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1940 - La France continue la guerre
 
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Front français, Juin 1944
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loic
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Inscrit le: 16 Oct 2006
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MessagePosté le: Ven Mar 29, 2024 13:54    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours pas d'appui-feu naval côté américain pour réduire les Festungen ? Les vieux cuirassés ne sont pas encore partis pour le Pacifique !
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Imberator



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MessagePosté le: Ven Mar 29, 2024 17:50    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
J'adore l'histoire d'amour qu'a la FTL avec les Belges. Très émouvant.

+1

Et surtout lors des premiers temps du retour des Français en Provence c'était kif kif.
_________________
Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
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Archibald



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Messages: 9457

MessagePosté le: Ven Mar 29, 2024 20:15    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais cru comprendre que - d'un strict point de vue militaire - ils tenaient en quelque sorte le role de la "France Libre / FFL" de OTL... un allié aux moyens limités mais vaillant, motivation sans faille.
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Ven Mar 29, 2024 23:47    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

A la suite de mon dernier post sur l'artillerie du Jean Bart, voici quelques propositions de correction :

Bataille de France – 18 juin 1940.

Saint-Nazaire – L’évacuation des Anglais est terminée, 23 000 soldats ont embarqué. Dans l’après-midi, quelque 2 000 soldats polonais appartenant à la 4e DIP sont eux aussi évacués malgré la confusion.
Dans ce même après-midi, on s’efforce de charger à bord du cargo Mécanicien Principal Carvin les deux canons de 380 mm que l’on n’a pas montés sur la tourelle II du Jean Bart [Note 1]. Dès le début de l’opération, les difficultés s’accumulent. La plateforme spéciale portant la première pièce ne peut gagner l’aplomb de la grue « Titan » des Chantiers de la Loire car un pan de mur s’oppose à son passage. Qu’à cela ne tienne, le mur ne résiste pas longtemps aux pics de quelques démolisseurs improvisés. La manœuvre d’embarquement commence lentement car le poids de la pièce, 94,130 kgs, est voisin de celui de la force de levage de la grue. Lorsque le canon est présenté au-dessus de la diagonale du panneau de la cale II, la pièce ne rentre pas ! Ses 17,882 m dépassent de loin les 13,06 m de la diagonale du panneau. Malgré les efforts, mise de la pièce en oblique, mise à la bande du bâtiment par un jeu de ballast, rien n’y fait. Le commandant du cargo suggère d’employer les grands moyens : la découpe au chalumeau des hiloires et du pont ! le passage fait, la grue fait descendre à vitesse lente la pièce. C’est alors qu’un des palans lâche et la volée s’affale lourdement sur le plancher de la cale.
Il est alors impossible de charger la deuxième pièce.
Puisqu’on ne peut l’emporter, il faut le saboter. Sous la surveillance du Lieutenant de Vaisseau Touraille, chef du service artillerie du Jean Bart et de l’ Ingénieur de la Direction de l’Artillerie Navale Kéroullé, en charge de la surveillance des travaux de montage de l’artillerie, un quartier-maître mécanicien s’y emploie. Il creuse au chalumeau des saignées dans le logement de l’obturateur, dans l’écrou de la culasse et à l’intérieur du tube. Ces mesures de sabordage prennent une heure. A leur achèvement l’Ingénieur Kéroullé peint, en sanglotant, l’inscription « Vive la France » sur la volée [Note 2] .


Bataille de France – 18 juin 1940.

Saône
La région située au nord du canal du Centre commence à être quadrillée par les troupes allemandes. Le Creusot est occupé, malgré les tirs de quelques batteries d’artillerie lourde françaises.
Dans les Etablissements Schneider, les spécialistes allemands découvrent sept ébauches pour les canons des navires de ligne en construction, Clemenceau, ou en projet, Gascogne [Note 3].

Bataille de France – 23 juin 1940.

Bretagne
Presque toute la province est occupée.
Lorient – Pendant les dernières évacuations, les défenseurs de la ville, commandés par l’amiral Penfentenyo, livrent un dernier combat aux Cinq-Chemins de Guidel. L’amiral fait saboter les portes des bassins et incendier les réservoirs d’essence et les cuves à mazout du Priatec, ainsi que celles proches du pont Gueydon (sur la rive gauche de l’arsenal). Le mazout des cuves éventrées se répand dans le Scorff qui se couvre de flammes.
La ville se rend dans la soirée. Les Allemands y trouvent la coque du futur croiseur léger De Grasse, abandonnée avec celles de deux avisos-dragueurs. Ils mettent aussi la main sur des bâtiments anciens, dont certains ont été sabordés ou ont été incendiés par le mazout en flammes.
Butin plus intéressant, ils vont mettre la mains au Polygone de Gâvres sur quatre des pièces de 380 mm destinées au Clemenceau en constructions à Brest où elles accomplissaient leurs tirs d’épreuves [Note 4].


Bataille de France – 16 juillet 1940.

Le Grand Déménagement
L’AC-5
Ajaccio
– (…)
Angoulême – A leur arrivée en terre charentaise, les Allemands ont trouvé vide de tous occupants la Fonderie de Ruelle. De plus tout ce qui n’a pas pu être évacué a bénéficié des soins des équipes du Génie et du dernier groupe d’ouvriers de l’établissement. Les hauts fourneaux et les machines à outils, en particulier les bancs de tournage ou de fraisage des pièces de gros calibres, ont été systématiquement détruits à la masse, au chalumeau ou aux explosifs.
Au prix d’un effort inouï, la SNCF avait pu évacuer sur Marseille [Note 5] une dizaine de pièces de 90 mm CA, et aussi le reste de l’armement destiné au Jean Bart, à savoir les neuf tubes de 152 mm et les deux dernières pièces de 380 mm avec leurs accessoires.


Mai 1941 - 9 - Avenir (appendice)

Le cas du Jean-Bart
Une des deux tourelles quadruples de 380 mm du cuirassé brillait par son absence. Lors de son évasion de Saint-Nazaire, seule la tourelle I était déjà montée. Les deux premiers canons de la tourelle II devaient être chargés sur le cargo Mécanicien Principal Carvin, mais la grue cassa après le chargement du premiers. Le canon restant fut rendu inutilisables et abandonné sur le quai [Note 6]. Le cargo partit juste à temps pour échapper aux raids aériens allemands [Note 7].
En revanche, des matériels de 380 mm destinés au Clemenceau, en construction à Brest, et au Gascogne, qui aurait été construit en partenariat Ateliers et Chantiers de la Loire – Chantiers de Penhoët comme le Jean Bart, étaient tombés intacts au Polygone de Gâvres, quatre pièces au Polygone de Gâvres, tandis que sept ébauches pour canon de 380 mm étaient terminées chez Schneider au Creusot mais leur envoi à la Fonderie de Ruelle pour alésage et tournage avait été différé suite aux événements de ces funestes mois de mai et juin [Note 8].
Mais la tourelle elle-même manquait toujours…


[color=red][Note 1] Le Capitaine de Vaisseau Ronarc’h a préféré appareiller avec la tourelle I entièrement équipée et l’ensemble du blindage en place de façon à avoir une tourelle complète après achèvement des montages à l’intérieur. Mais pour des raisons de poids, et donc de tirant d’eau, il a sacrifié le montage de la tourelle II.
[Note 2] La pièce dûment sabotée et baptisée restera abandonnée sur place jusqu’à la mi-1941 avant que les Allemands ne s’y intéressent.
[Note 3] OTL, les Allemands ne se sont pas intéressés à ces ébauches. Après la fin de la guerre, elles seront envoyées ainsi qu'une huitième fondue après guerre à Ruelle qui les achèveront et armeront le Jean Bart.
[Note 4] OTL, les Allemands décident en mai 1941 d’envoyer chez Krupp à Essen, le canon saboté à Saint Nazaire, les quatre de Gâvres et les deux de Ruelle. Six de ces canons devaient équiper deux batteries de trois pièces, l’une au lieu-dit la Corvée près de Bléville dans le secteur du Havre et l’autre sur la colline du Vardás dans l’île de Nøtterøy, rive ouest du fjord d’Oslo, la septième pièces demeurant au polygone d’essais de Krupp à Meppen. Batteries toujours en construction en juin 1944 pour la française et en mai 1945 pour la norvégienne.
[Note 5] Marseille avait été préféré à Toulon car les moyens de manutention présents comportaient une grue flottante de 150 tonnes de levage, le Goliath, et un ponton-mâture de 450 tonnes de levage, la Samsone.
[Note 6] En mai 1941, l’OKW décida d’envoyer le canon saboté de Saint Nazaire chez Krupp pour tenter de le remettre en état. Réparé, il avait été installé à la batterie de la Corvée mais n’avait pas effectué de tir d’essais avant la destruction de la batterie inachevée à la veille du débarquement. Intacte, cette pièce sera récupérée par la Marine.
[Note 7] Il emportait aussi trois prototypes de chars lourds, le Renault B1-ter notamment, qui furent par la suite envoyés aux Etats-Unis, où ils se révélèrent très utiles au développement des futurs blindés américains (et français).
[Note 8] OTL, les Allemands ne se sont pas intéressés à ces ébauches. Après la fin de la guerre, elles seront envoyées ainsi qu'une huitième fondue après guerre à Ruelle qui les achèveront et armeront le Jean Bart.

@+
Capu

PS : j'ai remplacé tourelle A et tourelle B par tourelle I et tourelle II pour rester en conformité avec la dénomination employée par la Marine Française. La dénomination alphabétique" était celle en usage dans la Royal Navy
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DMZ



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MessagePosté le: Sam Mar 30, 2024 07:03    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
La manœuvre d’embarquement commence lentement car le poids de la pièce, 94,130 kgs, est voisin de celui de la force de levage de la grue. Lorsque le canon est présenté au-dessus de la diagonale du panneau de la cale II, la pièce ne rentre pas ! Ses 17,882 m dépassent de loin les 13,06 m de la diagonale du panneau.

94,130 kg
Lorsque le canon est présenté au dessus de la cale II, ...

Citation:
Dans les Etablissements Schneider, les spécialistes allemands découvrent sept ébauches pour les canons des navires de ligne en construction, Clemenceau, ou en projet, Gascogne [Note 3].

Établissements Schneider (accent sur le E)
Je trouve la formulation suivante plus lisible : navires de ligne en construction, le Clemenceau, ou en projet, la Gascogne.

Citation:
La ville se rend dans la soirée. Les Allemands y trouvent la coque du futur croiseur léger De Grasse, abandonnée avec celles de deux avisos-dragueurs. Ils mettent aussi la main sur des bâtiments anciens, dont certains ont été sabordés ou ont été incendiés par le mazout en flammes.
Butin plus intéressant, ils vont mettre la mains au Polygone de Gâvres sur quatre des pièces de 380 mm destinées au Clemenceau en constructions à Brest où elles accomplissaient leurs tirs d’épreuves [Note 4].

ils vont découvrir au Polygone de Gâvres...

Citation:
Angoulême – A leur arrivée en terre charentaise, les Allemands ont trouvé vide de tous occupants la Fonderie de Ruelle.

vide de tout occupant

Citation:
Une des deux tourelles quadruples de 380 mm du cuirassé brillait par son absence. Lors de son évasion de Saint-Nazaire, seule la tourelle I était déjà montée. Les deux premiers canons de la tourelle II devaient être chargés sur le cargo Mécanicien Principal Carvin, mais la grue cassa après le chargement du premiers.

chargement du premier.

Citation:
En revanche, des matériels de 380 mm destinés au Clemenceau, en construction à Brest, et au Gascogne,

et à la Gascogne

Citation:
[Note 8] OTL, les Allemands ne se sont pas intéressés à ces ébauches. Après la fin de la guerre, elles seront envoyées ainsi qu'une huitième fondue après guerre à Ruelle qui les achèveront et armeront le Jean Bart.

elles seront envoyées à Ruelle, ainsi qu'une huitième fondue après la Libération, où elles seront achevées et armeront le Jean Bart.
ou
après la Libération, qui les achèvera avant qu'elles arment le Jean Bart.
_________________
« Vi offro fame, sete, marce forzate, battaglia e morte. » « Je vous offre la faim, la soif, la marche forcée, la bataille et la mort. » Giuseppe Garibaldi
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egdltp



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MessagePosté le: Sam Mar 30, 2024 08:10    Sujet du message: Répondre en citant

Le Jean Bart en CV a besoin de canon de 380 ? A moins que ce soient d'autre calibres...
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Sam Mar 30, 2024 09:01    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Egditp,

Les corrections suggérées ci-dessus sont un état des lieux avant que la décision de transformer le JB en CV soit prise.
J'ai donné une évolution sur la situation des 380 au long de la chrono de la Bataille de France er juin - juillet 1940 puis "Avenir" récapitule et l'état du JB et les possibilités réalistes ou non qui se pose à l'EMG.
D'ailleurs OTL, ceux sont les mêmes qui se sont posées.
Après la décision de convertir le JB en plat pont, l'armement sera calqué sur celui des "Essex" : 5'' DP, Bofors et Oerlikon en adaptant le nombre aux contraintes imposées par la conception du bâtiment.
Les 380 récupérés serviront à remplacer ceux à bout de bord du Richelieu et les ébauches à lui confectionner un lot de rechange.

@+
Capu
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egdltp



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MessagePosté le: Sam Mar 30, 2024 10:19    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Capu. Comme les informations sur le complément du Jean Bart sont en Notes, elles donne l'impression que le rédacteur ne connait pas la destinée de ce bâtiment. D'où ma réaction. Mais ce peut être considéré comme de la pinaillerie...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Avr 01, 2024 23:39    Sujet du message: Répondre en citant

Complément belge… très nourri, aujourd'hui ! (avec quelques corrections dans lanuit du 11 au 12) - Merci Wil.

12 juin
Enfin !
Baudour, 01h00
– Les Boches ont réussi à faire sauter le pont de la rue Louis-Caty malgré les tentatives de la Résistance pour les en empêcher. L’Armée Secrète a perdu cinq hommes ce soir… Les survivants se sont regroupés devant les débris du pont.
Parmi eux, Raoul Mévis se remémore les dernières années. Mobilisé dès 39 au 4e Chasseurs à Pied, peloton de mitrailleuses. La Lys… Puis la capitulation. Son chef de peloton avait dit qu’il ne se rendrait pas, et il a disparu. Lui, il a su s’évader de la colonne de prisonniers qui partait vers l’Allemagne. Il est rentré chez lui et il a rejoint la Résistance en 41. Son jeune frère, Roger, s’est joint à lui en 42, à 17 ans seulement ! Il est là aussi, à attendre… Au loin, on entend des cloches. Des cloches ! A une heure du matin ! Bon signe, sûrement ! Soudain…
– Raoul, des véhicules ! Des blindés !
– Je les vois, mais ça ne ressemble pas à des Boches !

Derrière eux, du mouvement – c’est…
– Mais enfin, Papa ! Qu’est-ce que tu fais là !
– Tu ne penses pas que je vais attendre à la maison cette nuit !
répond Filip Mévis avec son fort accent limbourgeois.
Le half-track de tête s’arrête à hauteur du pont, un homme se dresse à la tourelle pour les observer, puis descend en hâte de son engin.
– Bonjour, welcome… heu, bienvenue à Baudour ! commence Raoul avant de découvrir l’écusson sur la manche du soldat, que confirme un discret marquage sur le semi-chenillé : « Mais… Vous êtes Belges ?! »
– Sergent Verstraetten, 1er Bataillon, 2e Grenadiers !

Filip bondit en avant : « U spreekt vlams! ».
– Maar ja!
répond le sergent, surpris d’entendre parler flamand ici.
– In mijn armen, mijn vriend!
– Mon père est venu du Limbourg juste après l’Autre Guerre,
explique Raoul quand le sergent réussit à échapper à l’embrassade de Filip. Puis il explique au soldat les événements de la soirée.
Soudain une jeep arrive et s’arrête : « Alors sergent ! On traîne ! » s’exclame une voix joyeuse.
– Non mon Major, ces messieurs nous attendaient. Malheureusement, ils n’ont pas pu empêcher la destruction du pont, et ils sont eu des pertes.
– Ah, merde… Signalez à la radio que le pont est détruit, il faut faire demi-tour. Bonsoir Messieurs. Major Balleger, 1er Bataillon du 2e Grenadier, merci d’avoir essayé et désolé pour vos pertes.
– Lieutenant Balleger !
s’écrie Raoul. Euh, pardon, mon major !
Balleger observe le Résistant quelques instants : « Caporal… Caporal Raoul Mévis ? »
– A vos ordres mon major ! Je ne pensais pas vous revoir ! Et encore moins chez les Grenadiers. Je dois dire que je vous croyais mort, après la Lys.
– Eh bien caporal… Non ! Je vous avais bien dit qu’ils ne m’auraient pas, et ils ne m’ont pas eu ! Et pour les Grenadiers, c’est toute une histoire…
– C’est un honneur et une joie de vous revoir. Les Boches ont décampé hier, mon major, après avoir fait sauter le pont. On a essayé de les en empêcher, mais ils étaient trop nombreux… Ils sont passés par Mons.
– Bien, nous sommes à leur poursuite en direction de la capitale, il faudra trouver un autre passage… Sergent, grimpez là-dedans et demi-tour.
– A vos ordres.
– Major ! L’EM nous signale que le pont d’Hautrage est aussi au fond du canal.
– Et re-merde… Bon, c’est ainsi ! Caporal… Merci de ce que vous avez fait pour ce foutu pont ! Enfin, à présent, ça y est, vous êtes libres.
– Enfin mon major ! Enfin ! Et merci ! Merci !

………
Boussu, 01h15 – Après Quiévrain, les Belges qui ont continué sur la N 51 traversent la petite ville, drapeau belge en tête, à la grande stupeur des Résistants et de la population ! Jacobs et le 1er Grenadier s’arrêtent : malgré l’heure, ils sont submergés par les habitants qui ne s’attendaient pas à les voir.
– Mon général ! alerte le chef du 1er Grenadier.
– Oui, répond Piron sur son véhicule de commandement, où en êtes-vous ?
– A Boussu, mon général, mais la tête n’avance plus ! La population nous empêche de passer.
– Hum… Je vois… Bon, je pense qu’il va falloir s’arrêter pour la nuit. C’est de toute façon préférable, je pense.

Au QG de l’Armée, Bastin s’y attendait : « Piron conseille de nous arrêter pour cette nuit… Du moins pour le reste de la nuit, et d’avancer vers Mons quand il fera clair. »
– Il a raison, c’est une grande ville. Il vaut mieux pour nos hommes qu’il fasse clair quand ils y entreront… D’ailleurs, il leur faudra trouver au plus vite le palais du gouverneur du Hainaut – certes, ce sera symbolique, mais cela signifiera que nous reprenons le contrôle du Pays,
répond Vandaele.
– Le palais du gouverneur, d’accord, mais aussi hisser le drapeau sur le beffroi !
– Mon général, la 4e DI a trouvé les ponts détruits sur le canal Nimy-Blaton…
– Verdomme… Il va falloir faire avec. Faites passer l’ordre : « Stopper l’avance. On garde les positions jusqu’à 6h00. »
– Et que le 1er Grenadier se prépare à entrer dans Mons ! C’est un travail pour l’infanterie ! Dites-leur qu’ils trouvent deux hommes pour grimper en haut du beffroi et y hisser les couleurs !

………
Quaregnon, même heure – Les Diables Noirs de Jockin s’arrêtent pour souffler le reste de la nuit, mais bien peu dormiront. Quand Dumont déboule sur la grand-place de Quaregnon, où il y a du monde malgré la nuit, il y trouve Jockin, une bière en main !
– Eh bien eh bien Jockin !
– Ah mon colonel ! Enfin une vraie bière bien de chez nous !
– Une Stella, mon colonel ? interroge le cafetier. Quatre ans que je cachais mon stock aux Boches, juste pour cette nuit !
– Ma foi… Pourquoi pas !

………
Quaregnon, 06h00 – Les hommes, la tête légèrement embrumée, redémarrent les véhicules. Ordre est donné à la Tancrémont de passer au nord de Mons avec des éléments blindés de la 1ère DB. Le 1er Grenadier doit prendre Mons, et notamment s’emparer de la caserne Léopold ainsi que du Palais provincial du Hainaut.
Les blindés se mettent en marche. Sur son Centaur, Jacobs sait que l’ennemi est proche. L’entraînement doit faire place à la réalité ! A hauteur de Jemappes, les blindés obliquent vers le canal, espérant trouver un pont, tandis que les half-tracks du 1er Grenadier continuent vers Mons. Les ordres du colonel étaient limpides : « 1ère Compagnie, la gare puis direction la collégiale, 2e compagnie, Cuesme puis le Quartier Léopold, 3e Compagnie, en réserve. »
………
Mons, 08h00 – Les engins avancent, les hommes prêts à débarquer. La 1ère Cie arrive à hauteur de la gare, ou du moins ce qu’il en reste – les bombardiers ont bien tapé dessus.
[b]– Bon, on oblique vers la collégiale. Que les hommes débarquent ![/i]
Les Grenadiers avancent… Pas encore grand-monde dehors et pourtant… très vite, des portes s’ouvrent et des gens commencent à sortir. Les soldats leur font signe de rester chez eux, on ne sait pas s’il y a encore des Boches ! Mais malgré tout, plusieurs jeunes dames viennent embrasser les libérateurs !
– Dites à nos hommes qu’ils conteront fleurette plus tard ! réagit le capitaine, nerveux.
La collégiale est atteinte. Par la rue des Clercs, le 1er peloton se dirige vers la Grand-Place.
– Sergent Moers, caporal Grandjean, le beffroi est sécurisé. Vous connaissez vos consignes !
– A vos ordres mon Capitaine !

Les deux jeunes grenadiers sont au pied de l’imposant bâtiment.
– Tu es en forme, caporal ?
– Pas le choix !
sourit Grandjean.
– Alors en avant, direction là-haut !
Les deux hommes se mettent à grimper. Moers porte sur son dos deux drapeaux belges et Grandjean de quoi les attacher. A mi-chemin, ils reprennent leur souffle… « On en aura fait durant cette foutue guerre ! » – « Tu veux dire, qu’est-ce qu’on n'aura pas fait ! »
Arrivés sur le haut, ils observent d’abord s’il n’y a personne, avant de déballer les drapeaux. « On va mettre le premier au nord et le second au sud. Les gars les verront mieux. Et il n’y a rien de plus haut par ici ! »
De son command-car, Piron dirige la manœuvre pour trouver un pont. Soudain, son officier Opérations, qui observe Mons à la jumelle, lui tend l’instrument : « Mon général ! Vous devriez regarder vers le beffroi ! »
Piron observe et : « Radio, signalez que nous tenons Mons et que nos couleurs flottent sur le beffroi ! »
Au QG de Bastin et Vandaele : « Mon général [l’officier Transmissions ne sait toujours pas s’il doit dire “Mes généraux”…], nous tenons Mons ! Nous avons le Palais du gouverneur et la caserne Léopold. Par contre, les Boches nous accrochent le long du canal. »
– Bon, on se déploie et on leur botte les fesses en vitesse !
grogne Vandaele.
– Et que nos radios signalent à l’EM général que Mons est libérée. Au moins, nous aurons une caserne belge pour y installer notre QG, maintenant ! sourit Bastin.
Dans Mons, c’est la liesse. Sur la grand-place, les gens voient les drapeaux sur le beffroi – ça y est, ils sont libres !
Un groupe de Résistants arrive avec des prisonniers, la plupart civils et sans doute pas allemands. Le chef de compagnie intervient en hâte, il a ses ordres : « Messieurs, nous nous chargeons de ces… ces personnes. Elles seront remises à la justice. »
– Nous avons eu des consignes par radio, mon capitaine… Mais elles ne sont pas toutes faciles à respecter !
– Je m’en doute… mais du calme ! Compris !

Sur le half-track, le mitrailleur observe… Il connaît bien Mons, il habite Obourg, ce n’est pas loin. Soudain, il attrape son fusil, saute du véhicule et s’approche d’un des prisonniers. Ce dernier, qui baissait la tête, lève le nez et ses yeux s’agrandissent de stupeur et d’effroi, juste avant de recevoir un coup de crosse dans le ventre qui l’envoie rouler au sol !
– Caporal-chef Heulotte ! gronde le capitaine, stupéfait.
Deux grenadiers doivent saisir le mitrailleur, qui s’écrie rageusement : « Mon frère ! Mon propre frère ! Collabo pendant que moi je me bats pour le pays ! Laissez-le moi, c’est à moi de le punir ! »
– Ah merde !
grogne le capitaine. Caporal-chef, grimpez dans le véhicule. Sergent, faites avancer votre section. Et tant que vous n’avez pas quitté la place, vous ne rendez pas d’arme à Heulotte, compris ?
– Hum, mon capitaine…
commence l’adjudant de compagnie. Nous savions que cela allait arriver.
– Oui, je sais… et là c’est pour un frère collabo, qui n’a peut-être rien fait de très grave. Imaginez un peu ce que cela donnera quand certains apprendront la mort d’un membre de leur famille, voire de leur enfant, et qu’ils sauront que le responsable est de chez nous…

Le half-track quitte la place. Heulotte, en pleurs, est retenu solidement mais fraternellement par deux solides gaillards qui comprennent la réaction du copain.
………
Le long du canal, les Daimler du 1er Cycliste avancent. Au grand large (étendue d’eau entre deux canaux), toujours pas de pont en vue… Soudain, un éclair et le Humber de tête saute.
– Les Boches ! Signalez notre position et ouvrez le feu !
Pour la première fois depuis 40, le 1 Cy repart au combat.
Au PC, les infos commencent à pleuvoir. La Tancrémont est accrochée aussi. Sur les arrières, au 19 ACh : « Pièces en batterie ! » ordonne le PC de tir. « Il y avait longtemps, tiens ! Mais ici, quand on tire, c’est sur le Pays… Saloperie de Boches ! »
Même éléments pour le 17 RA (Rijden Artillerie), qui met ses Sexton en position.
– Pièce 4, tir de réglage… Feu !
– Trop court 50… Trop à gauche 30, signale l’OA du 1er Cycliste.
– Pièce 4, feu !
– But !
– A toutes les pièces, feu ! Nous tenons notre revanche de 40 !

Tout le long du canal, Sexton, 105 tractés et 25-Pdr tractés ouvrent le feu “pour de vrai”. Une grande première pour certains, déjà une habitude pour d’autres.
………
Sur le Centaur, Jacobs observe. Il doit couvrir l’infanterie. Soudain : « Robert ! La maison blanche, à 2 heures ! »
– Vu !
– A sa gauche, un blindé ! Pierre… perforant !
– Canon prêt !
– Feu !

Le 17-pdr du Centaur tonne et désintègre un SdKfz 251.
– But ! Bien joué !
………
Les Boches tiennent bien le canal, malgré les tirs d’artillerie. Les Belges sont bien coincés derrière la coupure humide ! Vu sa largeur, il faudrait y poser un pont flottant, ce que ces messieurs d’en face ne laisseront bien sûr pas faire tranquillement.
Dans son QG, De Troyer rumine : pas de pont, des blindés qui ne demandent qu’à avancer et la capitale, là, à portée de main ! C’est trop bête… A moins que…
– Mon cher Bayens… Que penserais tu de constituer une force mécanisée substantielle, composée de différentes unités mécanisées, pour suivre le canal jusqu’à trouver un pont intact ou un secteur où l’on puisse traverser sans trop de difficulté, avant de filer plein pot vers Bruxelles !
– Pas mal, mais il faudrait contacter l’EM d’Armée.
– Hum ! Le temps qu’ils donnent leur accord, l’effet de surprise risque d’être raté ! Par contre… Radio, mettez-moi en contact avec les QG de la 1ère DB, des Ardennais et de la 4e DI – j’aurai besoin de leurs Grenadiers !
– Pourquoi donc ?
interroge Bayens.
– Pour que la libération de la capitale soit le fait d’unités… Hmm… d’unités du nord comme du sud du pays.
– Je vois… C’est une excellente idée !
– Mon colonel, j’ai le QG de la 4e DI en ligne.

Après quelques explications, les généraux Libbrecht, Piron et Lambert cèdent immédiatement les troupes demandées. Lambert aurait même ajouté : « Comment ! Vous n’êtes pas encore partis ! Foncez ! »
Au PC du I/2Gr : « Major, un message de la division. Nous devons rejoindre séance tenante la N 538 à hauteur du bois d’Havré. Rien que nous. »
– Seulement nous ? Mais pourquoi ?
– Parce que nous passons temporairement sous le commandement du colonel De Troyer.
– Eh bien ! Parfait, signalez que nous exécutons et faites passer l’ordre de mouvement aux compagnies.

Face au canal, la Tancrémont cède la place à la 2e DI tandis que les éléments non engagés dans l’opération reculent à l’est de Mons et passent en réserve.
Près d’Havré, c’est le regroupement des éléments désignés. Sur son véhicule, le colonel Dumont observe la carte : « Trouver un pont intact… Il va falloir foncer ! Seule la vitesse nous donnera une chance d’y arriver ! On va mettre nos M8 et les Scout Cars M3 en tête. Désolé Jockin, mais la vitesse prime ici ! Par contre, dès qu’ils ont trouvé et saisi un pont, vous foncez avec vos Mouflon et vous traversez ! »
– A vos ordres.

A ce moment, des chars aux marquages du 1er Guide les dépassent. Certains portent des traces de dommages et le cœur de Dumont se serre… Soudain, un Firefly passe en grondant et son chef, à la tourelle, salue le commandant du 2e Cycliste, qui répond avec fierté. Le maréchal des logis Dumont a vécu son baptême du feu ce matin en couvrant le 2e Carabinier, qui tentait de passer le canal.
De Troyer a donné les consignes : on fonce vers l’est en suivant le canal, et on trouve un pont ! Autour de lui, Lanciers, Guides, Chasseurs, Cyclistes, Lignards et Grenadiers connaissent l’objectif : la capitale !
– En avant Messieurs ! Direction Bruxelles !
Bayens, contre mauvaise fortune bon cœur, reste en arrière avec la Brigade. A lui la charge de “demander l’autorisation” à l’EM d’Armée.
M8 en tête, les blindés foncent. A 13h30 ils sont à La Louvière. Toujours pas de pont… « Si on connaissait les cons qui les ont fait sauter ! Est-ce qu’ils croient pouvoir faire plus que nous faire perdre du temps ! » grommelle plus d’un.
Les habitants sont aux anges, mais les militaires ne veulent pas faire la fête, pas déjà : « Oui, je rêve d’une pinte de Mort Subite depuis trois ans, mais je n’ai pas le temps ! lance le capitaine Lison, de l’Escadron Greyhound du 2 Cy, aux civils qui tendent des bocks sur la route. Je cherche un pont ! »
– Ah oui… C’est pas facile en cette saison !

Un jeune gars a réussi à grimper sur le Greyhound Lucie, et il tend deux bouteilles de Chimay au chef et au chargeur, n’en demandaient pas tant : « Enfin une vraie bière ! »
En les voyant, le capitaine, sur son engin, ironise : « Si à chaque libération d’une rue ils reçoivent à boire, dans quel état ils seront en fin de journée ! ». En fait, il est jaloux…
La Louvière passée, on fonce à nouveau. On passe Manage, toujours rien… Godarville… Gouy-lez-Piéton est en vue, quand soudain : « Nom de Dieu ! Diable Jaune 1, ici Diable Jaune 3, j’ai un pont en vue, il a l’air intact ! C’est celui de Pont-à-Celles. »
– Ici Diable Jaune 1, il est gardé ?
– De Diable Jaune 3… Je ne sais vous dire…
– Pas le temps de réfléchir ! Le 1er Grenadier va le prendre. Vous les couvrez ! Mais avant, tâchez de ne pas vous faire voir.
– Reçu !

Ordre est donné au 1er Grenadier de prendre le pont. On commence par une reconnaissance à pied rapide mais discrète…
– L’arrivée sur le pont est masquée par des maisons du village, c’est une bonne chose, commente le capitaine Louviaux. Les hommes, dans les half-tracks. Les .50 balaient devant eux, les hommes débarquent au dernier moment, et on le prend !
– En espérant qu’ils ne l’amorcent pas quand on passera…
– C’est le risque,
conclut le capitaine.
Dans les half-tracks de tête, on a compris la manœuvre et une sourde angoisse monte…
Sur le pont, les Landsers sont nerveux : ils sont bien peu pour garder ce foutu pont. Mais il y a encore quelques camarades qui doivent passer, et les Alliés sont encore loin, ça devrait aller… Tout à coup, un bruit de moteur se répercute sur les bâtiments, plusieurs moteurs qui rugissent, puis, débouchant de la ville, apparaissent un… deux… trois semi-chenillés. Mais mais… ce ne sont pas les SdKfz attendus !
Sur le véhicule de tête, le mitrailleur ouvre le feu en balayant devant lui, et ses collègues l’imitent. Les cibles tombent… Ils sont sur le pont, d'instinct le chauffeur baisse la tête, ça répond en face, les fantassins sautent, en marche ou presque, et se joignent aux mitrailleuses. Voilà, le pont est passé et il n’a pas sauté ! Les Allemands restants du côté d’où sont venus les half-tracks ont compris qu’ils avaient le choix entre le cimetière ou le camp de prisonniers – le choix est vite fait, ils ne mourront pas pour le Plus Grand Reich aujourd’hui !
– Mon colonel, nous avons pris le pont de Pont-à-Celles ! Il est sécurisé !
– Sonnez la charge,
s’enflamme De Troyer. Direction Bruxelles !
………
Moins d’une heure plus tôt, l’officier Transmission de l’EM d’Armée, qui pris ses quartiers à Quiévrain, est arrivé avec plusieurs messages : « Heu… Mes généraux, la Tancrémont demande l’autorisation de constituer une task-force pour foncer vers Bruxelles ! »
Bastin sourit : « De Troyer veut faire comme Leclerc à Paris ! Mais Les Français n’avaient pas des canaux à traverser ! ».
– Et… les généraux Piron, Libbrecht et Lambert signalent qu’ils ont cédé certaines de leurs unités au colonel De Troyer pour l’opération Bruxelles [Nom inventé quelques minutes avant par Lambert et accepté instantanément par Bayens, Libbrecht et Piron.] .
– Pardon ? Quelle opération Bruxelles ?
interroge Van Daele.
– Euh… Ensuite La Louvière et Manage sont libérés… Et…
– Et ? J’ai l’impression que nos subordonnés ont pris quelques initiatives… Et je parie qu’il y a eu des problèmes de transmissions, n’est-ce pas ?
ironise Bastin.
– Euh… C’est bien cela… Ensuite, hé bien… » L’officier toussote avant d’ajouter, tout joyeux : « Ils ont pris un pont ! Intact ! »
– Un pont intact ! Où cela ?
– Pont-à-Celles, mon général. Et, dernier message du colonel De Troyer : « Je fonce vers le nord et Bruxelles ! ». Les messages passent bien plus vite à présent, mon général.
– Je vois… Jules, nous avons été mis devant le fait accompli, mais bon, ce sacré De Troyer nous a décoincés et il a fait céder les Boches, alors on va dire que les Transmissions sont en cause… Bon… Transmettez au colonel De Troyer, où qu’il soit :
« Voici les ordres pour la prise de la capitale : 1) le Palais Royal, 2) le palais de la Nation [Le Parlement belge.], 3) le 16 rue de la Loi [Résidence du Premier ministre]… et 4) le château de Laeken ! »
– Ajoutez de faire flotter les couleurs sur Saints-Michel-et-Gudule, complète Bastin. [/i]Mais rappelez que le Roi n’étant pas en Belgique, il ne faut pas mettre les couleurs sur le dôme du Palais Royal.
– A vos ordres… mes généraux ![/i] conclut l’officier Transmissions en filant ventre à terre.
………
En pointe des troupes belges : « Mon colonel… Message de l’EM d’Armée. »
– Ah…et ? Je suis relevé de mon commandement ?
– Non, mais la prochaine fois, vous êtes prié d’attendre pour attaquer que… que les Transmissions fonctionnent bien,
achève l’officier Transmissions en tentant de ne pas rire.
– C’est tout ?
– Non ! Voici les objectifs pour Bruxelles.
– Je vois… Logique. Ah, pas de drapeau sur le Palais Royal, ouf, j’aurais pu oublier !

………
A Genappe, les Cyclistes avancent : « Mon colonel, des blindés allemands ont été aperçus fuyant vers l’est. »
– Merde… Qui est par là ?
– 2e Grenadier et 1er Guide !
– Signalez qu’ils risquent de tomber sur les Boches. Nous on continue.

Le 1er Guide avance, avec derrière lui le 2e Grenadier. Soudain : « A 11 heures, du mouvement ! »
– Merde, les Boches ! À tous, on se déploie !

Sur son Firefly, le logis Dumont observe les blindés qui arrivent en face. Des engins légers, mais aussi trois panzers !
– Michel, perforant !
– Canon prêt !
– Oscar… Celui avec les antennes !
– Vu !
– Dès que prêt ! Feu !

Bang, le 17-pdr tonne, la cible – un Panzer IV – est détruite ! Les autres chars des Guides ouvrent le feu…
Sur les arrières, Devos sur son Marieke observe aux jumelles.
– Ils ne sont pas mauvais, chef, les gars de la 1ère DB, commente le chargeur.
– Oui… mais… Un Vierling à 10 heures ! Explosif !
– Prêt !
– Feu !

A l’avant : « Merde, c’était quoi ça ? On aurait dit un obus venant de l’arrière ! »
– Oui, et il a eu le FlakVierling là-bas, qui nous tendait une embuscade. Quatre 20 mm, mauvais pour l’infanterie et même pour nos engins légers…
– On pourra dire merci ! Mais à qui ?
– Hum… Je pense que c’est aux Grenadiers.
– Bon, on continue !

………
A 18h00, les Cyclistes arrivent en vue de la butte du Lion de Waterloo.
– Doit-on signaler à nos alliés français que nous sommes à Waterloo ? ironise le patron du I/13 Li, le Lt-colonel Devleeschouweer.
– Ils risqueraient de mal le prendre,[i] répond en souriant son second, avant d’ajouter : [i]« Des Résistants se proposent de nous guider vers Bruxelles… Des fois que nous aurions oublié la route ! »
– Vous y êtes né, je crois ?
dit Devleeschouweer – ce à quoi son second tente de répondre, mais il semble tout à coup avoir du mal à parler…
– Je comprends, on continue ! conclut le Lt-colonel.
………
A 20h30, le 2e Grenadier arrive à Uccle, un faubourg de Bruxelles. Ordre est donné d’attendre le lendemain pour entrer dans la capitale elle-même. L’EM ne veux pas risquer les troupes dans la cité durant la nuit, un affrontement ferait sûrement beaucoup plus de victimes civiles que dans la journée.
On trépigne dans les unités, mais demain, la libération de la capitale sera actée ! Le 2 Cy doit foncer vers Laeken, le 2e Grenadier et le 1er Guide doivent prendre le Palais Royal et le parlement. Le 13 Li, Saints-Michel-et-Gudule. Et le 7e Ardennais, le beffroi et l’hôtel de ville… Demain… Oui, demain !
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houps



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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2024 07:03    Sujet du message: Répondre en citant

Bravo pour les Belges !
Bon, mis à part des petits ennuis techniques d'insertions, sans doute la faute aux Transmissions, j'ai trouvé ça pour le moment :

12 juin
Enfin !
Baudour, 01h00
– "...Les Boches ont réussi à faire sauter le pont de la rue Louis-Caty malgré les tentatives de la Résistance pour les en empêcher. L’Armée Secrète a perdu cinq hommes ce soir… Les survivants se sont regroupés devant les débris du pont..."

"Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage..."
Ceci dit, l'auteur a des excuses, on vient juste de passer Pâques...
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loic
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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2024 07:07    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Que penserais tu de constituer une force mécanisée substantielle, composée de différentes unités mécanisées

_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Archibald



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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2024 07:19    Sujet du message: Répondre en citant

[i] répond en souriant son second, avant d’ajouter : [i]

Problème avec l'italique ?
_________________
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...
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houps



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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2024 07:21    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
[i] répond en souriant son second, avant d’ajouter : [i]

Problème avec l'italique ?


La faute aux Transmissions, apparemment. En plat pays, la radio passe mal.
_________________
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John92



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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2024 07:50    Sujet du message: Répondre en citant


12 juin
Enfin !
Baudour, 01h00[/b] – …Les Boches ont réussi à faire sauter le pont de la rue Louis-Caty malgré les tentatives de la Résistance pour les en empêcher. L’Armée Secrète a perdu cinq hommes ce soir… Les survivants se sont regroupés devant les débris du pont (de l’ouvrage/à supprimer ?).

– Mon père est venu du Limbourg juste après l’Autre Guerre,[/i] explique Raoul quand le sergent réussit à échapper à l’embrassade de Filip. Puis il explique (raconte/narre) au soldat les événements de la soirée.

Boussu, 01h15 – Après Quiévrain, les Belges qui ont continué sur la N 51 traversent la petite ville, drapeau belge (étendards/drapeau national/couleurs ?) en tête, à la grande stupeur des Résistants et de la population !

Quaregnon, 06h00 – Les hommes, la tête légèrement embrumée, redémarrent les véhicules . Ordre est donné à la Tancrémont de passer au nord de Mons avec des éléments blindés de la 1ère DB. Le 1er Grenadier doit prendre Mons, et notamment s’emparer de la caserne Léopold ainsi que du Palais provincial du Hainaut.
Les blindés (machines/engins ? véhicules a déjà été utilisé ) se mettent en marche. Sur son Centaur, Jacobs sait que l’ennemi est proche. L’entraînement doit faire place à la réalité ! A hauteur de Jemappes, les blindés obliquent vers le canal, espérant trouver un pont, tandis que les half-tracks du 1er Grenadier continuent vers Mons. Les ordres du colonel étaient limpides : « 1ère Compagnie, la gare puis direction la collégiale, 2e compagnie, Cuesme puis le Quartier Léopold, 3e Compagnie, en réserve. »
………
Mons, 08h00 – Les engins avancent , les hommes prêts à débarquer. La 1ère Cie arrive à hauteur de la gare, ou du moins ce qu’il en reste – les bombardiers ont bien tapé dessus.
[b]– Bon, on oblique vers la collégiale. Que les hommes débarquent ![/i]
Les Grenadiers avancent (se déploient et progressent )

Arrivés sur le haut, ils observent d’abord s’il n’y a (vérifient d’abord qu’il n’y ait -à moins que observer qu’il n’y a personne ne soit un belgisissme ) personne, avant de déballer les drapeaux. « On va mettre le premier au nord et le second au sud. Les gars les verront mieux. Et il n’y a rien de plus haut par ici ! »
De son command-car, Piron dirige la manœuvre pour trouver un pont. Soudain, son officier Opérations, qui observe Mons à la jumelle, lui tend l’instrument : « Mon général ! Vous devriez regarder vers le beffroi ! »
Piron observe (regarde ?) et : « Radio, signalez que nous tenons Mons et que nos couleurs flottent sur le beffroi ! »

Même (Mêmes ??) éléments pour le 17 RA (Rijden Artillerie), qui met ses Sexton en position.

Tout le long du canal, Sexton, 105 tractés (à supprimer ?) et 25-Pdr tractés ouvrent le feu “pour de vrai”.

Face au canal, la Tancrémont cède la place à la 2e DI tandis que les éléments non engagés dans l’opération reculent à l’est de Mons et passent en réserve.
Près d’Havré, c’est le regroupement des éléments désignés (unités désignées ?).

Bayens, contre mauvaise fortune faisant (à ajouter ?) bon cœur, reste en arrière avec la Brigade.

Un jeune gars a réussi à grimper sur le Greyhound Lucie, et il tend deux bouteilles de Chimay au chef et au chargeur, qui (à ajouter ?)n’en demandaient pas tant : « Enfin une vraie bière ! »

Moins d’une heure plus tôt, l’officier Transmission de l’EM d’Armée, qui a (à ajouter ?)pris ses quartiers à Quiévrain, …

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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2024 08:15    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Sur le half-track, le mitrailleur observe… Il connaît bien Mons, il habite Obourg, ce n’est pas loin. Soudain, il attrape son fusil, saute du véhicule et s’approche d’un des prisonniers. Ce dernier, qui baissait la tête, lève le nez et ses yeux s’agrandissent de stupeur et d’effroi, juste avant de recevoir un coup de crosse dans le ventre qui l’envoie rouler au sol !
– Caporal-chef Heulotte ! gronde le capitaine, stupéfait.
Deux grenadiers doivent saisir le mitrailleur, qui s’écrie rageusement : « Mon frère ! Mon propre frère ! Collabo pendant que moi je me bats pour le pays ! Laissez-le moi, c’est à moi de le punir ! »
– Ah merde !
grogne le capitaine. Caporal-chef, grimpez dans le véhicule. Sergent, faites avancer votre section. Et tant que vous n’avez pas quitté la place, vous ne rendez pas d’arme à Heulotte, compris ?
– Hum, mon capitaine…
commence l’adjudant de compagnie. Nous savions que cela allait arriver.

Une suggestion: peut-être qu'on pourrait ajouter un paragraphe sur le briefing de la Prévôté avant d'entrer au pays, du genre "vous avez retenu les leçons de l'expérience française, et vu comme tout retard dans le rétablissement de l'Etat de droit ouvre la porte aux débordements: règlements de comptes, exécutions sommaires, etc. Dès notre arrivée sur le sol belge, vous devrez immédiatement assurer la remise en place de l'ordre constitutionnel jusqu'à ce que les autorités civiles puissent prendre le relai. Il faudra être vigilants et surtout garder la tête froide." Quelque chose de ce style.
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