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Blindés en AFN
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Menon-Marec



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MessagePosté le: Mar Mai 27, 2008 18:32    Sujet du message: Blindés en AFN Répondre en citant

D'accord pour estimer qu'une poignée à peine - et encore - de B1 bis pourra être transportée en AFN. Par contre, compte tenu du poids et du volume moindres, il devrait être possible de charger sur des cargos des AMD Panhard, des H 39, voire des R 40, en quantités substantielles. Les Panhard réarmées avec du 47 AC selon le montage Restany et les H 39 et R 40 à canon long devraient faire du bon travail contre les Italiens. D'autre part, on peut envisager de produire la Panhard aux États-Unis (à Savannah, bien sûr, ou ailleurs), en la dotant d'un moteur américain V8 quelconque - de toute manière aussi fiable, plus coupleux et moins délicat à entretenir qu'un sans-soupapes.
Amts, comme l'on écrit à l'AFP.
M-M
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loic
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MessagePosté le: Mar Mai 27, 2008 22:24    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,
Pour les B1, on parlait uniquement des proto embarqués sur le Mécanicien Principal Carvin. Pour les autres véhicules, la réécriture de la campagne de France permettra de déterminer ce qui peut être sauvé. Je crains que pour retarder les Allemands au maximum il ne faille sacrifier tout le matériel un tant soit peu efficace, car le déséquilibre va s'accentuer.
Ce qui pourra être sauve sera soit sorti d'usine et évacué directement, donc certainement incomplet (et l'AfN en 40 ne permet guère autre chose que des bricolages), soit très usé au sortir de la campagne de France.
Pour la production aux USA, ça serait séduisant pour nous autres Français, mais plutôt irréaliste dans le contexte FTL : pays à l'échine brisée, donc peu de ressources "sonnantes et trébuchantes", donc obligation de s'insérer dans les programmes américains ou britanniques (petites variations possibles), problème des conversions de mesure, de l'urgence de la situation, d'une probable méfiance des Américains (voire des Anglais) devant ces Français quand même expulsés de chez eux, ...
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Mai 28, 2008 07:18    Sujet du message: Répondre en citant

une chose est sure en tout cas c'est que ces automitrailleuses modifiées seront particulierement utiles :
-face aux tankettes italiennes, surtout si elles sont bricolées
-pour la prise en main des criteres de la guerre du desert : probleme du au sable...
c'est à alger que peut se faire le bricolage de monter un V8 US et de le tester.
cet engin, s'il est une reussite et efficace, ne doit normalement equiper que les escadrons de reconnaissances, presente un rapport qualité prix meilleur que les SAV, sera tres adaptés aux combats en corse et en grece (moins lourd, plus petit).
il peut meme constituer une alternative nationale pour les echellons antichar ( un "AMX 10 RC" avant l'heure)
je pense donc que toute ces raisons (et surtout le rapport qualité prix) peuvent faire que cela peut etre un motif viable pour distraire un des chaine de montage de savanah au profit de cet engin. il y aurait meme une filiation, une tradition, plus directe pour ce qui va suivre et en ce qui concerne les blindés à roue (typically french).
ou on peut meme imaginer que ce soit sur alger en 41-42 que se fasse un reconditionnement, un retrofit, de tout ce qui pourra se recuperer en terme de chassis, tourelle etc etc pour en faire l'engin decrit plus haut.
apres tout il ne s'agit d'avoir que 60/80 engins par division mecanisée ou blindée
apres tout ce materiel etait tres viable pour l'epoque...
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Fantasque



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MessagePosté le: Jeu Mai 29, 2008 09:12    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous.

Je ne crois pas que plus de 4 à 6 Panhard 178 puissent être sauvées. Ces véhicules sont trop utilses dans les combats de retardement pour être évacués avant qu'il ne soit trop tards. N'oubliez pas que le 25-mm frnaçais vaut en capacité de pénétration le 37-mm PaK....

Le nombre de matériels que l'on peut faire produire aux USA est limité pour des raisons tant techniques que financières. On a choisi le S-35/40 parce que les négociations étaient sur le point d'aboutir en juin 40 et que le terrain était déjà choisi.

Pour les blindés à roues on a des improvisations sur base Chevrolet (similaires aux véhicules espagnols), des Marmont sud-africaines, et des Humbert britanniques, sont certaines pourraient voir leur 15-mm BESA (licence tchèque) remplacé par un 25-mm français.

Ce n'est que plus tard (43) que l'EM français obtiendra la mise en production du M28 (standardisé mais non produit historiquemen) avec une version à canon de 47-mm tirant des obus APDS dérivés des projectiles Brandt certifiés en 40. Ce véhicule, qui devrait être opérationnel dès l'été 43 (et qui est illustré sur le site grâce à FREGATON) est le précurseur des AMX-10RC. L'obus sous-calibré Brandt pour canon de 47/L53 perce le blindage du Panther sans problème.

J'en profite pour une remarque.
Les auto-canons de 47 improvisées (sur chassis Laffly) ont connu de remarquables succès début juin 40. En FTL cs succés seront encore plus notables.
Or, historiquement, ce sont ces succés qui vont persuader l'US Army de constituer le "Tank-Destroyer Corps" dont les premiers matériels devaient être des engins à roues. Ce n'est que devant l'impossibilité de monter des armes supérieures au 57-mm sur des blindés à roues sans voir le poids grimper de manière astronomique, que le TDC est passé aux engins chenillés.

Amitiés

F
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MessagePosté le: Lun Juin 02, 2008 13:47    Sujet du message: Notes marginales sur les blindés à roues Répondre en citant

Suite aux questions de Menon-Marec, je reviens sur la question de certains armements et en particulier les véhicules blindés à roues.


I . La situation OTL.

En 1940, la situation en ce qui concerne les automitrailleuses est la suivante:

Aux Etats-Unis, aucun modèle n’est en production. La T-14/M1 est considérée comme surplus (22 exemplaires avec les proto) et l’on a considéré qu’elle pouvait être achetée en urgence. La « Scout-Car M3 » est en production, mais c’est un véhicule qui peut surtout servir de poste de commandement ou de petit transport (une équipe de 5 à 6 hommes). Aucun véhicule ne peut être rapidement obtenu dans la catégorie des automitrailleuses avant la production des modèles en cours de développement (en fait rien ne bouge dans l’industrie avant début 1941, et les premiers prototypes (comme ceux de Ford qui donneront naissance à la M8 historique) correspondent à des réponses aux demandes du Tank Destroyer Corps, et sont inspirés par le Laffly W-15 TCC français de 1940).

Les Staghound (T17E1) ne seront produits que sur commande britannique pour les combats contre L’Afrika-Korps et ne seront livrés que tardivement, début 43. Ce modèle ne sera sans doute pas réalisé en FTL. Le projet est lancé en juin 41 et la décision de production en janvier 1942 (2844 T17E1 seront produites aini que 1000 T17E2 avec une tourelle portant 4 x 7,92 AA). En FTL il n’y a aucun besoin pour ce matériel.
On voit par contre apparaître beaucoup de prototypes et de projets (désignations en Txx) dont certains pourraient déboucher en FTL. J’y reviens en section IV.

L’Afrique du Sud va produire un véhicule robuste mais haut et visible, et armé seulement de mitrailleuses (2 BESA 7,92 ou 1 x 12,7 et 1 x 7,62 US) sous licence Marmont-Herrington. Les unités Sud-africaines vont les utiliser en 41 et 42. Ces véhicules, en automne 40 sont immédiatement disponibles car la production en Afrique du Sud est faible et montera historiquement vers l’hiver 40/41.

En Grande-Bretagne on a par contre un programme très important.
On a un véhicule conceptuellement similaire à la voiture de reconnaissance de l’Armée Française des années trente (Programme « L », avec un proto Renault et un proto Berliet) ou encore à la « voiture de prise de contact » destinée aux TOE, concours que Berliet remporta avec la VUDB (dont 50 exemplaires furent construits + 12 pour la Belgique), mais très différent dans sa réalisation, la « Scout Car » ou, pour respecter la désignation officielle, Car, Scout.
Ce sont des véhicules bas, sans tourelle (mais avec un pivot pour un BREN), beaucoup plus discrets que les véhicules français du programme « L », avec un équipage de 2 hommes. 1 modèle est en production, celui conçu par BSA et Daimler.

On a ensuite un véhicule plus similaire à une automitrailleuse, et qui sera appelé « Tank, Light (wheeled) » dans la nomenclature britannique.
Dans cette catégorie on a le « Tank, Light (Wheeled), Guy MkI ou MkIA » produit par GUY Motors . La version 1 a pour armement 1 x 0.50 in Vickers et 1x 0.303 in Vicker. La 1a a 1 x 15-mm BESA (licence d’une arme tchèque) et 1 x 7,92-mm BESA. Les moyens industriels de GUY étant limité seulement 101 véhicules seront produits. Le dessin du GUY est transmis à l’industrie canadienne qui en fera le Fox (poids 7,37 tons) en 1941, mais 200 exemplaires seulement seront produits en raison de la montée en production du Humber.

Humber, va produire une copie du GUY (la coque est pratiquement la même) sur la base d’un tracteur d’artillerie produit par Karriers Motors de Luton (Bedfordshire). Ce véhicule sera produit en très grande série avec 5400 unités. La production commence fin 40.
Les Humber MkI sont triplaces avec le même armement que les GUY Mk1a. Ils pèsent 6,85 British tons (short tons) et leur blindage maxi est de 15-mm. Les MkII sont un peu modifiés et le poids monte à 7,1 tons. Les MkIII ont un équipage de 4 hommes avec un radio qui peut être aussi conducteur auxiliaire (siège vers l’arrière). Les MkIV reçoivent un 37-mm américain (moins puissant que le 2-pdr britannique).

Enfin on a la Daimler (Tank, Light (Wheeled) Mk.II), qui recevra un 2 pdr et entrera en production à l’automne 41. C’est un véhicule remarquable (la France l’utilisera en Indochine après 45) mais que les Britanniques garderont pour eux au moins jusqu’en 43.

Une « aberration » dans ce programme est le véhicule développé sous risque privé par AEC à partir de son tracteur d’artillerie « Matador » avec la tourelle d’un char Valentine. Le véhicule (lourd et demandant des routes en bon état ou des sols assez durs) sera présenté à Churchill clandestinement lors d’une parade des Horse Guards et Winston le fera inclure en juin 41 dans le programme de production. Le AEC MkI a donc un équipage de 3 hommes, 1 x 2pdr et 1 BESA 7,92 et pèse 11 tons. Le MkII reçoit une tourelle à 3 hommes avec soit le 6-pdr (57-mm) soit le 75-mm britannique (qui utilise des pièces du 6 pdr) et que l’on retrouve sur le Cromwell. Le véhicule pèse alors 12,7 tons et il est considéré plus comme un chasseur de char ou un véhicule d’appui que comme une automitrailleuse.

II. Les développements FTL

La séquence des décisions et des événements en FTL devrait donc être la suivante :
En septembre 1940, (ou même fin août) l’Armée française cherche désespérément des automitrailleuses pour se rééquiper et remplacer le matériel usé en AFN. Comme déjà établi auparavant, il n’y a que 2 possibilités, la construction de véhicules sur base de camions Chevrolet (les Chevrolet-Thornton) et l’achat de Marmont à l’Afrique du Sud. Ceci couvre les besoins de rééquipement jusqu’au printemps 41.
Entre novembre 40 et début 41 l’Inspection de la Cavalerie commence à prospecter des matériels moins improvisés. Le prototype de la Panhard 201 a été testé au Maroc, mais le véhicule est au mieux un démonstrateur et non un véritable prototype. Les Scout Cars britanniques ont été testées et certainement trouvé utiles (souvenirs du programme « L » de 1930). On en commandera. A l’horizon fin 41/début 42 seul du matériel britannique peut correspondre aux besoins français. Au-delà, on peut espérer faire fabriquer aux Etats-Unis un matériel plus conforme aux besoins, et peut-être impliquer l’US Army dans le programme. Mais, avant la fin du printemps 41, il n’y a pas de « Prêt-bail » et le recours aux Etats-Unis comme base de production est coûteux.

La logique est donc ici de voir la cavalerie se rallier à du matériel britannique existant, quitte à le modifier.
La Humber est une base intéressante, et elle entre en production en grande série. La Fox (GUY produite au Canada) est similaire. Appelons de manière générique « Humber » ce type de véhicule, et nous devrions avoir :
- des Humber MkI achetées telle qu’elles aux britanniques en urgence (80 à 100 véhicules).
- Des Humber à équipage de 4, correspondant à une demande française, soit la MkIII historique, mais bien plus précoce.
- Des Humber modifiées fin 41 et début 42 par montage du 25-mm français soit de récupération, soit produit aux Etats-Unis. Un armement « français » pourrait début 42 comprendre un canon de 25-mm et une mitrailleuse co-axiale américaine de 7,62-mm, et peut-être un FM en arme AA. Il faut noter que le 25-mm français, avec son projectile de 320 gr tiré à 920 m/sec a, de sources allemandes (test réalisés en 41 sur des canons capturés) une capacité de perforation à 500m de 40 mm (incidence 0°), 30 mm (incidence 30°), 16 mm (incidence 45°). Ces performances sont meilleures que celles du PaK-37.

Pour renforcer les unités, et avoir du matériel de soutien mieux protégé que les 47-mm sur camion Dodge, les cavaliers français vont s’intéresser immédiatement au véhicule AEC, qui est terminé début 41. Il est possible que ce matériel soit commandé par les Français avant les Britanniques, en remplaçant le 2-pdr par un 47/L53. Pour les Français ce véhicule n’est pas une automitrailleuse mais une « autocanon » (comme en 14-18) à vocation anti-char (un automoteur à roues). La commande française pourrait se situer vers Mai 41 et les premiers véhicules étant livrés au tout début de 1942 (en même temps que les Humber définitives, qu’ils viennent épauler). Le modèle à canon de 57-mm (6 pdr) sera certainement une commande à la fois des français et des britanniques vers fin 41 et les livraisons devraient commencer à l’automne 42.

Cependant, au moment même où les AEC sont commandées, nous avons l’introduction du Lend-Lease. L’Etat-major français voit ici la possibilité de s’équiper à faible coût et va relancer ou accélérer les négociations avec les constructeurs américains (Ford, Chrysler et Chevrolet essentiellement) sur un véhicule conçu à partir des spécifications françaises. La demande française va tomber au début d’une forte activité de conception des constructeurs US qui historiquement forcera l’US Army a constituer en novembre 1942 le Special Armored Vehicle Board, connu aussi comme le Palmer Board, qui « rationalisera » la production. Historiquement, le projet Ford T22 était un peu en avance sur le T28 de Chevrolet (qui avait été impliqué dans le programme T17E Staghound). C’est pourquoi si les 2 véhicules furent retenus par le Palmer Board, seul le T22 fut choisi par l’US Army et devint la M8 tandis que la M38 ne servit qu’à différents essais. On peut penser que sous l’influence des ingénieurs français, Chevrolet, qui n’a pas la charge de la T17E1 (la T17 correspondait au projet de Ford pour la fiche programme des britanniques), va avancer plus vite vers le projet T28.
Le choix de la T28 par la Cavalerie s’explique pour de nombreuses raisons. Le véhicule est une véritable automitrailleuse (la T22/M8 est en réalité un « gun motor carriage » avec une tourelle sans toit comme sur tous les chasseurs de chars US) , elle peut facilement être armée d’un 47-mm (je ne suis pas sur que le châssis de la T22/M8 accepte une arme plus puissante que le 37-mm US) et enfin ses caractéristiques dynamiques sont très supérieures à la T22/M8 de Ford. Il est probable que si Chevrolet n’avait pas eu sur les bras la production des T17E1 et E2 son prototype aurait été disponible plus rapidement et aurait évincé le projet de Ford qui ne fait pas l’unanimité dans l’US Army en partie en raison des qualités dynamiques qualifiées de médiocres.

Comme indiqué auparavant, on aura une standardisation de la T28 en M38 (ou peut-être M28 ?) avec une production démarrant pour équiper l’Armée française avec un modèle de base armé avec le 47/53 et un modèle spécialement conçu comme engin anti-chars avec un 57-mm. Ces deux véhicules ont déjà été superbement illustrés par Fregaton.
La question posée est de savoir comment l’US Army va réagir. Le Palmer Board se réunira sans doute un peu plus tôt qu’historiquement en raison de la pression française et entérinera le choix de la T28 pour la France. Mais, que sera le choix de l’US Army ? Si la T28 est contemporaine de la T22 (avec des prototypes roulants dès l’été 42) et avec le choix français en faveur de la T28 (et l’expérience opérationnelle pour justifier ce choix), l’avenir du véhicule de Ford me semble compromis.
Le seul avantage, outre l’avance historique sur la T28, de la T22 est à mon avis son coût. Le véhicule est plus simple que celui de Chevrolet. Un autre problème réside dans le choix de l’armement. L’US Army aurait-elle standardisé le 47-mm L53 français ?
En 1942, l’obus M51 donne au 37-mm US M6 une capacité de 47-mm de perforation à 1000 yards avec un angle de 30° (0° étant un impact perpendiculaire). Le 47-mm français, avec l’obus APCBC mod-1936 pénètre 72-mm à 1000m de distance à 0°, soit environ 60 à 62 mm à 30°. Par ailleurs, la mise en service prochaine des obus sous-calibrés (dont les dessins ont été historiquement fournis par Brandt à l’US Army entre le 14 et le 16 juin 1940) devrait permettre au 47-mm de percer 80-mm de blindage à 30° (0° étant la verticale) à une distance de 1000m, si on accepte 102-mm pour 500m sur la base de l’obus 37/25 testé en 39/40.
Compte tenu du fait que le projectile He et le Shrapnel du 47-mm sont certainement plus puissants que ceux du 37-mm, les ingénieurs du CHEAr que j’ai consultés penchent tous pour une adoption du 47-mm par l’US Army dès l’automne 40.

Si tel est le cas, la logique voudrait que Ford perde la compétition avec Chevrolet et que la T28 (mais qui devrait avoir un autre numéro car la T17E n’a jamais existé en FTL) devienne l’automitrailleuse standard de l’US Army.
Quoi qu’il en soit, on peut être raisonnablement confiant quant au scénario d’une mise en service de l’automitrailleuse Chevrolet dans l’Armée française dans le courant du printemps 1943, avec la version «AT » armée du 57-mm (6 pdr) étant déployée vers juillet 43. Ces véhicules auront remplacé les Humber et AEC dans les unités de cavalerie pour le débarquement en Métropole.
Les Humber sur-numéraires seront probablement transformées en Humber AA, mais avec une tourelle à 2 x 12 ,7-mm et non 4 x 7,92-mm. D’autres serviront de véhicules de commandement.

III. Tactiques et doctrines.

Pour résumer, les combats de l’été 41 en Grèce et Macédoine se feront avec les véhicules « d’urgence », soit les Chevrolet-Thornton et les Marmont (et des 47-mm sur Dodge), les combats de Grèce et Sicile en 1942 se feront avec le matériel considéré dès janvier 42 comme « de transition » soit les Humber et AEC (ces dernières arrivant surtout à partir de juin 42), et les combats en Métropole verront l’emploi des automitrailleuses Chevrolet.
Les Scout Cars BSA/Daimler seront déployées dès début 42 et resteront en service jusqu’à la fin de la guerre.
L’appui-feu sera fourni par des 75-mm et des mortiers de 81-mm montés sur châssis semi-chenillés (M2 et M3), mais il est possible qu’à l’automne 43 le 57-mm des AEC MkII soit remplacé par le 75-mm MkV (L 36,5) historiquement monté sur les chars Cromwell, et qui emprunte bien des éléments du 6-pdr. En effet, les canons montés sur half-track laissent les équipes de pièce à découvert en cas de tir d’obus fusants. L’AEC mkII offre l’avantage de la protection pour l’équipage. Ce véhicule ne remplacera pas les porte-mortiers (dont le tir courbe sera apprécié des unités) mais il peut supplanter du moins dans les unités de cavalerie les 75-mm sur châssis semi-chenillé.

On notera que les différences de doctrine entre l’Armée française et l’Armée britannique devraient subsister. Pour les Britanniques, la cavalerie recherche du renseignement par la dissimulation et la discrétion. La Cavalerie en France a quant à elle des missions de jalonnement et de retardement qui impliquent un armement plus puissant. L’évolution des unités de cavalerie de l’US Army reste à préciser. Historiquement, ces unités, équipées de M8, se sont alignées sur la doctrine Britannique. Le Cavalry Reconnaissance Squadron (mechanized) des divisions blindées US a 4 « troops » de M8 (52 automitrailleuses au total pour l’unité), avec un groupe de soutien de 6 automoteurs M8 HMC (obusier de 75-mm monté sur châssis de char léger M5) et une compagnie (17 chars) de chars M3A1 ou M5. Les automitrailleuses M8 sont employées avec des Jeep (que les cavaliers appellent « Bantam ») et un peloton a 3 M8 et 3 « bantams ». Il est possible qu’au contact des unités françaises la doctrine de l’US Army évolue vers un emploi plus offensif des unités de reconnaissance.


Une dernière remarque sur les combats de Macédoine et de Grèce dont Fregaton nous a donné une belle illustration. Les tactiques qu’il a suggérées sont plus que réalistes, et on peut développer en regardant les combats de Gembloux de mai 1940.
En fait, les unités françaises quand elles ne sont pas surprises et démembrées avant même que de combattre, montrent une bonne capacité à résister à la Blitzkrieg, en particulier grâce à l’artillerie (avec y compris un repérage des PC adverses par radio pour tir de suppression) et une infanterie souvent meilleure à l’infanterie allemande. La Wehrmacht compense sa faiblesse en artillerie par l’aviation. Les Stuka (Ju-87 et Hs-123) servent en fait d’artillerie mobile. Tant qu’ils peuvent opérer sans contre-mesures (absence de la chasse ou de DCA) ils démantèlent les défenses françaises.
À Gembloux, Hoepner engagea 2 PzDiv et 2 divisions d’infanteries contre une ligne de défense improvisée tenue par 2 divisions d’infanterie françaises et leurs GRDI. Les pertes subies par Hoepner furent telles qu’il dû s’arrêter pour 48h. La 4ème PzD se retrouve avec 137 chars sur un total de 331 au début de la bataille. Les régiments de Grenadiers ont aussi beaucoup soufferts. Le I/SchtzRgmt 12 de la 4ème PZ a été pratiquement détruit.
Ont peut donc penser que durant l’hiver 40/41, les forces françaises se reconstituant vont tirer les leçons des combats de Mai-juillet et développer encore plus leur capacité à « casser » le rythme des attaques ennemies. Ceci ne veut pas dire que le passage de la défensive à l’offensive est maîtrisé (c’est en réalité le point tactique le plus compliqué), mais l’analyse que l’on avait faite en 2005 sur les combats de retardement en Macédoine et en Grèce du Nord me semble entièrement justifiée.

À cette période, le TO&E des BACA (Batterie d’anti-chars automoteurs) devrait être assez similaires à celui de juin 40 avec 1 peloton de chasseurs de chars et un peloton de DCA (en sus des services généraux de la batterie), mais le peloton de chasseurs de chars comprendra 5 auto-canons Dodge (47mm sur camion Dodge) avec 1 « Scout-Car » M3 (US) de commandement et 2 Dodge pour les munitions, et le peloton de DCA devrait comprendre 3 affûts doubles de 12,7 ou 13,2 montés sur camions Dodge.
Compte tenu des excellents résultats des BACA en juin 40 (le 54° BACA, déployé à partir du 5 juin, revendiqua 28 chars et 5 automitrailleuses ennemies) et FTL en juin, juillet et début août, ce sont des unités importantes dans la structure des forces mobiles françaises. J’estime qu’il y en aura au moins 1 par Régiment d’infanterie (en plus de l’armement régimentaire qui en 41 comprendre des 37-mm US). Il est possible et même probable que soient créés des « Bataillons » ou « Escadrons », opérant au niveau de la Division et au sein des GRCA/GRDI, réunissant alors 3 « batteries » avec 4 auto-canons Dodge, une batterie de 8 Dodge-DCA, une batterie de commandement et de service, un peloton de sapeurs/mineurs avec un stock de mines anti-chars et un peloton d’éclairage et reconnaissance avec 4 à 6 scout-cars BSA/Daimler. Dans certains cas, ces unités peuvent même être équipées de semi-chenillés M2 Diamond (disons 2 à 3 bataillons en juin 41).
Une telle unité serait un outil idéal pour « casser du panzer » dans un contexte ou les unités blindées sont encore sous-équipées, surtout si elles sont appuyées par une artillerie mobile et puissante.
L’estimation d’une mise en production du Mortier de 120-mm en mai 41 est même pessimiste. L’arme était en train d’entrer en production en France (ce que j’ignorais en 2005 et qui m’a été confirmé par un officier artilleur du CID, qui m’a aussi indiqué que la licence avait été cédée aux Chinois du Kuomintang qui l’ont produit à Kunming) et l’on peut penser que des machines-outils ont été évacuées en Algérie. Les premières batteries peuvent donc être déployées en Grèce. Des 75-mm ont certainement été obtenus de l’US Army (qui en a des stocks importants datant de 1917-18). Le 75-mm sur semi-chenillé M2 sera aussi certainement déployé en Grèce. L’artillerie française sera donc moins bien équipée qu’en 40 (moins de 105-mm et peu de 155-mm) mais elle sera plus mobile et plus réactive (la multiplication des mortiers de 81-mm et les premiers 120-mm donne un bon punch défensif, mais limite la capacité d’appui en offensive en raison de la faible portée de ces armes).

La constitution sur le terrain de « groupes tactiques » combinant un « bataillon » anti-char, un escadron d’automitrailleuses Chevrolet-Thornton avec un escadron de dragons motocyclistes, un groupe de mortiers de 81 mm (8 pièces) et une batterie de mortiers lourds est probable compte-tenu de ce que l’on connaît des formes de réorganisation tactiques en juin 40. Un tel groupement devrait se révéler très apte à des « coups d’arrêt » contre les forces blindées et mécanisées ennemies, en particulier si le terrain est accidenté.

Dès juin 42, les AEC MkI vont remplacer les camions Dodge dans le peloton de chasseurs de chars pour la cavalerie (avec sans doute 2 scout cars BSA/Daimler pour l’éclairage et le renseignement). Les AUAC-47 et 57 vont équiper les troupes mécanisées mais aussi le bataillon Anti-char divisionnaire des DI. Le M3 (US) utilisé comme « command car » sera certainement conservé. Le peloton de DCA aura dès fin 41 3 GMC type ACK avec chaque un canon de 25-mm AA construit aux Etats-Unis (25 CA-40). Un tel montage (avec un 25-mm CA 38) a été testé début 41 par l’Armée de Vichy et a montré sa faisabilité). Il est possible que le peloton conserve 2 de ses bitubes de 12,7 ou 13,2. Dans le cadre d’un « Bataillon » anti-chars, la Batterie de DCA pourrait alors comprendre 4 x 25-mm sur camion Dodge et 4 bitubes de 12,7mm aussi sur camion Dodge.


IV. Projets américains de chasseurs de chars légers et possible dérivation FTL.
On voit immédiatement une multiplication de projets visiblement inspirés du Laffly W15 TCC et de l’expérience des BACA de juin 40.
(note GMC signifie ici « Gun Motor Carriage »)

T2 GMC avec 37-mm sur Jeep (instable, rejeté)
T8 Idem sur Ford Swamp Buggy. Trop spécialisé.
T21 GMC, 37-mm sur Dodge 3/4th Tonner 4x4. Standardisé comme GMC M4 puis M6. En FTL pourrait déboucher pour les forces françaises dès le printemps 41 soit avec le 37-mm US soit avec le 25-mm français. Le véhicule est trop léger pour le 47-mm.
T22 GMC avec 37-mm sur chassis 6x6 de Ford. Deviendra l’automitrailleuse M8.
T23 GMC 37-mm sur châssis Fargo 6x6. Reclassé en automitrailleuse, mais non standardisé.
T33 dérivé du T8 ?
T43 GMC 37-mm sur châssis Studebaker 6x4, reclassé en automitrailleuse T21, non développé.
T44 T33/T8 avec canon de 57-mm (6-pdr construit aux USA).

On constate immédiatement la forte pression pour produire un chasseur de char léger et mobile. Je n’ai pas inclus ici les GMC sur semi-chenillés (M2 ou M3) qui sont connus et dont plusieurs ont été évoqués, ni les GMC sur chars légers M3, dont certains datent de 42/43 et visiblement ont posé de gros problèmes techniques (un 3-in AA monté sur un M3 (light)…bonjour la stabilité…).
On peut ajouter à cette liste la modification de la Scout Car M3 en M3AIE3 avec 1 canon de 37-mm.

Deux projets me semblent pouvoir être inclus dans la logique FTL en raison de leurs dates possibles de livraison :
Le T21, qui utilise le châssis d’un camion léger 4x4 très répandu (le Dodge 3/4th tonner). Il pourrait être acquis par les forces françaises comme chasseur de char léger soit avec le 37-mm US soit avec le 25-mm français. Il pourrait équiper une seconde section AT des BACA du printemps 41, considérée comme « section légère », celle équipée avec le 47-mm sur Dodge de 2,5-t étant alors la « section lourde ».
La M3A1E3 pourrait être développée rapidement car la M3 est en production depuis l’hiver 38/39, et c’est un véhicule qui sera certainement commandé massivement par l’armée française dès septembre 40, car il peut servir et de véhicule de commandement, et de VTT léger (rôle dans lequel il fut utilisé dans les Reconnaissance Regiment britanniques). Le montage d’un 37-mm US n’a pas posé de problème, et sous cette forme le véhicule peut être disponible dès janvier 41. Dès que la production démarre, le 25-mm français, plus performant à l’époque, devrait remplacer le 37-mm. On a une autre possibilité de « chasseur de chars léger », très apte à équiper les unités de cavalerie.

Le Dodge 3/4th Tonner pourrait aussi être utilisé comme plateforme pour un bitube de 13,2-mm ou de 12,7-mm (le bitube français avec des armes US pour standardiser les matériels et munitions).


SOURCES DOCUMENTAIRES :

D. Chase, « US Combat vehicle development », Working paper, 1948, US Ordnance department (consulté à la Bibliothèque du Congrès).
A.J. Clemens, American Armored Cars, Grenadier Book, Canoga Park, NY, 1969.
J.A. Gunsburg, « The Battle of Gembloux, 14-15 May 1940. The Blitzkrieg Checked » , The Journal of Military History , n°64, Janvier 2000, pp. 97-140.
R.J. Icks, « US Armored Cars », Profile, AFV n°40, Profile Publication, Windsor, 1972.
R.J. Icks, « Hellcat, Long Tom and Priest –Complete check list of all US WWII self-propelled weapons », Profile AFV n°26, Profile Publication, Windsor, 1972.
B.T. White, « Armoured Cars –Guy, Daimler, Humber, AEC », Profile AFV n°21, Profile Publication, Windsor, 1970.
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MessagePosté le: Lun Juin 02, 2008 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

Houlà, eh bien voilà de très nombreuses infos à digérer et intégrer dans les annexes "matériel" 40-8-2 et 41-5-2.
Idem pour les annexes "ordres de bataille" 42-2-2 et 42-6-4.
On devrait d'ailleurs faire une annexe analogue à la 41-5-2, mais côté britannique.

Qui veut bien donner un coup de main ? Pray
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MessagePosté le: Lun Juin 02, 2008 17:34    Sujet du message: Répondre en citant

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Juin 02, 2008 17:51    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
whao!!! Shocked


ça veut dire : "Moi, je veux bien ?"

(Bah non, Pat, pas toi, tu es en train de travailler au Raid sur Kuching, pas vrai ? Wink Wink
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Juin 02, 2008 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

des que j'ai fini l'iufm je m'y met... Embarassed ( il faut aussi que je contacte cracou...
...et j'ai aussi JL...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Juin 02, 2008 18:44    Sujet du message: Répondre en citant

Qui dira le rôle néfaste des Iufm sur l'histoire alternative... Wink

Pour JL, il a encore quelque temps devant lui, Fantasque doit nous finir Typhon (il a tout, mais en russe et en petits caractères), et y'a la fin de l'année dans le Pacifique, et le Coup de la Toussaint en Italie...
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MessagePosté le: Ven Juin 06, 2008 20:49    Sujet du message: Re: Notes marginales sur les blindés à roues Répondre en citant

Avant tout bravo pour cette synthése...
Fantasque a écrit:

En Grande-Bretagne on a par contre un programme très important.
On a un véhicule conceptuellement similaire à la voiture de reconnaissance de l’Armée Française des années trente ...
mais très différent dans sa réalisation, la « Scout Car » ou, pour respecter la désignation officielle, Car, Scout...
1 modèle est en production, celui conçu par BSA et Daimler...
Les Scout Cars britanniques ont été testées et certainement trouvé utiles . On en commandera....
Les Scout Cars BSA/Daimler seront déployées dès début 42 et resteront en service jusqu’à la fin de la guerre....

Il se trouve que, d'aprés un article paru dans GBM de F. Vauvillier, ce délicieux petit véhicule nommé "Dingo", trés prisé outre-manche (il deviendra le Ferret aprés guerre, puis le Fox dans les années 70...) fut testé à Satory dés le 2 mai 40 à au moins 3 exemplaires par la section technique de l'infanterie et fut l'objet d'un rapport d'essai aussi éloquant que flatteur. Allant plus loin (limite uchronie... Wink ) il est evoqué une coopération franco-britannique pour la production de ce modéle (80 à 100 ex par mois) pour peu que la France fournisse les blindages (sic). Cela confirme donc l'intérêt porté à ce matériel par l'armée française et on peut même supposer une mise en service antérieure à celle retenue par Fantasque.
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Fantasque



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MessagePosté le: Lun Juin 09, 2008 10:14    Sujet du message: La réorganisation de l'automne 40 au printemps 41 Répondre en citant

Merci à Fregaton pour cette précision. je ne suis pas complètement surpris vu l'existence ancienne d'un programme assez similaire dans l'Armée Française.

j'ai profité des vols CDG-Joburg et retour (10h30 chaque) pour mettre en ordre toutes les notes prises depuis 2004 sur la reconstruction de l'Armée Française dans la période septembre 40 - printemps 41. Ceci permet de comprendre quelques évolutions ultérieures, qui ont pu surprendre (comme la "méga-division" d'infanterie en 42).

----
ÉLÉMENTS SUR LA RÉORGANISATION DE L’ARMÉE FRANçAISE DANS LA PÉRIODE SEPTEMBRE 1940 – JUIN 1941.

La réorganisation de l’Armée française à partir de début septembre 1940 va se dérouler dans un cadre marqué par les expériences de mai-juillet 40 en Métropole, mais aussi de juillet-septembre en Afrique du Nord. Il est incontestable que l’expérience des combats de Métropole sera dominante. Elle n’effacera cependant pas entièrement l’expérience des combats contre les forces italiennes et Tripolitaine. Le cadre intellectuel et administratif de cette réforme va aussi être marqué par la pénurie de matériels que l’on va connaître au moins jusqu’au printemps 1941. Les productions mises en chantier aux Etats-Unis ne déboucheront pas avant le printemps, voire l’été pour la SAV-41. Seule la production de mortiers à Alger doit commencer un peu plus tôt, vers le début 41. Les matériels américains eux-mêmes n’arriveront que progressivement. Si les camions et les motos (qui correspondent à un matériel civil ou semi-civil) seront livrés rapidement, la production des chars et des semi-chenillés, même si elle monte en puissance plus rapidement qu’historiquement, n’aboutit à des livraisons que fin 40 et début 1941. De même, la mise en production du char Valentine au Canada (ces véhicules historiquement ont été envoyés en URSS fin 41 et en 42) ne démarre qu’à l’été 41.
Je signale ici un point que m’a indiqué un ami expert canadien. Les premiers Valentine canadiens n’avaient pas d’armement car la production du 2-pdr au Canada a pris du retard en raison d’une livraison tardive des plans par les britanniques. Il suggère que les Canadiens, déjà en charge de produire le 75-mm TAZ39 (probablement à Montréal), pourraient se décider pour une deuxième ligne de production du 47L53 (la première étant aux Etats-Unis), à la fois sous la forme de canon anti-char et de canon pour véhicules blindés. Le Valentine peut accepter dans sa variante Mk.III produite au Canada le 47L53 (il y a assez de place dans la tourelle). Les Valentine Canadiens destinés aux forces françaises pourraient donc sortir des chaînes de montage avec le 47/53.

I - LA DIVISION D’INFANTERIE

L’analyse des combats de métropole montre que la DI n’a pas démérité. Elle peut tenir le choc face aux PzDiv à la condition de recevoir un armement organique renforcé en AT et AA, tant au niveau divisionnaire qu’à celui des régiments. En particulier, le régiment doit avoir son groupe d’artillerie AT (12 x 47-mm ou 37-mm US en attendant). La division elle-même doit avoir un groupe ou bataillon AT automoteur, assurant par sa mobilité une concentration des feux au point le plus vulnérable.
La mitrailleuse US M2 de 12,7-mm (la Browning HB) permet d’accroître rapidement et à faible frais la puissance de feu AA. À terme, on envisage un véritable bataillon AA avec un armement mixte de 25-mm et de 40-mm Bofors.

L’amélioration des transmissions est une urgence (comme pour TOUTES les unités d’ailleurs). Outre les radios achetées aux Etats-Unis, les cyclistes sont systématiquement remplacés par des motocyclistes (sur Indian 340) et l’adoption de la Scout Car britannique permet d’avoir des estafettes protégées. La Scout-Car US M3 (White) sert de véhicule de commandement ( à la place des véhicules civils utilisés en 40).

L’artillerie de la DI était supérieure à celle des forces allemandes qu’elle a affrontées. Malheureusement cette artillerie ne sera plus disponible avant que la production américaine ne monte en puissance. Les TAZ39 ne sortiront des chaînes canadiennes que vers février/mars 40 au mieux. Les américains seront réticents à céder beaucoup des nouveaux 105-mm M1 car ils se ré-équipent eux-mêmes. Au fur et à mesure de la montée en puissance de la production, la situation va s’améliorer, mais pas avant l’été voir l’automne 41. D’ici là il faut tenir avec l’artillerie évacuée ou stationnée en AFN/Levant, des 75-mm US de 1917/18 (copie des 75 français) et les mortiers de 81 et 120-mm . Un problème se pose alors pour le commandement. Jusqu’à ce que la Métropole soit libérée, les ressources en effectif sont limitées. Il est logique de substituer de la puissance de feu aux hommes. Comme on ne pourra pas disposer d’une artillerie convenable avant 42, cela implique d’accroître le nombre de mortiers distribués aux bataillons d’infanterie (Confrontée historiquement à un problème identique à cause des pertes humaines de 41 et 42, l’Armée Rouge a réagi de cette manière, ce qui est parfaitement logique et rationnel).

Un débat important va concerner la compagnie de chars de la DI. De Gaulle et Delestraint sont opposés à la notion de “ char d’accompagnement ”. Mais, il y a des arguments importants pour que la DI ait une dotation organique en chars. Le char est un canon anti-char protégé des feux de l’artillerie adverse, et mobile. Il peut en défense constituer la base d’un groupement mobile de contre-attaque frappant les unités adverses qui ont percé la ligne tactique des défenses de la Division. Ils sont nécessaires lors d’une offensive, comme démontré lors de la campagne de Tripolitaine.

Ceci conduit à penser qu’en fin de compte, la DI-41 recevra un bataillon de chars (3 compagnies + Cie d’échelon, soit 45 chars) avec une préférence pour le Valentine Canadien armé d’un 47/53. Mais, ceci restera théorique jusqu’à l’automne 41.

La configuration adoptée vers novembre-décembre 40 devrait être la suivante (attention il s’agit du modèle de l’EMA et pas nécessairement de ce qui est disponible) :

3 régiments d’infanterie, chacun avec :

- 3 bataillons, articulés avec un peloton de commandement et service, un peloton de transmission, une équipe médicale, un groupe de transport léger et 3 compagnies de combat, chacune avec 4 pelotons et un peloton de commandement renforcé par un “ groupe d’appui ” avec un peloton de mortiers (2 de 60-mm) et 1 peloton de mitrailleuses ( à 2 équipes avec 2 Browning de 7,62 pour un total de 4 armes). Une compagnie d’armes lourdes avec un peloton de commandement, deux pelotons de mitrailleuses lourdes (4 x 12,7-mm), un peloton de mitrailleuses (4 x 7,62), deux pelotons de mortiers de 81-mm (4 armes). Ceci donne au bataillon un armement de 36 FM (Bren, BAR ou FM 24/29), 16 x 7,62 (ou 7,5 ou 8 mm suivant les armes), 4 x 12,7 mm (affût tripode avec capacité de tir AA), 6 mortiers de 60-mm et 4 mortiers de 81-mm. Compter 48 lances-grenades VB ;
- 1 Bataillon AT tracté avec 3 batteries de 4 canons (47 quand disponible, sinon 37-mm US) et 1 batterie d’affûts doubles de 13,2 ou 12,7-mm).
- 1 Batterie indépendante de mortiers lourds (artillerie de poche du colonel) avec 4 x 120-mm et 3 affûts doubles de 13,2/12,7 AA.
- Une compagnie de commandement avec un Etat-Major, un peloton de services, un groupe de transmission (renforcé avec 2 M3 White) un peloton de sappeurs-démineurs, un peloton motocycliste (avec 2 lmg).
- 1 compagnie de ravitaillement et transport (avec camions) ;

Le régiment devrait donc mettre en ligne 113 FM, 49 mitrailleuses de 7,62/7,5/8 mm, 12 x 12,7-mm affût simple et 7 affûts doubles AA, 12 x 47 ou 37-mm AT, 18 mortiers de 60-mm, 12 mortiers de 81-mm et 4 mortiers de 120-mm. La dotation sera de 200 projectiles pour chaque mortier de 60-mm (répartis entre la compagnie, le bataillon et la compagnie de ravitaillement régimentaire), 140 projectiles (dont 20 fumigènes) par arme de 81-mm, 100 coups par arme de 120-mm (dont 10 fumigènes).

La DI comprend aussi

1 Régiment d’artillerie avec en théorie 3 groupes de 12 75-mm TAZ 39,
1 régiment d’artillerie lourde avec 24 x 105-mm et 12 x 155 mm
1 bataillon Anti-Chars Automoteur (12 47-mm sur Dodge et 4 x 12,7/2 sur Dodge)
1 Bataillon AA Divisionnaire (3 batteries avec pour chaque 4 x 25/2 et 4 x 40/1)
1 Bataillon de chars de combat (45 chars)
1 compagnie de pionniers/sappeurs motorisée
1 GRDI-41
1 compagnie de commandement et de transmission (avec sa protection organique de 4 x 47 ou 37 AT et 4 x 12,7/2 AA)
Un groupe logistique (parc de camions)
1 compagnie de service
1 hôpital de campagne.


La réalité de l’équipement en artillerie, début 41, sera moins grandiose que ce qui est prévu. Je donne ici le chiffre théorique puis le chiffre réel probable :

RAD : 36 x 75 TAZ-39 / 12 TAZ 39 pour les heureux bénéficiaires des premières livraisons et 24 x 75mod 97 ou 75 US identiques
RALD : 24 x 105 et 12 x 155 / 12 x 105 et peut-être 12 à 24 mortiers de 120-mm pour assurer les tirs courbes d’arrêt et de préparation. Ceci signifie que la DI n’aurait pratiquement pas de capacité de contre-batterie et devrait faire appel au Régiment d’Artillerie de Corps d’Armée où seront concentrées les armes lourdes survivantes.
BAAD : 12 x 25/2 et 12 x 40/1 / en réalité 4 à 8 25/1 ou 20-mm Oerlikon et 12 x 12,7/2 (voire déjà quelques affûts quadruples).
Seul le Bataillon AC Divisionnaire sera sans doute à son effectif régulier.

L’armement Anti-Char devrait ainsi refléter les leçons de la Campagne de France.
36 x 47 ou 37 dans les régiments
12 x 47 mobiles au niveau divisionnaire
4 x 47 tracté au niveau divisionnaire.

Les armes à tir courbe seront importantes :
60 mortiers de 60-mm (en comptant ceux du GRDI et de la compagnie de commandement).
40 mortiers de 81-mm (avec les 4 du GRDI)
24 à 36 mortiers de 120-mm (12 dans les régiments (3 x 4) et de 12 à 24 dans le RALD).

La présence des mitrailleuses de 12,7-mm donne une certaine protection contre l’aviation d’assaut ennemie (surtout les Hs-123 d’ailleurs, mais les Ju-87 peuvent être sérieusement gênés dans leur visée par des tirs à balles traçantes). Ces armes renforcent aussi la capacité de tir de l’infanterie et dans certains cas peuvent être utilisées contre des blindés légers.

La véritable faiblesse est dans l’artillerie de campagne. Elle sera partiellement corrigée avec l’arrivée en nombre des TAZ-39 à partir de l’été 41 puis des 105 et 155 US à partir de l’hiver 41/42.

On peut noter ici que dans sa configuration “ papier ” le Régiment d’infanterie ne demande pas grand chose pour se transformer en une véritable Brigade, capable d’opérer de manière relativement autonome.
Ajoutez au RI 1 compagnie de chars (15 véhicules), un groupe de 75-mm (12 pièces, TAZ si possible), 1 batterie AC de type BACA-40 (5 Dodge AC et 3 Dodge AA), 1 escadron mixte de reconnaissance (2 pelotons motocyclistes, 1 peloton motorisé sur M3 White utilisées en VTT, un peloton de 5 automitrailleuses Chevrolet-Thornton ou Humber, un peloton d’appui sur M3 White avec 2 x 37-mm et 2 mortiers de 60-mm, 3 scout-cars BSA :Daimler) et renforcez la batterie de mortiers de 120-mm en passant de 4 à 8 armes, et vous avez une unité de taille raisonnable mais avec une belle puissance de feu (surtout si les armes AT régimentaires sont bien des 47/53).

La DI va ainsi progressivement grossir, par adjonction d'armes. Ainsi, début 42, elle aura pas moins de 90 chars, 45 dans le BCC divisionnaire et 3 x 15 dans les "Brigades". Cette montée en taille de la DI ne signifea pas que le ratio hommes/armes augmente. En fait, au fur et à mesure de la disponibilité du matériel l'Etat-Major va substituer des armes aux fantassins pour tenir compte de la faible réserve en effectifs. L'Armée française va s'orienter sur un nombre limité de "grosses" DI, très puissantes, constituant de véritables unités "inter-armes" mais opérant en fait en Brigades, et des DI plus légères, correspondant à des besoins spécifiques (troupes de Montagne, parachutistes, infanterie de Marine). Cette évolution sera même accélérée par la préparation des opérations en Grèce, où le terrain se prête au déploiement en brigades. En même temps la DI "lourde" par la combinaison de brigades capables d'opérer de manière autonome et un fort soutien divisionnaire (le BCC de la Division sera équipé en chars moyens, l'artillerie divisionnaire va grossir au fur et à mesure des livraisons), sera une unité capable d'affronter l'ennemi en Métropole lors du "Retour".

II LA DIVISION CUIRASSÉE


En ce qui concerne l'ancienne DCR (rebatisée simplement D Cuir.) les leçons de la Campagne de France sont simples. Il FAUT de l'infanterie mécanisée. Deux opérations ont échoué parce que l'infanterie n'a pas suivi (Montcornet et Abbeville). En plus "il" l'avait écrit, que les chars devaient être accompagnés d'infanterie et d'artillerie avec la même mobilité...
Le bataillon porté de la DCR doit se transformer en véritable régiment, à 3 bataillons, idéalement sur semi-chenillés US (M2 et M3).
Il faut que les Stuka cessent de nous pourrir la vie. Donc, il faut des armes AA sur des châssis semi-chenillés capables de suivre les chars. Idéalement on voudrait du bitube de 25-mm, mais le 4x12,7 que Maxson est en train de mettre au point est tentant. En attendant, on veut du bitube de 12,7 ou du 25-mm simple sur châssis Dodge, et du simple sur circulaire un peu partout. C'est mieux que rien.

Par ailleurs, il faut faire taire les 88-mm qui ont coûté très cher à Abbeville et ailleurs. Les chars ont besoin d'un appui qui soit peut assommer les servants des canons anti-chars par des tirs de suppression (obus fusants, très dangereux pour du personnel non protégé) soit peut masquer la manœuvre par des tirs fumigènes (l'obus fumigène, la marque de l'officier intelligent dit-on encore aujourd'hui...). Ceci a un nom: un mortier, de 81 ou de 120-mm, sur un semi-chenillé (le VPM-81 puis le VPM-120). La trajectoire courbe des mortiers est parfaite pour un tir d'arrosage, et les mortiers ont une cadence de tir élevée permettant de saturer la zone où sont repérées les armes anti-chars de l'adversaire. Cette cadence de tir est aussi indispensable pour des tirs de fumigènes. Idéalement, la batterie de mortiers devrait suivre à 1000m - 1500m derrière les chars et devrait pouvoir engager des armes situées à 2500/3000 m devant les chars. on a donc une portée requise de 3500 à 4500m, qui désigne le mortier de 120mm comme la pièce idéale. Le mortier de 81-mm peut convenir à la rigueur mais avec le projectile léger et à condition de suivre de près les chars (il ne peut être à plus de 750m en arrière de la ligne de tête des chars). Les mortiers doivent aussi pouvoir tendre un rideau de fumigène entre nos chars et une possible réserve blindée ennemie, afin d'empêcher cette dernière de prendre en enfilade, depuis des positions à contre-pente nos propres chars.



Pour réduire au silence l'artillerie qui engagera nos chars et l'infanterie portée les accompagnant, il faut une pièce à la portée supérieure à l'obusier de 105-mm standard allemand. Cela tombe bien, le TAZ-39 peut parfaitement le faire (14 000 m de portée contre 11 675 pour l'obusier allemand M18 et 12 355 pour le M18M et le M18/40, et 13 325m pour le 15 cmFH18 de 152 mm) et la cadence de tir de la pièce se prête bien à des tirs de suppression en contre-batterie. Il faut donc monter le TAZ sur un châssis mobile, soit du semi-chenillé M2 ou M3 US de manière à ce qu'il puisse suivre nos chars à une distance d'environ 2000m tout en pouvant engager tout importun. En attendant la sortie du TAZ-39 on se contentera des 75-mm traditionnels ou issus des stocks US (c'est le AU-75 mod-41), dont la portée n’excède pas 11 100m.

Enfin, et cela était prévu des 38, il faut des canons bien protégés pour engager en tir direct des fortifications de campagne adverses et peut-être pour épauler des chars dont l'armement (47-mm) risque de devenir à terme un peu léger. C'était la rationalité du AU-40 sur châssis SOMUA (et qui sera développé FTL en SAV-AU-41).

Donc, sur le papier tout se tient. On garde les 2 "demi-brigades" des défuntes DCR avec chaque un bataillon de chars moyens (des Savannah) et un bataillon de chars légers (des M2A4 puis des M3F), soit 180 chars (45 par bataillon) sans compter les chars de réserve et de la compagnie de commandement qui font monter le total vers les 200. On forme un régiment à 3 bataillons sur semi-chenillés (au départ 1 bataillon sur semi-chenillés et les deux autres sur camions) et l’on donne à chaque bataillon de chars et au régiment mécanisé une batterie autonome de 5 à 8 mortiers sur semi-chenillés (5 si ce sont des 120-mm, et 8, soit la batterie à 2 sections de tir, si ce sont des 81-mm). On voit que le VPM-81 (mortier de 81-mm sur semi-chenillé M2) est une priorité immédiate, et sans doute un des premiers véhicules développés aux Etats-Unis.
Pour l'artillerie, on conserve un RALD avec 24 x 105 et 12 x 155, et on constitue un Régiment d'Artillerie Automotrice Divisionnaire avec 24 SAV-AU-41 et 24 TAZ sur semi-chenillés (avec cela les AT divisionnaires ne sont plus réellement nécessaires). Le AU-75 est donc lui aussi une priorité. On ajoute une compagnie mécanisée de sappeurs-démineurs. Il faut un Groupe de Reconnaissance de la taille du GRCI sans doute renforcé avec un second escadron d’AMD (voir plus loin la composition du GRCI) histoire de ne pas buter à l'aveugle dans quelque chose de déplaisant, et on lui adjoint un bataillon anti-chars automoteur pour qu'il puisse se défendre dans un environnement "riche en blindés".

Seulement, rapidement les problèmes se posent. Tout d'abord on manque de chars. Les SAV-41 ne vont pas sortir avant le printemps. Il faut donc faire avec ce que l'on a (des M2A4 puis des M3 « Stuart » US, quelques chars britanniques, sans doute des A9 déclassés). L'artillerie ne sera prête qu'à l'été 41 au mieux. Même les semi-chenillés américains ne poussent pas dans la Mitidja.

Donc, soit on constitue des DCuir très en sous-effectif (et ce n'est pas bon pour le moral et l'entraînement) soit on part du principe que la structure binaire de la DCR permet de constituer des brigades, qui sont des "mini-DC). On garde les 2 bataillons de chars, on adjoint un bataillon mécanisé, on ajoute une batterie autonome de 8 AU-75, un BACA à 8 VCC à canon de 47/53 (au lieu de 5 pièces dans la structure normale) avec remplacement par les AUAC-47 (même pièce mais sur châssis semi-chenillé M2) dès que ces derniers seront disponibles. On intègre une batterie autonome AA avec soit 8 affûts doubles sur camion (les VDA) soit 4 affûts quadruples sur semi-chenillés (le VAA 13 ou M13 pour les américains). Il faut encore ajouter un peloton de sappeurs-démineurs mécanisés (sur M3), un groupe d’échelon avec les pelotons de ravitaillement et de réparation, un Etat-major appuyé d’une compagnie de commandement (avec 6 chars supplémentaires) et un peloton d’AMD (décrit dans la section Cavalerie).

On a donc des unités déployant 96 chars, de l’infanterie, 24 mortiers de 81-mm et 8 canons de 75-mm automoteurs, avec une bonne protection anti-char (8 automoteurs de 47-mm) et antiaérienne. C’est une unité qui peut manœuvrer, et qui peut dans le même temps former les cadres des futurs DC "à plein effectif" car elle est suffisamment complexe pour cela.

Ces dernières vont pouvoir être constituées à partir de février-mars 1941. À cette date, cependant, on se rend compte que faire manoeuvrer ces divisions n'est pas simple. Eclater la division en deux brigades permet de retrouver une bonne flexibilité tactique sans perdre la combinaison des différents moyens. La structure binaire qui plus est permet de faire comme les PzDiv en juin 40. Un régiment (ici une brigade) avance quand l'autre se ravitaille et se remet en état. Ceci sera perdu par les PzDiv quand elles vont passer de la structure à 2 régiments de chars à la structure à 1 régiment, passage qui en FTL comme OTL se déroulera dans l'hiver 40/41 pour pouvoir accroître rapidement le nombre des PzDiv.
Ces raisons font que l'organisation de la D.Cuir en 2 brigades continue de me sembler une évolution logique, certes différente de ce que l'on a connu OTL (les 3 DB étaient sur une structure "américaine" améliorée avec un régiment de Tank-Destroyers organique), mais qui me semble refléter les leçons de 40 et les problèmes de la reconstitution de l'hiver 40/41.

Il faut noter ici que les officiers du Armoured Corps Américain (Chaffee puis Patton en particulier) vont suivre de près la réorganisation des forces cuirassées françaises. La “ Armoured Division ” US risque d’être assez différente de son modèle historique de 42. Delestraint va d’ailleurs trouver aux Etats-Unis des oreilles très attentives. Il reste à savoir si les 50 automoteurs de 155-mm conçus par Baldwin sur châssis de M3 début 42 et désignés T6 puis M12 (tracked) (ce ne sont pas les 155 GPF mais des M1918M1 soit des canons intermédiaires entre l’obusier et le GPF, qui doivent être étroitement apparentés au Canon de 155 L (L32) Mle 1917 Schneider d’après la photographie que je possède. Si tel est le cas l’arme a une portée de 17 000m avec un obus de 43,7 kg) seront rejetés par l’artillerie américaine comme historiquement. Les 50 T6 devaient être accompagnés par autant de T14, véhicules « cargo » sur base M3 transportant les munitions et une partie de l’équipe de pièce. Ces automoteurs, dont le premier fut testé à Aberdeen (NJ) en février 1942 et qui auraient pu entrer en service dès TORCH ne sortiront des dépôts que pour la percée d’Avranches (Cobra) et encore suite à une colère monumentale de Bradley et Patton. Si c’est le cas, Delestraint se fera une joie de récupérer ce superbe matériel dont l’artillerie US ne veut pas pour des raisons dogmatiques (comment dit-on “ casque à boulons ” outre-atlantique ?) et ces pièces constitueront 2 régiments (24 pièces chaque) d’Artillerie Lourde Automotrice (RALA) déployés au profit des forces cuirassées.


III - L’ARTILLERIE

Ceci me conduit à évoquer rapidement le devenir de l’artillerie. Elle va souffrir d’une pénurie relative de pièces lourdes au moins jusqu’à l’été 42. Ceci devrait se traduire par deux ajustements.
Le premier, largement évoqué, est une montée en nombre et puissances des mortiers, dont la production est plus rapide que celle des obusiers et canons de campagne. Le Mortier de 120-mm, initialement prévu (en 39) comme l’arme du Régiment d’infanterie, va devenir un substitut aux obusiers de 105-mm dans les régiments d’artillerie divisionnaires.
Le second consistera dans le regroupement des pièces puissantes disponibles dans des « brigades » ou des « régiments lourds », opérant au profit des CA, et disposant de bons moyens de communication pour pouvoir basculer leurs feux à la demande des unités. C’est en fait le système Britannique des « AGRA » (Army Group of Royal Artillery). Moyennant des bonnes communications radios et un corps d’observateurs d’artillerie (qui existe et dont les qualités ont été reconnues en mai-juin 40 y compris par l’adversaire qui eut à souffrir de la précision de l’artillerie française), les « Brigades » d’artillerie de Corps d’Armée (avec 3 à 4 régiments de 24 pièces chaque, plus un régiment AT et AA de protection et un régiment du train pour approvisionner la Brigade) pourraient apporter un appui précieux maximisant l’impact des pièces disponibles. Ceci implique cependant des pièces puissantes, ayant la portée leur permettant de couvrir l’ensemble de la zone. On s’orienterait vers des 155 GPF produits aux Etats-Unis (et connus là-bas comme le « Long Tom »).

Une autre évolution, mais celle-ci déjà anticipée dans les études de 38/39 est l’introduction d’automoteurs (le programme des prototypes est assez impressionnant et l’artillerie française n’aura aucun mal conceptuellement avec la notion d’artillerie automotrice) et les canons d’assauts.
Pour ces derniers, qui devaient appuyer les unités de chars, ils figuraient explicitement dans les programmes de l’Etat-major, et on a avec le SAV-AU-41 le type même d’engin prévu dès 38/39.
L’artillerie française devrait donc s’engager plus rapidement dans la voie de la mobilité que l’artillerie britannique (qui résista longtemps aux automoteurs), mais devrait emprunter à cette dernière le concept des groupes d’artillerie lourde capables d’intervenir à la demande, basculant rapidement un feu dévastateur d’une cible à l’autre.


IV. La CAVALERIE


En septembre 1940, la Cavalerie a un véritable problème d’identité. Les unités composant les DLC/DLM n’ont pas démérité, mais la structure des Divisions est à l’évidence problématique. La Cavalerie a donné le meilleur d’elle-même dans des groupements ad-hoc, ou en renfort d’unités blindées (voire la constitution de la 4ème DCR avec des éléments provenant en partie de la Cavalerie). Par ailleurs, il y a peu de chevaux disponibles en AFN. La distinction entre automitrailleuses et chars ne se justifie pas devant un matériel comme le Somua S35 dont le dérivé SAV-41 est appelé à être l’épine dorsale des unités blindées françaises reconstituées à partir de l’été 41. En même temps les fonctions de la Cavalerie (Exploration, Exploitation, Retardement, Sécurité) restent importantes sur un champ de bataille relativement fluide. Contrairement à ce qui survint en 1914-1915 le problème de la Cavalerie n’est pas que ses fonctions soient remises en cause, mais provient du fait que ses structures ne lui permettent pas de bien remplir ses fonctions dans la mesure où un “ Corps Cuirassé ” émerge. La naissance de l’ABC (Arme Blindé-Cavalerie) devrait se faire par étape entre septembre 1940 et le printemps 1941. Les unités blindées vont absorber les équipages des régiments d’AMC de 1940. Mais il faut résoudre le problème des structures des unités qui resteront véritablement dans la logique des fonctions de la Cavalerie.

Dans ces conditions, la logique voudrait que la Cavalerie se reconstitue autour des unités de reconnaissance des divisions d’Infanterie et des divisions cuirassées (les GRDI et GRDC) et d’unités mobiles de reconnaissance et d’exploitation opérant au profit d’un Corps d’Armée, voire d’une Armée (des GRCA renforcés). Ces dernières unités pourraient devenir des Régiments Indépendants.

On réservera désormais le nom d’automitrailleuse aux véhicules blindés de combat à roues, qu’ils soient armés de mitrailleuses ou de canons.
Les véhicules disponibles fin 1940-printemps 1941 seront :

(a) Les variantes de l’AMD Chevrolet-Thornton suite aux recherches de PONTUS et FREGATON avec

AMD-37 (à canon de 37 mm US). Equipage 4. On estime que les AMD à canon SA18 ont été ré-armées soit en 25 soit en 37 US. Les unités survivantes avec le SA-18 pourraient être en surnuméraire en appui des escadrons de dragons Portés ou de Motocyclistes.
AMD-25 (à canon français de 25 mm)
AMD-TT : variante transport de troupes avec un groupe de combat de 6 hommes et un équipage de 2, mais aussi susceptible de fonctionner comme porte mortier de 60mm ou de 81mm. La capacité réelle est de 2 +8 .Désignation générique VTL (Véhicule de transport léger).
AMD-PC : variante PC
AMD-CC-47 : Montage du 47 mm AT à l’arrière, dans le style du “ Chasseur Keller ” sur chassis Laffly.. Désignation VCC (Véhicule chasseur de chars).
AMD-AA avec le bitube 13,2mm ou de 12,7-mm. Désignation générique VDAL (Véhicule de Défese Anti-aérienne léger).

La Humber à mitrailleuse de 15-mm ou canon (français) de 25-mm remplacera l’AMD-25/37 à partir de l’automne 41. L’AEC à canon de 47-mm arrivera en janvier 42 pour remplacer l’AMD-CC47, avec le bénéfice d’une tourelle orientable sur 360°. Début 43 nous aurons des AEC à canon de 6-pdr (57-mm) dans les BACA ou dans les bataillons Anti-Chars automoteurs.

(b) L’Auto-mitrailleuse Marmont-Herrington, construite en Afrique du Sud, avec un équipage de 4 hommes et armée avec 1 x 12,7mm et 1 x 7,62 (ou 7,5 ou 7,7…) + un FM sur le toit en montage AA. Ce véhicule, sensiblement moins puissant que l’AMD Chevrolet-Thornton sera désigné comme Automitrailleuse Légère ou AML.

(c ) Le M3 White ou Command-Car M3 américain (parfois désigné comme scout-car) avec 1 x 12,7mm. Ce véhicule aura plusieurs usages. À partir de l’entrée en vigueur du Prêt-Bail, il deviendra un véhicule assez répandu car disponible sans bourse délier.

Il sera un Véhicule de Transport Blindé léger dans les unités de Dragons portés avec une capacité de 6 fantassins (en plus du conducteur), ou d'un groupe de mitrailleurs (avec 1 x 7,62), ou d'un groupe de mortier de 60-mm (avec 60 projectiles dans le véhicule), voire en couple (2 véhicules dont l’un avec une remorque) un transport pour le mortier de 81-mm. Il est équivalent à l'AMD-TT sur base Chevrolet-Thornton soit un VTL.
On aura aussi un Véhicule de Commandement Léger (VCL) avec radio et table à cartes et 1 x 12,7-mm sur circulaire.
On aura enfin un Véhicule léger de Défense aérienne (VLDA avec 2 x 12,7-mm sur affût mobile) et un Chasseur de chars léger (CCL) avec 1 x 37-mm US ou 1 x 25-mm français.

Ces véhicules devraient arriver en nombre à partir de juillet 41.

(d) Le Scout-Car britannique MkIa (BSA-Daimler) à équipage de 2 sous blindage, et soit un BREN, soit une arme US de 7,62-mm de type mitrailleuse moyenne (celle-ci étant plus probable). C’est un véhicule léger et discret, qui peut servir d’engin d’exploration ou d’estafette. Il sera connu dans la Cavalerie comme le “ BSA ”.

(e) Divers véhicules dont :
Le camion de 2,5t GMC ACK-353 en différentes versions (y compris citerne) et avec des remorques (dont la cuisine roulante), et qui existera en versions armées soit en Chasseur de chars (CCC) avec 1 x 47-mm, soit en véhicule de défense aérienne (VDA) avec le bitube de 12-7mm ou un monotube de 25-mm (historiquement testé au printemps 41 dans l’Armée de Vichy). Certains seront des véhicules de dépannage (RV).
Le camion lourd US servant de véhicule de dépannage lourd (RVH).
Le camion US de 3/4t en camionnette ou en ambulance.
Les moto d’origine US Indian 340 de 1200 cm3 avec possibilité de side-car (M et M-SC). On aura sans doute aussi des moto britanniques (des Vincent et des BSA).
Les premières “ jeep ” (pardon “ bantam ” dans la cavalerie US) ne devraient arriver en nombre que fin 41.

(f) La Cavalerie acceptera aussi des matériels destinés initialement aux unités cuirassées comme l’automoteur AU-75 (Diamond), soit un semi-chenillé US de type M2 avec un canon de 75-mm (Français ou clone US), et qui correspond au T12 historique. Ce véhicule devrait être livré à partir de mai 1941.
En attendant la Marine bricolera des 75-mm sur camions avec divers montages (ils ont existé historiquement).
On aura aussi à partir de juin 41 des VPM-81 (mortier de 81-mm sur châssis M2 Diamond semi-chenillé), véhicule plus mobile que la combinaison de 2 VTL (M3 White ou Chevrolet) avec le même mortier, mais ne pouvant tirer depuis le véhicule.

Le VAA-13 avec ses 4 x 12,7-mm sera, quant à lui, réservé en priorité aux unités cuirassées. Il ne remplacera les VDA(L) et VDA dans les unités de Cavalerie qu’à partir de juin 42 au mieux et plus probablement fin 42.

Les mitrailleuses seront la mitrailleuses lourde (hmg) avec soit la 12,7-mm (Browning M2) ou la Hotchkiss de 13,2-mm (en voie de disparition), la mitrailleuse moyenne (mmg) avec soit la 8-mm Hotchkiss, la 7,5-mm Reibel MAC, la BESA 7,92-mm britannique ou la 7,62-mm US. Pour les fusils-mitrailleurs (lmg) (ou mitrailleuses légères) on a le choix entre les Chatelleraut 24/29, les BAR et les BREN.


La structure des GRDI et GRCA reconstitués au début de 1941 va donc traduire 3 tendances, le renforcement de l’armement organique anti-chars, le renforcement de l’armement AA et un accroissement de la puissance de feu par rapport aux effectifs.
Les deux premières tendances sont des réactions directes à la Campagne de France. Elles auront dans un premier temps la nature d’une sur-réaction (surtout dans le domaine de la DCA). La troisième est un ajustement face à la pénurie relative dans le domaine des effectifs. En effet, si durant l’automne 1940 il y a plus d’hommes que de matériel en AFN, les responsables de l’EMA savent que la situation s’inversera à partir de 1941. La France, tant qu’elle n’aura pas libéré la Métropole, devra conduire la guerre sur une base démographique très réduite. Le ratio armes/hommes va donc augmenter et l’accroissement de la puissance de feu des unités de base (déjà signalée pour l’infanterie) sera sensible.
Enfin, la structure des GRDI et GRCA va aussi refléter les contacts avec les britanniques et l’impact des innovations tactiques du Brigadier Campbell dans le cadre de la VIIIème Armée (innovations historiques datant de novembre 1940, et qui en FTL devraient apparaître en août/septembre 1940).

I. Le GRDI-41

- 1 Groupe de commandement constitué par :
UN peloton de commandement avec 1 VCL (M3), 3 AMD, 2 SC-BSA, 4 camions de 3/4t, 4 moto, 41 hommes (3 officiers, 8 sous-officiers), 3 x 25 ou 37-mm, 1 hmg, 8 mmg, 2 lmg..
UN escadron hors-rang constitué par :
? un peloton de communication avec 1 VCL, 2 camion de 2,5t (avec équipement radio), 6 camions de 3/4t et 4 moto 53 hommes (1 officiers , 7 sous-officiers), 1 hmg, 6 lmg.
? Un peloton d’echelon avec 1 VCL et 18 camions de 2,5t dont 8 en version citerne et 8 remorques, 8 camions de 3/4t, 4 moto. 131 hommes (2 officiers et 6 sous-officiers), 1 hmg et 6 lmg.
? Un peloton médical avec 4 ambulances (3/4t US), 2 camions de 2,5t. (1 docteur et 4 infirmières comme personnel médical spécialisé et 16 brancardiers).
? Un peloton d’entretien et réparation avec 3 RV, 4 camions de 2,5t et 4 de 3/4t, 2 moto (51 hommes, 1 officiers et 5 sous-officiers), 2 lmg.


- 1 Groupe de Reconnaissance en Profondeur constitué par :
Un groupe de commandement avec 1 VCL (M3), 1 AMD, 2 camions 3/4t et 2 moto soit 19 hommes dont 1 officiers et 4 sous-officiers, 1 x 25/37-mm, 1 x 12,7mm, 2 mmg, 1 lmg.
Un escadron d’AMD avec 4 pelotons de 3 AMD 48 hommes dont 4 officiers et 12 sous-officiers.
Un escadron de Dragons motocyclistes, avec 4 pelotons, (chaque de deux groupes de combats, avec un groupe de commandement et un groupe de mortier de 60-mm) et un peloton de commandement. 2 VCL, 6 VTL, 1 camion de 3/4t, 2 moto, 52 moto+side, 130 hommes (6 officiers et 16 sous-officiers), 2 hmg, 4 mmg, 17 lmg, 2 mortiers de 60-mm.
Un BACA avec 1 VCL, 5 VCC-47, 3 VDA, 2 RV, 4 camions de 2,5t, 2 camions de 3/4t, 4 moto, et 69 hommes (2 officiers et 9 sous officiers), avec 5 x 47/53 sur véhicules, 3 x bitubes de 12,7 ou 13,2, 1 hmg, 4 lmg.
Un escadron de soutien avec 3 RVH, 8 camions de 2,5t dont 4 avec remorques, 2 camions de 3/4 t, 4 moto, 53 hommes (1 officier, 4 sous-officiers), 6 lmg.

Total pour le groupe : 319 hommes (dont 14 officiers et 45 sous-officiers), 13 AMD-37, 5VCC-47, 4 VCL, 6 VTL, 3 VD4 (sur camions), 3 RVH, 2 RV, 12 camions de 2,5t 7 camions de 3/4t, 12 moto et 52 moto+side. 5x 47/53, 13 x 25 ou 37-mm, 3 bitubes de 12,7 ou 13,2-mm, 4 x 12,7mm, 30 mmg, 28 lmg et 2 mortiers de 60mm.
(Note : pour certains GRDI, le GRP peut être renforcé par un second BACA)

- 1 Groupe de Reconnaissance et Sécurité constitué par :
Un groupe de commandement avec 1 VCL (M3), 1 AML, 2 SC-BSA, 2 camions de 3/4t et 2 moto. 23 hommes (2 officiers, 5 Sous-officiers), 2 hmg, 3 mmg, 1 lmg.
Un escadron d’Auto-mitrailleuses légères (Marmont-Herrington) avec 4 pelotons de 3 AML et 2 Scout-Car BSA. 64 hommes (4 officiers, 20 sous-officiers), 12 hmg, 20mmg.
Un escadron de Dragons motocyclistes, avec 4 pelotons, (chaque de deux groupes de combats, avec un groupe de commandement et un groupe de mortier de 60-mm) et un peloton de commandement. 2 VCL, 6 VTL, 1 camion de 3/4t, 2 moto, 52 moto+side, 130 hommes (6 officiers et 16 sous-officiers), 2 hmg, 4 mmg, 17 lmg, 2 mortiers de 60-mm.
1 BACA (léger), 1 VCL, 5 VCCL (M3), 3 VDAL (M3), 2 RV, 4 camions de 2,5t, 2 camions de 3/4t 4 moto, 69 hommes (2 officiers, 9 sous-officiers), 5 x 37-mm, 3 bitubes de 12,7 ou 13,2-mm, 1 hmg, 4 lmg.
Un escadron de soutien avec 3 RVH, 8 camions de 2,5t dont 4 avec remorques, 2 camions de 3/4 t, 4 moto, 53 hommes (1 officier, 4 sous-officiers), 6 lmg.

Total pour le GRS: 339 hommes (18 officiers et 51 sous-officiers), 13 AML, 10 SC-BSA, 5 VCCL, 4 VCL M3CC, 3 VDAL (M3), 5 RV, 12 camions de 2,5t, 8 de 3/4t, 12 moto, 52 moto+side cars,. 5 x 37-mm 3 bitubes 12,7 ou 13,2, 17 hmg (dont 13 sous blindage), 27 mmg, 27 lmg, 2 mortiers de 60mm.


- 1 Escadron d’appui-feu constitué
Un groupe de commandement, 1 VCL, 3 x 3/4t et 4 moto : 24 hommes (2 officiers et 3 sous-officiers), 1 hmg, 2 lmg.
Une batterie AT de 8 x 37-mm AT (US) ou de 25-mm AT, 1 VCL, 12 camions de 3/4t, 2 moto, 71 hommes (1 officier et 9 sous-officier), .8 x 37-mm ou 25-mm, 1 hmg, 4 lmg.
Une batterie de mortiers de 81mm portée, 1 VCL, 8 camions de 3/4t (ou 4 VTL et 4 camions), 47 hommes (1 officiers, 5 sous-officiers), 1 hmg, 4 lmg 4 mortiers de 81-mm.
Une batterie AA remorquée avec 1 VCL, 8 camions de 3/4t (ou 4 VTL et 4 camions), 47 hommes (1 officiers, 5 sous-officiers), 1 hmg, 4 lmg, 4 x 25-mm AA (simple).
1 Peloton de sappeurs-démineurs, 1 VCL, 4 VTL, 2 camions de 3/4t, 41 hommes (1 officiers, 3 Sous-officiers), 1 hmg, 2mmg, 2 lmg..

Total pour l’Escadron d’appui, 228 hommes dont 6 officiers et 25 sous-officiers, 5 VCL, 4 VTL (ou 12) 33 camions de 3/4t (ou 25), 6 moto, 8 x 37-mm ou 25-mm AT remorques, 4 x 25-mm AA (remorqués), 5 hmg, 12 lmg, 4 mortiers de 81-mm.


TOTAL pour le GRDI :

45 officiers, 147 sous-officiers, 1 docteur, 4 infirmières et 992 hommes du rang (total 1183), 16 AMD, 13 AML-MH, 10 SC-BSA, 5 VCC-47, 5 VCCL (M3-37/25), 16 VCL (M3), 10 VTL (ou 18), 3VDA, 3 VDAL (M3), 70 camionnettes de 3/4t (ou 62), 4 ambulances 3/4t, 50 camions de 2,5t (GMC ACK 353), 3 camions-dépanneurs lourds (RVH) et 10 camions-dépanneurs (RV), 44 moto, 104 moto+side, 5 x 47/53 AT sur véhicules, 13 37mm type US (8 tractés et 5 sur VCCL), 16 25 ou 37mm sous blindage, 4 mortiers de 81-mm, 4 mortiers de 60-mm, 6 bitubes de 13,2mm ou 12/7-mm AA, 4 canons de 25-mm AA, 29 hmg (dont 16 sur VCL à capacité AA), 71 mmg, 85 lmg

La structure du GRCI reste la même que celle de 1940, mais sa puissance augmente sensiblement pour les 3 raisons évoquées plus haut.
Je rappelle qu’un GRCI (avec automitrailleuses) de 1940 contient nominalement 42 officiers, 126 sous officiers et 812 hommes du rang (total 980), dispose de 12 AMD et 20 AMR (pas toujours déployés) avec 253 motos, 41 véhicules légers, 38 camions et a un armement de 16 canons de 25-mm (dont 12 sous blindage), 3 mortiers de 60-mm, 40 mmg et 32 lmg.
On a donc 1 canon de 25-mm pour 61 hommes. Dans la structure du GRDI-41, outre le fait qu’il y a 5 pièces de 47/53 absentes de la structure de 1940, on a 1 canon de 25-mm ou de 37-mm pour 41 hommes. On aussi un mortier pour 148 hommes contre 1 mortier pour 327 hommes dans la structure de 1940, sans compter le fait que le GRCI-41 devrait avoir des pièces de 81-mm bien plus puissantes que celles de 60-mm pour moitié de l’effectif des mortiers.

Si, dans certains cas, le GRDI pourrait se voir renforcé (avec 1 BACA supplémentaire pour le GRP), pour des divisions de seconde ligne ou en reconstitution il est possible que le GRDI soit réduit au seul Groupe de Reconnaissance et Sécurité. Des GRS indépendants pourraient voir le jour (sans le Groupe de soutien) pour assurer la sécurité de certaines installations en AFN contre de possibles attaques de parachutistes (aérodromes en particulier).
L’arrivée des automitrailleuses Humber devrait, fin 41, conduire à la disparition des AML Marmont-Herrington et un équipement homogène de 29 AMD Humber + 10 BSA-Daimler.


II. Le GRCA-41

Cette unité est destinée à opérer au profit d’un Corps d’Armée. Dans la mesure où les DLC/DLM ont été ou seront dissoutes, elle devient le fer de lance de la cavalerie à l échelon tactique-opérationnel. C’est sur le GRCA que reposera les tâches d’exploitation en situation offensive ou de retardement et de tenue à distance du corps de Bataille dans les postures défensives. Il ne fait guère de doute que c’est sur le GRCA que va se concentrer l’innovation issue de l’expérience des groupements de cavalerie qui ont opéré sur la Seine, puis entre la Loire et la Dordogne dans la Campagne de France mais aussi les colonnes mobiles utilisées contre les Italiens en Tripolitaine. L’expérience des groupes mobiles constitués par le Brigadier Jock Campbell dans la VIIIème Armée Britannique sera aussi très probablement intégrée dans les GRCA. Ces différents éléments vont converger pour faire du GRCA-41 une unité assez différente des GRCA de 1940, qui étaient en fait très inspirés des GRDI.

- 1 Groupe de commandement et soutien comprenant :
- Une section de commandement avec 2 VCL, 2 SC-BSA, 2 camions de 3/4t, 4 motos
- 2 pelotons de combat chaque à 3 AMD
- 1 peloton de soutien avec 2 VDAL, 4 camions de 2,5t (dont 2 de transmissions) et 2 camions de 3/4t.
Le groupe de commandement se monte à 76 hommes (dont 6 officiers et 14 sous-officiers), 6 AMD, 2 SC-BSA, 2 VCL, 2 VDAL, 4 camions de 2,5t, 4 camions de 3/4t, 4 motos, avec 6 canons de 25 ou 37-mm, 2 bitubes AA de 12,7 ou 13,2, 1 hmg, 14 mmg et 4 lmg.
- 4 escadrons d’AMD dits “ renforcés ” avec pour chaque escadron :
- 1 peloton de commandement et soutien 1 VCL, 3 AMD, 2 SC-BSA, 2 VDAL, 3 camions de 3/4t et 4 moto, soit 41 hommes, (2 officiers et 6 sous-officiers), 3 x 25 ou 37-mm, 2 bitubes de 12,7 ou 13,2, 1 hmg, 8 mmg, 2 lmg.
- 4 pelotons de combat avec 3 AMD chaque, soit 12 AMD, 48 hommes (4 officiers et 12 sous-officiers), 12 x 25 ou 37 mm, 24 mmg.
- 1 peloton de motocyclistes, 13 moto+sc, 26 hommes (1 sous-officier), 4 lmg.
Le total pour un escadron est donc de 115 hommes (7 officiers et 19 sous-officiers), 15 AMD, 2 SC-BSA, 1 VCL, 2 VDAL, 3 camions de 3/4t , 4 motos et 13 motos+sc, avec 15 x 25 ou 37-mm, 2 bitubes AA de 12,7 ou 13,2-mm, 1 hmg, 32 mmg, 6 lmg.
- 1 Escadron de Dragons Portés soit sur VTL Chevrolet-Thornton, soit à partir de juin 41 sur VTL White (M3), avec :
- 1 peloton de commandement et soutien comprenant 1 VCL, 2 VDAL, 2 VCC-47, 2 camions de 3/4t, 4 motos , soit 31 hommes, (2 officiets et 5 sous-officiers), 2 x 47/53, 2 bitubes AA, 1 hmg, 2 lmg.
- 4 pelotons de combat chaque avec un section de commandement à 1 VCL, 2 VTL porte-mortier de 60-mm et 2 motos, 3 sections de combat avec 6 VTL et une section de mitrailleuses avec 2 VTL, pour un total de 71 hommes (1 officier et 7 sous-officiers), 1 VCL, 11 VTL (dont les deux véhicules portant les mortiers de 60-mm) et 2 motos, et 1 hmg, 4 mmg, 6 lmg.
- 1 peloton d’armes lourdes, avec une section de commandement avec I VCL, 4 camions de 3/4t et 2 motos, 2 sections de mitrailleuses avec un total de 4 VTL et deux sections de mortiers de 81-mm (2 mortiers par section) avec 6 VTL, pour un total de 77 hommes (1 officiers et 7 sous-officiers), 1 VCL, 10 VTL, 4 camions légers, 2 motos, et 4 mortiers de 82-mm, 1 hmg, 6 mmg, 4 lmg.
L’escadron de Dragons Portés totalisera alors 392 hommes (dont 7 officiers et 40 sous-officiers), avec 6 VCL, 50 VTL, 2 VDAL, 2 VCC-47, 6 camions de 3/4t et 14 motos, avec 4 mortiers de 81-mm, 8 de 60-mm, 2 canons de 47/53, 2 bitubes de 12,7 ou 13,2, 6 hmg, 22 mmg, 30 lmg.
- 1 Bataillon Anti-Chars Automoteur à 3 batteries de 5 VCC, 1 batterie AA de 5 VDA et une batterie de commandement et soutien avec 211 hommes 5 6 officiers et 28 sous-officiers), 5 VCL, 15 VCC, 5 VDA, 2 RV, 16 camions de 2,5-t, 9 camions de 3/4t et 4 motos, et 15 canons de 47/53, 5 bitubes AA de 12,7 ou 13,2, 5 hmg, 12 lmg.
- 1 Batterie de canons automoteurs avec 2 sections de 4 75-mm sur chassis M2/3 semi-chenillés (AU-75 m41) et une section de commandement et soutien pour un total de 102 hommes (1 officier et 11 sous-officiers), 8 AU-75, 2 VDA (avec bitube de 12,7 ou 13,2), 1 RVH, 8 camions de 2,5-t, 3 camions légers de 3/4t, 2 motos, et 1 hmg et 7 lmg.
- 1 Batterie de Défense Contre Avions Automotrice, avec 1 VCL, 8 VDA (4 avec un affût simple de 25-mm et 4 avec un bitube de 12,7-mm) 1 RV, 6 camions de 2,5t, 3 camions de 3/4 t et 2 motos, pour un effectif de 78 hommes ( 1 officiers 3 sous-officiers) et 4 x 25/1 AA, 4 x 12,7 ou 13,2/2, 1 hmg et 6 lmg.
- 1 peloton de sapeurs-démineurs avec 1 VCL, 8 VTL, 5 camions de 2,5t et 2 motos, pour un effectif de 78 hommes (1 officiers et 5 sous-officiers) 1 hmg, 4mmg et 4 lmg ainsi qu’une ample provisions de mines, pétards de tailles différentes et détecteurs de mines et lance-flammes d’assaut.
- 1 escadron d’Échelon, avec une section de commandement composée d’un VCL, 4 VDAL et 6 camions légers avec 4 motos, un groupe médical, un groupe de réparation et entretien, un groupe de ravitaillement avec 22 camions de 2,5t, 6 camions légers et 4 motos, un peloton de sécurité avec 5 AML Marmont-Herrington, soit un total de 336 hommes dont 4 officiers, 22 sous-officiers, 2 médecins de campagne, 22 infirmières et 32 brancardiers) et 5 AML, 1 VCL, 4 VDAL, 4 RVH, 34 camions de 2,5t dont 16 avec remorques, 17 camions de 3/4t, 18 motos, et 4 bitubes AA de 12,7 ou 13,2, 6 hmg (dont 5 sous blindage), 5 mmg, 22 lmg.


Le Total pour le GRCA s’établit alors à 54 officiers, 205 sous-officiers, 2 médecins, 8 infirmières, et 1468 hommes (total 1727),
66 AMD, 5 AML, 10 SC-BSA, 17 VCC-47, 8 AU-75 m41, 15 VDA, 16 VDAL, 17 VCL, 58 VTL, 5 RVH, 3 RV, 73 camions de 2,5t, 54 camions de 3/4t, 49 motos et 52 motos+sc.

L’armement du GRCA-41 se monte à :
8 canons automoteurs de 75-mm, 17 canons automoteurs (roues) de 47/53, 66 canons de 25 ou 37-mm sous blindage, 4 x 25/1 AA sur camions, 27 bitubes de 12,7 ou 13,2 automoteurs (sur camions ou châssis M3 White ou Chervrolet-Thornton), 22 hmg (12,7 ou 13,2) dont 5 sous blindage et les autres sur circulaire à capacité AA, 173mmg, 109 lmg, 4 mortiers de 81-mm et 8 mortiers de 60-mm.


Le GRCA-41 est donc sans comparaison avec celui de 1940, mais il faut se souvenir qu’il correspond aussi à un ajustement face à la disparition des DLM. La situation n’est pas celle des GRDI. Le GRCA-41 est donc une unité mobile et puissante avec un canon anti-char (de 47, 37 ou 25 mm) pour 21 hommes. On a aussi 1 mortier (81 ou 60-mm) pour 144 hommes, et ceci sans compter les 8 canons de 75-mm.

La “ structure 41 ” devrait être peu modifiée par l’entrée en services des AMD “ Humber ”, armées d’un 25-mm français ou d’un 37-mm US (ce dernier ayant l’avantage de pouvoir tirer des obus à mitraille). Les VCC-47 seront remplacés par les AEC avec d’abord l’AEC-47 puis, à partir de l’été 42 l’AEC-57. Il faudra l’expérience des opérations en Grèce et en Sicile, ainsi que la sortie d’un matériel bien plus adapté (la M28/EBR) pour que la structure des GRDI et GRCA évolue sensiblement, mais ceci est une autre histoire.


IV. LA CONSTITUTION DE GROUPEMENTS “ AD-HOC ”.


L’absence d’une unité de type DLM, l’expérience britannique des “ colonnes Campbell ”, la tradition bien établie de l’Armée d’Afrique de constituer des groupements en fonction des besoins, devraient conduire à utiliser les GRDI et GRCA dans différentes combinaisons.

Le GRDI peut être renforcé par un bataillon d’infanterie que l’on motorisera en utilisant les camions disponibles et qui sera renforcé par adjonction du bataillon AT régimentaire (12 x 47) et d’une section de 2 mortiers de 120-mm issue du bataillon régimentaire. Le Commandant de la division constitue ainsi un groupement mobile de 1800 à 2000 hommes, avec une bonne dotation en armes AT et en armes à tir courbe (aux 4 mortiers de 81 et 4 mortiers de 60-mm du GRDI viennent donc s’ajouter 4 mortiers de 81 et 6 de 60-mm du bataillon ainsi que les 2 mortiers de 120-mm issus des moyens régimentaires).
Ce groupement, constitué dans le cadre de la division, peut :
(i) S’avancer rapidement en avant de la division pour se saisir d’un objectif important (point de passage) dans le cadre d’une offensive, et le tenir jusqu’à l’arrivée de la division.
(ii) Couvrir le repli de la division par des combats de retardements et des coups d’arrêt dans un contexte défensif.
(iii) Assurer la couverture d’un des flancs de la division dans un contexte de mouvements rapides où la Division ne pourrait pas voir ses deux ailes garanties. Ce groupement devrait alors être déployé sur l’axe considéré le plus probable d’une contre-attaque ennemie.

Ce groupement permet à une division de passer du combat tactique à des opérations au niveau “ operationnel ” sur la base de ses propres moyens, un basculement qui peut s’avérer nécessaire dans un environnement fluide.

Le GRCA-41 est fondamentalement plus puissant et plus capable que le GRDI. Cela ne signifie pas qu’il ne puisse être impliqué dans des groupements.
Une première possibilité pourrait consister à renforcer un GRCA comme le GRDI avec un bataillon d’infanterie motorisé, et y ajouter les appuis de l’un des 3 régiments d’une division d’infanterie (12 x 47 et 4 mortiers de 120-mm). On peut même imaginer que le Commandant de CA, si une des DI sous ses ordres a dans sa compagnie de chars des engins rapides comme les M2A4 ou les M2 “ Stuart ”, décide de l’ajouter au groupement. Ce dernier disposerait donc ainsi en sus de ses 60 AMD et des 8 canons de 75-mm (AU) réglementaires de 4 mortiers de 120-mm, 8 mortiers de 81-mm, 14 mortiers de 60-mm et 29 canons anti-chars de 47-mm dont 17 automoteurs. Ce groupement pourrait remplir à l’échelle du CA les missions décrites pour le GRDI renforcé à l’échelle de la division. Lors des discussions sur les combats de retardement dans la région de Kumanovo/Skopje on avait pensé à des combinaisons de ce type, soit à l’échelle d’un “ gros ” GRDI soit à celle d’un GRCA. C’est par analogie avec les résultats obtenus début juin 40 historiquement par des combinaisons bien plus légères que l’on avait déduit la très probable réussite des combats de retardement menés autour de Kumanovo. L’addition de FREGATON rend bien compte des tactiques et de la nature des combats menés par ce type de groupements.

Une seconde possibilité existe, en combinant un GRCA avec une des Brigades Cuirassées évoquées à la section II. On peut ainsi constituer dans l’urgence une “ division blindée légère ” (ou plus probablement un “ Groupement Cuirassé ”) dont les 96 chars, le bataillon mécanisé, les 24 mortiers de 81-mm automoteurs et les 8 AUAC-47 (sans parler des moyens) AA vont venir s’ajouter à la mobilité du GRCA. Ce type d’unité improvisée peur parfaitement gâcher la journée d’un Commandant de PanzerKorps qui s’avance de manière un tant soit peu imprudente. Par contre, utilisée de manière offensive à la place d’une DC, cette unité improvisée va beaucoup souffrir par manque de moyens lourds.
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Fantasque
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Finen



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MessagePosté le: Lun Juin 09, 2008 21:50    Sujet du message: Répondre en citant

Lors de la remonté de la vallée du rhône, les sections de transport du train "sur-motorisaient" les compagnies d'infanterie de première ligne.

Le principe en était le suivant:

La section chargait à la base principale (marseille)
Livrait la base divisionnaire,
Elle chargeait alors une compagnie au repos et la menait directement sur la ligne de combat
Elle repartait alors avec des prisonniers et des blessés transportables vers l'arrière puis recommençait son cycle.


Mon intérogation est la suivante: est-ce un principe mis en place par application des règlements US ou est-ce une invention des troupes d'afrique du nord?

Si l'idée est issue de l'armée française, elle répond au besoin de pallier au manque de camion, non pas par rapport à la dotation théorique mais par rapport aux souhaits tactique des fantassins.
Il est donc imaginable que ce genre de coopération apparaisse alors dès la campagne de lybie et devienne une norme tactique jusqu'à l'arrivée massive des half-track vers la fin de la guerre apportant ainsi un surcroit de mobilité et de mordant même durant la période pauvre en moyens motorisés.
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Menon-Marec



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MessagePosté le: Mar Juin 10, 2008 00:54    Sujet du message: Remarques et propositions Répondre en citant

Quatre remarques sur le formidable travail de Fantasque.

1) J'envisagerais volontiers un décret-loi paru à l'Officiel à Alger dans le courant septembre 40 (et daté - pourquoi pas - du 4, jour chez nous propice aux révolutions et autres abolitions de privilèges) ainsi libellé en gros.

- Art. 1.
L'Arme Cavalerie est supprimée à dater du 30 septembre 1940.
- Art. 2.
La subdivision d'arme Chars de l'Infanterie est supprimée à dater du 30 septembre 1940.
- Art. 3.
Il est créé, à dater du 1er octobre 1940, sous le nom d'Arme blindée - Cavalerie, une Arme nouvelle regroupant les unités blindées et moto-mécaniques de l'Armée de Terre.
- Art. 4.
En attente de leur motorisation, les unités montées des troupes métropolitaines, de l'Armée d'Afrique et des troupes coloniales sont rattachées à l'Arme blindée - Cavalerie, exception faite du régiment de cavalerie de la Garde républicaine qui demeurera rattaché jusqu'à nouvel ordre à la Gendarmerie.
- Art. 5.
Les personnels officiers et sous-officiers d'active des Chars pourront demander, jusqu'au 15 octobre 1940, leur maintien dans les cadres de l'Infanterie. Il ne sera cependant fait droit à leur demande que compte tenu par le ministre des besoins des armées jusqu'à la paix.
- Art. 6.
Le général de Corps d'armée Delestraint (Charles Antoine) est nommé inspecteur général de l'Arme blindée - Cavalerie à dater du 1er octobre 1940.

À Alger, le 4 septembre 1940
Albert Lebrun

Par le président de la République

Paul Reynaud
Président du Conseil

Raoul Dautry
Ministre de l'Économie et du Trésor

Charles de Gaulle
Ministre de la Défense nationale



2) L'attribution d'un bataillon antichar aux régiments d'infanterie me semble devoir rester assez longtemps théorique - aussi longtemps, du moins, que l'industrie canadienne ne sera pas en mesure de produire le 47/L53 en quantités importantes. Je n'imagine pas non plus qu'il ait été possible d'évacuer en grand nombre les 25 et 47 AC au moment du Grand Déménagement, sauf consigne expresse du commandement qui m'aurait échappé.
Par contre, je n'ai pas vu mention de la grenade antichar Brandt, facile à fabriquer, même en AFN, utilisable par la troupe à pied avec le MAS 36 ou le 07/15 R 34. La production par les États-Unis du bazooka dont la roquette - pour simplifier - n'est qu'une fusée portant une grenade Brandt devrait, d'autre part, débuter assez vite (mais je n'ai aucune idée de la date). Il y a là un renforcement rapide et facile - tout est relatif - des moyens AC des combattants à pied, sous réserve de bien sélectionner et de bien instruire les grenadiers.
Enfin, l'expérience de la campagne devrait conduire à donner une solide formation antichar, de toute urgence, au personnel des groupes et des batteries de 75. Tous les témoignages OTL concordent pour affirmer qu'un obus explosif de 75 mm ne perce peut-être pas la carapace d'un Mark IV, mais que son énergie cinétique est au moins de nature à assommer l'équipage et à endommager, sinon à détruire, les chenilles, le train de roulement et les appareils de vision.

3) Orgueil national mis à part, le ministre et le commandement doivent constater avec regret qu'il n'est pas possible de produire en AFN, ni de faire produire aux États-Unis, le lance-grenades LG 40 destiné au groupe de combat de base, ni, surtout, son projectile. Les unités devront par conséquent se contenter du vieux VB de 14-18, utilisable par les fusils en 8 mm (Lebel seulement) ou en 7,5 mm (Mas 36 seulement), dont la grenade reste puissante. Les approvisionnements évacués de Métropole ou constitués ab initio en AFN devraient, me semble-t-il, permettre de faire face aux besoins pendant une année environ.

4) L'esprit de corps et les querelles de bouton étant ce qu'ils étaient et ce qu'ils sont encore (tant mieux, sans doute), je propose la répartition suivante pour mettre de l'huile dans les rouages lors des opérations de fusion Chars - Cavalerie:
- Les chars moyens se partagent également entre les RCC et les régiments de cuirassiers.
- Les chars légers anciens (R 35, D 1, voire FT 17) et nouveaux (provenance US) sont, à égalité, partagés entre les RCC, les régiments de chasseurs et les régiments de chasseurs d'Afrique.
- Les automitrailleuses sont partagées entre les régiments de hussards, de chasseurs et de spahis.
- Les dragons portés restent l'élément combat à pied des grandes unités de blindés et de cavalerie mécanisée.
- Les chasseurs de char sont attribués aux dragons et aux spahis.
- Les REC, pour tenir compte des particularités de la Légion, disposent de chars légers, d'automitrailleuses, de chasseurs de chars et d'escadrons portés.

PS. Pour respecter la logique, on passera aux calibres américains divisions par division, sans oublier que cette situation décuplera les difficultés de la logistique.

Amts, comme l'on écrit à l'AFP.
M-M.
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Cornelis



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MessagePosté le: Mar Juin 10, 2008 08:16    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour.

Mes réflexes de prof d'histoire se réveillent : 4 août, l'abolition des privilèges en France, pas 4 septembre !

Delestraint n'est, en juin 40, que général de brigade. Il va falloir le promouvoir vite fait.
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