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Julius, pilote de guerre - par Etienne
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Merlock



Inscrit le: 19 Oct 2006
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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2018 17:51    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Prochainement dans Julius: pilote de guerre: les nazis font du ski.

https://www.youtube.com/watch?v=ccX82HusMuY

"Le planté de baton !"

https://www.youtube.com/watch?v=-MKlFMUYEq8


Je te préviens: là tu te démerdes seul pour expliquer la référence à Andrew et à Atatürk...

Mais je veux lire ça... Twisted Evil
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"Le journalisme moderne... justifie son existence grâce au grand principe darwinien de la survivance du plus vulgaire." (Oscar Wilde).
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Archibald



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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2018 18:04    Sujet du message: Répondre en citant

PTDRRRR (ou comme ils disent en anglais: ROTFLMAO)

en parlant d'anglais, le fameux tube des bronzés font du ski: et bien le type chante tellement haut perché, j'ai mis deux plombes avant de comprendre que les paroles sont de l'anglais.
Au début j'entendait juste une bouillie sonore du gene "wadidouwaaa, wadidouwa, wadiwouwaaa, wadi-wadi-douwaaaa"

en même temps, y a une base crédible pour un crossover, puisque les Bronzés (enfin, le Splendid) on t fait Papy fait de la résistance juste après.
Adolfo Ramirez fait du ski "Le planté de baton, et une jolie patemouille, aaaaaaaiiiiie, a la kommandantur !"
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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solarien



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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2018 18:20    Sujet du message: Répondre en citant

Ben dans un sens, 20 ans après les faits, on pourrait avoir un film comique sur cette mission avec des officiers allemands qui essaient de poursuivre l'avion de Julius avec des ski de fond.

Naturellement, la jeune gestapette aura tout sauf l'air d'une innocente factrice, j'imagine bien un gros sigle gestapo sur l'un des vêtements.

Bon naturellement, il y aura forcement un film américain où c'est un pilote américain qui réussit la mission et où la gestapette tombe follement amoureuse de lui et se sacrifie pour lui permettre de partir.
Aller, pour ne pas trop travestir la réalité, le copilote sera bien un français mais il s'agira de l'acolyte idiot et maladroit qui fait quasi tout planter.

Désolé pour nos amis américains, c'est pas contre vous, juste contre certaines de vos boites de productions de film.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2018 18:37    Sujet du message: Répondre en citant

En fait, il faut que nos amis américains comprennent que (1) la plupart d'entre nous sont fascinés par la production audio-visuelle des Etats-Unis (2) il y a une partie de cette production que nous critiquons, mais (3) en général, nous AIMONS cette production, nous l'aimons BEAUCOUP (et en général aussi, nous aimons beaucoup le peuple américain).
Je pense que Solarien sera d'accord avec moi.
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Casus Frankie

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Archibald



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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2018 19:24    Sujet du message: Répondre en citant

La gestapette - c'était le surnom d'un des deux Abels collabos (Abel Hermant ou Abel Bonnard, je ne me souvient plus) car l'un d'entre eux était homosexuel.
Jeu de mot débile s'il en est bien un (et ce serait considéré homophobe aujourd'hui) mais bien trouvé tout de même.
C'est comme "35" car "il est vilaine" - le surnom d'un mec moche et efféminé à la fois. Laughing
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Dernière édition par Archibald le Ven Avr 20, 2018 19:35; édité 1 fois
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2018 19:27    Sujet du message: Répondre en citant

Abel Bonnard. Il apparaît dans les aventures de Jean Martin.
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Casus Frankie

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Archibald



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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2018 19:34    Sujet du message: Répondre en citant

Outre le surnom déjà mentionné, il y aussi une tirade célèbre (dont j'ai oublié l'auteur) qui disait ceci "en voyant de tels Abels, on se demande ou sont passés les Caïns..."
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2018 20:09    Sujet du message: Répondre en citant

le personnage féminin me rappelle une bd sortie récemment : la dent d ours ...
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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solarien



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Messages: 2675
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MessagePosté le: Sam Avr 21, 2018 01:17    Sujet du message: Répondre en citant

Oui Casus, je suis d'accord avec toi, surtout en ayant été élevé avec les film d'action des années 80-90.

Et pour le jeu de mot, il est totalement involontaire, je savais même pas qu'il avait été utiliser pour désigner deux collabos.

Pour moi, c'était gestapo + fillette = gestapette.
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Vincenzo03



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MessagePosté le: Dim Avr 22, 2018 09:48    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
La gestapette - c'était le surnom d'un des deux Abels collabos (Abel Hermant ou Abel Bonnard, je ne me souvient plus) car l'un d'entre eux était homosexuel.
Jeu de mot débile s'il en est bien un (et ce serait considéré homophobe aujourd'hui) mais bien trouvé tout de même.
C'est comme "35" car "il est vilaine" - le surnom d'un mec moche et efféminé à la fois. Laughing


J'ai toujours cru que gestapette désignait Violette Morris (ancienne sportive, homosexuelle et qui bascula dans la pire des colaboration. elle fini "exécutée" par des résistants.). Mais c'est vrai que c'est un terme plus logique pour un homme.
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Ce n'est pas parce qu'une erreur se répand qu'elle devient vérité.
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Archibald



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MessagePosté le: Dim Avr 22, 2018 10:53    Sujet du message: Répondre en citant

Étrange personne qui apparait aussi dans la FTL: elle essaye de tuer Paul Reynaud... et elle meurt aussi d'ailleurs.
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marc le bayon



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MessagePosté le: Dim Avr 22, 2018 10:56    Sujet du message: Répondre en citant

A propos de Violette Morris, le Wiki englais est plus prolixe que le français, et explique qu'elle aurait fourni des plans de la ligne Maginot, des lignes de défenses sur Paris et les plans du Somua S-35.
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Vincenzo03



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MessagePosté le: Dim Avr 22, 2018 14:27    Sujet du message: Répondre en citant

marc le bayon a écrit:
A propos de Violette Morris, le Wiki englais est plus prolixe que le français, et explique qu'elle aurait fourni des plans de la ligne Maginot, des lignes de défenses sur Paris et les plans du Somua S-35.


Quelles sources ont-ils? Comment une sportive pourrait avoir tout ça?

Pour la ligne Maginot, j'ai vu le doc sur rmc qui explique que les Allemands ont testé leurs tactiques sur les fortifications des Sudètes qui avait été construites par des ingénieur français selon le modèle Maginot. au passage, ce sont ces tests qui les ont dissuadé d'attaquer la ligne de front, selon le doc.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Mai 23, 2018 13:53    Sujet du message: Répondre en citant

Suite des aventures de Julius……… Ça chauffe ! Wink


28 janvier 1944, Trojach Farmsägemühle
– Dans la cuisine de la grande demeure de bois aux soubassements pierreux bien taillés, Martha aide sa mère à préparer le repas quand tinte la petite clochette de l’entrée. Anna ressuie ses mains sur son tablier hors d’âge et se dirige vers la grande porte de bois à deux battants. Elle ouvre un demi-vantail.
– Mais c’est notre petite factrice ! Entre donc te réchauffer un peu, Hilda. Que t’arrive-t-il donc ? Tu as les yeux tout rouges. Mais tu pleures ?
– Oui… Non… C’est parce que… C’est ma dernière tournée.
– La poste t’a renvoyée ?
– Non… Suspendue seulement. Ils ont reçu un décret rationnant l’essence, et comme mon side-car en consomme, ils ont décidé de stopper ma tournée jusqu’aux beaux jours. Là, je pourrais revenir en vélo ou en triporteur. Mais d’ici là, je n’ai plus de fonction, et pire : plus de logement ni de salaire, car je suis encore stagiaire. Je ne sais pas ce que je vais devenir.
– Pauvre petite ! Si ce n’est que ça, tu peux toujours venir loger ici. Tu nous aideras à la cuisine et au ménage, car avec tous ces hommes, ce n’est pas le travail qui manque.
– Oh, je veux bien, merci Frau Wiese ! C’est la meilleure nouvelle de la journée. Je vais finir ma tournée et récupérer mes affaires.
Ayant déposé son courrier, la jeune fille brune repart dans le froid. Martha regarde sa mère et l’interpelle : « Tu n’aurais peut-être pas dû. C’est une inconnue après tout. Nous ne savons rien d’elle, et les hommes risquent d’être inquiets avec ce qu’ils préparent. » Anna hausse les épaules : « Bah, ce n’est qu’une jeune fille perdue. Que veux-tu qu’elle fasse ? »
– Je ne sais pas, mais je n’aime pas ça. Elle pose des questions sur tout.
– Elle est curieuse, comme toutes les gamines, c’est tout.
– Nous verrons bien ce que les hommes en diront.
De fait, en apprenant la chose, les hommes font la moue, à commencer par Gerhard. Mais c’est l’arrivée de Karl le lendemain soir qui tend la situation. Les trois femmes sont en train de plier du linge lorsque le chaudronnier basque entre dans la pièce. S’il est surpris à la vue de la nouvelle pensionnaire de la maison, il remarque également un bref moment de stupeur et d’inquiétude mélangées dans les yeux de la jeune femme quand elle le découvre dans son uniforme de mécanicien de la Luftwaffe. Anna fait benoîtement les présentations, puis elle demande à Karl d’aider Martha à porter le linge propre dans le baraquement des Français. Les deux fiancés s’exécutent, mais ce n’est qu’en entrant dans la baraque que Karl, le front barré d’un pli soucieux, prend la parole.
– Qui est cette fille ?
– Hilda ? C’est la factrice qui venait depuis début janvier. La DP lui a coupé l’essence, elle est à pied jusqu’au printemps, donc ma mère a proposé de l’héberger.
– Je n’aime pas ça…
– Moi non plus, mais tu connais ma mère : toujours prête à rendre service…
– Ce n’est pas ça : j’ai déjà vu cette femme quelque part, mais je ne me rappelle plus où. Et elle a déjà dû me rencontrer également, car elle a eu un sursaut en me voyant.
– Peut-être à la Poste ?
– Je n’y ai jamais mis les pieds !
J’interviens alors, étant attablé tout proche de l’entrée.
– Moi non plus, je n’aime pas ça, Karl. Je ne sais pas pourquoi, mais elle ne m’inspire pas confiance. D’autant plus si tu dis l’avoir rencontrée. Sur la base, peut-être ?
– Je ne crois pas, il y a peu d’auxiliaires féminines. Qui plus est son visage est caractéristique, ça ne s’oublie pas, nom d’un chien ! Mais ça doit remonter à plus ancien, peut-être au début du STO ou chez Messerschmitt…
– Essaye de te souvenir, Karl. En attendant, prière pour tout le monde de se méfier de la demoiselle. Évitez de parler de quoi que ce soit quand elle est aux abords. Elle dit ne pas connaître le français, mais sait-on jamais, c’est une intellectuelle. Parlez de la pluie et du beau temps, contez-lui fleurette comme il sied à tout Français digne de ce nom, mais n’allez pas trop loin, on tire facilement les vers du nez sur un oreiller.
– Aussi, surveillez-la ! Discrètement, mais faites attention à ce qu’elle peut faire.
Je demande à Karl s’il peut me trouver des photos des autres pilotes et personnalités de la base, que je serais susceptible de rencontrer entre la chambre de Max Heinemann et le parking de l’avion, histoire de ne pas être pris au dépourvu. Que je déguise ma voix d’une façon enrouée comme il est prévu, passe encore. Mais il ne faut pas que je sois surpris par la venue d’un pilote, comme cela arrive souvent lors d’un départ de mission. Le Basque réfléchit un peu, il y a eu une photo de groupe il y a peu : il en faudrait un tirage…



Février 1944

1er février, Trojach Farmsägemühle
– Dans sa petite chambre aux murs en rondins de bois calfeutrés, la gestapiste fait le point, quelque peu dépitée. Son intuition l’aurait-elle trompée ? Pour le moment, elle n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Ses tournées postales n’ont absolument rien donné, personne dans la région ne semble avoir vu ou entendu quelque chose. La deuxième reconnaissance aérienne n’a pas apporté plus d’information malgré une opportune et bienvenue fonte des neiges, très temporaire.
Il n’y a vraiment que la proximité du lieu décrit par Meyer et le fait qu’il y ait ici des Français prisonniers ou du STO qui lui ont fait choisir la ferme-scierie des Wiese comme camp de base, mais jusqu’ici, les conversations n’ont rien donné, que ce soit avec les fermiers autrichiens ou avec les Français. Si l’on peut parler de conversation avec ces derniers, car faisant semblant de ne pas comprendre leur langue, cela se limite à quelques gaudrioles habituelles de ces latins pervers. Pour le reste, rien à signaler quand elle les écoute discrètement. Comme sa chambre est tout au bout de la maison et qu’elle doit traverser la chambre des Wiese pour en sortir, difficile de se lever la nuit pour aller écouter ce qui se passe dans le baraquement, à son grand dépit. Non, rien de rien à signaler. Tout au plus pourrait-elle décrire dans son rapport la façon familiale et familière avec laquelle les Autrichiens soignent les prisonniers. D’un autre côté, ça ne doit pas leur donner envie de s’évader…
Et maintenant, ce mécano de la Luftwaffe ! Le diable seul peut avoir fait que cet homme soit le fiancé de Martha, et vienne ainsi déranger son enquête. S’il l’a reconnue comme étant la stagiaire de Selzthal et qu’il en parle, c’est foutu pour sa couverture. Dieu merci, elle ne se souvient pas de l’avoir vu sur la base, et elle espère bien que la réciproque soit tout aussi vraie.
En attendant, si elle veut avancer, il va falloir user de ses atouts féminins pour en faire causer un, de ces Français. Le tout est de choisir le bon, elle n’a pas trop envie d’en entreprendre plusieurs, de ces galeux.


10 février, Trojach Farmsägemühle – Hilda jubile. Enfin une avancée ! Pas très précise, mais tout de même… Deux Français sont arrivés d’une expédition en forêt, mais d’où ? Car cela fait à présent douze bonhommes au lieu des dix inscrits sur les registres, donc deux de trop ! Mais lesquels ? Elle essaye de se rappeler les fiches qu’elle a lues avant de venir à la ferme, mais le temps a fait que les visages sont un peu différents des photos d’identité, par les barbes et cheveux notamment. Il serait facile d’aller alerter Bauer et de faire une rafle, on retrouverait bien vite les surnuméraires, mais comme elle n’a pas vraiment avancé sur la raison de leur présence vu le mutisme de tous, elle préfère continuer comme si de rien n’était afin de percer le mystère et amener l’affaire au bout. Il va vraiment falloir faire un choix pour une cible. Peut-être le jeune barbu châtain à l’oreille coupée. Il est taciturne et se tient souvent à part, mais les autres semblent le respecter plus qu’il n’est d’usage.


12 février, Trojach Farmsägemühle – Heureux je suis ! Ce futé d’Euskadibarry a réussi a soutirer un énorme tirage de la photo de groupe, et il peut me détailler tous les noms ! Reste à mémoriser le tout, mais j’ai déjà en tête l’habitacle de l’avion et les manœuvres à effectuer, ça ne devrait pas être plus sorcier. A propos de magie, je lui demande comment il fait pour sortir tout ça de la base sans se faire pincer lors d’un contrôle d’entrée ou sortie.
– Simple. Je suis aussi l’un des rares mécanos à savoir conduire un camion, ce qui me désigne tout naturellement pour les courses urgentes. Comme c’est assez fréquent, tous les gardes me connaissent et ne fouillent jamais le camion à fond.
– Je me demande bien ce que tu as dû faire pour qu’ils te fassent tous confiance à ce point !
– Ah, ah ! Je bosse bien, un peu de zèle par-dessus, en plus ils croient tous que je suis Allemand, d’ailleurs ils disent “Euskadibach” ! Il n’y a que les officiers supérieurs qui connaissent mon histoire, et ils sont tous persuadés que le côté allemand de ma mère a pris le dessus sur le côté français, d’autant plus qu’ils sont convaincus que les Basques viennent de l’Atlantide, comme les Aryens ! Y compris et surtout le SS responsable de la sécurité…
– Tout de même, tu n’es jamais surveillé ?
– Au début, c’était le cas. J’avais toujours un mécano en double, à qui je devais soi-disant apprendre le métier. Mais comme on n’est pas si nombreux, j’ai rapidement été livré à moi-même.
– Pas de gardien, pas d’agent de la Gestapo ?
– Non, rien. On a bien de temps en temps des stagiaires qui viennent, mais ils font le tour de tous les hangars. Je ne suis pas le seul concerné : Ils regardent tout, y compris les faits et gestes des officiers et ingénieurs, et… Nom d’un chien !
– Qu’y a-t-il ?
– On a eu une stagiaire Gestapo avant Noël… Et je suis sûr que c’est Hilda !
– Quoi ?
– Certain ! Je ne l’ai pas vue de près car j’étais bien occupé quand elle est passée dans notre hangar ; les autres mécanos m’ont averti, je n’ai eu que le temps de la voir de loin, mais je suis sûr que c’est elle.
– Houlà, ça change la donne, ça…
– Vous croyez qu’elle est là pour nous ?
– Oui et non. Notre statut de Français doit nous rendre irrémédiablement suspects de tout, mais si elle avait trouvé quelque chose, j’imagine que la soldatesque serait déjà là. On a bien fait de se méfier, mais il va falloir mettre un cran de plus.
– On peut l’éliminer…
– Et avoir tous ses collègues sur le dos ? Pas fou, non ?
– Peut-être pas maintenant, mais quand viendra l’heure de l’opération ?
– Il faudra la neutraliser, c’est sûr. Mais au dernier moment, quand on sera sûr de la date. Au fait, pas de nouvelles de ce côté ?
– Il y avait peut-être une fenêtre météo de vendredi à dimanche prochain, mais rien de sûr, et surtout on doit modifier les lance-bombes du prototype. Ils parlent aussi d’un nouvel appareil spécialement étudié, mais je ne sais rien de plus. Ceci dit, que fait-on pour le moment avec Hilda ?
– Rien, il ne faut pas attirer son attention par un changement d’attitude à son égard. Je vais prévenir les gars de redoubler de prudence, sans rien changer à leurs habitudes. Informe Martha de ton côté, elle peut mieux la surveiller que nous.
– Rien à craindre de ce côté : depuis le début, elle lui colle aux basques !
– Normal, elle a l’habitude avec toi…
– Pardon ?
– Non, rien. Un mauvais jeu de mots. Ça m’a échappé… Je me demande si je ne vais pas lui faire un peu de gringue, histoire de la surveiller de près. Depuis quelques jours, elle a l’air de me tourner autour, ça peut être une occasion…
– Une nazie ? Beurk !
– Eh, en tout bien tout honneur, hein ? J’en connais une qui n’aimerait pas ça…
Je regarde ma chevalière avec inquiétude. Karl suit mon regard et sourit d’un air entendu, toutes les mêmes… Sauf qu’il n’en a pas une qui fait chauffer les bagues à distance, lui !


20 février, Trojach Farmsägemühle – Le temps s’étant notablement amélioré ces deux derniers jours, Gerhard et Martha ont emmené les hommes déblayer les sentiers devenus inaccessibles par les vents, la neige ou sa fonte, bien que nous soyons dimanche. N’étant pas le plus costaud de la bande, je suis resté à la ferme, où Martha m’a trouvé un petit boulot à exécuter pour expliquer ma présence et continuer la surveillance discrète de Hilda. Celle-ci a dégotté un dictionnaire Français-Allemand et le lit avec attention quand elle n’a rien à faire, mais je la soupçonne de faire plus ou moins semblant, ou tout au plus d’améliorer son vocabulaire, car plus d’une fois, nous avons remarqué des changements sur son visage lors de nos conversations en français. D’ailleurs, quand Xan et Karl parlent entre eux en basque, elle a tendance à faire la moue.
Elle a pris l’habitude de me demander la prononciation de certains mots, ce qui m’a aussi confirmé ses connaissances relatives au français, vu la rapidité et la facilité avec laquelle elle y arrive, même sur des choses complexes.
Ce jour-là, grimpé sur une antique échelle de bois, je lui réponds de temps à autre tout en refixant solidement une étagère, celle des casseroles de cuivre, rutilantes mais lourdes, qui ont eu raison des clous précédents. A un moment de la matinée, Anna nous annonce qu’elle part à Liezen pour faire quelques emplettes au marché du bourg, tout en nous recommandant d’être sages, dans un petit sourire. Ceci fait-il germer une idée dans la tête de la brune teutonne ? Toujours est-il que lorsque je descends de mon échelle, elle me fait signe de venir voir un mot dans le dictionnaire. Il est vrai que le terme choisi est difficilement prononçable pour un gosier allemand, aussi je lui énonce en articulant bien. Elle me gratifie d’un grand sourire et me dit en allemand : « Toi au moins, tu es gentil, ce n’est pas comme les autres, qui se méfient de moi ! » Je la regarde d’un air ahuri, faisant celui qui ne comprend pas. Elle rit, se lève, met ses bras autour de mon cou et me roule une pelle d’enfer !
Mes pensées s’entrechoquent pendant ce fougueux baiser. Que faire ? La repousser ? Inutile et dangereux, outre la possibilité de m’en vouloir violemment, elle jettera son dévolu sur un autre si elle entend poursuivre sa mission. Jouer le jeu ? Utile pour la surveiller de près, elle devrait me coller au train. Ce qui devrait aussi simplifier sa neutralisation au moment venu. En reprenant notre souffle, nos yeux plongent les uns dans les autres ; nulle trace de fourberie ou malveillance dans son regard vert émeraude – serait-elle sincère, ou est-ce une excellente comédienne ? Je baisse un instant les yeux dans le profond décolleté de son corsage, elle pouffe de rire, et ses lèvres reviennent goulûment à la charge, tandis qu’elle m’attire vers le profond bat-flanc qui fait office de canapé…
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egdltp



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MessagePosté le: Mer Mai 23, 2018 14:18    Sujet du message: Répondre en citant

Thétis acceptera-t-elle les nécessités opérationnelles ?
Sinon le brave Julius va le sentir passer, quand on se rappelle la réaction à la présence de la demoiselle du chateau ... Wink Arrow
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