore en février 1941. Cet aviso (sloop) de la classe "Black Swan" (1350 tonnes, un armement respectable d'escorteur) n'a été lancé qu'en 1943.
La précédente Magpie, une canonnière, n'est plus de ce monde. Et son âge vénérable (lancée en 1899) lui aurait sans doute interdit des galipettes en Méditerranée.
Mais on pourra bien trouver un escorteur sur base de chalutier sinon de remorqueur.

Quant au HMS Royal Ulsterman, en 1941 OTL, il faisait des transports entre Angleterre et Islande et c'est lui qui a ramené au pays les survivants du Hood. Il peut en faire autant en FTL.
On peut lui substituer son jumeau, le Royal Scotsman, sauf à ce qu'il soit lui aussi peu "méditerranéen" en 1941.
L'un comme l'autre devaient sans doute pouvoir emporter 800 hommes de troupe.
Ce qui fait que je me demande s'il n'y a pas au total plus de navires prévus que de passagers ??
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Juin 03, 2009 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

petit commentaire : connaissant bien marseille, et en relation avec les aventures de JL dans cette ville, il est probable qu'alger sache tout sur le contenu de ces caisses avant meme qu'elles aient embarqué sur le navire. peut etre meme qu'il y a eu un peu de fauche... qu'elle reapparaisse pour equiper des maquisards au moment de la liberation de la ville en 43-44.
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MessagePosté le: Mer Juin 03, 2009 22:17    Sujet du message: Des bateaux pour les Joyeux (2) Répondre en citant

Après relecture : ai-je bien compris qu'il y a environ 2500 hommes à transporter (si les quelque 600 à 700 inaptes ont été laissés sur place) ?
Dans ce cas, trois ou quatre bateaux de transport du type du Royal Scotsman devraient suffire pour les hommes et deux pour les bêtes ??
Les bananiers, transformés en croiseurs auxiliaires ou non, ne sont pas l'idéal comme transports de troupes. Au demeurant le Saint-Bertrand, ex cargo allemand Chemnitz capturé le 28 septembre 1939 par le sous-marin MN Poncelet, n'est pas un bananier (et pas davantage un transport de passagers).
Reprenons dans l'ordre.

Escorte :

En OTL, les remorqueurs de haute mer Appliqué et Buffle sont basés à Dakar dès le début de la guerre (A.) ou rejoignent ce port (B., qui a aidé le Richelieu pendant la bataille de septembre). Nous pouvons les y laisser en FTL : l'un ou l'autre a pu être utile à l'Illustrious pendant ses essais.
Il y a suffisamment de remorqueurs sur les cotes d'AFN, comme le Vigoureux (427 tonnes) et le plus gros Goliath (1150 tonnes). Deux remorqueurs sont-ils indispensables ? On peut préférer une escorte composée d'un remorqueur (plutôt le Vigoureux pour un convoi côtier), un dragueur auxiliaire (AD242 Pen Men), un patrouilleur auxiliaire ne transportant pas d'hommes (par exemple, le chalutier P43 Sergent-Gouarne) et, pourquoi pas, un dépanneur d'hydravions reconverti en patrouilleur (Petrel 7).
Plus un chalutier ASM anglais, le HMS Lydiard.

Transports :

Pour le transport des hommes, si l'on retient la participation anglaise avec le Royal Scotsman, on pourrait utiliser les paquebots (et patrouilleurs auxiliaires, donc capables de se défendre aussi), P7 Pascal Paoli, P8 Sampiero Corso, 850 passagers possibles sur un court trajet chacun. Au cas où leur capacité serait inférieure, on peut prévoir un autre paquebot, le P9 Ile-de-Beauté.
Pour les animaux et le matériel, mettons les deux derniers "Djebel": Djebel Aurès, Djebel Ira.
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MessagePosté le: Jeu Juin 04, 2009 13:38    Sujet du message: Répondre en citant

L'histoire de ce navire turc est-elle OTL ?

Sinon, quelques remarques :
- le Caraïbe étant à Djibouti en juin 40 et la campagne d'AOI se finissant au printemps 41, je doute qu'il soit de retour en AfN. Et même après, il faut bien des navires pour faire la liaison entre les possessions françaises de cette partie du monde (note : il se fait réparer à Djibouti)
- idem pour le Quercy, qui servira pour l'AOI et se fera ensuite couler par le Kormoran toujours dans l'Océan Indien fin 41 (il est donc probablement resté sur place pendant tout ce temps).
- 15 mars 41 : "ainsi que sur celles des sous-marins du Reich (fort rares à l’époque en Méditerranée)" => inexistants, tout simplement à cette période
- "dix chasseurs de char Laffly W15t avec leur canon de 47 mm, tous en état de marche" => euh ... pas vraiment possible
- "Deux cellules (sans moteur) de chasseur Arsenal VG33 (fuselage, plans fixes, ailes, train et gouvernes)" => idem, pas possible (à moins que les Allemands ne refilent l'exemplaire évalué à Rechlin) et puis pourquoi les Turcs voudraient-ils d'un tel avion dont ils ne doivent même pas connaissance ? (magouille française ou pas derrière tout ça, les Allemands ne sont pas dupes)
- de façon générale, je ne vois pas les Allemands céder quoique ce soit en 1941 à part du matériel obsolète, ils ont besoin de tout le matériel possible pour préparer Barbarossa
- 19 mars 1941 : "U- et S-boote, nicht war" => même remarque que ci-dessus, pas de U-boot et S-boot en Méditerranée à ce moment-là
- un train de wagons d'essence resté intact depuis juillet 40 et les Allemands n'y auraient pas touché ??? Permettez-moi d'en douter Think
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MessagePosté le: Jeu Juin 04, 2009 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

Pour le train, c'est possible à condition qu'il s'agisse de fuel lourd inutilisable par la plupart des camions et voitures et donc réservé à la marine.

On peut imaginer qu'il soit sur un tronçon de voie isolé par la destruction d'un hangard en béton par exemple.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Juin 04, 2009 15:56    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
- le Caraïbe étant à Djibouti en juin 40 et la campagne d'AOI se finissant au printemps 41, je doute qu'il soit de retour en AfN. Et même après, il faut bien des navires pour faire la liaison entre les possessions françaises de cette partie du monde (note : il se fait réparer à Djibouti)
- idem pour le Quercy, qui servira pour l'AOI et se fera ensuite couler par le Kormoran toujours dans l'Océan Indien fin 41 (il est donc probablement resté sur place pendant tout ce temps).


Commentaires prévus - grâce à l'aide signalée de Folc, Caraïbe et Quercy iront voguer ailleurs.

loic a écrit:
- 15 mars 41 : "ainsi que sur celles des sous-marins du Reich (fort rares à l’époque en Méditerranée)" => inexistants, tout simplement à cette période


Tout à fait... C'est ce qu'on appelle un understatement (je ne sais pas comment on dit en turc).

loic a écrit:
- "dix chasseurs de char Laffly W15t avec leur canon de 47 mm, tous en état de marche" => euh ... pas vraiment possible
- "Deux cellules (sans moteur) de chasseur Arsenal VG33 (fuselage, plans fixes, ailes, train et gouvernes)" => idem, pas possible (à moins que les Allemands ne refilent l'exemplaire évalué à Rechlin) et puis pourquoi les Turcs voudraient-ils d'un tel avion dont ils ne doivent même pas connaissance ? (magouille française ou pas derrière tout ça, les Allemands ne sont pas dupes)


Les Laffly vont (presque) disparaître (là encore, c'était prévu).
Les Français ont fait un bruit pas possible sur le VG33 en 40, un peu comme les Allemands avec le He-100... Les Turcs y ont cru (au moins un peu). Les Allemands vont leur envoyer... des pièces détachées...

loic a écrit:
- de façon générale, je ne vois pas les Allemands céder quoique ce soit en 1941 à part du matériel obsolète, ils ont besoin de tout le matériel possible pour préparer Barbarossa


Exact. "Mais attendons la fin" (La Fontaine).

loic a écrit:
- 19 mars 1941 : "U- et S-boote, nicht war" => même remarque que ci-dessus, pas de U-boot et S-boot en Méditerranée à ce moment-là


Même réponse que ci-dessus. Le KzS Bohl pense qu'il pourrait un de ces jours avoir à ravitailler des U/S-booten...

loic a écrit:
- un train de wagons d'essence resté intact depuis juillet 40 et les Allemands n'y auraient pas touché ??? Permettez-moi d'en douter Think


Ah, d'abord c'est du gasoil (et même du fuel lourd naval, merci Finen), ensuite y'en a pas des masses (les wagons ne sont pas pleins), enfin ils ont été oubliés de tout et de tous... ou presque...

Enfin, si l'histoire du Seyan Tsushima est OTL, je sens qu'il va falloir récrire d'urgence la Vraie histoire de la Guerre... Rasta
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MessagePosté le: Jeu Juin 04, 2009 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

des wagons abandonnés sur les quais du port autonome...à mon avis, gaetan et gaston ont du dejà se servir et remplacer un volume certain par de la binouze frelattée Laughing
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MessagePosté le: Jeu Juin 04, 2009 18:01    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
des wagons abandonnés sur les quais du port autonome...à mon avis, gaetan et gaston ont du dejà se servir et remplacer un volume certain par de la binouze frelattée Laughing


Hé, fada, pourquoi tu crois que le Commandante, il arrive pas à recompléter ses cuves à fond ? Laughing
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MessagePosté le: Jeu Juin 04, 2009 18:28    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Les Français ont fait un bruit pas possible sur le VG33 en 40, un peu comme les Allemands avec le He-100... Les Turcs y ont cru (au moins un peu). Les Allemands vont leur envoyer... des pièces détachées...

Mmh, oui, mais l'usine a été incendiée en juin 40 et l'avion étant majoritairement en bois ... Twisted Evil
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