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Le Milieu et les Allemands
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 21:45    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à toi cher Hendryk ! Comme tous les amis lecteurs par ailleurs !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 22:41    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Citation:
le capitaine Scheffer avait acquis la conviction que Jacques Kellner – l’ancien directeur de l’usine Béchereau de Boulogne

Et co-fondateur de la (petite) société d'aviation Kellner-Béchereau, voilà qui devrait intéresser Etienne (notamment l'évacuation du proto E.60).

Restons sérieux… Ce n'est pas toi qui parlait de rationalisation? Laughing Laughing

Pour le texte... Bien intéressant et bien fait, certes, mais Daniel, ton pseudo (et métier) de démolisseur n'est pas pour rien; entre les Balkans, Molot et ceci, tu me fiches le bourdon! Wink
Va falloir que je retrouve un prétexte de tourisme, je suis plus un habitué des Happy End, moué.
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Jan 23, 2020 00:35    Sujet du message: Répondre en citant

Ben le travail y a que ça pour remonter le moral. D ailleurs a ce propos - tu aurais pas un tuyau pour détailler un Amiot 143 au 72ème ?
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Etienne



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MessagePosté le: Jeu Jan 23, 2020 09:26    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, je ne me suis jamais penché sur ce zinc, même à l'époque!
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loic
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MessagePosté le: Jeu Jan 23, 2020 12:56    Sujet du message: Répondre en citant

Etienne a écrit:
loic a écrit:
Citation:
le capitaine Scheffer avait acquis la conviction que Jacques Kellner – l’ancien directeur de l’usine Béchereau de Boulogne

Et co-fondateur de la (petite) société d'aviation Kellner-Béchereau, voilà qui devrait intéresser Etienne (notamment l'évacuation du proto E.60).

Restons sérieux… Ce n'est pas toi qui parlait de rationalisation? Laughing Laughing

Ah, mais je n'ai pas dit qu'il fallait envisager la construction de ce coucou en AfN (même si pour le coup ça a l'air artisanal, donc faisable). Mais rien que son évacuation vers Alençon, puis la BA 745 d'Aulnat puis éventuellement plus au sud peut te donner des idées. En toute honnêteté, il y a peu de chances qu'il fasse partie du GD ou alors il finira parmi les épaves sur un quelconque terrain d'AfN.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
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patzekiller



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MessagePosté le: Jeu Jan 23, 2020 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

la destinée serait alors la même si ce n'est que c'est un couple de pieds noirs qui le retrouve après la guerre, au lieu du couple cité dans wikipedia
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www.strategikon.info
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loic
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MessagePosté le: Jeu Jan 23, 2020 16:45    Sujet du message: Répondre en citant

Ou alors des mécanos qui arrivent à le faire voler puis maintenir en condition de vol à force de bricolages pour utilisation pendant leur temps libre. Mais bon, c'est un monoplace, alors pour épater les filles, c'est moyen Smile
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houps



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MessagePosté le: Jeu Jan 23, 2020 18:44    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Ou alors des mécanos qui arrivent à le faire voler puis maintenir en condition de vol à force de bricolages pour utilisation pendant leur temps libre. Mais bon, c'est un monoplace, alors pour épater les filles, c'est moyen Smile

En s'asseyant sur le manche ?
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Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Jan 24, 2020 01:28    Sujet du message: Répondre en citant

[Houps, enfin !!!!! 8) ]


Patrick Pesnot
– Bon retour avec nous sur le plateau de Témoins d’époque, consacré ce soir aux relations troubles entre la pègre et l’Allemagne sous l’Occupation. Monsieur Raymond, notre invité spécial, évoquait précédemment avec nous le trafic de métaux précieux – ou moins précieux d’ailleurs – qui s’est déroulé sur le territoire pour le compte de l’Occupant. D’abord, reprenons si vous voulez bien – qui est en charge de la récupération des métaux pour le compte de Berlin ?
Monsieur Raymond – Il faut distinguer deux interlocuteurs. Pour les matériaux “tombés du ciel” – vous me pardonnerez l’expression – c’est sans aucun doute le bureau Otto-Brandl de l’Abwehr. Pour les devises et investissements en or ou bijoux, c’est un organisme tout ce qu’il y a de plus officiel : le Devisenschutzkommando du conseiller Hartmann.
PP – Le DSK [Rires]. Pardon, c’est nerveux.
M. Raymond – Il est vrai qu’aujourd’hui, ça peut évoquer autre chose. Bref, ce bureau – qui s’était installé à la banque Lazard, 5 rue Pillet-Will – avait pour mission de confisquer par tous moyens, légaux ou non, les avoirs des particuliers, après que d’autres aient pillé les biens que l’Etat n’avait pas pu être évacuer.
Robert Stan Pratsky – Rappelons que, dès leur arrivée à Paris, les Allemands ont rendu illégales les transactions en or, et imposaient le dépôt en banque de tous les avoirs. La thésaurisation était donc théoriquement devenue impossible – officiellement, en raison de l’inflation.
M. Raymond – Et le DSK lisant lui-même à livres de compte ouverts tous les dépôts effectués, il lui était facile de “convaincre” les épargnants de l’intérêt évident qu’ils avaient à se délester de leur or, avec ou sans compensation d’ailleurs. Cette activité fort longue, fastidieuse même, employait un responsable à temps plein. Un certain Murdrah, qui finit par exercer une autorité de fait sur le Kommando.
PP – Oui. Et je suppose qu’au cas où quelqu’un renâclait, Murdrah savait à qui s’adresser ?
M. Raymond – Pour gagner du temps, il a fini par avoir un bureau à disposition au premier étage de la rue Lauriston. Le tout, bien sûr avec la bénédiction de l’Abwehr. D’ailleurs, pour information, dès la fin 1940, certains membres de la Carlingue travaillaient déjà pour le DSK en occasionnels. Prévost, Maillebuau, Jeunet dit “Cajac”, Estebetteguy, Charles Cazauba, Moura, Miclar aussi… Mais les Allemands finiront par préférer s’adresser à Satan plutôt qu’à ses diables. Un Satan qui prenait tout de même entre 10 % et 30 % de commissions.
Philippe Robert – Lors de son procès, Bonny reconnaitra – il ne pouvait les nier – pas moins de quarante spoliations pour la seule année 1941. Les Carnets de Jean Martin sont plus éclairants : en les lisant avec attention, on se rend compte que certains jours, Bonny visite pas moins de quatre personnes “pour affaires”.
M. Raymond – Et on imagine sans peine qu’il ne se déplaçait en personne pour que pour les gros clients. Je pense que 100 millions de francs n’est pas une somme exagérée pour cette activité de fausse police.
PP – C’est donc ici que nous découvrons la fameuse astuce dite des “faux policiers” que vous évoquiez avant la coupure ?
M. Raymond – Oui, car évidemment la Carlingue n’avait aucun intérêt à convaincre le déposant de vendre ses biens sur le marché officiel. Seul Laval en aurait profité ! La combine consistait donc à débarquer dans des bureaux de vente officiels mais véreux – voire à créer de toutes pièces une fausse transaction – pour amener la victime à exposer son bien. La suite vous la devinez sans peine : on exhibe le plus souvent une carte de police allemande, on rafle le magot puis on repart sans demander son reste. Une variante consistait à faire faire aux victimes un tour en voiture, avant de les déposer au milieu des champs – comme cela, on pouvait être sûr qu’elles seraient trop effrayées pour parler. Commission déduite, le butin était ensuite revendu aux Allemands – à un bon prix, évidemment.
RSP – Et c’est comme cela que tant de pièces de collections et autres lingots ont disparu de la circulation. Ce type de bien à l’avantage de se transporter facilement et de s’écouler tout aussi facilement.
M. Raymond – Le Louis d’or ? 2 500 Francs. 4 000 les meilleurs jours. Le Napoléon était à 5 000. Les dollars-or se négociaient à 1 500 Francs l’unité. Précisons que ce trafic concernait aussi les devises étrangères : la pièce de 20 francs suisses tournait à 2 500 francs.
Evidemment, tout ne partait pas au DSK – ces saisies étaient très utiles à Bonny pour alimenter une caisse noire, qu’il ouvrait en cas de mécontentement des Allemands ou du NEF.
PP – Bref, c’était une activité proprement industrielle.
M. Raymond – Monsieur Robert parlait de surchauffe, je crois. Il a raison. Car l’arnaque a vite été connue de tous – même de ceux qui ne travaillaient pas avec le SONEF. Outre le fait que le filon s’est tari, cela a provoqué des scènes comiques. Tenez, un matin, nous avons rendez-vous avec un certain Ricord qui devait nous vendre des pièces. Et qui voyons-nous débouler ? Maillebuau, de mèche avec Ricord, qui venait confisquer l’argent de l’achat ! C’était un piège et nous étions tombés dedans. Car finalement, tout le monde, dans la pièce, travaillait belet bien pour la Carlingue ! Une tournée fut nécessaire pour oublier ça.
Ph. R. – A l’évidence, à partir de la fin 1941, les archives montrent que ce genre de commerce devint de moins en moins fréquent. Sans doute parce que moins rentable – dans ses interrogatoires, Bonny indique s’en être désintéressé. Mais il persista néanmoins, étendu à tout type de bien susceptible de s’écouler au marché noir. Avec ou sans la Carlingue d’ailleurs.
M. Raymond – Paradoxalement, le seul moyen pour les services d’ordre encore vaguement honnêtes d’identifier les hommes de la 1ère Brigade résidait dans le fait qu’eux avaient des papiers allemands les autorisant à agir.
PP – Il y avait donc de vrais faux policiers et de faux faux policiers ?
M. Raymond – Si l’on veut… Quoi qu’il en soit, les vols commis de cette façon ont fini par jeter comme une ombre.
Ph. R. – Dans une note du 23 avril 1942, René Bousquet – alors commandant de la Garde Française, la pseudo-Waffen SS du NEF – s’inquiète de la recrudescence de ces arnaques, dont auraient été victimes jusqu’à ses propres hommes. Et il invite le ministre de l’Intérieur et de la Reconstruction nationale, Jacques Doriot, à y mettre bon ordre – en évitant de solliciter de la même façon Joseph Darnand, pourtant lui-même ministre de l’Intérieur et de la Sûreté de l’Etat. Tiens, tiens, les prémisses de l’alliance Doriot-Bousquet sur le dos de Darnand, du fait de la Carlingue !
Doriot fera diligence – à la mesure de ses moyens évidemment. Un inventaire établi par ses services entre septembre 1941 et mai 1943 ne recense pas moins de 925 affaires pour Paris et sa banlieue. Cela peut paraître peu, mais n’oublions pas que « le filon se tarissait » – comme le dit si bienMonsieur Raymond – et que je doute que toutes les victimes aient eu le courage de déposer plainte. Surtout les Juifs ou ceux qui n’auraient pas dû avoir en leur possession les biens saisis.
PP – Il y avait beaucoup de Juifs parmi les victimes de ces vols ?
Ph. R. – Enormément : 40 % de Juifs ou assimilés – un total très élevé. Curieusement élevé. Il semble possible qu’en réalité, certaines autorités du NEF aient choisi de simplement vendre des informations, des dossiers sur les personnes indésirables à des individus désireux de pressurer celles-ci, plutôt que de voler directement les indésirables en question. Parmi les 925 affaires que nous évoquions, seules 345 furent traitées, permettant de constater un préjudice moyen de 500 000 francs – pour un total de 170 millions de francs dérobés, en biens divers allant du lingot au meuble précieux en passant par l’objet d’art ou le vêtement. Personne n’a jugé bon de compter l’argenterie ! Les malheureux Juifs envoyés en déportation étaient donc souvent déjà bien dépouillés lors de leur arrestation – nous y verrons là aussi un curieux hasard.
PP – Et la police – la républicaine, la vraie – ne tenta jamais rien contre les voleurs ? Car enfin, il y avait encore sous l’uniforme d’authentiques gardiens de la paix, des patriotes soucieux du bien commun.
Ph. R. – Sans aucun doute, il y avait de courageux policiers. Mais entre épuration, manque de moyens, impunité liée à la protection allemande… ils étaient bien désarmées face à pareil phénomène. J’ai ici plusieurs témoignages… En voulez-vous une sélection ?
PP – Avec plaisir, bien que je les imagine sans peine. Et Monsieur Raymond aura sans doute ses propres histoires à raconter ?
M. Raymond – Evidemment.
Ph. R. – Le 13 décembre 1941, l’inspecteur D., de la Police Judiciaire, sous couverture, se fait passer pour un acheteur intéressé par des pièces d’or. Il tombe en fait dans une embuscade de la Carlingue : quatre individus font irruption en exhibant des cartes de police allemande. L’inspecteur a beau sortir sa propre carte de policier, rien n’y fait. Le chef du groupe lui répond : « Je m’en fous, je suis de la police allemande et tu dois me suivre ou je te bute ! » Sic… Menotté, le policier est emmené rue Pierre 1er de Serbie, dans une annexe de la Carlingue. Il proteste auprès du… hum, du responsable de garde, qui lui assène : « Tu fais ton boulot, nous on fait le nôtre, et puis les poulets m’en ont déjà fait baver et plusieurs fois. » Une heure plus tard, c’est Pierre Bonny, mis au courant, qui arrive et déclare à l’importun : « J’en ai assez des policiers français, alors aujourd’hui que j’en tiens un… Vous irez au Cherche-Midi, car mes hommes supportent les conséquences de toutes vos combines. » Il faudra attendre le lendemain et une intervention de Murdrah, de la DSK, pour qu’on libère l’inspecteur.
Deux jours plus tard, à l’aube du 15 décembre donc, deux autres inspecteurs, G. et C., procèdent à l’arrestation de Marcel Carrier – un autre des libérés de 1940, mais aussi et surtout un important revendeur du bureau Otto. Ironiquement, c’est pour une infraction au marché noir, constatée par les services de Joseph Darnand, que le poisson est dans le filet. Mais c’est un poisson bien trop gros pour les deux policiers ! Dès l’après-midi, un officier allemand en uniforme se présente au commissariat d’Auteuil, accompagné de deux soldats armés jusqu’aux dents. Il demande à connaitre les raisons de l’arrestation. On lui exhibe le mandat d’arrêt porteur du sceau du Nouvel Etat français. La réponse est aussi définitive que cassante : « C’est une vieille affaire, c’est une plaisanterie. Voici plusieurs fois que vous voulez l’arrêter ainsi que son ami, et nous devons nous en occuper à chaque fois. Vous voulez donc que je vous fasse enfermer comme otage et que je vous fasse fusiller avec les autres ! » Sur ce, l’Allemand se saisit du mandat, annonce à Carrier qu’il est libre puis déchire le document en tout petits morceaux qu’il n’oubliera pas de fouler aux pieds consciencieusement avant de partir. L’homme enverra plus tard deux inspecteurs allemands s’enquérir de l’identité de ceux qui avaient eu l’audace d’arrêter Carrier – on refusera de la leur communiquer, malgré les menaces.
M. Raymond – Il existe des centaines d’histoires de ce genre. Comme la fois où Cazauba, Miclard, Moura, Sartore et Fels se retrouvèrent pris à partie par quatre inspecteurs de la PJ, appelé pour un flagrant délit de faux policiers, et qu’ils entreprirent de les arrêter eux-mêmes. C’était en pleine rue, devant le métro Opéra. Cazauba hurlait « Gestapo ! Passez-moi le calibre que je te les mitraille ! » Les policiers légaux finirent par attendre la patrouille allemande … qui ne fit évidemment rien.
Les relations n’allèrent qu’en se durcissant au fur et à mesure que le temps filait et que la guerre évoluait. En août 1943, deux simples agents de police entrèrent dans un bar rue Vercingétorix pour en évacuer les occupants en raison d’une alerte aérienne. Les malheureux avaient tiré un très mauvais numéro : dans le troquet, il y avait Abel Danos, qui fêtait quelque chose avec sa maîtresse du moment, Hélène Maltat, et plusieurs amis. Des gens comme Pierre Loutrel “La Valise”, René “La Canne”, Gros Jo ou Emile Buisson – un gars encore plus dangereux que le Bel Abel. Il faut savoir que Danos était aussi surnommé le Mammouth, pour une excellente raison. Et il n’a pas du tout apprécié qu’on le dérange. Il a pris le premier à la gorge et l’a jeté sur le trottoir par, tout en frappant le second à grands coups de crosse de revolver. Il a fallu qu’un fourgon complet arrive pour qu’on puisse le ceinturer puis l’emmener au commissariat du Parc Montsouris.
Ils n’auraient pas dû… Un coup de téléphone de la Kommandantur – je n’ai jamais su précisément de qui, ou sur l’intervention de qui – ordonna aux policiers concernés de libérer immédiatement Mammouth puis de se rendre en groupe rue. Ils y passèrent une nuit très désagréable, à laquelle Bonny ne fut pas étranger. Quand ils n’en sortirent enfin – et encore, grâce à un appel de la Préfecture – quatre durent aller se faire soigner à l’hôpital.
PP – Le message finit par passer : on n’importunait pas les gens de la Gestapo… Même de la “Gestapo française” !
RSP – Mais ces courageux patriotes ne lâchèrent pas l’affaire pour autant : à défaut d’interpeller, ils organisèrent planques et enquêtes pour amasser des preuves dont on espérait bien qu’elles serviraient un jour…
PP – Il ressort néanmoins de toutes ces affaires une déplorable impression : celle du règne des hommes de main.
M. Raymond – Tous n’ont pas complétement trahi la France – Danos lui-même, bien que qualifié ultérieurement de « tueur à gages de la Gestapo », a rendu d’éminents services aux services secrets français en 1943-44….
Ph. R. – Selon des témoignages des plus douteux !
M. Raymond – Je ne nie absolument pas que lui et ses hommes aient été des plus… bourrus.
PP – Nous parlerons plus tard de la filière marseillaise, si vous le voulez bien. Finissons d’abord sur Paris.
M. Raymond – Oui… Je conclurai donc, moi aussi, sur une impression d’écœurement, d’effondrement moral et de disparition du tissu économique et sociétal français. Celle du préambule du rapport d’instruction sur la Carlingue, rédigé à la Libération.
« Les anecdotes sur ce sujet sont innombrables. À peu près tous les commissariats de Paris ont subi les interventions directes de Bonny ou de ses hommes, destinées à contrecarrer l’œuvre de la Justice. Il a envoyé ses hommes contre les policiers. Au mois de mai ou de juin 1943, l’inspecteur Grando, de la voie publique, a été arrêté dans son service par Abel Danos, repris de justice […] revêtu de l’uniforme allemand.
L’inspecteur principal Savary a dû mettre en liberté un meurtrier contre lequel la preuve était acquise. Il s’agit de Dupuy Roger […].
Le commissaire de police Georges Chain, de Neuilly, a été arrêté et conduit rue Lauriston après une opération en restitution d’enfants normalement conduite. Il a été ainsi détenu jusqu’à ce que les enfants soient rendus au père […] qui s’inscrivait contre l’acte de justice objet d’une ordonnance de mise en exécution. C’est Bonny en personne qui a mené l’opération contre M. Chain.
L’inspecteur principal Metra a été interpelé à son domicile et contraint de suivre Sizeron Étienne. Amené quai des Orfèvres, où l’attendait Bonny, il a été contraint de libérer une équipe de malfaiteurs […]. Ces individus, porteurs d’armes à feu, étaient les auteurs d’une agression à main armée […].
Parfois cependant, usant de stratagèmes, ces policiers ont fait intervenir les services de police allemands, tels que la Feldgendarmerie et la police criminelle allemande, mais il fut constaté par la suite que les individus arrêtés étaient remis en liberté, incontestablement par ordres supérieurs donnés à la suite d’une démarche de leur chef Pierre Bonny. […]
Il est arrivé aussi que Police-Secours, alertée par des victimes ou des voisins, intervienne. L’affaire se terminait alors 93, rue Lauriston, où les gardiens se voyaient molestés et menacés. Pour ces policiers français, il devenait clair que rien ne pouvait être tenté contre tous les repris de justice qui, couverts par une carte allemande de policier et une autorisation de port d’arme, paradaient publiquement, démontrant ainsi leur provisoire puissance. »

RSP – Par leurs simples actions crapuleuses, les hommes de la Carlingue participaient à la destruction du pays, ainsi qu’à la réalisation du projet nazi en France.
PP – Nous avons donc évoqué le cas des faux policiers et de la DSK. Reste le trafic mis en place par Otto-Brandl et ce… Joinovici, c’est ça ? Un profil des plus étonnants. Que pouvons-nous dire sur ce monsieur ?
Ph. R. – Que c’est un des contacts les plus fructueux que Brandl ait jamais eu – ainsi que Bonny, mais par son intermédiaire bien entendu. C’était un Juif d’origine roumaine, apparemment arrivé à Paris en 1925, sans le sou et ne parlant même pas le français. Au début de la guerre, il est pourtant déjà à la tête d’une importante entreprise de métaux, Les Établissements Joinovici frères. Pas la plus grosse des compagnies du secteur, loin de là. Mais quand même une société, disons… respectable. C’est un self-made-man – au plus pur sens du terme, ce qui a des bons et des mauvais côtés. Longtemps analphabète, il apprit à lire et écrire en prison, après 1945.
PP – On a peine à imaginer un Juif faisant du trafic avec les Allemands, sur le dos de ses coreligionnaires d’infortune !
M. Raymond – Et pourtant … Monsieur Joano a réussi l’exploit de traverser toute la guerre sans une égratignure, tout en s’étant considérablement enrichi en chemin. Et il serait passé complètement entre les mailles du filet, s’il ne s’était fait quelques ennemis à la DST.
RSP – Notons au passage qu’il ne s’agit pas du seul Juif à avoir collaboré activement avec les nazis. Mandel Szkolnikoff – pour ne citer que lui – fit une fortune en vendant des textiles, notamment à la Kriegsmarine ou à la SS. Mais bien sûr, il ne s’agit là que de cas particuliers, bien qu’hélas remarquables. La majorité des commerçants juifs ne collaborèrent jamais ni de près, ni de loin avec les Allemands. Nul besoin d’expliquer pourquoi !
Ph. R. – Monsieur Joinovici est tout sauf un inconnu des services secrets en 1940. Sa réussite spectaculaire alimente bien des rumeurs… Georges Delfanne, le fameux espion-collaborateur belge, affirma lors de ses interrogatoires qu’il servait de caisse noire pour les agents de l’Abwehr en vadrouille.
M. Raymond – Une allégation démentie par Radecke lui-même… Quoi qu’il en soit, l’homme était habitué aux magouilles et d’une morale suffisamment souple pour avancer ses pions même sous l’Occupation.
Ph. R. – Un rapport de 1938 le présente déjà comme un fourgue notoire, c’est-à-dire un receleur. Durant l’été 1940, Joinovici est à la Rochelle – il s’éloigne des combats tout en prétendant protéger ses biens qui s’y trouvaient. Puis, laissant passer la ligne de front, il rentre dès septembre 1940 à Paris pour trouver son entrepôt sis rue Morice, à Clichy, sous séquestre. Les premières mesures antijuives étaient déjà à l’œuvre… Le ferrailleur a alors l’intelligence d’aryaniser en urgence sa société, en y faisant entrer des associés bidons et en changeant sa raison sociale en Société Joinovici et Compagnie. En décembre 1940, il entre en contact avec la Wifo – que nous avons évoquée tout à l’heure – et met à profit son sens inné des affaires et de la débrouille pour l’approvisionner en métaux précieux. Sa première livraison à lieu le 17 février 1941 : 60 tonnes de cuivre mêlé, 40 tonnes de cuivre jaune et 45 tonnes de tournure de laiton. Cette simple commande prouve que, pour les autorités d’Occupation, la société est déjà considérée, de fait, comme aryenne et présentable !
PP – C’est une grosse commande ?
Ph. R. – Une toute petite commande ! Joinovici et Compagnie survit, mais elle vivote. Tout change en avril 1942, grâce à l’intervention de Louis Nivelle, un ami ferrailleur qui présente Joinovici au Doktor Fuchs, l’adjoint d’Otto-Brandl chargé spécifiquement de la section “Cuir et Métaux”. A cette époque, Nivelle est sur la sellette : c’est le principal partenaire de Fuchs pour les ferrailles, mais ses dernières livraisons ont été… décevantes. On parle de non-conformité, d’inspections insuffisantes sinon frauduleuses…
Bref, un pacte à trois arrangeant tout le monde est signé dans un discret bureau de Nanterre : Nivelle continuera à approvisionner les Allemands en utilisant Joinovici comme prête-nom, moyennant une commission d’environ 1 franc le kilo livré. Cette commission atteindra jusqu’à 5 francs le kilo pour l’étain.
M. Raymond – Et la moitié de cette commission sera immédiatement reversée à Fuchs…
Ph. R. – Il n’y a pas de petit profit ! Cet arrangement est pain béni pour notre ferrailleur roumain : d’un seul coup, il devient intouchable en dépit de ses origines, car au centre d’un jeu de rétro-commissions qui le rend indispensable à tous. De surcroît, il ne tardera pas à approvisionner de lui-même l’Abwehr, en tant que grossiste-centralisateur ou avec ses propres produits, tout en trempant dans les autres combines de Fuchs. En réalité, sa compagnie est devenu un bureau d’achat par délégation.
Joinovici devient donc rapidement l’un plus gros fournisseurs du bureau “Otto”. Il expédie environ 1 500 tonnes de métaux non-ferreux par mois durant toute l’année 1942.
M. Raymond – Une affaire extraordinairement rentable ! La maîtresse de Brandl, Mary Jacobsen, estimera après la guerre le bénéfice de Joinovici entre 300 et 600 millions de francs. Et ce cher Gorges, l’un des caissiers du bureau, m’a confié un jour que sur les 100 millions journaliers qu’il réglait, 5 étaient dévolus à la ferraille, dont 3 à 4 juste pour notre ami ! Ajoutons à cela les commissions, et sa fortune ne pouvait que croître… Le 4 janvier 1943, Joinovici est venu en personne dans les locaux de l’Abwehr récupérer l’argent d’une livraison à crédit – il est parti avec, sous le bras, un sac estampillé “Banque de France” contenant 50 millions de francs ! Ça tournait, à cette époque, Quai de Saint-Ouen ! Cinq à dix wagons de 15 tonnes par jour, chargés par Mordhar lui-même ! Même si tous les métaux n’étaient pas triés, rappelons tout de même les fourchettes de prix en vigueur durant l’année 1942 : 10 à 12 francs le kilo de laiton, 20 à 60 celui de cuivre, 30 francs en moyenne pour le plomb, 1 000 francs pour le nickel et 5 000 pour le tungstène. Chacun peut donc estimer ici les sommes considérables en jeu…
PP – Heu, vous avez cité un dénommé Mordhar… ?
M. Raymond – Mordhar Joinovici, frère du patron de l’affaire.
Ph. R. – Fort de ce fonds de roulement, Joinovici ne s’arrête pas là. Cuir, bâches, peaux… d’une manière générale, tout ce qui peut s’acheter.
M. Raymond – Et vous ne parlez ici que de l’officiel – enfin de l’officiel selon les nazis. Joano monte aussi une entreprise de trafic en or, bijoux et devises, reliant Paris, Berne et Bruxelles. Et il investit également dans trois bureaux d’achats-filiales, rue Albert-Samain, rue du Colisée et avenue Georges V. Ainsi, il devient extraordinairement riche – on a parlé de 4 milliards de francs. A mon humble avis, c’est beaucoup… Il n’est qu’à voir sa chute en 1945…
PP – Nous n’allons tout de même pas le plaindre !
M. Raymond – Personne ne le demande. Mais sachez quand même que nul, non plus, ne lui avait demandé de financer la Résistance au sein de la Préfecture de Police – en l’espèce le mouvement “Honneur de la Police” du commissaire Edmond Dubent.
RSP – En effet – un mouvement créé en juillet 1943 avec l’aval de Marcel Renet, déjà fondateur du réseau “Action Résistance”. C’est tout de même curieux, vous ne trouvez pas ? Joinovici finançait la lutte patriotique au moment précis où les forces alliées s’apprêtaient à débarquer en Provence ?
M. Raymond – Au moins aussi curieux que les persiflages et rumeurs dont les membres du réseau de la Préfecture furent victimes à la Libération… On a parlé de corruption, d’assassinat de témoin…
RSP – L’affaire Scapa ! Un jeune Résistant dont on se serait débarrassé après qu’il ait vu trop de choses !
M. Raymond – Rien n’a jamais été prouvé. Quoi qu’il en soit, le soutien apporté à la Résistance par Joinovici est incontestable. On pourra toujours le juger intéressé, bien sûr – mais il ne fut pas le seul dans ce cas. Et en tout cas, les fonctionnaires étaient bien contents d’avoir des armes et des camions pour faire face à l’allemand lors de l’insurrection du printemps 1944. Les Juifs et les Résistants dont il acheta le salut auprès de Bonny l’étaient sûrement tout autant. Tenez, une question philosophique que je propose à la réflexion des auditeurs : le caractère calculé d’une action la rend-elle forcément néfaste ? Personne n’a jamais su précisément ce qui s’est tramé entre l’Abwehr, Bonny et Joinovici entre 1943 et 1944. Pas même moi – et comme les intéressés sont morts… Par contre, je peux vous assurer qu’ils étaient sans conteste amis : et que ça se tapait sur l’épaule, que ça allait boire ensemble, que ça se tutoyait.
Ph. R. – Cette fameuse amitié n’a pas empêché Joinovici de donner la planque de Bonny en 1944.
M. Raymond – Et les mêmes relations amicales qu’entretinrent Chamberlin-Lafont et Joinovici n’empêchèrent pas non plus le premier d’être décoré de la médaille de la Résistance et de faire fortune après le conflit grâce aux conseils du second. Maintenant que j’y pense, ils se seraient bien entendus pendant la guerre, tiens… Ainsi va le monde des affaires…
PP – Et notamment celles du 93 rue Lauriston. Entre salaires, vols et commissions. Mais depuis tout à l’heure, nous avons parlé métaux, or, bijoux, devises… mais nous n’avons pas encore discuté en détail des informations. Pourtant, je ne doute pas que cette activité occupait beaucoup la Carlingue !
Ph. R. – C’était évidemment le cas – et pas uniquement au service des Allemands, d’ailleurs. Dès 1940, Bonny et ses hommes assuraient une discrète mais attentive surveillance politique pour le compte du NEF. Je rappelle que Monsieur Pierre avait déjà mené auparavant des enquêtes pour le ministère de l’Intérieur. Il était donc parfaitement au fait de ce qui se passait dans les cercles de la droite dure. Recherche de caches d’armes appartenant au PSF, infiltration de mouvements – dont le MSR des séides de Deloncle, dont le gouvernement Laval se méfiait beaucoup.
Pour cette surveillance politique, Bonny n’hésitait pas à faire jouer des relations familiales. Jean Lascaux par exemple, son propre filleul, qui se trouvait par un curieux hasard être aussi le neveu du colonel de La Rocque, l’ancien patron de Deloncle. Démasqué, il ne dut son salut qu’à un gardien corrompu qui avertit le parrain – lequel débarqua alors en furie dans sa geôle avec une cohorte de gros-bras. Après cet épisode burlesque, le recrutement s’élargit : Labussière, Cabanne (le chauffeur de Deloncle !)…
M. Raymond – Huguet aussi, le boxeur cagoulard assassin des frères Rosseli. Mais ça, c’était plus pour surveiller Darnand. Et je rappelle que Maillebuau avait lui-même été autrefois le bras droit de Maurice Levillain, le directeur du Bureau des Recherches du RNP de Marcel Déat, qui devait d’ailleurs être renvoyé en novembre 1942 pour détournement de fonds !
PP – Pierre Bonny était donc l’homme-orchestre du NEF !
M. Raymond – Il centralisait les arrestations et décidait presque toujours seul d’envoyer les personnes arrêtées à Fresnes ou au Cherche-Midi – avec l’approbation des sous-officiers allemands – ou bien de les remettre en liberté. Il transmettait ensuite les dossiers aux services compétents de la rue des Saussaies ou de l’avenue Foch. Il gérait la caisse du service, payait les fournisseurs, dirigeait le personnel domestique, faisait rédiger les rapports et enregistrait souvent personnellement les dépositions des témoins ou accusés. C’est tout juste si ce n’était pas lui qui faisait le tri des fiches.
Dans le grand enfer du Nouvel Etat Français entre 1940 et 1943, bien loin des pitreries de Laval, des illusions de Darnand ou des vociférations de Doriot, c’était peut-être lui, le Démon du commerce des âmes, décidant du destin de chacun. Même Adrien Estebetteguy ou Jo Attia, de la bande à Danos, l’apprendraient à leurs dépens. Mais cela commençait à faire beaucoup – et comme dirait l’autre, plus haute est la marche, plus dure est la chute…
PP – La suite après une nouvelle petite interruption, chers auditeurs.

As sure as night is dark and day is light
I keep you on my mind both day and night
And happiness I've known proves that it's right
Because you're mine
I walk the line
You've got a way to keep me on your side
You give me 'cause for love that I can't hide
For you I know I'd even try to turn the tide
Because you're mine
I walk the line
I keep a close watch on this heart of mine
I keep my eyes wide open all the time
I keep the ends out for the tie that binds
Because you're mine
I walk the line
………
I walk the line


(Johnny Cash with His Hot and Blue Guitar! – Johnny Cash, 1956)
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Archibald



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MessagePosté le: Ven Jan 24, 2020 06:09    Sujet du message: Répondre en citant

houps a écrit:
loic a écrit:
Ou alors des mécanos qui arrivent à le faire voler puis maintenir en condition de vol à force de bricolages pour utilisation pendant leur temps libre. Mais bon, c'est un monoplace, alors pour épater les filles, c'est moyen Smile

En s'asseyant sur le manche ?
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Etienne



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MessagePosté le: Ven Jan 24, 2020 11:13    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
M. Raymond – Il est vrai qu’aujourd’hui, ça peut évoquer autre chose. Bref, ce bureau – qui s’était installé à la banque Lazard, 5 rue Pillet-Will – avait pour mission de confisquer par tous moyens, légaux ou non, les avoirs des particuliers, après que d’autres aient pillé les biens que l’Etat n’avait pas pu être évacuer.


Gné?

Citation:
M. Raymond – Et on imagine sans peine qu’il ne se déplaçait en personne pour que pour les gros clients.

En trop.

Citation:
Un coup de téléphone de la Kommandantur – je n’ai jamais su précisément de qui, ou sur l’intervention de qui – ordonna aux policiers concernés de libérer immédiatement Mammouth puis de se rendre en groupe rue.

rue?
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MessagePosté le: Ven Jan 24, 2020 12:09    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
PP – Pierre Bonny était donc l’homme-orchestre du NEF !
M. Raymond – Il centralisait les arrestations et décidait presque toujours seul d’envoyer les personnes arrêtées à Fresnes ou au Cherche-Midi – avec l’approbation des sous-officiers allemands – ou bien de les remettre en liberté. Il transmettait ensuite les dossiers aux services compétents de la rue des Saussaies ou de l’avenue Foch. Il gérait la caisse du service, payait les fournisseurs, dirigeait le personnel domestique, faisait rédiger les rapports et enregistrait souvent personnellement les dépositions des témoins ou accusés. C’est tout juste si ce n’était pas lui qui faisait le tri des fiches.
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MessagePosté le: Ven Jan 24, 2020 15:17    Sujet du message: Répondre en citant

Allons Etienne - là où il y a des gros sous, on trouve souvent DSK. Du moins avant 2012. Et l Etat n ayant pas pu tout évacuer dans le GD (la réserve d or OK mais le fiduciaire, les titres, le mobilier ?) Les allemands et leurs complices se sont largement servis.
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MessagePosté le: Ven Jan 24, 2020 15:24    Sujet du message: Répondre en citant

Ce n'est pas DSK qui me choque (lui, je l'aurais bien cloué au pilori pour avoir laissé faire la dévaluation du dollar en 2008 quand il était au FMI), mais la tournure des derniers mots de la phrase. Laughing
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MessagePosté le: Ven Jan 24, 2020 15:28    Sujet du message: Répondre en citant

Clin d œil, clin d œil. La réponse est simple : l etat n a certainement pas pu évacuer tout ses biens en 40. Il est pas près de les revoir.
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